Impopularité du pouvoir de gauche

Le pouvoir actuel est d'une impopularité extrême, et sans précédent.
À cela, deux causes fondamentales, il me semble :

1° L'immigration (future, présente et passée). (La preuve : la montée du Fn).

2° La situation économique et sociale.
La gauche c'est, très profondément, le parti de la jouissance (comme dirait tel maréchal...), du non-effort, du cadeau, du miracle.
Si de gigantesques gisements de diamant ou de pétrole étaient découverts, ou si la situation mondiale faisait que la situation s'améliore brusquement (et c'est un peu ce qui s'est passé sous Jospin), ou si une nouvelle politique économique était inventée résolvant les problèmes sans effort (et c'est un peu ce qui s'est passé, plus ou moins durablement, plus ou moins sainement, avec les politiques keynesiennes), alors on pourrait imaginer un gouvernement de gauche qui ne devienne pas très impopulaire.
Mais, dans les autres cas, soit la gauche jette l'argent par les fenêtres (en 1936, en 1981) et alors la dégradation de la situation la rend impopulaire au-delà de son noyau dur qui, au contraire, s'enthousiasme, soit elle ne fait rien de particulier, et alors elle déçoit radicalement (1988-1993, et cas actuel). (Quand la situation, de plus, est mauvaise, à cette impopularité s'ajoute l'impopularité relative qui serait celle de tout gouvernement, quel qu'il soit ; mais le peuple de droite souffrait sous Sarkozy-Fillon, mais ne désertait ni ne détestait l'exécutif).

Ce qui est admirable, c'est la réaction de la gauche médiatique, je pense en particulier au Nouvel Observateur.
Ce journal n'a eu de cesse de présenter la gauche comme détenant des solutions merveilleuses.
Hollande, c'est leur gauche de dilection, c'est Mendès France, c'est Rocard : il est modéré, ouvert, économiste, compétent. honnête.
L'opinion publique le rejette complètement, il va vers la déroute.
On imagine que les gens du Nouvel Observateur s'interrogeraient un peu sur la sainteté de la gauche et ses capacités miraculeuses...
Mais non.
Sur l'immigration, ils sont tentés, eux et Le Monde, de condamner le peuple. Celui-ci est, par essence, sensible à la démagogie raciste. En période d'immigration, la gauche serait donc structurellement handicapée face à la droite. Il n'y a pas à changer de politique, il y a à dénoncer la démagogie et le populisme dans les médias, la politique et l'opinion - avec un succès mitigé (la Terreur règne dans les médias, mais le vote Fn monte implacablement, comme un rappel de la réalité).
Sur les questions économiques et sociales, il est probable, que, implicitement et inconsciemment, ils sont un peu en train de reconnaître que les miracles n'existent pas et qu'ils étaient et sont le parti de la démagogie.
Qu'aurait fait Mendès France, le Christ du Nouvel Observateur ? Probablement rien, comme Hollande : il aurait bricolé, comme lui.
Mais heureusement, la gauche va bientôt perdre les élections, et, dans l'opposition, qui au fond est sa vocation (quand elle est cumulée avec la détention du pouvoir au niveau local), elle pourra de nouveau rêver sa sainteté et ses pouvoirs miraculeux...