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Bourdieu, les héritiers et la sélection

Envoyé par Jean-Marc du Masnau 
Pour faire suite au très intéressant fil ouvert par Leroy (je ne voudrais pas le compromettredans les sphères supérieures en le prénommant), une idée m'est venue à l'esprit en écoutant, à la radio, une sorte de lideur étudiant dénonçant tous les maux d'un examen concernant potentiellement les étudiants en médecine.

Ce jeune homme était contre la sélection, mais non point contre la sélection en tant que telle mais contre la sélection sociale, et il indiquait que "toutes les études" prouvaient que, plus une sélection était précoce, plus elle était socialement biaisée.

J'ai un peu réfléchi à la question, et je me suis amusé à regarder le sujet de l'agrégation d'anglais, sachant que nous avons parmi nous les éminents Francis Marche et Afchine Davoudi.

J'ai été surpris de voir ce qui était demandé aux candidats.

Il y a effectivement de l'anglais, mais aussi beaucoup de "culture".

Je m'explique. Une des épreuves majeures, qui dure sept heures, est une dissertation en français sur une oeuvre d'Hemingway. Le sujet était, très exactement :

"L'art de la perte dans Fiesta : The Sun also rises" (étonnante, la référence à Fiesta. Je n'ai jamais vu les deux noms accolés, je pensais Fiesta le titre britannique, l'autre le titre américain).

On peut avoir une bonne note, de mon point de vue, si on ne sait pas un mot d'anglais mais qu'on a lu "Le soleil se lève aussi" et qu'on sache disserter. D'où ma première question : pourquoi une dissertation en français ? dans le même ordre d'idées, une partie de l'épreuve de linguistique est en français.

Une autre épreuve, m'objecterez-vous, est un commentaire en anglais d'un texte de White écrit en partie sur les noirs, et de toute façon dalophobe. Cela ne me suffit pas.

Donc, au fond, pourquoi ne pas faire d'épreuves qui ne mesurent que l'aptitude à écrire en anglais (concrètement, le thème, épreuve qui permet de voir si le candidat maîtrise la syntaxe et le lexique), et l'aptitude à le comprendre (donc la version) ?
Toujours par mauvais esprit, l'épreuve de linguistique m'a fait penser à quelques anecdotes.

Au siècle actuel, deux ruraux de Géorgie se rendent à Boston et commandent un thé glacé. La serveuse fait mine de comprendre et apporte un cendrier. Nos deux sudistes se rabattent alors sur un soda.

Et ceci, pour détendre l'atmosphère :



'Arriet. "Wot toime his the next troine fer 'Ammersmith?"

Clerk. "Due now."

'Arriet. "'Course Oi dawn't now, stoopid, or I wouldn't be harskin' yer!"
Cher Jean-Marc, qu'entendez-vous par "dalophobe" ?
Je parlais des travaux de White dirigés contre Richard Daley, maire de Chicago à cette époque, et bête noire de la caste intellectuelle.
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