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Communiqué n° 1764 : Sur la question du voile dans l’enseignement supérieur

Communiqué n° 1764, vendredi 10 octobre 2014
Sur la question du voile dans l’enseignement supérieur

Le parti de l’In-nocence estime que les récentes polémiques nées de la présence d’étudiantes voilées à l’Institut d’études politiques d’Aix-en-Provence et à l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne sont la conséquence de la poussée, en France, des revendications religieuses de la part de certains musulmans et, plus généralement, les symptômes du Grand remplacement en cours dans notre pays. Il apparaît en conséquence nécessaire de modifier la loi du 15 mars 2004, relative au port de signes ou de tenues manifestant une appartenance religieuse dans les écoles, collèges et lycées publics, et qui visait à combattre l’affirmation identitaire de jeunes musulmans, afin que le principe de laïcité trouve à s’appliquer dans les établissements de l’enseignement supérieur.

Le parti de l’In-nocence fait donc sienne la proposition du Haut Conseil à l’intégration réclamant, en avril 2013, l’interdiction des signes religieux dans les salles de cours, lieux et situations d’enseignement et de recherche des établissements publics d’enseignement supérieur, et il rappelle à M. Valls que celui-ci, alors ministre de l’Intérieur, avait estimé que cette proposition était “digne d’intérêt”. Cette réforme permettrait à la République de faire respecter la liberté de conscience et de garantir les valeurs communes qui fondent l’unité nationale par-delà les appartenances particulières, que cela soit à l’université ou dans les écoles, les collèges et les lycées publics.
Cela veut-il dire qu'un séminariste en col romain ne pourra plus assister à un cours dans une faculté ?

Qu'il y ait une loi pour les lieux fréquentés par des mineurs, qu'il y ait une obligation de discrétion pour les agents publics, oui. Dans un cas des mineurs, dans l'autre des fonctionnaires.

Aller au-delà, et ce quelle que soit la religion concernée, me semble porter atteinte aux libertés publiques sans que la raison de cette atteinte soit bien claire. Pourquoi les universités et pas les bibliothèques ? pourquoi les bibliothèques et pas les autres édifices publics ? pourquoi pas, finalement, une interdiction générale et absolue de toute manifestation publique de toute religion en France ?
pourquoi pas, finalement, une interdiction générale et absolue de toute manifestation publique de toute religion en France ?

Parce que toutes les manifestations publiques de toutes les religions ne se valent pas, ne signifient pas la même chose. Ou alors, vous pensez, comme Caroline Fourest par exemple, qu'en France, le vrai danger vient des "cathos intégristes".
Je me contente de lire le communiqué qui pose un principe général, commun à toutes les religions. Il s'agit d'interdire les signes religieux sans distinction, approuvez-vous cela ?
Concrètement, comment envisagez-vous la distinction ? Une liste exhaustive ? Comment une telle distinction pourrait être perçue ? Ou bien si, comme moi, vous considérez qu'une telle distinction, bien que souhaitable, est impossible, considérez-vous que tout le monde peut se présenter dans un cours magistral habillé comme il le souhaite ? Cette liberté avait un sens quand personne ou presque se présentait vêtu d'une kippa ou d'un voile mais aujourd'hui, cette position a-t-elle encore un sens ?
Je n'envisage rien, je dis simplement qu'un des effets du texte sera d'interdire les kippas et les cols romains qui ne gênaient personne.
Je suis d'accord avec vous, mais comment faire autrement ?
Il me semble que la loi actuelle est équilibrée : pas de signe religieux pour les élèves en primaire et en secondaire, pas de signes religieux pour les agents publics. Cette notion d'agent public doit d'ailleurs être précisée, les "mamans voilées" n'ont pas à accompagner les sorties scolaires. Aller au-delà présente les problèmes que j'évoquais plus haut.
Vous estimez donc qu'un TD peut recevoir des élèves voilées ?

Une étudiante se présente dans cette tenue, que fait-on ?

Dites-moi en quoi c'est plus choquant qu'elle se présente ainsi à l'université ou dans la rue... admettrez-vous qu'elle se présente ainsi à la bibliothèque municipale ? où mettez-vous la limite ? et pour quelle raison ?
L'étude du Conseil d'Etat est très prudente s'agissant de ces mères voilées qui souhaitent accompagner les sorties scolaires. Le conseil refuse de créer une catégorie intermédiaire, entre l'usager du service public et le collaborateur à ce service, ce qui laisse les chefs d'établissement dans la perplexité.

Le jugement du tribunal administratif de Montreuil me semble être le seul à avoir eu à se prononcer (la cour d'appel n'a pas encore rendu son arrêt, à ma connaissance).

Cet exemple et celui des étudiantes (il s'agit à chaque fois de personnes majeures à qui, a priori, on ne peut imposer la loi de 2004) illustrent parfaitement la pression évoquée dans le communiqué. Il me semble qu'il faut y répondre. Pas tellement parce qu'il s'agirait d'une remise en cause du principe de laïcité, mais surtout parce qu'il s'agit d'un rapport de force. Il faut dire et faire comprendre que la France n'est pas – encore – la Turquie.

Pour le dire autrement, il s'agit pour moi de défendre le paysage français. Je ne souhaite pas que s'offre à mon regard, partout, des femmes voilées. Il me semble indispensable d'étendre le périmètre protégé : l'école, les services publics dans leur ensemble et donc l'université qui, de mon point de vue, doit être intégré au service public de l'enseignement, de l'éducation.

Nous avons déjà parlé du secteur privé (Baby loup, castorama, Carrefour), la pression y est forte également. Nous poussera-t-elle à élargir ce périmètre à l'entreprise privée ? C'est fort possible.
Citation
Jean-Marc du Masnau
Dites-moi en quoi c'est plus choquant qu'elle se présente ainsi à l'université ou dans la rue... admettrez-vous qu'elle se présente ainsi à la bibliothèque municipale ? où mettez-vous la limite ? et pour quelle raison ?

Nos messages se sont croisés.

La rue, je ne peux rien y faire, nous sommes un pays de libertés individuelles. La loi sur la Burqa a eu très chaud devant la CEDH, et le vivre-ensemble invoqué est une notion si fragile que je ne suis pas sûr qu'elle résistera au prochain recours qui ira jusqu'à la juridiction européenne.

Comme indiqué dans mon précédent message, l'université est pour moi un service public, voilà ma limite. Peu importe que l'on soit majeur ou pas.
Je vous comprends, mais dans ce cas on peut dire que l'hôpital est aussi un service public...
Citation
Jean-Marc du Masnau
Je vous comprends, mais dans ce cas on peut dire que l'hôpital est aussi un service public...

Je ne vous suis pas très bien, pardon. Oui, l'hôpital est un service public mais des patientes ne sont pas des étudiantes, la démarche n'est pas la même.
Je voulais dire que la limite est très difficile à tracer : en quoi le fait d'être étudiant change-t-il les choses ? à l'école, au collège et au lycée, c'est surtout la présence d'élèves mineurs qui a conduit à la loi telle que nous la connaissons...
Le Monde consacre un article à la question du voile à l'université.

Jean-Charles Jauffret, le professeur d’histoire à l’Institut d’études politiques d’Aix-en-Provence qui avait interpellé une étudiante musulmane qui assistait à son cours voilée, est interrogé. Il raconte qu'une semaine après cet incident, son cours a été perturbé par l’irruption "de salafistes et de gauchistes". Surtout, il "trouve extrêmement préoccupant que l’enseignement supérieur soit ainsi pénétré par un islam de conquête. Il faut que les politiques se bougent enfin, et légifèrent, car cela va se reproduire."

Plus loin, le Monde dit ceci : "Les incidents liés au respect de la laïcité, notamment en ce qui concerne le port du voile, ont, de fait, tendance à se multiplier."

Mais, plus loin, il est écrit : Le Monde a sollicité douze présidents d’université, unanimes pour dire qu’il n’y avait « pas de problème » lié au respect de la laïcité à l’université. « Il s’agit de jeunes majeurs, rappelle Geneviève Fioraso, secrétaire d’Etat à l’enseignement supérieur. Il ne faut pas créer des problèmes là où il n’y en a pas. Dans tous les grands campus dans le monde, on voit des jeunes filles portant le voile. »

Et encore : "Christian Mestre, doyen de la faculté de droit de Strasbourg et spécialiste de la laïcité pour la Conférence des présidents d’université, évoque, lui, des phénomènes diffus d’affirmation religieuse." ; "Certes, « il n’y a pas le feu dans l’université. Ce n’est pas ça. Mais ça arrive lentement…" D'autres encore sont interrogés qui évoquent "des manifestations, discrètes ou voyantes, d’appartenance religieuse."

Les témoignages cités sont tous très éclairants. Un autre exemple : "Yolène Dilas-Rocherieux, professeure de sociologie politique à l’université Paris-Ouest Nanterre-La Défense, en témoigne. « Le phénomène est réel, assure-t-elle. Un jour, j’évoque la domination masculine en cours. J’explique que cela s’est manifesté, selon la période et les civilisations, par l’impossibilité faite aux femmes d’aller à l’école, l’obligation de bander leurs pieds, de rester enfermées à la maison ou d’être voilées, etc. A ce moment-là, des jeunes filles voilées sont sorties de ma salle en claquant la porte ! Quelques jours plus tard, l’enseignante découvre sur un mur cette inscription qui la vise directement : « Dilas = 1 balle dans la tête, signé AQMI 2012 ». Ce sont des incidents qui provoquent de l’autocensure chez les enseignants, regrette-t-elle.»

Ou celui-ci : "Cette autre professeure en sociologie, de Nanterre, qui tient à conserver l’anonymat, « car c’est assez tendu », fait part de sa stupéfaction en découvrant dans l’amphi, le premier jour de cours, « toute une rangée de jeunes femmes vêtues d’un grand voile noir à la saoudienne, avec des gants et un bandeau montant haut sur la bouche et descendant bas sur le front ». Elle juge cette présence « oppressante » sans en être véritablement gênée pour faire cours. Jusqu’au jour où elle aborde le thème de la colonisation britannique en Inde. « Au moment où j’ai parlé des intouchables qui avaient appris à lire grâce aux Anglais, raconte-t-elle, elles se sont levées d’un bloc en disant : “Vous justifiez la colonisation !”»

A la lecture de cet article, la réaction de Mme Fioraso, citée plus haut, me laisse pantois. Que lui faut-il pour considérer cette question ? Et cet argument "Dans tous les grands campus dans le monde, on voit des jeunes filles portant le voile", à quoi rime-t-il ? Sait-elle que l'Islam en France et l'Islam aux Etats-Unis (pour prendre cet exemple) ce n'est pas tout à fait la même chose ?

Cette position est également défendue dans l'article : Face à ces tensions, la seule solution consiste à faire preuve de souplesse, estime le président de l’université de Strasbourg. « Nous enseignons l’islamologie comme la théologie, précise Alain Beretz. Sur le campus, on voit des voiles, mais aussi des bures. Et cela ne me choque pas. Nous sommes en république. J’applique la laïcité, qui implique mixité et absence de prosélytisme. Les petits problèmes sont gérables : on peut être rigoureux sur les principes sans être dogmatique. » Pierre Mutzenhardt, président de l’université de Lorraine, assure pour sa part avoir « plus de problèmes avec les groupuscules d’extrême droite qui vandalisent le local de l’UNEF qu’avec les étudiantes voilées ».

Cette souplesse est une faiblesse.
Ce Jauffret est d'autant plus courageux, a d'autant plus de mérite que l'IEP d'Aix est sous l'emprise de deux collaborateurs islamolâtres totalement fous: François Burgat et l'encore plus épouvantable Raphael Liogier, qui a découvert au cœur de la mouvance salafiste des individus qu'il a comparés, toute honte bue, à des adeptes du New Age. (Et oui, absolument, cette souplesse est une faiblesse, une allégeance (imposée? conquise?) qui se répand également, dans les entreprises, les organisations internationales (qui en un sens sont des services publics), dans les associations sportives, les administrations, etc.)
Dans cet articles, les guillemets à "mari" disent tellement de choses...

LE POINT.FR

Selon nos informations, Cassandra et son "mari" ont été de nouveau interpellés fin septembre à Clichy-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, où le couple vit désormais. La jeune femme portait toujours un voile intégral dissimulant son visage dans un lieu public. Alors que les policiers s'apprêtaient à la verbaliser, elle s'y est opposée et son compagnon s'est interposé. Cassandra B. a accusé les forces de l'ordre d'agir par "haine de l'islam" alors que son concubin remettait en cause la validité de la loi sur le port du niqab. Un attroupement a commencé à se former, les gardiens de la paix ont alors évité de verbaliser publiquement la contrevenante. Elle a été convoquée ultérieurement au commissariat de Clichy.

C'est la raison principale qui a poussé la jeune femme à renoncer à faire appel de sa précédente condamnation à un mois de prison avec sursis. Son avocat, qui a justifié ce revirement auprès de l'AFP, évite d'évoquer ce cas de récidive : "Cette loi n'étant plus contestable, ma cliente en tire les conséquences. Elle aurait volontiers montré son visage, mais elle ne souhaite pas qu'il y ait trop de publicité autour de cette affaire."

Émeutes

Son contrôle d'identité avait dégénéré en émeutes en juillet 2013. Pendant plusieurs jours, Trappes avait vécu sous tension avec comme cible principale le commissariat local. À la suite de ces événements, Cassandra B. et son "mari"- en union religieuse et non civile - avaient tous les deux été condamnés à un mois de prison avec sursis pour elle et trois mois avec sursis pour lui assortis d'une amende de 1 000 euros. La jeune femme avait, elle, écopé en plus d'une amende de 150 euros pour port du voile intégral dans l'espace public.

Cassandra n'a aucune activité professionnelle connue. Quant à son concubin, il occupe de façon occasionnelle un emploi de serveur.
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