Faisant visiter hier la jolie petite ville de Pontrieux à des amis j'ai dû passer avec eux
devant ceci.
Il s'agit du centre paroissial. C'est, de loin, le bâtiment le plus laid de la ville et même à peu près le seul de cet acabit. Il défigure gravement une part non négligeable des points de vue que l'on peut avoir lorsqu'on parcourt le centre de cette petite cité, dans l'ensemble assez bien conservée et j'étais tout penaud devant mes amis à les avoir menés devant ça.
L'Église a donc commis ici un véritable acte de vandalisme architectural. Qu'elle puisse faire ça après avoir un millénaire durant ou peu s'en faut si puissamment contribué à la beauté de nos villes et villages en faisant construire églises, cathédrales, calvaires, palais épiscopaux qui sont parmi les plus belles réalisations architecturales de l'humanité, c'est aussi étonnant que désolant.
Renaud Camus aime à dire que l'architecture ne ment pas et qu'au contraire elle dit tout. C'est ce que l'on peut constater, en effet, en lisant par exemple le
Message aux catholiques de l’Oise et aux autres croyants dans lequel
Mgr Jacques Benoit-Gonnin appelle à lutter contre l'islamophobie en France. Il demande aux "citoyens et chrétiens" de ne pas se laisser tenter par « des peurs plus ou moins enfouies, l’inquiétude, des paroles hostiles et d’autres comportements xénophobes (qui) émergent et pourraient s’amplifier » face aux actes de barbarie commis par Daesh.
Il ne me paraît pas possible de ne pas faire le lien entre les deux phénomènes, entre ces deux aspects d'un même naufrage qui amène l'Église à se vautrer dans la fange architecturale et à demander à ses brebis de tendre la gorge au loup.