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Communiqué n° 1742 : Sur le triste destin du Louvre

Communiqué n° 1742, vendredi 25 juillet 2014
Sur le triste destin du Louvre

Le parti de l’In-nocence s’indigne des intentions prêtées au gouvernement, qui envisagerait à présent une ouverture sept jours sur sept du Louvre, du musée d’Orsay, du château de Versailles et peut-être de tous les musées. Ce n’est pas tant cette ouverture quotidienne en soi qui est désolante que la politique qu’elle implique, ou plutôt qu’elle confirme, selon un conception purement quantitative et consumériste de la culture, soumise à des objectifs purement touristiques, eux-mêmes soumis à des desseins exclusivement économiques. Il semble que pour les "élites" qui conduisent la politique culturelle française, un musée se doit d'être ouvert en permanence comme n'importe quel magasin de bricolage ou d'ameublement.

Le parti de l’In-nocence fait remarquer que les désastreux résultats artistiques, spirituels, culturels des idéaux de fréquentation toujours augmentée des musées ne sont déjà que trop évidents, et que les mesures envisagées ne feront que les aggraver. Vouloir accroître indéfiniment le nombre de visiteurs des musées est aussi absurde que de souhaiter que toute une classe d’âge obtienne le baccalauréat. Le Louvre, le musée d’Orsay et les autres grandes institutions muséales sont déjà emplis et débordants de foules baguenaudières qui n'ont rien à y faire, ne savent pas ce qu’elles y font et empêchent d’en jouir les personnes qui pourraient en profiter, tout à fait comme, dans les classes, ceux qui ne peuvent ou ne veulent rien apprendre empêchent de le faire ceux qui le pourraient ou le voudraient. Il est urgent de dissocier nettement ministère des Affaires étrangères et balance des paiements, muséographie et finances de l’État, culture et tourisme de masse : si lien financier il peut y avoir entre eux, il ne saurait en aucune façon justifier une sujétion quelconque entre les plus hautes activités de l'esprit et un conformisme social conditionné.
Texte qui, à mon humble avis, est consternant.

1° D'abord, il n'est pas très malin. Si vous n'aimez pas la présence des autres et, notamment, de vos inférieurs, aux musées, vous devriez souhaiter que ceux-ci soient ouverts le plus grand nombre d'heures possibles, pour que ceux-là soient les moins nombreux possibles par heure.

2° C'est dans les expositions qu'il y a trop de monde. Dans les musées, en dehors des jours fériés et des vacances (et, au Louvre spécifiquement, devant La Joconde et les deux plus célèbres statues grecques, de femmes), il n'y a pas tellement de monde.

3° Enfin et surtout, il témoigne d'un mépris du peuple et d'un sentiment de sa propre supériorité qui sont affligeants. Personne ne force les gens à aller aux musées. Ils paient pour les visiter. Vouloir priver les autres de ce qu'on apprécie soi-même au motif qu'ils vous gênent et qu'on leur est supérieur manifeste une considérable impudence
D'ailleurs, on se demande si leur présence vous gêne tellement en soi. Comme je l'ai dit, ils ne sont pas si nombreux dans les musées : vous dites qu'ils vous gênent pour pouvoir dire que, contrairement à vous, ils n'ont rien à faire là.
Monsieur Page,

Je pense que vous faites un mauvais procès aux auteurs de ce communiqué.
D' abord en les mésestimant intellectuellement car vous supposer qu'ils n'avaient pas conscience de leur propos, et ensuite humainement parceque vous les croyez méprisants.
Ce que le communiqué cherche à montrer ,de mon point de vue, c'est que la culture n'est pas un bien de consommation ordinaire.Que la culture doit échapper au tourisme de masse si elle ne veut pas s'avilir.Au même titre que nos plus beaux paysages enlaidis, dévastés, dénaturés par des hordes sauvages ,nous ne souhaitons pas que nos musées subissent un pareil traitement.
Il ne s'agit pas d'interdire à qui que ce soit l'entrée d'un musée, d'un monument ,et d'en jouir autant qu'un grand érudit. Il faut rappeler seulement que ces lieux ne sont pas destinés à satisfaire un besoin de consommation organisé et conditionné par des officines commerciales.Et le fait de payer son entrée ne doit pas justifier de tout.
Lors d'une visite au camp de concentration du struthof il y avait un groupe d'individus en tong, bermuda ,chemise hawaienne et casquette ricard qui chahutaient ,se tordaient de rire à de grasse plaisanteries en ignorance totale de la gravité du lieu au mépris des gens qui se receuillaient que ces derniers soient ou non cultivés.
De même dans la statuaire du Louvre que de réflexions sur le cul d'aphrodite ou sur le sexe d'hercule.
Ces comportements obcènes,laids, injurieux , ne peuvent être tolérés.Ils sont comme les graffitis ,les tags, sur les murs.Ils offensent les lieux,ceux qui les ont créés, et ceux qui les admirent.
Et ce qui contribue à la généralisation de telles attitudes c'est le tourisme de masse qui n'a pour finalité que de produire de l'argent qu'elles que soient les conséquences pour les lieux et leurs visiteurs .
Alors quand un gouvernement envisage des solutions, non pour faire comprendre la culture et admirer le patrimoine de son pays, mais plutôt pour faire quelques euros de plus ,et bien nous ne l'acceptons pas et nous le disons.
Monsieur Dellinger,

Chacun se croit cultivé et civil, et voit facilement les limites des autres. Moi par exemple je vois dans votre texte facilement une dizaine de fautes d'orthographe, de ponctuation ou de majuscules, et pas mal de fautes relatives aux espacements.
Réciproquement, je suppose que si vous me connaissiez vous verriez sans peine en moi des traits d'inculture ou d'incivilité qui ne m'apparaissent pas.

J'ai dû aller plus d'une centaine de fois au Louvre. Je n'ai pas souvenir d'avoir significativement vu ces comportements déplaisants que vous évoquez. L'humanité là ne me paraît là ni plus déplaisante ni moins estimable qu'ailleurs. J'apprécie d'ailleurs d'y voir beaucoup moins qu'à l'extérieur femmes vêtues à l'islamique et jeunes allogènes peu policés.
Tout au plus, récemment, dans une église luthérienne, j'ai dû voir un ou deux touristes japonais qui ne savaient pas qu'on retire son couvre-chef dans un tel lieu. La belle affaire... Je suppose que, si j'allais au Japon, il m'arriverait de faire plus d'une bévue...

D'ailleurs un des avantages du Louvre et des musées où sont les Impressionnistes, c'est qu'ils attirent les touristes comme les mouches, et que, du coup, ceux-ci sont moins nombreux ailleurs. Si vous aimez la solitude dans un grand musée, je vous recommande la section des peintures murales religieuses dans La Cité de l'architecture et du patrimoine : un rêve de misanthrope ou de trappiste.
Monsieur Page,
vous avez raison ,mon orthographe est déplorable et vous me faites plaisir en le soulignant .Ne pas respecter la forme dénature le fond.Il semble que nous nous rejoignons sur ce point.
Vous avez raison ,nous ne nous connaissons pas.Et de ce fait j'ai pu me montrer maladroit et vous offusquer.Si tel est le cas je vous prie de m' excuser.
Vous avez attaqué un texte que je soutiens, mon seul but est de le défendre ,sans animosité ,argument contre argument.
Je n'ai pas une grande culture mais .en revanche j'ai quelques connaissances du monde des affaires et du commerce.
Je maintiens que ce gouvernement, sous prétexte de donner accès à la culture au plus grand nombre, chose louable, ne recherche que le profit immédiat.Il cherche des moyens et cette quête devient une finalité.
Une entreprise n'a pas d'autre but que d'augmenter son résultat en augmentant ses moyens .Un état doit avoir d'autres vues,tout en tenant l'équilibre de ses comptes.
Ce qui me gêne profondément dans cette affaire,c'est le mensonge ,le déni de réalité et le but inavoué.

Je n'ai aucun mèpris pour les petits, les sans grades, j'en viens et je les respecte.
Par contre je sais qu'il serait stupide d'offrir une bouteille de chateau Pétrus à un mormon émminent érudit mais n'ayant jamais bu un verre de vin, tout comme je serai au supplice (pardonnez moi mes amis) si je devais passer quelques heures au spectacle d'un ballet à l'opéra.
La culture, par nature, que vous le vouliez ou non ,est élitiste.On ne nait pas cultivé.Et c'est tromper son monde que de faire croire au simple quidam qu'en ayant visité le louvre, ou bu du Petrus, ou assister à un ballet il a accédé à la culture.
« Ce n'est pas que, de notre temps, le représentant de la culture soit moins écouté que dans le passé le théologien, l'artiste, le savant, le philosophe etc. C'est que, maintenant, on est conscient d'une masse qui vit de pure propagande. Dans le passé aussi, les masses vivaient de très mauvaise propagande, mais, alors, la culture élémentaire étant moins répandue, cette masse ne singeait pas les gens vraiment cultivés et par conséquent, ne faisait pas naître le problème de savoir si elle était plus ou moins en concurrence avec eux. » (Hiver 41-42)

Cesare Pavese, Il Mestiere di vivere
Un musée rentable fermé un jour par semaine, c'est une aberration et un gaspillage, comme une université fermée quatre mois l'été. Cela donne, de plus, aux étrangers une image déplorable de notre pays.
Alain Eytan,

Quand les masses consomment "Plus belle la vie", on se plaint. Quand elles vont au musée, on se plaint encore...
Il faudrait quand même un peu savoir.

Quand elles votent pour les partis en place, on se lamente. Si elles votaient pour le Parti de l'Innocence, je suppose que vous vous plaindriez encore : Au secours, nous sommes populaires, nous avons dû être démagogiques.

La phrase : "Vouloir accroître indéfiniment le nombre de visiteurs des musées est aussi absurde que de souhaiter que toute une classe d’âge obtienne le baccalauréat" est indéfendable.
Le baccalauréat est, par nature, sélectif.
La phrase est du genre : "Essayer de faire en sorte que tout le monde sache lire est absurde." Il est juste et sain d'essayer d'apprendre à lire à tous (sachant que certains - faiblesse intellectuelle, handicaps spécifique, refus - n'y parviendront jamais). De même il est légitime de proposer le musée à tous.
« il est légitime de proposer le musée à tous » : bien sûr, bien sûr. Nous sommes résolument pour l'égalité des chances dans l'accès à l'inégalité. Ce qui est en cause ici c'est la proportion de plus en plus grande de publics dits "captifs", beaucoup plus intéressés par l'achat de babioles à la sortie que par les œuvres.

Comme ceux-ci par exemple.
Alors que le libre-échange des biens et des personnes s’est imposé comme le catéchisme missionnaire de ce nouveau credo qu’est aujourd’hui l’universalisme marchand, il apparaît logique que le tourisme, dans sa perception purement comptable, en profite. Ainsi croît-il rapidement dans la plupart des pays rentrés dans la mondialisation.
...
Car, du moment que les devises rentrent, peu chaut à ses promoteurs que l’on visitât le Louvre en bermuda, le « coke » d’une main et le chiard hurlant de l’autre. Confondu dans la même déshérence culturelle qui frappe indistinctement nos palais comme nos cathédrales, le fruit du génie français se doit d’être arpenté par le plus grand nombre, dans un parcours fléché où « l’arrêt boutique » est aussi incontournable que la case « prison » du Monopoly. L’essentiel est de faire des entrées, et concomitamment du commerce, puisqu’il semble que la conservation de notre mémoire patrimoniale soit de nos jours à ce prix.
...

Source
Citation
Marcel Meyer
Ce qui est en cause ici c'est la proportion de plus en plus grande de publics dits "captifs", beaucoup plus intéressés par l'achat de babioles à la sortie que par les œuvres.


Je vous fait remarquer que le public allait à l'Opéra pour se montrer et regarder les autres, et que la grande bourgeoise qu'a très bien connue un monsieur du nom duquel je ne me souviens plus très bien - Marcel ... ? - était une snob effrénée qui mettait pas mal d'affectation dans ses engouements artistiques.
Mais c'est le procès du cœur humain que vous faites là, mon cher...
L"homme n'est ni ange ni bête. Vouloir des gens qui vont au musée exempts de tout vice - y compris de celui qui se nomme snobisme intellectuel - c'est vouloir ce qui ne se peut.
Eric Miné,

La bonne vieille dénonciation de la société marchande par l'ultra-gauche - à la mode il y a quarante ans...
Couplée avec le conservatisme le plus étroit et le plus intolérant...
Et tout ça est censé faire une position politique...

Je n'ai pas l'habitude de voir des gens boire des sodas au Louvre.
Les gens ont des enfants. C'est effectivement souvent pénible pour les autres (et pour eux-mêmes aussi - mais enfin, eux, ils l'ont voulu). Appeler les petits enfants "chiards" pour défendre un communiqué politique, c'est se suicider politiquement.
On se flattait sur ce site que l'expression de Grand Remplacement soit reprise par tel ou tel homme d'influence ou de média, Éric Zemmour ou Ivan Rioufol si je ne m'abuse.
Un communiqué comme celui-ci, et des arguments comme le vôtre, sont désastreux.
Il y a d'ailleurs, je pense, une spirale : moins on est populaire, plus on se radicalise.
Snobisme ? Où voyez-vous du snobisme dans ces foules hébétées, d'une laideur de tenue, d'habillement, de corps à pleurer, et qui vont au Louvre en grandes foules et s'y comportent exactement comme ils vont à la plage ?

Les hommes sont ce qu'ils sont semblez-vous dire. Mais précisément : ici nous pensons que s'ils sont comme ils sont aujourd'hui c'est parce qu'ils ont désappris à se tenir, qu'on les a encouragés à se lâcher.

Notez du reste que, s'ils vont en grandes foules au Louvre et à Versailles, les musées moins connus, moins obligatoires (moins must), petits et moyens, sont souvent très peu fréquentés, voire vides. Si nous étions cyniques et résolus à l'abaissement des foules, nous nous réjouirions de cet état de fait qui, en concentrant celles-ci en quelques abcès de fixation devenus infréquentables nous laisseraient la libre et tranquille jouissance de tout le reste, et, au lieu d'en pleurer, nous nous divertirions du spectacle bouffon qu'elles offrent.
Je crois qu'il suffirait, pour mettre tout le monde d'accord, de fixer le prix d'entrée à 50 euros, par exemple. L'argent est le meilleur moyen de sonder les coeurs : voulez-vous vraiment aller au Louvre ? Etes-vous prêt à faire un sacrifice pour cela ? Ou bien le musée n'était-il qu'une étape obligatoire, vaguement ennuyeuse, sur un parcours imposé, non par le snobisme, mais par la lobotomie progresso-tour-operatoristique ?
M. Page écrit : Appeler les petits enfants "chiards" pour défendre un communiqué politique, c'est se suicider politiquement.

Et pourquoi donc ? Se suicider, politiquement ou non, c'est très précisément cesser d'être.

Or le PI a le devoir d'affirmer son être en toutes circonstances. Il me semble que son programme :
- prône la décroissance démographique
- déplore la mauvaise éducation donnée aux enfants du fait de la déculturation
- désigne la démographie comme le principal moteur, et imparable, du Grand Remplacement.

Raisons bien suffisantes pour s'écarter du démographiquement correct et désigner les enfants sous le terme expéditif de "chiard". Tant pis si cela ne plaît pas. C'est l'expression d'une proposition politique et civilisationnelle, parmi d'autres. Qui a toute légitimité pour s'exprimer. Y compris sous cette forme.
désigne la démographie comme le principal moteur, et imparable, du Grand Remplacement


Cette proposition est absurde. C'est l'insuffisance de la démographie des Français de souche qui explique le Grand Remplacement. De ce point de vue, les remèdes prônés par le PI sont irréalistes, faute d'un diagnostic bien fait.

Je me demande par quel raisonnement imparable le PI aboutit à cette conclusion. Je crois plutôt à une certaine "pédophobie" au sein de ce parti.
l'insuffisance de la démographie des Français de souche était leur choix, notre choix, comme il est peu ou prou celui de toutes les vieilles nations civilisées, cher M. Brémond. On peut même se demander si la modération démographique n'est pas un signe ou bien même une preuve de haute civilisation. D'ailleurs quand on nous parle de progressive mutation démographique dans certains pays africains, il s'agit bien d'un signe d'émergence... émergence à quoi ? à la civilisation telle que nous l'entendons. Emergence à l'esprit critique, à l'auto-réflexion, au détachement vis à vis des pulsions primaires de l'espèce.
Depuis quand les nations civilisées sont-elles durables ? On atteint un certain niveau de civilisation et ensuite on disparaît. C'est justement un trop grand détachement par rapport à certaines nécessités naturelles (et la reproduction en est une) qui est la cause du déclin des civilisations.
Citation
Sébastien Brémond
désigne la démographie comme le principal moteur, et imparable, du Grand Remplacement


Cette proposition est absurde. C'est l'insuffisance de la démographie des Français de souche qui explique le Grand Remplacement. De ce point de vue, les remèdes prônés par le PI sont irréalistes, faute d'un diagnostic bien fait.
Très juste. Le Grand Remplacement - c'est à dire essentiellement l'accroissement du poids relatif de l'immigration - serait infiniment moindre si la natalité européenne avait été et était supérieure. C'est dire que cette proposition est absurde.
Ce que vous pouvez dire, c'est que c'est le souhait d'être une population nombreuse qui, en l'absence de forte natalité, conduit à l'immigration et au remplacement.
Mais vous le dites d'une façon si tranchante et abrupte qu'elle en devient folle. Il y a dans ces parages un certain goût pour l'originalité à tout prix, et pour la déraison, qui étonne et, un peu, fatigue.
Citation
Marcel Meyer
Snobisme ? Où voyez-vous du snobisme dans ces foules hébétées, d'une laideur de tenue, d'habillement, de corps à pleurer... ?
Je répète que le remède à l'encombrement du Louvre c'est celui qui est choisi ou vers lequel on s'oriente : l'ouverture le soir, l'ouverture le mardi et, j'ajoute, l'ouverture les jours fériés (comme ce serait simple, le Louvre ouvert 365 jours par an (mais justement, va me dire tel intervenant, la simplicité, nous n'en voulons pas, vouloir la simplicité, comme c'est vulgaire !)).

Ceci dit, vous me donnez une idée.
Instituer au Louvre des journées (ou, pour commencer, des soirées) habillées, avec un contrôle à l'entrée des tenues, comme au restaurant. Si ça a du succès, pourquoi pas ?
Quant à la question de l'admission des chiards, le débat est ouvert.
Citation
Thierry Noroit
M. Page écrit : Appeler les petits enfants "chiards" pour défendre un communiqué politique, c'est se suicider politiquement.

Et pourquoi donc ? Se suicider, politiquement ou non, c'est très précisément cesser d'être.

Or le PI a le devoir d'affirmer son être en toutes circonstances. Il me semble que son programme :
- prône la décroissance démographique
- déplore la mauvaise éducation donnée aux enfants du fait de la déculturation
- désigne la démographie comme le principal moteur, et imparable, du Grand Remplacement.

Raisons bien suffisantes pour s'écarter du démographiquement correct et désigner les enfants sous le terme expéditif de "chiard". Tant pis si cela ne plaît pas. C'est l'expression d'une proposition politique et civilisationnelle, parmi d'autres. Qui a toute légitimité pour s'exprimer. Y compris sous cette forme.

Accepter ou vouloir la décroissance démographique, ce n'est pas souhaiter qu'il ne naisse plus d'enfants, c'est souhaiter qu'il en naisse moins. L'emploi d'un terme méprisant pour les nommer est donc déplacé.
Et, si, d'ailleurs, les gens font actuellement moins d'enfants dans les nations développées, ce n'est pas qu'ils les méprisent ou les haïssent, c'est largement au contraire parce qu'ils leur souhaitent une vie meilleure et les respectent davantage dans leur individualité.
Ouvrir le Louvre 365 jours par an, quelle simplicité, en effet. On sent tout de suite que M. Page appréhende fort bien la mentalité des corps de fonctionnaires culturels, titulaires ou vacataires, qui s'empresseraient de sacrifier qui leurs soirées, qui leurs fins de semaine, qui leurs congés, qui leurs "récupérations", pour concrétiser cette idée fulgurante et si simple.
Citation
Thierry Noroit
Ouvrir le Louvre 365 jours par an, quelle simplicité, en effet. On sent tout de suite que M. Page appréhende fort bien la mentalité des corps de fonctionnaires culturels, titulaires ou vacataires, qui s'empresseraient de sacrifier qui leurs soirées, qui leurs fins de semaine, qui leurs congés, qui leurs "récupérations", pour concrétiser cette idée fulgurante et si simple.

Pourquoi les gardiens de musée devraient-ils être des fonctionnaires, je me le demande.
Dans un pays bien ordonné, il n'y a de fonctionnaires que les agents des fonctions régaliennes, et, bien entendu, ils n'ont pas le droit de grève. Et, dans un tel pays, les agents des services publics essentiels - transport et énergie - sans être des fonctionnaires, n'ont pas non plus le droit de grève.
Quant aux agents des autres services de l'État - par exemple les employés des musées nationaux - devraient-ils avoir le droit de grève ? C'est une question qu'on peut se poser.
Il me semble que quiconque travaille pour l'État - national ou local - ne devrait pas avoir droit à la grève.
(À noter que la situation maintenant est à peu près à l'inverse : seuls les employés de l'État font des grèves (à part les travailleurs qui luttent contre des licenciements collectifs)).
Serait-il absurde d'envisager que les musées, certains jours, ne soient ouverts qu'à une partie du public, constitué par exemple de la poignée d'individus qui seraient prêts à s'engager dans une sorte de cursus pédagogique annuel ? Cela pourrait d'ailleurs, dans le cas du Louvre, avoir lieu le mardi. L'élévation du prix de l'entrée sanctionnerait injustement le curieux désargenté. La contrainte d'une certaine assiduité et d'un certain sérieux seraient à mon sens tout à fait dissuasifs ; et l'on ne manquerait pas d'inclure, dans le cursus, des conférences d'histoire de l'art, des visites au sein des départements les plus austères, etc. Exit les touristes, les paradeurs, les m'as-tu-vu, les agités, les zigotos de toutes sortes.
Oui, ouvrons tout, tout le temps, sans une minute de répit, jour et nuit, nuit et jour, qu'il ne soit plus permis à un seul établissement, un seul lieu public, d'interrompre son accueil et que le monde extérieur, s'alignant sur le virtuel, soit accessible en permanence par tout le monde.
"La compréhension des chefs-d’œuvre n'appartient qu'aux minorités, ce qui en centuple la valeur et la jouissance qu'on y trouve. " (J.-J. Benjamin-Constant, "Avant une promenade au Louvre : Causerie d'art", La Nouvelle revue, circa 1890)
Citation
Sébastien Brémond

C'est l'insuffisance de la démographie des Français de souche qui explique le Grand Remplacement. De ce point de vue, les remèdes prônés par le PI sont irréalistes, faute d'un diagnostic bien fait.

Voui ! Parfaitement ! Et d'ailleurs, au Japon, c'est la même chose !
D'un point de vue très pratique, il me semble difficile de ne pas conserver au moins un jour de fermeture, dans un établissement tel que le Louvre, pour en assurer la propreté et la salubrité.
Utilisateur anonyme
02 août 2014, 12:20   Re : Communiqué n° 1742 : Sur le triste destin du Louvre
Citation
Thomas Rothomago
Oui, ouvrons tout, tout le temps, sans une minute de répit, jour et nuit, nuit et jour, qu'il ne soit plus permis à un seul établissement, un seul lieu public, d'interrompre son accueil et que le monde extérieur, s'alignant sur le virtuel, soit accessible en permanence par tout le monde.

La logique est la même pour les magasins et supermarchés : ouvrons-les tous, tout le temps. Oui, les musées sont des supermarchés.
L'ouverture sept jours sur sept est tout de même la règle dans de grands musées, comme le MoMA et le British Museum...
En nombre d'heures d'ouverture hebdomadaire, le Louvre dépasse assez nettement la MoMA, le British et la National (environ dix heures de plus en moyenne).
Je n'ai d'ailleurs jamais compris pourquoi ces horaires à rallonge coexistaient avec un jour de fermeture...


Il serait intéressant de préciser quelle peut être une politique en matière de musées et quelles peuvent être les mesures concrètes.

La question fondamentale est celle du rôle du musée : doit-il être réservé à une élite ou doit-on penser qu'en montrant de belles choses et en les expliquant à bon nombre de personnes on leur permettra de s'élever ?

Le fait d'ailleurs d'être un "héritier" à la Bourdieu ne garantit pas une grande aptitude à apprécier les musées, voyez plutôt le fameux passage :

Je lui dis qu’il y avait sans doute admiré la Vue de Delft de Vermeer. Mais le duc était moins instruit qu’orgueilleux. Aussi se contenta-t-il de me répondre d’un air de suffisance, comme chaque fois qu’on lui parlait d’une oeuvre d’un musée, ou bien du Salon, et qu’il ne se rappelait pas: «Si c’est à voir, je l’ai vu!»

Les troupeaux de touristes ont de glorieux ancètres.
Utilisateur anonyme
04 août 2014, 10:49   Re : Au bénéfice des cinq sens...
Aujourd'hui, dans les grands musées, on retrouve plutôt les protagonistes de la célèbre scène de noces de L'Assommoir.
Sauf que le petit bourgeois se joint désormais à la Noce.
Utilisateur anonyme
04 août 2014, 20:26   Re : Communiqué n° 1742 : Sur le triste destin du Louvre
Les communicants ne sont pas en reste. Ils accompagnent le mouvement.

Utilisateur anonyme
05 août 2014, 19:21   Re : Communiqué n° 1742 : Sur le triste destin du Louvre
Ce gouvernement ne soutient pas la culture : Les groupes sculptés des Bains d’Apollon envoyés à Arras et Abu Dhabi

La volonté d'ouvrir les musées sept jours sur sept a avoir avec autre chose.
Utilisateur anonyme
07 août 2014, 10:01   Re : Communiqué n° 1742 : Sur le triste destin du Louvre
Je m'inquiète : la CGT et le PI sont sur la même longueur d'ondes !

Utilisateur anonyme
07 août 2014, 12:39   Re : Communiqué n° 1742 : Sur le triste destin du Louvre
Entre autres perles de Jack Lang, ce matin sur France Culture :

Jack Lang : "L'ouverture des musées sept jours sur sept, c'est l'idéal mais il faut le faire avec doigté et délicatesse."

Merci monsieur le ministre.
Citation
Quentin Dolet
Serait-il absurde d'envisager que les musées, certains jours, ne soient ouverts qu'à une partie du public, constitué par exemple de la poignée d'individus qui seraient prêts à s'engager dans une sorte de cursus pédagogique annuel ? Cela pourrait d'ailleurs, dans le cas du Louvre, avoir lieu le mardi. L'élévation du prix de l'entrée sanctionnerait injustement le curieux désargenté. La contrainte d'une certaine assiduité et d'un certain sérieux seraient à mon sens tout à fait dissuasifs ; et l'on ne manquerait pas d'inclure, dans le cursus, des conférences d'histoire de l'art, des visites au sein des départements les plus austères, etc. Exit les touristes, les paradeurs, les m'as-tu-vu, les agités, les zigotos de toutes sortes.

Pourquoi pas une contrainte qui s'inspirerait de celle-ci?

"Sans doute l'atmosphère silencieuse tient-elle d'abord à la sorte de prière initiale demandée au visiteur, car on n'accède pas au Temple des mousses par caprice et ce n'est qu'après avoir reçu la réponse à votre demande écrite, vous fixant rendez-vous quelques jours plus tard, que vous pourrez entreprendre le voyage, d'environ une heure et demie en autobus depuis la gare centrale de Kyôto aux confins de la ville. Pour commencer, tous les véhicules, voitures ou cars de tourisme doivent s'arrêter à bonne distance, et une marche à pied jusqu'au temple, premier palier de décompression, vous éloigne du temps ordinaire. Une fois le groupe autorisé à entrer - car on ne peut visiter seul, mais le temps de la solitude viendra à son heure-, on est admis dans une grande salle du temple, recouverte de tatamis. Il faut alors recopier un soutra, exercice spirituel destiné à se défaire, comme d'une poussière des chemins, des bruits du monde et de ses propres pensées. Telle une eau agitée et boueuse qui lentement décante, laissant apparaître en surface la transparence, votre esprit se dispose ainsi au jardin, en s'attachant à une activité le dissuadant de divaguer : exercice à la fois concret et spirituel, et d'une difficulté suffisante pour vous requérir tout entier. Après quoi il vous faudra encore tracer un voeu - destiné aux êtres chers ou à cercle plus vaste de l'humanité, comme vous l'entendrez - sur une planchette de bois qui ira rejoindre celle de tous les autres visiteurs et sera brûlée à la fin de l'année.

( ... )

Sans doute le Temple des mousses devient-il plus silencieux après cet exercice inhabituel, et sans injonction formulée en ce sens: la parole s'éloigne de vous tout naturellement, devenue inutile et déplacée, non par un respect dévot qui imposerait mutisme ou gravité, mais comme un retrait paisible auquel on acquiesce sans même en prendre conscience."



Véronique Brindeau, "Louange des mousses", éd. Philippe Picquier, 2012, pages 41-42.
Belle trouvaille de M. Johannus Marcus, merci à lui !
Pour le Louvre, si l'on se contentait d'une tenue correcte exigée et d'un silence opportun, comme en Thaïlande pour la visite des temples, ce serait déjà un immense progrès.
Utilisateur anonyme
01 octobre 2014, 15:37   Re : Communiqué n° 1742 : Sur le triste destin du Louvre
Il semble que le projet soit de nouveau prêt.

Publication de la Tribune de l'art :

« L’ouverture des trois musées nationaux les plus fréquentés (Versailles, Louvre, Orsay) 7 jours sur 7 permettra d’améliorer l’accueil des publics et de renforcer l’accessibilité des œuvres » C’est ce qui figurerait, si l’on en croit l’AFP, dans le projet de loi de finances 2015 que doit présenter aujourd’hui le gouvernement. Une telle affirmation n’est guère étonnante venant de gens choisis par un président dont l’inculture et l’indifférence pour le patrimoine et les musées sont de notoriété publique.

La réalité, que connaissent tous les conservateurs, c’est que le jour de fermeture est nécessaire pour gérer les musées (et particulièrement des machines comme le Louvre ou Versailles) dans de bonnes conditions. C’est, par exemple et si l’on prend le cas du Louvre, le mardi que les nouveaux accrochages sont effectués, que les œuvres sont décrochées pour être emmenées en restauration ou être envoyées pour des expositions. Leur déplacement dans les salles, surtout lorsqu’il s’agit de grands formats, est une opération délicate qui ne peut absolument pas se faire en présence des foules que drainent le musée pendant son ouverture.
C’est le mardi également que certaines opérations de maintenance, ou d’étude des œuvres peuvent être menées. On n’imagine pas, par exemple, l’examen annuel de la Joconde où celle-ci est enlevée de sa boite et décadrée, se faire un jour d’ouverture (on fermerait donc la salle de la Joconde un jour d’ouverture du musée ? belle avancée !). Des journées d’étude réunissant des spécialistes autour d’un sujet ou d’un peintre donné sont régulièrement organisées par le Louvre : quand pourraient-elles donc se faire ?

L’accueil du public n’en sera aucunement amélioré : pour faire dans la semaine ce qui se faisait le mardi, le Louvre sera forcé de fermer au public des sections entières de manière aléatoire. Le travail du personnel en sera fortement complexifié.

D’ailleurs, on aimerait savoir comment tout cela sera financé. L’objectif non avoué n’est évidemment pas un meilleur accueil du public, il est de gagner davantage d’argent sur des musées dont on ne cesse par ailleurs de réduire les moyens. Or, ouvrir les salles davantage coûte cher et rien ne dit que la fréquentation supplémentaire hypothétique qui en résulterait permettra de couvrir ce surcoût.

Quant à la meilleure accessibilité aux œuvres, autre justification de cette mesure absurde, elle a bon dos. Là encore, personne ne peut croire que ce soit un souci du gouvernement, ou celui-ci donnerait aux musées les moyens (et l’obligation) d’ouvrir davantage de salles. Le Louvre ici n’est pas (trop) en cause, pas davantage qu’Orsay, car les salles qui restent closes certains jours d’ouverture sont relativement limitées. Versailles, en revanche, a des dizaines, voire des centaines de salles d’exposition généralement fermées au public qui ne peuvent ouvrir faute de moyens et qui n’ouvriront pas davantage lorsque le musée sera accessible sept jours sur sept.

Bref, tout cela n’est qu’une mesure supplémentaire absurde d’un gouvernement qui n’avait vraiment pas besoin de nous prouver encore davantage son incompétence presque totale sur tout ce qui regarde les musées et le patrimoine.

Didier Rykner, mercredi 1er octobre 2014
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