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Le chemin de Michel Onfray

Envoyé par Utilisateur anonyme 
Utilisateur anonyme
13 septembre 2014, 09:54   Le chemin de Michel Onfray
Je dépose deux vidéos avec Michel Onfray, après son passage, hier, à la matinale de France Inter.








Je suis frappé par le chemin parcouru par cet homme (ce philosophe ?). L'entendre défendre l'école comme il le fait, lui le libertaire, défendre Finkielkraut comme il le fait (je me souviens d'un débat chez FOG où il avait traité Finkielkraut de vieux réactionnaire), critiquer les héritiers de 68 comme il le fait, cela m'amène à penser que, finalement, rien n'est perdu, personne n'est irrécupérable.

Patrick Cohen n'en revient pas d'entendre ce qu'il entend, raison pour laquelle il convoque Finkielkraut qui, pour lui, est Belzébuth. Je crains donc que le Nouvel Obs, très bientôt, nous concocte une Une dont il a le secret (une photo de Onfray et de Gauchet, avec ce titre : Les nouveaux Réacs).

N'importe, voilà un discours qui fait du bien. Nous n'en sommes pas encore à la mention du Grand Remplacement mais, une nouvelle fois, constater que les discours évoluent, cela fait beaucoup de bien.
13 septembre 2014, 10:39   Re : Le chemin de Michel Onfray
Il a l'air de s'être calmé sur la critique des chrétiens. Il avait un temps construit son fond de commerce sur ce sujet.
A une époque où plus personne ne va à l'église il fallait oser. Mais il a pu développer ainsi une posture de libertaire bouffeur de curé sans prendre trop de risques. Son collègue philosophe Redecker qui a critiqué l'islam ne fréquente pas les studios télé. Il vit sous protection policière après s'être pris une bonne fatwa.
La vidéo est croustillante quand le prescripteur de la bonne pensée, Cohen, lui fait remarquer qu'il a des points de vues
similaires à Finkielkraut. Quelle horreur!
Utilisateur anonyme
13 septembre 2014, 12:31   Re : Le chemin de Michel Onfray
Oui, la tête de Cohen ! C'est, aussi, l'intérêt de ces vidéos : le camp du Bien se rend compte qu'il existe des déserteurs, de plus en plus nombreux. Cohen découvre que les rangs de la Bien-pensance se fissurent. Ce pauvre animateur, qui a voulu bâillonner Taddeï, commence à comprendre ce que pourrait être la minorité, la non domination. Plénel et Fourest sont bien gentils, mais ce ne sont pas eux qui paieront son loyer ! Ce que cela fait du bien de penser que ses méninges tournent à plein tube pour essayer de comprendre ce qui se passe !
Utilisateur anonyme
13 septembre 2014, 12:35   Re : Le chemin de Michel Onfray
Ça y est, la riposte est en marche : Le Monde ne pouvait pas laisser passer un tel discours.
13 septembre 2014, 13:15   Re : Le chemin de Michel Onfray
J'adore les intitulés puérils et dictatoriaux du Monde : "Pourquoi c'est faux ?"

Onfray est sauvé, in extremis, par ses souches paysannes.
Utilisateur anonyme
13 septembre 2014, 15:25   Re : Le chemin de Michel Onfray
« Le boulot du philosophe... »
Utilisateur anonyme
13 septembre 2014, 18:57   Re : Le chemin de Michel Onfray
Je m'aperçois que l'article est d'hier, 18h36. Il y avait urgence, semble-t-il.
Utilisateur anonyme
14 septembre 2014, 17:51   Re : Le chemin de Michel Onfray
"LE COMING OUT RÉAC D'ONFRAY : UNE SURPRISE, VRAIMENT ?"

Le site Arrêt sur images ne tergiverse pas (il renvoie évidemment à l'article du Monde). Cet article indique que Onfray rejoint Finkielkraut ; un suicide en quelque sorte. Comme il n'a pas la langue dans sa poche, j'ai hâte de lire, dans le Monde ou ailleurs, sa réponse.
Tout cela est excellent.

Cher Marcel, rappelez-vous notre conversation il y a un an à Lannion : je vous disais que la "bonne presse" et le "camp du bien" étaient, en quelque sorte, un peu décrépits et que le mur de la pensée unique devenait un peu lépreux.

Je vous avais parlé de certains changements de ton.

Tout cela se confirme, et cela va aller de plus en plus vite, vous verrez.

Je note aussi avec ravissement les soubresauts de Libération, et le départ de sa Grande Conscience, Pierre Marcelle, attiré par les indemnités du plan social. Good Riddance. Nul plus que Marcelle ne fut favorable aux thèses ici combattues.
14 septembre 2014, 22:26   Re : Le chemin de Michel Onfray
Peut-être voyons-nous en effet enfin le début d'une prise de conscience, dans certains cercles de l'oligarchie idéologique, de la catastrophe en puissance qu'est pour elle le gouffre de plus en plus profond qui la sépare de la nation. C'est toujours bon signe quand on voit des collabos se raviser et passer, plus ou moins, à la résistance. Mais bon, la peau de l'ours est encore bien installée sur ses épaules. On ne voit pas d'aggiornamento de la droite dite de gouvernement, Marine Le Pen est encore loin du pouvoir et encore plus loin de pouvoir l'exercer à la fois de façon acceptable et efficace.
Connaissez-vous ce récent sondage, publié par le Figaro ?

L'enquête montre par ailleurs une progression de l'adhésion aux idées du Front national. 68% des personnes interrogées se prononcent pour la suppression du regroupement familial en matière d'immigration, une hausse de 24 points par rapport à mars 2011. 67% veulent réserver les aides sociales et les allocations familiales aux seuls Français (+27 points) et 65% rétablir le contrôle aux frontières intérieures de l'Europe (+19). 31% des personnes interrogées sont favorables à une sortie de l'Union européenne (+14 points) et 28% à une sortie de la zone euro et au retour au franc (+11).

On voit un très grand succès en ce qui concerne les questions de société, au coeur de ce forum (la question de l'immigration), mais dans le même temps une faiblesse dans le domaine économique.

Il est clair que Mme Le Pen a compris le danger (le message de la "droite dure" et de la droite en général sera "on comprend vos idées "sociétales", mais vous ne savez parler que de ça, en économie vous ne connaissez rien") et parle moins des problèmes d'immigration, que tout le monde connaît, mais davantage d'économie.

Cela devrait être un sujet de réflexion ici.
17 septembre 2014, 10:17   Re : Le chemin de Michel Onfray
Philippe Bilger s'entretient avec Michel Onfray durant une heure.
Utilisateur anonyme
17 septembre 2014, 10:52   Re : Le chemin de Michel Onfray
Citation
Didier Goux
Philippe Bilger s'entretient avec Michel Onfray durant une heure.

Encore un élément à charge dans son dossier. Il ne lui reste plus qu'à évoquer Renaud Camus et son compte est bon.
17 septembre 2014, 11:22   Re : Le chemin de Michel Onfray
Oui, je crois que ce garçon file un mauvais coton. Le bûcher doit déjà être occupé à s'élever quelque part…
Utilisateur anonyme
17 septembre 2014, 16:40   Re : Le chemin de Michel Onfray
Didier Goux : "Oui, je crois que ce garçon file un mauvais coton. Le bûcher doit déjà être occupé à s'élever quelque part…"


Si mes souvenirs sont exacts Médiapart s'en occupe... En effet Plenel et sa bande lui reprochent de voir le Coran "comme un texte agressif qui dit qui il faut détester et apprend à décapiter" (je cite de mémoire). Mais le pire, toujours selon Médiapart, c'est que ces "propos stigmatisants" sont repris sur pratiquement tous les sites d'extrême-droite et particulièrement sur ceux qui se signalent par leur islamophobie. La vision de M. Onfray serait donc d'abord une "vision islamophobe" en ce sens qu'elle présenterait essentiellement l'islam comme une religion négative, et même plus négative que les autres (sous-entendu la catholique pour laquelle Onfray aurait, paraît-il, davantage de sympathie).
17 septembre 2014, 17:14   Re : Le chemin de Michel Onfray
Médiapart raconte, une fois de plus, n'importe quoi : je ne vois pas comment, si on a lu ses livres, on pourrait le soupçonner de la moindre sympathie pour la religion catholique ! Onfray est un athée de stricte orthodoxie, si je puis dire : pour lui, la pire des religions doit être la plus envahissante, celle qui a les tentations hégémoniques les plus grandes, au moment où il s'exprime.
17 septembre 2014, 18:01   Re : Le chemin de Michel Onfray
Et que penser du parcours de Moati ?
17 septembre 2014, 18:10   Re : Le chemin de Michel Onfray
Tout de même, dire qu'on en est à s'extasier du fait qu'un intellectuel estime qu'on devrait à l'école apprendre d'abord à lire, écrire, compter, penser...
Utilisateur anonyme
17 septembre 2014, 20:10   Re : Le chemin de Michel Onfray
Penser ne me semble pas absolument nécessaire. Lire, écrire, compter, ça suffit.
Disons lire, écrire, compter et un peu d'Histoire de France.
Utilisateur anonyme
18 septembre 2014, 09:27   Re : Le chemin de Michel Onfray
Le Système devrait traiter la lucidité critique de M. Onfray (et de quelques autres) par des médicaments qui altéreraient son raisonnement et son écriture. A l’approche de la "Fin des Temps", qu'on augmente les doses.
18 septembre 2014, 11:32   Re : Le chemin de Michel Onfray
« Disons lire, écrire, compter et un peu d'Histoire de France. » On peut même ajouter de la géographie de la France et un peu de leçons de choses.

Je savais bien qu'on finirait par réinventer le certificat d'études.
18 septembre 2014, 13:40   Oh Barbara
Oui oui, vous avez raison, mais il faut entendre "pensée", en l'occurrence, au sens le plus restrictif, qui relève pratiquement du calcul, à savoir l'exercice le plus élémentaire de la syntaxe de l'esprit, c'est-à-dire des règles fondamentales de la logique assurant la bonne construction d'un raisonnement : enseigner l'axiomatique de base de la logique, faire un peu de syllogistique, pratiquer les Barbara, les Darii, les Celarent, inculquer des rudiments de logique formelle avec les tables de multiplication, l'Histoire de France et la géographie...
Bref, faire en sorte que les plus éveillés des enfants sachent pourquoi ils peuvent à l'occasion avoir la nette impression que leur interlocuteur raisonne comme une cruche percée.
Utilisateur anonyme
18 septembre 2014, 13:55   Re : Le chemin de Michel Onfray
Mardi soir, réunion de rentrée de CP : joie d'apprendre que mon enfant d'à peine 6 ans va avoir des cours de numérique et une initiation à l'anglais.

Donc, l'Histoire de France, la géographie de la France et les leçons de choses, pas le temps pour ces billevesées !
Utilisateur anonyme
18 septembre 2014, 16:37   Re : Oh Barbara
C'est exactement ce que je voulais dire, Cher Alain Eytan. Penser n'est pas quelque chose d'abstrait qui pourrait s'apprendre en tant que tel. On apprend à penser en lisant, en écrivant, et en comptant. Dès qu'un ministère prétend "apprendre à penser" aux nouveaux venus sur terre, on sait qu'on a affaire à des idéologues.
18 septembre 2014, 19:28   Re : Oh Barbara
Des cours de numérique ! Kèksèkça ? Ni le Grand Robert ni même le TLFi, pourtant assez porté sur la langue moderneuse, ne connaissent ce substantif.

Tout à fait d'accord avec Chastagnac. "Apprendre à penser", souvent augmenté de "par soi-même" est un slogan codé qui signifie "être formé à l'idéologie de gauche".
Vous avez raison, "Apprendre à penser" fait pour moi partie du langage totalitaire.
Utilisateur anonyme
18 septembre 2014, 22:52   Re : Le chemin de Michel Onfray
Que savons-nous de ce que veut dire "apprendre" ? Presque rien, en réalité : nous passons sans transition du rat de laboratoire et de la psychologie cognitive aux compétences qui intéressent les entreprises. Mais l'essentiel se trouve entre les deux, c'est-à-dire l'acte d'apprendre, distinct de connaître, auquel nous ne cessons, à tort, de le ramener. Apprendre, à la base, pour l'enfant, c'est d'abord entrer dans l'univers des signes graphiques par la lecture et l'écriture, et accéder par ce moyen aux ressources du langage que fait apparaître son objectivation écrite.

Une opération infiniment difficile avec laquelle nous n'en avons jamais fini, en fait. Car lire, par exemple, ce n'est pas seulement déchiffrer, c'est aussi comprendre. Cela met en jeu une série d'opérations complexes d'analyse, de contextualisation, de reconstitution sur lesquelles nous ne savons presque rien. Comment parvient-on à s'approprier le sens d'un texte ?

On constate empiriquement que certains y parviennent sans effort, alors que d'autres restent en panne, de manière inexplicable. Sur tous ces sujets, nous sommes démunis : nous nous raccrochons à un mélange de routines plus ou moins obsolètes et d'inventions pédagogiques plus ou moins aveugles.
La pensée échappe en effet à la transmission, jusqu'au prochain équipement.
19 septembre 2014, 04:46   L'Art de penser
Pas entièrement, quand même : la pensée a au moins des "règles", qui sont des règles d'inférence structurant la raison discursive, lesquelles sont connues, recensées, et en ce sens parfaitement transmissibles (même avant le changement d'équipement qui vous est si cher) et peuvent, et à mon sens doivent, être objet d'apprentissage, comme le sont les règles de grammaire ou les "lois" de la physique.
En un mot, la pensée a bel et bien une "forme", à distinguer soigneusement (autant que possible, parce que c'est parfois délicat), comme il a été dit, de tout contenu axiologique ou idéologique.
19 septembre 2014, 05:30   Re : L'Art de penser
» Que savons-nous de ce que veut dire "apprendre" ? Presque rien, en réalité : nous passons sans transition du rat de laboratoire et de la psychologie cognitive aux compétences qui intéressent les entreprises

N'est-ce pas la raison de la différence entre les disciplines que sont la psychologie et la logique, par exemple ? la première ayant pour objet "l'opération même de la pensée", tandis que la deuxième traite du "produit" de cette pensée (cette formulation est de Hamilton) : or le fait qu'on ignore comment sont constituées des règles logiques n'empêche absolument pas qu'on tienne dur comme fer à ces dernières et les considère comme évidentes, comme la source même de l'évidence !
Je suppose qu'il existe une distinction semblable entre psychologie et pédagogie, et le fait qu'on ne sache pas exactement comment "fonctionne" la pensée et comment sont produits du sens ou de l'apprentissage n'empêche pas forcément qu'on puisse, au niveau supérieur, maîtriser le phénomène en question, le systématiser et en tirer de réelles connaissances ?...
Apprendre, à la base, pour l'enfant, c'est d'abord entrer dans l'univers des signes graphiques par la lecture et l'écriture, et accéder par ce moyen aux ressources du langage que fait apparaître son objectivation écrite.


Je ne suis pas bien certain de cela.

Certaines civilisations fort brillantes avaient par exemple un système d'écriture glyphique, voire pas d'écriture du tout comme la civilisation Inca qui avait pourtant un degré très élevé d'organisation. Il devait y avoir des modes d'apprentissage différents du nôtre. Il me semble que le fait d'apprendre "par coeur" ou le fait de procéder au "calcul mental", actuellement si décriés, relèvent de ce type d'apprentissage, puisque, par définition, ils se passent du support écrit
Utilisateur anonyme
19 septembre 2014, 11:19   Re : Oh Barbara
Citation
Marcel Meyer
Des cours de numérique ! Kèksèkça ? Ni le Grand Robert ni même le TLFi, pourtant assez porté sur la langue moderneuse, ne connaissent ce substantif.

L'école numérique, cher ami. Le numérique pour tous !
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