Le site du parti de l'In-nocence

Eric Zemmour : Le suicide français

Envoyé par André Page 
J'ai lu le livre de Zemmour.

1° Je l'ai trouvé assez facile à lire, notamment parce que les chapitres sont variés et courts - autour de six pages.
Efficacement mis en scène.
Début typique de chapitre : "Il attendait... Il n'était pas très de loin de Julien Clerc... Il..."
Douze lignes plus tard, on apprend qu'il s'agit de Ph. Séguin et de son duel télévisé avec Mitterrand sur le traité de Maastricht. Ceci étant l'introduction à la discussion de ce traité.
Assez bien écrit.
Grand usage de l'imparfait (au lieu du passé simple) et du conditionnel comme futur du passé. Le ton fait souvent songer à Houellebecq, "Il allait là-bas. Il ne le savait pas, mais son geste était caractéristique d'une époque nouvelle dans l'histoire de l'Europe". Mais pas d'ironie houellebecquienne.
Le procédé le plus constant est le matraquage, par répétition. Trois verbes de même sens, un point, encore un autre verbe de même sens. Au lieu de dire : "il fut vaincu. Plus jamais il...", il écrira "Il fut vaincu, battu, anéanti. Pulvérisé. Plus jamais il..."
Quelquefois, la répétition est moindre. Au lieu de dire : "Mais ils avaient oublié l'enseignements de..." ou de dire "Mais ils avaient renié l'enseignements de..." il écrit "Mais ils avaient oublié et renié l'enseignements de..." (p 487). Comment peut-on renié ce qu'on a oublié ?
Langue très correcte : pour publicitaire, il écrit, par exemple, publicitaire. Peu d'anglicismes.
Un peu trop de citations, tic journallstique, esbrouffe aussi.

2° Evoque trop souvent les penseurs célèbres, comme s'ils avaient une telle influence : à le lire on croirait que la politique française aurait été très différente sans Lévi-Strauss, Bourdieu et Foucault.

3° Trop de références tirées par les cheveux.
L'oligarchie européenne (qui dispose d'un pouvoir "totalitaire") est désignée par les chefs de gouvernement : "on renoue avec les antiques traditions du Saint Empire romain germanique, quand les princes-électeurs élisaient leur Empereur."
"[ces auteurs] ...imposeront une vision romantique du sida où... la mort est transfigurée en prolongement de l'amour. mais, à la manière de Saint-Pierre fondant la puissante Eglise romaine sur le sacrifice de Jésus-Christ et des martyrs, les survivants, à la surprise générale, érigeront un redoutable pouvoir gay" (p 268).
La politique gaullienne d'indépendance nationale : "une mise en scène tardive de "la France seule" chère à Charles Maurras" ".

4° Assez constamment, très excessif et outrancier, ou quelquefois même délirant. Toutes les trois pages, une assertion plus ou moins à dormir debout.
Thatcher était prête à la guerre pour empêcher la réunification de l'Allemagne.
Celle-ci a retrouvé sa domination linguistique sur l'Europe.
"La France développe la discrimination positive au moment où les Américains l'abolissent (p 522).
"Trop de remèdes tuent le malade [la France]). C'est le but inavoué" ( p 522).
L'oligarchie de Bruxelles dispose d'un pouvoir"totalitaire" (p 490).
"L'islam autorise tous les croyants en position de faiblesse... à user de dissimulation et de ruse : la fameuse takyat"(alors qu'il ne s'agit pas de l'islam mais du chiisme (et que je lis sur wikipedia que l'orthographe est taqiya ou taquiyya ou takia)).
On augmenta le prix des places dans les stades lors des matchs de foot pour en expulser les classes populaires (p 392). (Selon Z. l'augmentation du prix des places n'eut pas pour conséquence l'éviction des classes populaires : cette éviction était le but de l'augmentation).
Le Centre Pompidou ressemble "à une usine désaffectée". (A une usine, si l'on veut, mais désaffectée ?)
"le redoutable pouvoir gay". Redoutable ?

5° Quelques approximations ou erreurs.
"Mais le productivisme effréné de l'industrie agro-alimentaire française (la Bretagne !) ou européenne (Prusse-Orientale ou Espagne)..." (p 437). Prusse-Orientale ?
"L'expérience soviétique nous a enseigné que, contrairement à la bicyclette, on perd assez vite l'habitude du travail, de se lever le matin, de se vêtir proprement, correctement, de se contraindre, de se faire violence" (p 310). L'expérience soviétique ?
"Les innombrables films sur la Seconde Guerre mondiale ont...évoqué les affrontements militaires, les personnalités de Churchill, de Gaulle, Roosevelt ou Staline... " (p 301). (Comme la plupart des gens, j'ai vu pas mal de films sur la 2GM, je ne me souviens pas d'avoir jamais vu une de ces quatre figures).
.
6° Des citations douteuses.
" "Je vous surprendrai par ma démagogie" avait averti Chirac devant son dernier carré de fidèles effarés." (p 388). (Pas de référence. Il faut croire Z. sur parole).

7° Peu d'informations non connues : en ce sens il ne fait pas du journalisme.
Quelques unes cependant.
Celle qui m'a le plus intéressé : il n'y aurait plus un seul élève de confession juive dans l'enseignement public dans le 93 (source non donnée : "Arkady a dit publiquement qu'un responsable académique le lui a dit"). Je suppose qu'il s'agit de juifs pratiquants, ou peut-être de juifs pratiquants porteurs de kippas, et non de juifs par l'origine.

8° Tout allait mieux avant. Par exemple, le cinéma des années 70, idéologiquement était nocif parce que libertaire, tandis que le succès va actuellement à des films réacs (comme "Amélie Poulain"), mais était très supérieur par le talent au cinéma actuel.

9° Très nationaliste, voire ultra-nationaliste. La grande France de Napoléon et de Gaulle contre les Etats-Unis et l'intégration européenne, qui n'est que la domination allemande.
"Napoléon fut le seul Français qui combattit la finance les armes à la main" (p 507). (Et ceux des lecteurs de Z qui ont de la sympathie pour le nazisme - s'il y en a - pourraient ajouter que Hitler combattit par les armes non seulement la finance (anglaise) mais aussi le communisme (russe) (et, en prime, la ploutocratie étatsunienne)).
"Etat-nation impérial [de Napoléon] qui préfigurait avec deux siècles d'avance ceux que nous connaissons aujourd'hui, américain, brésilien, chinois ou russe." (p 336).
"Pendant des siècles le Saint-Empire romain germanique avait joué au chat et à la souris avec le roitelet capétien..." (p 335).
La réunification allemande "une catastrophe géopolitique pour la France" ( p 333).

Pour moi, délirant, mais je suppose qu'il y en a à qui ça peut plaire...

10° Pour moi, un peu discret sur le sujet de l'immigration. Par exemple, il a l'air de dire que ça va mieux avec les Indochinois et les Chinois qu'avec les Noirs, mais il ne se demande pas pourquoi.
Les deux coupables des ratés, selon lui :
a) La fin de l'exigence assimilatrice.
b) L'islam.

11° L'immigration débridée et la révolution des moeurs sont les projets du grand capital.
"On se dispersa en faveur des "sans-papiers", des "sans-logement", de la cause des femmes, du genre, des homosexuels et des immigrés. On poursuivit la quête d'une solidarité universaliste sans comprendre que le capitalisme mondialisé assumait ces mêmes objectifs avec bien plus d'efficacité et de constance que les "représentants autoproclamés des damnés de la terre" ".

12° Quelquefois, un peu complotiste.
"La finance se libérait de toutes ses chaînes étatiques ou nationales... Ce fut un quarteron de hauts fonctionnaires français qui imposa cette vision à l'Europe. et au monde..." (p 237) (Zemmour-Rocambole).
"Une coalition inédite de dirigeants du parti socialiste, de hauts fonctionnaires, et de juges se forma pour arrêter [Tapie]".
Jean Monnet ,"lié aux services américains" (p 357).
M. Zemmour fait oeuvre d'historien [ricanements des habiles et des mal instruits]. Il fait exactement ce que font les historiens depuis Thucydide. Il raconte une histoire. Pour lui, l'histoire est une narration ou un grand récit, et ce récit est "vectorisé" : il a un sens, à la fois une (ou des) signification(s) et une direction avec un point d'arrivée. Même les historiens "modernes" - ceux des Annales, par exemple - procèdent ainsi, bien qu'ils dissimulent la narration derrière la "science" ou "l'objectivité" : cartulaires, champarts, mercuriales, diagrammes de prix et de salaires, structures économiques, classes sociales, etc.

M. Zemmour raconte les quarante dernières années de l'histoire de France. Pour lui, les événements de mai 1968 ont été une révolution et, mieux, une révolution qui a triomphé. En apparence, les soixante-huitards auraient perdu, parce qu'ils n'ont pas accédé au pouvoir en juin 1968 (ils y ont accédé après 1981), mais tel n'était pas leur objectif. Ils ont gagné, parce qu'ils étaient la "société", et qu'ils ont abattu leur ennemi, l'Etat. A partir de mai 1968, la société a réussi à vaincre l'Etat, la "société", c'est-à-dire un agrégat d'individus mus par leurs seuls désirs (instinct sexuel et cupidité), lesquels ne sont que les formes que prend l'envie de posséder : d'où la collusion des libéraux (le désir de richesse) et des libertaires (le désir d'être soi-même aux dépens de tous les autres).

Entre mai 1968 et aujourd'hui, M. Zemmour distingue une quarantaine de "moments" - mixtes d'évémements qu'il reconte et de situations qu'il analyse (le triomphe des thèses de Paxton et la sit-com Hélène et les garçons qui ont fait jacasser les pies des médias) - lesquels illustrent sa thèse et donnent un sens (significations et direction) à son récit et concourent tous au triomphe de la "société" sur l'Etat ou contre l'Etat (La Société contre l'Etat est le titre d'un essai de l'ethnologue Clastres sur les naturels du Brésil et pourrait résumer la thèse de Zemmour).

La haine qui se déverse sur M. Zemmour, venant de ceux qui n'ont pas lu son livre et se contentent de quelques noms (Pétain et Hélène) et le mépris que les "historiens" lui vouent ou déclarent lui vouer s'expliquent clairement. En France (comme partout ailleurs), l'histoire est écrite par les vainqueurs, ce qui est d'autant plus facile en France que les vainqueurs ont à leur disposition des armées de fonctionnaires historiens soucieux de leur avancement et d'intellectuels organiques vivant de prébendes ou jouissant de rentes de situation. La crime de M. Zemmour est de raconter l'histoire du point de vue des vaincus : l'Etat, l'intérêt général, le bien public, la France, la nation. Sa thèse (assez banale) est que la France a été fabriquée par l'Etat et que, l'Etat vaincu ou soumis, la France se désagrège, laissant la place à un agrégat d'individus prêts à s'entredéchirer. Voilà le crime de M. Zemmour : rendre compte des quarante dernières années de notre histoire, en adoptant non pas le point de vue des vainqueurs, mais celui des vaincus. Et ce crime est impardonnable : c'est un crime de lèse-majesté ou un sacrilège.
Je ne comprends pas pourquoi la gauche tombe à bras raccourcis sur ce livre. Quand vous écoutez Radio France ou que
vous lisez "Le Monde" avec leurs litanies de mauvaises nouvelles sociales et économiques, c'est à se flinguer.
Avec ce livre c'est pareil, tout va mal. Et Zemmour n'oublie pas de critiquer le monde de la finance, la mondialisation débridée, les patrons plein de morgue qui se gobergent et se gavent. Je recommande le chapitre sur Louis Schweitzer
après la lecture duquel chacun devrait se précipiter pour adhérer au parti communiste.
Citation
Serge Diot
Je recommande le chapitre sur Louis Schweitzer
après la lecture duquel chacun devrait se précipiter pour adhérer au parti communiste.

Chapitre écrit au vitriol, qui m'a fait une certaine impression à la première lecture, mais selon moi pas argumenté et très peu convaincant (et plus je l'ai relu - pour écrire ce texte - moins il m'a convaincu).
Il fait douze pages.
Des exemples parmi d'autres possibles.

1° Mauvaise référence.
. Titre du chapitre : Louis Schweitzer ou la nouvelle trahison des clercs.
Référence au livre de Benda.
Or Sch. n'est pas un clerc.

2° Délire.
. "...la Logan, voiture inspirée des anciennes Trabant de la Rda [...] voiture qui symbolisait le déclin irrémédiable du prolétaire français appauvri par le nouveau cours du monde..."
A propos de Parti communiste, voilà une assertion qui rappelle celle de Thorez sur la paupérisation de l'ouvrier depuis le XIXème siècle prouvée par le remplacement du chapeau du XIXème par la casquette du XXème.
Allez vous étonner après cela que d'aucuns méprisent Z !
Lui, ce sont les faits qu'il méprise, et copieusement.

3° Assertions non référencées (voire calomnies?).
. Sch. dit s'être intéressé à l'automobile dès l'enfance. Z. dit que Sch. l'a découverte en achetant en 1986 un Guide Marabout "par une belle journée de printemps", ayant décidé de pantoufler à Renault. D'où Z. tient-il cette information (et comment sait-il que la journée était belle (il a engagé un détective privé pour filer Sch. ?)) ?

. Martin Hirsch, dans son livre "rapporte un dialogue avec un grand patron qu'il ne nomme pas mais qui est de toute évidence Louis Schweitzer", dans lequel il lui demande "pourquoi ceux qui ont de l'argent donnent si peu aux causes qu'ils trouvent qu'ils trouvent intéressantes". Le grand patron explique pourquoi il ne donne pas : le prix des biens qu'il convoite augmente.
D'où Z. sait-il que ce grand patron est S. ?

. Citation de Naouri : "Dans la vie, il y a deux choses qui comptent : le pouvoir et l'argent. Nous avons eu le pouvoir. Maintenant il nous faut l'argent".
Référence ?

4° Outrances, délires, mensonges.
. Z. oppose le mythe de l'actionnariat populaire à la réalité des noyaux noyaux durs. Mais les deux ne sont en rien incompatible : une partie de l'entreprise privatisée est détenue par de petits porteurs, une partie par de grands actionnaires.

. Il décrit les petits porteurs comme des "caves" grugés. En quoi ? Est-ce que par hasard on leur a vendu trop cher les actions ? On s'est débrouillé pour les ruiner ? En aucune façon. Alors ?

5° Accusations.sans arguments.
. Sch. gagne beaucoup d'argent. comme les dirigeants de grandes entreprises. Z. détaille longuement.
Mais il n'explique nulle part pourquoi ces revenus sont excessifs. Cela peut se soutenir. Encore faudrait-il argumenter, répondre aux contre-arguments. Mais son livre est sans arguments; Il cogne, dénonce, crie, mais ne raisonne ni ne discute. Il n'instruit pas le lecteur.

. Sch dirige la Halde. Accusation de Z. "on traite les prolétaires de racistes s'ils osent défendre leur mode de vie bouleversé par la destruction de leur cadre, de leurs repères, de leurs références, jusque à leur modeste tranquillité".
On peut être opposé à la Halde, et favorable aux droits d'une entreprise à ne pas embaucher des basanés, ou des juifs ou des homos (ou, à l'inverse, à privilégier respectivement...).
Encore faut-il argumenter. Ce que décrit Z. n'a rien à peu près rien à voir avec les tâches de la Halde, si bien que c'est un argument extraordinairement faible et inapproprié.

. Sous Sch., Renault a délocalisé. Crime des crimes pour Z.
Aucun argument.
Avant tout argument, ce qu'on peut faire remarquer, c'est qu'en tout cas ce n'est pas un crime de Sch. : ce n'est pas lui qui fait les lois mais le peuple français (dans le cadre de l'UE, librement choisie par ce peuple : s'il n'en veut pas, il n'a qu'à donner le pouvoir à des partis hostiles à l'UE) et, si la protection douanière contre les importations est faible, ce n'est pas Sch. personnellement qui en est responsable.
Son mandat était de faire survivre Renault. Il est clair que cela passait par des délocalisations.
Renault a survécu.



.
Citation
Henri Rebeyrol
M. Zemmour fait oeuvre d'historien [...] Il raconte une histoire. [...] l'histoire est une narration ou un grand récit

Certes...
Mais les bons historiens sont exacts dans le détail, et convaincants dans le trait général.
Zemmour n'est ni l'un ni l'autre.

Je suppose qu'une bonne histoire des quarante dernières années comme suicide de la France est possible : celle de Z. n'est pas bonne.

Dans le détail, il ment ou affabule. Dans le trait général, il donne l'impression d'être largement fou.
L'homme qui se prenait pour l'inspirateur ou le commentateur de Napoléon.
L'homme pour qui la France devrait être l'outil de ses aspirations à la grandeur belliqueuse, ou le jouet de ses rêves éveillés à celle-ci.
Sch. dit s'être intéressé à l'automobile dès l'enfance. Z. dit que Sch. l'a découverte en achetant en 1986 un Guide Marabout "par une belle journée de printemps", ayant décidé de pantoufler à Renault. D'où Z. tient-il cette information (et comment sait-il que la journée était belle (il a engagé un détective privé pour filer Sch. ?)) ?

Quelle hauteur de vue Page. Vous m'épatez.
Donc je ne recommande plus le chapitre concernant Schweitzer en raison du manque de références, des propos délirants et outranciers,des calomnies, des mensonges, des accusations sans preuves, et parce que Zemmour cogne, crie,dénonce
mais n'argumente pas.
Par contre je recommande "Remouille-moi la compresse" de San Antonio. C'est très bien documenté, drôle, créatif.
Je résume le chapitre sur Louis Schweitzer pour montrer comment il est construit.
Il est divisé en sept parties :

.1° Sch. n'avait aucun titre pour devenir cadre dirigeant puis n°1 de Renault. Seuls ont joué son ambition et ses relations.
Tu parles.

. 2° "Sa mission : faire de Renault une entreprise comme les autres". Moyennant quoi, Z. ne parle pas de Sch. ni de Renault, mais, avec indignation, des privatisations.
Cependant aucun argument n'expose en quoi privatiser est contraire à l'intérêt général.

. 3°. "Le bilan des nationalisations ne sera jamais équitablement fait".
Finalement l'argument arrive... : les grandes sociétés françaises cotées en Bourse sont largement possédées par des étrangers.
1° Et alors ?
2° Quel rapport avec les nationalisations et les privatisations ?


.4°. A cette époque, les revenus des dirigeants français ont beaucoup augmenté, et les inspecteurs des finances sont souvent allés dans le privé.
Sch. aurait sans doute dû limiter volontairement ses revenus à un niveau beaucoup plus bas que ceux de ses pairs, comme je ne doute pas que Z. limite volontairement les siens au-dessous du niveau des revenus de ses pairs.

.5° Chez Renault, baisse des effectifs, délocalisations.

.6° ,Détail des revenus astronomiques de Sch. à la tête de Renault.

.7° Sch. dirige la Halde. Il continue d'avoir par ailleurs des revenus élevés.

Encore une fois, ici je ne conteste pas (ni ne soutiens) les thèses de Z. :
Je ne suis nullement choqué qu'on soit partisan d'un Renault possédé par l'Etat, dirigé par un homme dix fois moins payé que ceux qui dirigent Volkswagen ou Fiat, protégé de la concurrence étrangère par des lois protectionnistes, et libre de n'embaucher que des Français de souche.
Simplement, je n'ai pas trouvé dans ce chapitre le moindre argument en faveur de ces thèses.
J'ai lu récemment le livre de Laurent Wauquiez Europe, il faut tout changer, qui plaide contre l'immigration des Polonais et contre l'importation des produits chinois - deux points sur lesquels Z. et lui doivent être d'accord.
Il était bien écrit comme, à sa manière, le livre de Z., et était très bien argumenté et sans inexactitudes ou contre-vérités. au contraire du livre de Z.
.
...libre de n'embaucher que des Français de papier qui sont aussi des Français de souche.

Curieuse formule, Monsieur Page. Généralement on oppose (dans la mesure où la loi nous le permet) les Français de papier aux Français de souche. Que voulez-vous dire, exactement ? A qui opposez-vous les Français de papier et de souche ?

Vous soumettez le texte de Zemmour à un tel pinaillage que vous voudrez bien accepter, j'imagine, qu'on vous pousse également dans vos retranchements.

Ah, autre chose :

Vous écrivez pour commencer :

1° Sch. n'avait aucun titre pour devenir cadre dirigeant puis n°1 de Renault. Seuls ont joué son ambition et ses relations. Tu parles.

Le Tu parles en italiques est de vous, c'est votre propre commentaire. D'où tirez-vous une telle certitude ? D'où vient votre science ? En quoi votre appréciation sur la valeur de M. Sch. aurait-elle plus de valeur que celle de M. Zemmour, dont on peut tout de même supposer qu'il a approché les cercles du pouvoir de plus près que vous ?
Citation
Thierry Noroit
...libre de n'embaucher que des Français de papier qui sont aussi des Français de souche.

Curieuse formule, Monsieur Page. Généralement on oppose (dans la mesure où la loi nous le permet) les Français de papier aux Français de souche. Que voulez-vous dire, exactement ? A qui opposez-vous les Français de papier et de souche ? [...]


Ah, autre chose :

Vous écrivez pour commencer :

1° Sch. n'avait aucun titre pour devenir cadre dirigeant puis n°1 de Renault. Seuls ont joué son ambition et ses relations. Tu parles.

Le Tu parles en italiques est de vous, c'est votre propre commentaire. D'où tirez-vous une telle certitude ? D'où vient votre science ? En quoi votre appréciation sur la valeur de M. Sch. aurait-elle plus de valeur que celle de M. Zemmour, dont on peut tout de même supposer qu'il a approché les cercles du pouvoir de plus près que vous ?


1° Je voulais dire (et j'ai dit, me semble-t-il) : libre de n'embaucher que des gens qui sont à la fois citoyens français et Français de souche, mais votre remarque me fait voir qu'en effet je me serais mieux exprimé si j'avais écrit "libre de n'embaucher que des Français de souche".

2° Les dirigeants politiques français peuvent se tromper dans leurs choix, naturellement, mais il est invraisemblable qu'ils nomment à la direction de Renault par faveur des hommes sans titres à exercer cette fonction. Par exemple on s'est rendu compte près coup que les nominations de Gamelin (à la tête de l'armée de 40) ou de Haberer (à la présidence du Crédit Lyonnais dans les années quatre-vingts) avaient été des erreurs, personne ne prétend qu'ils n'ont dû leur nomination qu'à la faveur : l'un comme l'autre avaient brillé dans tous leurs emplois précédents. En d'autres termes, ce n'est pas mon expertise contre celle de Zemmour, c'est ma confiance dans un minimum de sens de l'Etat chez les dirigeants de notre pays contre les assertions non argumentées ni même vraiment motivées d'un publiciste en mal de publicité et que je sais par ailleurs extrêmement peu fiable (comme je l'ai montré par ailleurs).
Au demeurant, E. Zemmour ne prétend pas que Louis Schweitzer a été un mauvais dirigeant pour Renault, et que sa nomination a été une erreur en ce sens. Il prétend que, dans la mondialisation, Renault ne sert pas l'intérêt des travailleurs français ni celui de la France.
Utilisateur anonyme
11 novembre 2014, 18:30   Re : Eric Zemmour : Le suicide français
Je viens de voir la dernière émission avec Eric Zemmour, sur France 5.

Après l'avoir vue, il me semble évident que pour ses adversaires, Zemmour est le Drumont de notre époque : son livre, c'est la France juive, l'islamophobie supposée ayant remplacé l'antisémitisme.

C'est évidemment stupide. J'attends cependant le Bernanos de notre temps, celui qui écrira, pour répondre à Mmes Pingeot, Muhlmann et Abécassis, La grande peur des bien-pensants, ce livre qui finira de les ridiculiser.
L'Etablissement oscille entre être indigné par dessus tout par les propos sur les Juifs et leur extermination, ou par l'hostilité envers l'immigration et l'islam. Sur le premier point, je suppose que Zemmour est relativement protégé parce qu'il est juif ; le fait qu'il est juif d'Afrique du Nord le protège un peu sur le second - après tout, tout le monde sait que, voudrait-il vivre sur la terre de ses ancêtres, qu'il y serait très rapidement liquidé.
D'aucuns seront davantage choqués par les propos sur les femmes et la féminisation.
D'autres, c'est son hostilité envers l'intégration européenne et le "doux commerce" qui les indigne surtout.
Moi, c'est par dessus tout le nationalisme français agressif ou belliqueux : Napoléon, seul Français qui combattit la finance les armes à la main, et la réunification allemande catastrophe géopolitique pour la France.
Utilisateur anonyme
12 novembre 2014, 17:07   Re : Eric Zemmour : Le suicide français
On a les indignations que l'on peut... Je suis bien plus indigné par les propos que M. Juppé tient dans les Inrockuptibles (accorder un entretien à ce magazine dit d'ailleurs beaucoup de M. Juppé).

La question de l'immigration est centrale chez Zemmour car elle EST centrale. Le Grand Déplacement (ce que l'on nomme aussi l'immigration de masse) est évidemment la condition sine qua non du Grand Remplacement, son commencement. On ne s'indigne pas des effets quand on ne s'indigne pas de la cause. On ne s'indigne pas de la cause quand les effets nous importent peu.

Les autres propos de Zemmour (féminisation de la société, perte de l'autorité, etc.) sont très vrais, mais très secondaires. Et c'est là, à mon sens, où le bât blesse avec Zemmour : il dit trop de choses, dénonce trop de choses. Il veut à tout prix démontrer qu'il a une réflexion globale, une pensée large et plurielle. Il devrait plutôt se concentrer sur l'essentiel.
Malheur, j'ai cliqué sur le lien renvoyant vers l'interview de l'ex-inéligible (pour une période initiale de 10 ans tout de même)... Eh bien, s'il est élu en trompant une fois encore le peuple souverain, comme il annonce fièrement être prêt à le faire via ce très beau programme, il fera de nouveau "chialer" Yannick Noah sur une scène dressée à la Bastille.
Citation
Christophe Rivoallan


La question de l'immigration est centrale chez Zemmour car elle EST centrale. [...]

Les autres propos de Zemmour (féminisation de la société, perte de l'autorité, etc.) sont très vrais, mais très secondaires. Et c'est là, à mon sens, où le bât blesse avec Zemmour : il dit trop de choses, dénonce trop de choses. Il veut à tout prix démontrer qu'il a une réflexion globale, une pensée large et plurielle. Il devrait plutôt se concentrer sur l'essentiel.

La question de l'immigration est peut-être centrale dans la perception de Zemmour par ceux qui ne le connaissent que par la télévision, mais, comme je le disais plus haut, elle n'est pas du tout centrale dans son livre, et d'abord par la place qu'elle y occupe : si je compte bien, environ cinq chapitres sur quatre-vingts, soit six pour cent ("Dupont-Lajoie", "Le prénom", "L'invention du sans-papiers", "Black-blanc-beur", "La France des trois jeunesses"(il y a aussi, ici ou là, une page où il est question d'immigration comme dans le chapitre "La femme est l'avenir de l'homme"), chapitres où il est d'ailleurs beaucoup moins question de l'immigration que des immigrationnistes (auxquels il reproche en particulier, d'avoir cessé d'exiger l'assimilation).
Je dirai que cette question apparaît comme très secondaire dans son livre. Ce qui en est dit me semble à peu près ceci : la façon dont les élites ont traité l'immigration est une des formes de la renonciation de ces élites au récit national et à la France, peut-être à peu près semblable en importance au changement de regard regrettable qui s'est opéré sur la Seconde Guerre mondiale, où l'on ne voit plus tellement la lutte avec l'Allemagne pour la suprématie mais surtout le moment de l'extermination des Juifs.
Quant à la cause de cette renonciation, Zemmour ne l'indique pas. Elle reste mystérieuse. On peut supposer que c'est la dévirilisation, la féminisation et l'efféminisation. Mais la cause de cette dévirilisation ?
A moins que ce soit la renonciation qui soit la cause de la dévirilisation - cessant de combattre pour la France, les Français se dévirilisent ? Zemmour ne se pose pas la question.
Comme je le disais plus haut, ce livre est très pauvre intellectuellement.
Non seulement ce qu'il dit est abracadabrant, mais il ne se donne pas la peine de donner un semblant d'argumentation pour le crédibiliser.
Le monde que Zemmour connaissait quand à l'école primaire il se rêvait aide de camp de Murat a changé, et uniquement pour le pire. Son sabre est devenu de bois, on lui a pris son cheval, les Allemands sont devenus nos amis et on dit que c'est mal de prendre les femmes à la hussarde. Pauvre Zemmour ! La cause de ces changements ? Mystère le plus profond et le moins interrogé.

Le succès de Zemmour est notamment le symptôme du fait qu'un large segment de l'opinion en a assez du politiquement correct, il est courageux et ses ennemis sont souvent odieux : cela n'empêche pas que son livre, à mon avis, ne vaut pas grand-chose. Je ne sais pas très bien à quels livres populaires le comparer dans le camp politiquement correct. Pas, disons, aux livres de Minc ou de Closet, qui volent plusieurs centaines de coudées au-dessus de lui. Zemmour, c'est peut-être, dans le camp de Marine Le Pen, un peu ce que sont Attali ou BHL dans l'autre camp : il y a en lui quelque chose du charlatan, de l'hurluberlu, du timbré, mais au service de l'ambition lucide de faire beaucoup parler de soi. "Un peu" car, quand même, ils me semblent que les écrits de gens comme Attali et BHL volent plus haut que ceux de Zemmour dans ce livre.
Utilisateur anonyme
13 novembre 2014, 16:43   Re : Eric Zemmour : Le suicide français
un livre simple,rapide et efficace
plus facile à critiquer qu'à ecrire,
zemour fait du zemour,il a au moins le talent d'etre lui meme
sans ressembler à d' autres auteurs
Citation
André Page
Le succès de Zemmour est notamment le symptôme du fait qu'un large segment de l'opinion en a assez du politiquement correct, il est courageux et ses ennemis sont souvent odieux : cela n'empêche pas que son livre, à mon avis, ne vaut pas grand-chose. Je ne sais pas très bien à quels livres populaires le comparer dans le camp politiquement correct. Pas, disons, aux livres de Minc ou de Closet, qui volent plusieurs centaines de coudées au-dessus de lui. Zemmour, c'est peut-être, dans le camp de Marine Le Pen, un peu ce que sont Attali ou BHL dans l'autre camp : il y a en lui quelque chose du charlatan, de l'hurluberlu, du timbré, mais au service de l'ambition lucide de faire beaucoup parler de soi. "Un peu" car, quand même, ils me semblent que les écrits de gens comme Attali et BHL volent plus haut que ceux de Zemmour dans ce livre.

Eric Zemmour est un homme authentique, sincère et un grand journaliste !
Et vous André Page, êtes- vous un hurluberlu ou un grand prétentieux mégalomane ?
Utilisateur anonyme
14 novembre 2014, 11:40   Re : Eric Zemmour : Le suicide français
Je ne tiens pas particulièrement à défendre M.Page mais ne pourriez-vous pas vous passer d'insulter votre interlocuteur ? Depuis quelque temps, les insultes et les anathèmes tombent trop facilement et trop régulièrement sur ce forum qui, je le rappelle, est in-nocent.
Mr Rivoallan, vous êtes plutôt mal placé pour me donner des leçons car vous êtes resté silencieux quand j'ai été insulté, il y a deux ans, parce que j'avais osé demander des explications lors de la crise qui a secoué le forum de l'in-nocence.
Vous pouvez regarder toutes mes interventions sur ce forum, et vous verrez que je n'ai jamais pratiqué l'insulte.
Dans le cas présent, j'ai réagi vivement car Eric Zemmour, personne pour qui j'ai la plus grande estime, a été traîné dans la boue sans que personne ne le défende !
Lorsqu'on vend un livre à cinq cent mille exemplaires, on doit pouvoir se passer de défenseurs face aux douze ou quinze lecteurs qui ne l'ont pas aimé…
Utilisateur anonyme
14 novembre 2014, 16:23   Re : Eric Zemmour : Le suicide français
Citation
Philippe Versini
Mr Rivoallan, vous êtes plutôt mal placé pour me donner des leçons car vous êtes resté silencieux quand j'ai été insulté, il y a deux ans, parce que j'avais osé demander des explications lors de la crise qui a secoué le forum de l'in-nocence.
Vous pouvez regarder toutes mes interventions sur ce forum, et vous verrez que je n'ai jamais pratiqué l'insulte.
Dans le cas présent, j'ai réagi vivement car Eric Zemmour, personne pour qui j'ai la plus grande estime, a été traîné dans la boue sans que personne ne le défende !

Vous avez été insulté il y a deux ans, j'ai été insulté il y a deux mois, ne tenons pas de comptes. Je ne voulais pas vous froisser, je souhaitais seulement attirer l'attention de mes collègues in-nocents sur, à ce qu'il m'a semblé, une recrudescence de... réactions vives, voilà tout.

Eric Zemmour est défendu depuis le début de ce fil et M. Page n'écrit jamais sans qu'un autre participant lui fasse part, assez vivement, de son profond désaccord. Vous pouvez très bien défendre Zemmour, vous devriez d'ailleurs le faire sur ce fil puisque vous reprochez que personne ne l'ait défendu. Défendez-le sur le fond, avec des arguments. Mais, encore une fois, je ne veux pas jouer les policiers de service, faites comme bon vous semble.

M. Goux, êtes-vous sûr de vos chiffres ? 500 000 exemplaires vendus, vraiment ? Je m'en réjouis mais j'ai du mal à y croire.
Citation
Christophe Rivoallan
M. Goux, êtes-vous sûr de vos chiffres ? 500 000 exemplaires vendus, vraiment ? Je m'en réjouis mais j'ai du mal à y croire.
Non, bien entendu ! Je crois que c'est ce nombre qu'espère et compte atteindre son éditeur, si je me souviens bien de ce que j'ai lu ; de là à y parvenir… Mais enfin, je serais surpris qu'il reste en dessous de trois cent mille.
Je suis assez content de cette discussion ici.

J'écris plusieurs pages de critiques détaillées et argumentées sur le livre de Zemmour, en lui reconnaissant d'ailleurs certains mérites, et ensuite seulement, j'émets sur lui des jugements assez sévères.
Aussitôt il y a un message pour me tomber dessus assez grossièrement : je suis soit un hurluberlu soit un grand prétentieux mégalomane.
Ceci sans l'ombre d'une réfutation ou même d'une contestation de mes critiques de Zemmour.
Et auparavant Serge Diot et Francis Marche m'avaient pris à partie assez vulgairement. (Je n'ai pas répondu à leurs attaques).

Sur un autre fil il y a peu, j'avais été insulté par Francis Marche.
J'avais utilisé "Alerter un modérateur". Aucune réponse.
Sur un autre fil, plus récemment, j'avais été insulté par Alain Eytan (qui m'avait traité de "con turgescent"). J'avais de nouveau utilisé "Alerter un modérateur".
Pas de réponse non plus.
Incidemment, dans un cas comme dans l'autre, personne ne s'était manifesté pour signifier à ces personnes que leur comportement était pénible et passablement scandaleux.
J'ai trouvé cela plutôt écoeurant.

Ici M. Rivoallan intervient et je l'en remercie.
La réponse que lui fait son interlocuteur est péniblement agressive, et dédaigne l'exactitude (plusieurs intervenants avaient pris la défense de Zemmour, par ailleurs résumer mes messages concernant Zemmour en disant que je l'avais "traîné dans la boue"..).
Et l'inévitable Francis Marche qui sort du bois et envoie un message hargneux à souhait...

Je ne comprends toujours pas pourquoi il n'y a pas d'intervention de modérateurs pour rappeler à un minimum de courtoisie.
Renaud Camus passe son temps à écrire sur la courtoisie et les bonnes manières.
La charte du site en parle en tout premier lieu. Et voilà comment on s'y comporte...
Que faut-il faire ? Répondre en descendant au niveau d'un Serge Diot, ou d'un Philippe Versini, ou plus bas encore, à ceux d'un d'un Francis Marche, d'un Alain Eytan ?

A propos de Renaud Camus : j'ai cru comprendre qu'il existe vraiment un homme qui écrit les livres signés Renaud Camus, qui préside le Parti de l'In-nocence, qui écrit dans ce site, et, je suppose, qui suit ce qui s'y écrit.
Il n'a pas d'opinion sur les manières de Francis Marche ou d'Alain Eytan ? Que pense-t-il du comportement du modérateur qui laisse insulter un intervenant ? Qui ne daigne pas répondre un mot aux alertes de cet intervenant signalant les insultes reçues ?
Il a mieux à faire parce qu'il rédige de Nouvelles notes sur les manières du temps ? Un Éloge des bonnes manières ? Des Considérations sur la courtoisie ?

Et je suis étonné de trouver si peu d'argumentation dans ce site. Je lirai volontiers un éloge argumenté de Z.
Mais non. Néant complet. On se contente d'invectiver celui qui critique Z. Comme c'est intéressant...
Utilisateur anonyme
14 novembre 2014, 21:06   Re : Eric Zemmour : Le suicide français
Didier, ce n'est pas Francis qui dit cela, il me semble…
Mr Rivoallan me reproche de dire que personne n'a défendu Eric Zemmour mais je parlais uniquement du message où il traite Zemmour de charlatan et de timbré !
Qui plus est, André Page est mal placé pour donner des leçons de modération vu les termes employés pour qualifier Eric Zemmour.

Citation
André Page

Dans le détail, il ment ou affabule. Dans le trait général, il donne l'impression d'être largement fou

André Page se discrédite en tenant de tels propos et on n'a même plus envie de polémiquer !
D'autre part, il ose comparer Zemmour, homme sincère et honnête à BHL qui est foncièrement malhonnête.
Pour terminer, je vous livre la critique de Denis Tillinac dans Valeurs actuelles.

L’événement politique de la rentrée, c’est le succès de son livre le Suicide français. À preuve la focalisation sur sa personne d’une haine de facture quasi djihadiste. Pétainiste pour les uns, fasciste pour les autres, il est harcelé par une meute à peu près unanime car il pointe avec une acuité cruelle les vrais ressorts de notre décrépitude morale. De notre dépossession affective. De notre mise au rebut de l’Histoire.

On peut discuter certaines des analyses de Zemmour, estimer qu’il isole trop l’objet de ses amours — la France — dans un contexte de chambardement historique mondial. La déchristianisation au long cours, le déclin de l’Europe, la déshérence des fondements de notre civilisation ne sont pas l’apanage de notre seul pays, même s’il les paye plus cher que d’autres en monnaie de désarroi, pour s’être vu trop beau dans les miroirs de sa grandeur défunte.

Reste la pertinence globale du diagnostic, énoncé par un homme courageux dont la culture, une ironie dans la lignée de Courier ou de Bernanos, un flair de limier pour débusquer les incuries sous leurs maquillages “humanistes” et une plume incisive font des jaloux dans les serres chaudes de notre médiasphère. Son livre réveille les consciences en levant les tabous. D’où la vindicte névrotique du cléricalisme ambiant. Tout est bon pour le canarder, y compris des touches sournoises d’antisémitisme.

Et comme il n’épargne pas la droite “officielle”, elle se signale par un mutisme apeuré. Aucune importance : Zemmour n’est pas un pleutre, il sait se défendre. Le vrai chef de l’opposition à l’idéologie de la gauche française, c’est ce nostalgique qui idéalise pêle-mêle les soldats de l’an II, Bonaparte au pont d’Arcole, les “hussards noirs” de Ferry et la geste gaullienne, sans oublier l’oeuvre patiente des Capétiens.

Autant dire que les imputations d’extrémisme ou de populisme passent les bornes du ridicule. Zemmour est un émule de Péguy, inconsolable de la perte de substance des mots “État”, “nation”, “république” et “démocratie”. Il voudrait que la France re trouve son rang, que les Français renouent avec leur fierté, leur sociabilité, leur spiritualité, leur appétit de bonheur et que l’on endigue, s’il n’est pas trop tard, le péril du communautarisme, le plus grave à ses yeux.

Aucun candidat à la succession de François Hollande ne tiendra la route de l’Histoire s’il occulte ses analyses. Elles sont parfois un peu systématiques et dictées par un souverainisme intransigeant jusqu’à la raideur, mais elles reposent in fine sur un bon sens salutaire et suggèrent les voies — étroites — d’un renouveau.

[www.valeursactuelles.com]
Citation
Philippe Versini
Mr Rivoallan me reproche de dire que personne n'a défendu Eric Zemmour mais je parlais uniquement du message où il traite Zemmour de charlatan et de timbré !
Qui plus est, André Page est mal placé pour donner des leçons de modération vu les termes employés pour qualifier Eric Zemmour.

Citation
André Page

Dans le détail, il ment ou affabule. Dans le trait général, il donne l'impression d'être largement fou

André Page se discrédite en tenant de tels propos et on n'a même plus envie de polémiquer !
D'autre part, il ose comparer Zemmour, homme sincère et honnête à BHL qui est foncièrement malhonnête.
Pour terminer, je vous livre la critique de Denis Tillinac dans Valeurs actuelles.


1° J'ai donné un certain nombre d'exemples de contre-vérités proférées par Zemmour. C'est seulement après l'avoir fait que j'ai dit que - termes auxquels je ne tiens pas particulièrement mais que je ne désavoue pas non plus - dans le détail, il ment ou affabule.
J'aimerais que vous m'expliquiez comment affirmer que Thatcher était prête à la guerre pour empêcher la réunification allemande, ou affirmer que l'Allemagne a retrouvé sa domination linguistique sur l'Europe, ou affirmer que les Américains sont en train d'abolir la discrimination dite positive, sont des assertions qui ne sont ni des mensonges ni des affabulations.

2° Il y a soixante ans, on pouvait se se prononcer contre la réunification allemande, comme Mauriac, et être tout à fait sain d'esprit. De celui qui, en 2014, écrit que la réunification allemande est une catastrophe géopolitique pour la France, et d'autres assertions du même genre (la dévirilisation et l'immigration libre pour les Congolaises (qui vont venir accoucher ici et ensuite être à la charge de la République leur vie durant), sont le projet du "capitalisme mondialisé"), j'ai écrit, moi, qu' "il donne l'impression d'être largement fou" parce que c'est effectivement l'impression qu'il me donne et que je crois qu'il n'y a pas besoin d'être un flic du politiquement correct pour avoir cette perception, et je ne vois pas en quoi l'expression que j'ai employée, relativement atténuée d'ailleurs ("il donne l'impression... ; largement fou"), me discrédite.

(Et, entre nous, s'il avait écrit "judaïsme mondialisé" au lieu de "capitalisme mondialisé", Zemmour serait plus plausible. Car le capitalisme mondialisé n'est évidement pas un sujet. Et il ne peut pas viser à la ruine du monde. Tandis que, le judaïsme, dans un certain antisémitisme extrême, si.
Je ne suis pas en train d'affirmer que Zemmour relève d'un antisémitisme de type nazi. Je suis en train de dire que dans certaines phrases on le voit délirer autant que certains antisémites, et largement de la même manière (je me rappelle encore Zemmour à la télévision expliquant à la numéro un de Lutte Ouvrière, favorable à la liberté complète d'immigration en France, naturellement avec lois sociales encore beaucoup plus généreuses que les lois actuelles, qu'en ayant cette position elle accomplissait les volontés du capital mondialisé, sous l'oeil incrédule de cette numéro un, elle qui savait bien qu'elle enverrait, si elle le pouvait, les capitalistes et Zemmour creuser le même trou dans le même goulag.
De même, le lecteur de Mein Kampf apprenait que le marxisme et la finance sont deux aspects d'une même funeste entreprise)).

3° Je me permets de vous faire remarquer que, quand on me critique, je réponds de façon argumentée et précise. Ce qui, je trouve, est plus productif, que ce que d'aucuns font : reproduire in extenso l'article paru dans un grand hebdomadaire, lequel article forcément n'est pas tout à fait dans le sujet et, de plus, est largement disponible et connu.
Là, on tend vers l'argument d'autorité, d'ailleurs approximatif (Je dis que Zemmour profère des contre-vérités et déraille ? On me répond que le grand Tillinac l'apprécie : cela manque un peu de pertinence).
J'avais déjà lu l'article de Tillinac. Je pourrais vous répondre en reproduisant in extenso l'article de tel autre grand hebdomadaire de droite sur Le Suicide français, hostile et méprisant. Quel intérêt ?

4° Enfin il y a un point sur lequel je joue volontiers le flic ou le pion : la langue.
De nos jours, abréger "Monsieur" en "Mr" et non en "M." (pluriel "MM.") est, dirait Renaud Camus, un marqueur de la petite bourgeoisie généralisée et un signe que tout fout le camp.
Je n'irai pas jusque là, mais c'est une faute caractérisée.
Citation
Chastagnac
Didier, ce n'est pas Francis qui dit cela, il me semble…

En effet, je me suis un peu emmêlé les crayons ! La bévue est corrigée…
Si j'osais (je n'ai pas lu le livre de Zemmour et n'aurai pas le temps de le lire), je dirais tout de même ceci : les analyses proposées dans cette discussion indiquent assez clairement les défauts et qualités de l'ouvrage, et même de l'auteur. Ce qui mériterait aussi une étude, c'est sa réception par le public : pourquoi et comment il lit ce livre, ce qu'il y trouve, ce qu'il y retrouve peut-être. Ce serait une bonne chose que l'on examine ce que les lecteurs disent eux-mêmes, au lieu de ne consulter que le filtrage journalistique qui est donné. Et d'autre part, on pourrait s'intéresser au niveau intellectuel et culturel du débat, et au niveau de l'auteur lui-même. Le peu que j'ai entendu de lui m'a semblé en phase et en consonance avec ses adversaires : il les contredit, mais en leurs propres termes, selon leur propre mode de pensée et leurs méthodes.
Je crois qu'il est très difficile, voire impossible, pour une personne intelligente de faire preuve d'esprit face à un interlocuteur aussi abruti que sûr de lui ; le "débat" en l'occurrence est à tel point devenu une lice pour combat de chiens convenu que j'ai peine à croire qu'il puisse dire quelque chose des protagonistes y embourbés, pour autant qu'ils ne soient pas que des chiens. À tout le moins pour tirer son épingle du jeu il faudrait être doué d'un aplomb et d'une présence d'esprit vraiment remarquables.
Il y a tout de même un peu de place pour un débat intéressant avec Zemmour, en tout cas lorsqu'il parle avec les gens de Causeur.

Il serait en effet intéressant de connaître les réactions des nombreux acheteurs et des sans doute moins nombreux lecteurs effectifs de son livre. Le succès phénoménal de celui-ci témoigne, comme le fit naguère celui de l'ouvrage de Thilo Sarrazin en Allemagne, de la popularité et du personnage et des idées qu'il promeut, et ces idées, en gros, les gens les connaissent parce que tout de même on entend beaucoup Zemmour. Au reste, la hargne unanime du complexe médiatico-politique à son égard contribue certainement beaucoup à cette popularité et ce succès : quelqu'un qui suscite la haine d'Askolovitch, Plenel et autres Benbassa ne peut pas être mauvais.
J'ai lu très vite le livre de Z. et je compte le relire plus attentivement dès que possible. En attendant, il me semble que la dégringolade de la France en quarante ans, dans tous les domaines, dont il fait le constat est une évidence, ainsi que l'est ce qui a grandement favorisé cette dégringolade, à savoir le mépris abyssal professé par la caste médiatico-politique au pouvoir pour le peuple français de souche ( au sens large). Que Z. ait commis quelques erreurs de détail n'invalide en rien l'essentiel de ce constat dans lequel se reconnaît le peuple en question qui, pour cette raison, fait un triomphe au livre.
"J'aimerais que vous m'expliquiez comment affirmer que Thatcher était prête à la guerre pour empêcher la réunification allemande, ou affirmer que l'Allemagne a retrouvé sa domination linguistique sur l'Europe, ou affirmer que les Américains sont en train d'abolir la discrimination dite positive, sont des assertions qui ne sont ni des mensonges ni des affabulations." écrit monsieur Page. On pourrait lui retourner la question : "J'aimerais que monsieur Page m'explique comment nier que Thatcher était prête à la guerre pour empêcher la réunification allemande, ou nier que l'Allemagne a retrouvé sa domination linguistique sur l'Europe, ou nier que les Américains sont en train d'abolir la discrimination dite positive, sont des opinions qui ne sont ni des mensonges ni des affabulations." Passons, mais admettons qu'il ait raison. Le problème est, que ce n'est pas sur ce genre de détail que la caste attaque Z, ni sur d'autres qui pourraient passer aussi pour assez discutables, mais sur un ou deux faits, toujours les mêmes, et qui, eux, sont indiscutables : le premier est le Grand Remplacement du peuple français ainsi que de sa civilisation par des populations encouragées par la caste elle-même à ne plus s'assimiler, fait capital qu'elle nie ; le deuxième serait le rôle plutôt positif joué par Pétain dans le pourcentage énorme de juifs sauvés, en France, pendant la guerre, opinion pour laquelle Z s'appuie sur les travaux d'historiens juifs tout ce qu'il y a de sérieux et qui ne fait de lui à aucun moment, contrairement à ce que soutient la caste, un réhabilitateur de Vichy.
En résumé le véritable problème est le refus obstiné des "élites" de débattre avec Z. de son livre, fût-ce pour y débusquer certaines erreurs ou aproximations qui, de toutes façons, encore une fois, n'invalident en rien l'essentiel de l'ouvrage. Ce faisant elles nous rejouent l'indignation tapageuse qu'elles avaient manifestée pour le livre de S. Gugheneim "Aristote au mont Saint-Michel" parce que l'auteur avait eu l'audace de s'opposer à la thèse officielle d'une Europe devant tout aux savants arabes. Lui aussi avait commis quelques erreurs, démesurément soulignées afin de discréditer sa thèse. Le procédé a beau être connu et usé jusqu'à la corde les bien pensant s'y raccrochent encore dans l'espoir de plus en plus illusoire que ça marche.
Citation
Cassandre
"J'aimerais que vous m'expliquiez comment affirmer que Thatcher était prête à la guerre pour empêcher la réunification allemande, ou affirmer que l'Allemagne a retrouvé sa domination linguistique sur l'Europe, ou affirmer que les Américains sont en train d'abolir la discrimination dite positive, sont des assertions qui ne sont ni des mensonges ni des affabulations." écrit monsieur Page. On pourrait lui retourner la question : "J'aimerais que monsieur Page m'explique comment nier que Thatcher était prête à la guerre pour empêcher la réunification allemande, ou nier que l'Allemagne a retrouvé sa domination linguistique sur l'Europe, ou nier que les Américains sont en train d'abolir la discrimination dite positive, sont des opinions qui ne sont ni des mensonges ni des affabulations." Passons, mais admettons qu'il ait raison.

Comment nier....?

1° J'ai lu les mémoires de Thatcher. Elle n'évoque en rien la guerre ou la menace de guerre comme moyen d'empêcher la réunification allemande.

2° Il n'y a pas un pays européen dans lequel l'allemand soit étudié à l'école autant que l'anglais. Allez à Prague, Varsovie, Amsterdam ou Paris et essayez de parler allemand ou anglais avec des autochtones d'âge scolaire, vous constaterez facilement la différence.

3° Aux Etats-Unis, la discrimination raciale (en faveur des Noirs et d'autres "minorités" raciales) est à peu près universelle à l'entrée des universités.

Ces trois affirmations de Zemmour sont tout simplement bouffonnes.


A part ça, Zemmour est hostile à l'immigration et donc dans le même camp que le Parti de l'In-nocence.
Mais ce n'est pas parce que quelqu'un est dans le même camp que soi qu'il combat bien pour ce camp commun, et qu'il doit être soutenu contre toutes les attaques.
Un homme d'extrême-gauche était dans le même camp politique que Sartre. Cela pouvait ne pas l'empêcher de penser que Sartre était un mauvais combattant de ce camp, et qu'il avait tort face à Aron.
Un anti-immigrationiste est dans le même camp politique que Le Pen, il peut penser que le choix de l'Algérie française par Le Pen était un choix à courte vue et une idiotie radicale.
La question est : Le suicide français, livre politique écrit dans le camp anti-immigrationniste, est-il un bon livre, éclairant ?
A mon avis, la réponse est non, pour plusieurs raisons, que j'ai essayé de donner.
Monsieur, vous semblez ne pas m'avoir compris. Vos objections sont peut-être valables mais c'est face à Zemmour qu'il faudrait les faire. Or, précisément, pas un journaliste ne relève ce que vous relevez. En l'absence, donc, des réponses de l'intéressé, il n'y a aucune raison que l'on tranche comme vous le faites, pour la "folie" de l'auteur du "Suicide français".
D'autre part, même si, par exemple, la discrimination en faveur des minorités perdure au USA, il y a longtemps que plus personne ne croit à son efficacité. Enfin, je le répète, ce ne sont pas trois erreurs supposées dans un livre qui fait plus de cinq cent pages qui peuvent discréditer l'essentiel du livre en question ni, encore moins, valoir à Zemmour d'être traité de fou.
16 novembre 2014, 08:09   Le polochon démangeur
N'ayant pas lu le livre de Zemmour, je ne peux que m'accrocher à ses velléités de (re)virilisation des lieux et constater, à mon corps défendant, que Dieu, comme le polochon est parfois démangeur !
» La crime de M. Zemmour est de raconter l'histoire du point de vue des vaincus : l'Etat, l'intérêt général, le bien public, la France, la nation. Sa thèse (assez banale) est que la France a été fabriquée par l'Etat et que, l'Etat vaincu ou soumis, la France se désagrège, laissant la place à un agrégat d'individus prêts à s'entredéchirer

Tout cela rappelle si bien certains motifs des penseurs contre-révolutionnaires, Maistre notamment : la primauté absolue du corps social (donc de l’Etat comme totalité) sur l'individu et la totale dépendance de celui-ci à son égard comme l'effet est tributaire de sa cause (c'est le corps social qui produit l'individu et non l'inverse), la déliquescence sociale et l'ineptie individuelle destructrice et surtout auto-destructrice advenant immanquablement dès lors que l'autorité du tout collectif est sapée (entre autres par les "philosophes"* qui sont les "déconstructeurs" modernes), 68 figurant un 89 à l'échelle zemmourienne.
Il ne manque que la Providence, et d'ailleurs manque-t-elle vraiment ? N'y a-t-il dans tous ces propos quelques sombres pressentiments de guerre civile inéluctable poignant au proche horizon, faisant office d'une régénération nécessaire du corps social malade par une bonne saignée revitalisante (chez Maistre la Révolution est providentiellement orchestrée pour assainir à terme le terrain, me semble-t-il) ?
il est à croire qu'il faut des Zemmour pour ressortir et aérer de temps en temps, à la face ravie du plus large public (du peuple, dirait Cassandre), de ces veilles batailles d'idées...


* « Il serait inutile de multiplier ces folles citations : c'en est assez pour nous ramener à l'excellent mot de Rousseau qui a toujours raison quand il parle contre lui-même : "Si je consulte les philosophes, chacun n'a que sa voix." Ennemis mortels de toute espèce d'association, possédés d'un orgueil repoussant et solitaire, ils ne s'accordent que sur un point : la fureur de détruire ; et, chacun voulant substituer à ce qui lui déplaît ses propres conceptions qui ne sont approuvées que par lui, il en résulte que toute leur puissance est négative, et que tous leurs efforts pour édifier sont impuissants et ridicules.
Ô hommes égarés ! apprenez une fois enfin à connaître ces jongleurs dangereux ; laissez-les s'admirer tout seuls et ralliez-vous à la raison nationale qui ne trompe jamais. Souvenez-vous que chaque nation a, dans ses lois et dans ses coutumes anciennes, tout ce qu'il lui faut pour être heureuse autant qu'elle peut l'être, et qu'en prenant ces lois vénérables pour les bases de tous vos travaux régénérateurs, vous pouvez déployer toute votre perfectibilité sans vous livrer à de funestes innovations. » (Etude sur la souveraineté)
A propos de la langue allemande, ceci :

"Finis les clichés qui s’attachent à la langue allemande, désormais un quart des Européens parlent allemand ! Il s’agit vraisemblablement de la deuxième langue la plus parlée en Europe. Le premier avantage que vous rencontrerez à parler allemand est sans conteste la possibilité de voyager dans les pays germanophones et de vous faire facilement comprendre: en particulier l’allemand est la langue officielle de l’Autriche, l’Allemagne, la Belgique, le Luxembourg ou encore la Suisse. L’avantage touristique se double d’un avantage culturel non négligeable. Parler une langue, c’est également s’imprégner de sa culture. Qu’il s’agisse du patrimoine musical allemand, de la culture scientifique ou encore littéraire, le fait de parler allemand vous permettra de lire et de comprendre des oeuvres originales des plus grands génies, sans avoir à passer par la traduction et risquer de perdre en valeur et puissance.

L’allemand vous ouvrira également des portes dans le monde des affaires. A l’heure d’aujourd’hui, où les frontières s’effacent au profit de la mondialisation, l’apprentissage de l’allemand devient un atout incontestable pour accroître non seulement vos chances professionnelles mais également vos ouvertures en matière de business vers l’Europe de l’Est notamment. A l’échelle mondiale, la maîtrise de l’allemand est incontournable pour conclure un contrat avec l’Europe : n’oubliez pas que la langue allemande ainsi que les langues germaniques sont parlées dans les pays les influents de l’Europe. Dans un contexte de crise comme aujourd’hui, parler allemand s’avère donc une véritable force.

Pour les recruteurs, lorsque l’allemand apparaît dans la liste des langues que vous maîtrisez: cela peut faire la différence. Apprendre l’allemand, c’est faire preuve de rigueur. En effet, les spécificités de la langue, comme la déclinaison allemande, requièrent une certaine méthodologie: du nominatif au génitif en passant par l’accusatif et le datif, à vous de savoir quelle est la fonction du mot dans la phrase pour en connaître sa terminaison. La conjugaison allemande est proche de celle du français. En revanche, la place des mots dans la phrase diffère et nécessitera de la pratique pour maîtriser la langue aussi bien à l’oral qu’à l’écrit. Quant à la prononciation, elle ne présente pas trop de complexité hormis les accents et intonations des voyelles courtes ou longues : tout est question de pratique encore une fois, en sachant que la langue allemande peut prendre des intonations différentes selon la région où vous vous trouvez en Allemagne ou dans un autre pays germanophone."




"Les pays germanophones jouent un rôle leader dans le commerce mondial. L’attrait d’une langue comme langue étrangère dépend plus de la puissance éco­nomique de ses locuteurs que de leur nombre. C’est à cette aune que l’on mesure son utilité pour les personnes travaillant au niveau mondial et ayant des contacts, qui peuvent aussi être scientifiques, diplomatiques ou culturels, avec les pays d’origine de cette langue. Les grands groupes internationaux des pays germa­nophones utilisent aujourd’hui beaucoup l’anglais mais ils accordent aussi une belle importance à l’allemand, considérant sa maîtrise comme une qualification sup­plémentaire et proposant leurs propres cours d’allemand. Les besoins en connaissance de l’allemand sont nombreux dans la sphère économique. Ainsi, dans l’Union européenne, 11 % des entreprises dé­plorent des pertes dues au manque de connaissance de l’allemand (étude « ELAN », 2006)."



Et ceci concernent margaret Thatcher et la réunification allemende :


Quand la réunification allemande suscitait les craintes franco-britanniques
Agence France-Presse


"Vingt ans après la chute du Mur de Berlin, la France et la Grande-Bretagne ont décidé de jouer la transparence en ouvrant leurs archives diplomatiques sur l'époque, qui soulignent les craintes françaises et l'«épouvante» britannique face à la réunification.

Aux inquiétudes de 1989, Paris veut opposer aujourd'hui l'image d'une France sûre de son partenariat stratégique avec une Allemagne ancrée dans l'Union européenne. «En 1989, nous avions donné l'impression d'hésiter devant ce rendez-vous de l'Histoire; faisons en sorte de le réussir vingt ans plus tard», lançait récemment Pierre Lellouche, secrétaire d'État aux Affaires européennes, avant de décider, comme Londres, de la déclassification d'archives de 1989 et 1990.

On y perçoit François Mitterrand et Margaret Thatcher imprégnés par la Guerre froide et le traumatisme de la Deuxième guerre mondiale.

Chez les Français, s'exprime une «inquiétude évidente vis-à-vis d'une Allemagne trop puissante mais aussi vis-à-vis des réactions éventuelles de l'Union soviétique», constate l'historien Maurice Vaïsse, qui a supervisé la sélection de certaines archives.


Margaret Thatcher est quant à elle «épouvantée», décrit ce professeur à l'Institut d'études politiques de Paris.

«La réunification de l'Allemagne n'est pas dans l'intérêt de la Grande-Bretagne et de l'Europe de l'Ouest», déclarait ainsi le premier ministre britannique au chef de l'État soviétique Mikhaïl Gorbatchev à Moscou, dès septembre 1989, selon des transcriptions de cette entrevue, clandestinement sorties du Kremlin et contenues dans les archives britanniques.

«Nous ne voulons pas d'une Allemagne unifiée», ajoutait-elle. «Cela entraînerait un changement des frontières de l'Europe d'après-guerre».

Côté français, le ton est à peine plus conciliant. «La France ne veut en aucun cas d'une réunification allemande même si elle comprend qu'au final ce sera inéluctable», déclarait en décembre 1989 Jacques Attali, conseiller personnel du président français, lors d'une rencontre à Kiev avec un responsable soviétique, toujours selon des documents britanniques.

Plus de deux mois après la chute du Mur, le 20 janvier 1990, le président français reçoit Margaret Thatcher à Paris. Il lui fait part de son inquiétude face à une Allemagne unifiée qui pourrait «gagner encore plus de terrain qu'Hitler ne l'a fait», selon le mémo d'un conseiller de Mme Thatcher, Charles Powell.

En mars 1990, lors d'un dîner chez l'ambassadeur de France en Grande-Bretagne, Mme Thatcher s'en prend vivement au chancelier Helmut Kohl. «Kohl est capable de tout. C'est devenu un autre homme, il ne se connaît plus, il se voit le maître et commence à agir comme tel», s'alarme-t-elle, citée par l'ambassadeur.

«La France et la Grande-Bretagne devraient se rapprocher aujourd'hui face au danger allemand», dit-elle, selon un télégramme français. Seule la Russie peut, selon elle, constituer «un contrepoids plus puissant à l'Allemagne»: «une Russie devenue réellement démocratique et réellement convertie à l'économie de marché».

Plusieurs analyses de diplomates montrent que Paris n'a compris que tardivement l'imminence de la réunification, vue comme une dernière extrémité. En octobre 1989, une analyse de la «question allemande» réalisée par le Quai d'Orsay, indique que celle-ci «ne paraît pas en ce moment réaliste».

En décembre 1989, après la chute du Mur, le président français François Mitterrand se rend en RDA. «À ce moment-là encore on pensait que la RDÀ resterait un État indépendant», explique Maurice Vaïsse, mais cela «ne signifie pas que Mitterrand était contre la réunification», juge-t-il.

La position française sur le sujet avait été fixée dès 1959 par le général de Gaulle selon qui la réunification était le «destin normal du peuple allemand», rappelle l'historien."



D'où l'on voit que si les propos de Zemmour sont peut-être excessifs, ils ne sont pas loin de la réalité. Pour ce qui est de la réunification allemende, en particulier, on a en effet le sentiment à la lecture des différents témoignages de l'époque que madame Thatcher n'aurait pas vu d'un mauvais oeil quelque ultimatum venant de la Russie pour empêcher cette réunification.
Citation
Cassandre
Enfin, je le répète, ce ne sont pas trois erreurs supposées dans un livre qui fait plus de cinq cent pages qui peuvent discréditer l'essentiel du livre en question ni, encore moins, valoir à Zemmour d'être traité de fou.

Merci Cassandre pour ces interventions pleines de bon sens.
Utilisateur anonyme
16 novembre 2014, 20:35   Re : Les bains de sang sont bons pour la santé
Merci infiniment à Cassandre dont je suis très heureux de constater le retour ici.
Indépendamment des qualités et des défauts argumentatifs du livre de Zemmour (et on a vu que je suis surtout sensible aux seconds), je pense que l'avenir des partis anti-immigration en Europe est nettement du côté des mouvements comme celui de Geert Wilders aux Pays-Bas : hostile à l'immigration musulmane notamment pour les conséquences qu'elle a pour
les femmes,
les homosexuels,
les juifs,
et solidaire des autres pays européens et occidentaux : combatif vis-à-vis du monde étranger (pour l'immédiat et l'essentiel, musulman) qui les menace tous.
Zemmour attaque
la féminisation,
la dévirilisation,
tient à propos de l'extermination des Juifs des propos généralement jugés scandaleux et qui, en tout cas, sont étonnamment dépourvus de sympathie,
et est hostile à l'Allemagne (et, je suppose ou crois comprendre, aux Etats-Unis) : combatif à l'intérieur du camp occidental (et je crois comprendre, combatif tous azimuts - la France, la France seule, la grande France seule contre tous, comme sous Napoléon et Louis XIV).

Le zemmourisme est, pour la mouvance anti-immigration, moins nocif que J.-M. Le Pen avec ses phrases antisémites, mais il est quand même radicalement nocif : il est à peu près le contraire de ce qui a le vent en poupe, de ce qui marche. Être zemmourien, quand on est dans cette mouvance, c'est contribuer à enferrer cette mouvance, c'est atteler cette mouvance à une charrue archaïque.
Excellente Cassandre,

Margaret Thatcher était hostile à la réunification allemande, mais dire qu'elle était prête à la guerre pour l'empêcher n'est pas peut-être, comme vous dites, excessif, c'est, sûrement, ce qui s'appelle une contre-vérité (et pas une "erreur" comme vous avez aussi dit plus haut).
La connaissance de la langue allemande est naturellement utile, mais la langue anglaise exerce en Europe une domination écrasante, si bien qu'écrire que l'Allemagne a retrouvé sa domination linguistique sur l'Europe n'est pas proche de la vérité : c'est faux, purement et simplement, et pas peut-être faux : sûrement faux.
(Et, à propos, on ne peut retrouver que ce qu'on a possédé. Quand est-ce que l'Allemagne a dominé linguistiquement l'Europe ? Jamais (sauf, à la rigueur, entre 1940 et 1945) : l'assertion de Zemmour est deux fois fausse).

Et ce ne sont pas trois erreurs que comporte le livre de Zemmour; mais plutôt une contre-vérité toutes les cinq pages : il est tissu de contre-vérités.
La réunification allemande va avoir vingt-cinq ans.
Je ne vois pas en quoi cette catastrophe géopolitique pour la France a été funeste pour la France, et je ne vois pas non plus à l'horizon venir pour elle le funeste qu'elle comporte comme la nuée l'orage.

Zemmour continuant en 2014 à déplorer la réunification de 1990 en citant Mauriac des années cinquante me fait penser
à Maurras condamné en 1945 déclarant : "C'est la revanche de Dreyfus"
ou à celui qui, en 2014, regrette que la France se soit séparée de l'Algérie en 1962.

L'homme qui, déjà au départ avait tort, mais qui, des décennies plus tard, est une sorte de maniaque de l'erreur, qu'on regarde avec incrédulité. Un homme à ce point dépourvu de sens politique que naturellement viennent sous la plume des qualificatifs qui font référence à la folie (par exemple, concernant Maurras, la phrase de De Gaulle : "à force d'avoir raison il est devenu fou").

Partir en guerre contre l'Allemagne à l'époque du djihad islamique...
Et pourquoi pas contre l'Angleterre, qui nous a fait tant de mal pendant la guerre de Cent Ans ?
Ou contre les Danois, qui nous ont emmerdés du temps du comte Eudes ?
Ou contre la Hongrie, qui nous a emmerdés sous Attila ?
Ou contre les moulins à vents, qui ressemblent tant à des géants ?
Vous avez le droit de ne pas voir ce que Z croit voir, de ne pas penser ce qu'il pense et inversement. Je ne saisis pas où est le problème. Tout ceci reste dans le domaine de la subjectivité. D'autre part, vous reprochez aussi à Z de vouloir partir en guerre contre l'Allemagne. Je pense qu'il ne faut pas prendre ce que vous dites au pied de la lettre. A l'évidence, jamais Z n'approuverait une guerre au sens militaire du terme contre ce pays. Il ne s'agit, sans doute, que d'une métaphore de votre part. Mais alors pourquoi reprocher à Z les excès que vous pratiquez vous-même ?
Non mais quand même, dites, est-il donc si erroné de prétendre que sous l'Empire allemand, l'Empire austro-hongrois, y ajoutés la Suisse et une partie de la Scandinavie, et je suis sûr que j'en passe (sans parler même de dialectes communautaires comme le yiddish), l'allemand était en effet la langue véhiculaire la plus parlée en Europe, de toutes les autres langues européennes ??
Citation
Cassandre
Vous avez le droit de ne pas voir ce que Z croit voir, de ne pas penser ce qu'il pense et inversement. Je ne saisis pas où est le problème. Tout ceci reste dans le domaine de la subjectivité. D'autre part, vous reprochez aussi à Z de vouloir partir en guerre contre l'Allemagne. Je pense qu'il ne faut pas prendre ce que vous dites au pied de la lettre. A l'évidence, jamais Z n'approuverait une guerre au sens militaire du terme contre ce pays. Il ne s'agit, sans doute, que d'une métaphore de votre part. Mais alors pourquoi reprocher à Z les excès que vous pratiquez vous-même ?

Zemmour n'est pas chef d'Etat et je commente ses propos sur l'Allemagne, que j'ai cités et où il n'est pas question de guerre. Quand je dis qu'il veut partir en guerre contre l'Allemagne, tout le monde comprend que je parle familièrement.
Thatcher était chef de l'exécutif d'un Etat qu'elle avait conduit à faire la guerre des Malouines. Quand Z dit que Thatcher était prête à la guerre, tout le monde comprend qu'il faut le prendre au pied de la lettre.
Citation
Alain Eytan
Non mais quand même, dites, est-il donc si erroné de prétendre que sous l'Empire allemand, l'Empire austro-hongrois, y ajoutés la Suisse, le Nord de l'Italie et une partie de la Scandinavie, et je suis sûr que j'en passe (sans parler même de dialectes communautaires comme le yiddish), l'allemand était en effet la langue véhiculaire la plus parlée en Europe, de toutes les autres langues européennes ??

Un jour pas si lointain vous m'insultiez. Maintenant vous me parlez comme si de rien n'était. Je suis un peu étonné de ces manières.

Qu'importe, je vous réponds.
Le Saint-Empire romain germanique n'a pas conduit des non-Allemands à apprendre l'allemand comme une langue étrangère (ce dont il est question dans Zemmour (quand vous parlez du yiddisch, c'est autre chose : il s'agit d'une population dont la langue maternelle était un idiome germanique)) : il n'était pas assez unifié pour cela.
Dans les Etats patrimoniaux de la maison d'Autriche, devenus Empire d'Autriche (1803), puis Empire d'Autriche et Royaume de Hongrie (1866), oui, l'allemand a joué un certain rôle comme langue de culture et langue de l'Etat, en particulier pour les Tchèques et les Slovènes, et les fonctionnaires qui n'avaient pas l'allemand comme langue maternelle l'apprenaient (l'allemand était la langue de commandement dans la partie non-hongroise de l'armée d'Autriche-Hongrie ; et les officiers devaient le connaître au-delà des deux cents mots de la langue de commandement que tous devaient comprendre).
Ceci alors que l'élite européenne (Allemands compris) apprenait massivement le français : typiquement, depuis Pierre III, tous les tsars ont eu pour mère une princesse allemande (ou quasi-allemande, pour ce qui est de la mère de Nicolas II), mais, à la cour de Russie, la position du français était incomparablement supérieure à la position de l'allemand.
Disons que le français était la langue dominante de l'Europe, de très loin, mais que, dans un certain espace danubien, l'allemand avait une position beaucoup plus importante que le français.
"Quand Z dit que Thatcher était prête à la guerre, tout le monde comprend qu'il faut le prendre au pied de la lettre."
Certes, et connaissant le tempéramment de la "dame de fer" capable, précisément, de mener une guerre pour un enjeu aussi dérisoire que les Malouines, on peut imaginer que face à un enjeu aussi important que la réunification de l'Allemagne, l'éventualité d'une guerre ne devait pas lui faire peur. Donc, vous donnez raison à Zemmour.
"Un certain espace danubien" ? mais il s'agit de la totalité de l'Europe centrale au moins, où l'allemand était la langue véhiculaire, ce qui la rendait, à la fin du XIXème, dominante, me semble-t-il, à tout le moins dans ce qu'on peut appeler le cœur de l'Europe, Europe dont la Russie, que je sache, ne fait pas partie.
Bref, le brave Zemmour n'est pas si infondé que cela à estimer qu'il y avait bien une certaine hégémonie linguistique de l'allemand (je vous cite : "Quand est-ce que l'Allemagne a dominé linguistiquement l'Europe ? Jamais"), à reconquérir avec succès ou non...

(Mais vous avez raison, c'était une parenthèse un peu impulsive, continuons donc de ne pas nous adresser la parole, cela vaudra mieux...)
Ramener Zemmour à Bonald et Maistre, les bras m'en tombent. Certes, je sais qu'en matière d'audace, tout est possible et en ce domaine, il y en a qui osent tout : c'est même à cela qu'on les reconnaît. Aucun débat n'est possible à partir d'une telle prémisse. Et pourquoi pas Hitler, puisqu'on accuse Zemmour d'être Pétain ? Gengis Khan ? Mouhammad ? L'homme de Cro-Magnon ? Le Père Lustucru ? Le loup-garou ? Le dahut ? Lucy in the Sky, but without Diamonds ?
Citation
Cassandre
"Quand Z dit que Thatcher était prête à la guerre, tout le monde comprend qu'il faut le prendre au pied de la lettre."
Certes, et connaissant le tempérament de la "dame de fer" capable, précisément, de mener une guerre pour un enjeu aussi dérisoire que les Malouines, on peut imaginer que face à un enjeu aussi important que la réunification de l'Allemagne, l'éventualité d'une guerre ne devait pas lui faire peur. Donc, vous donnez raison à Zemmour.


Si elle était prête à la guerre, pourquoi ne l'a-t-elle pas faite ? La Dame de fer a molli ?
Pourquoi n'en a-t-elle pas menacé l'Allemagne, en quelque manière que ce soit ?
Et pourquoi n'en souffle-telle pas un mot dans ses Mémoires, qui ont pourtant beaucoup de franc-parler et où elle manifeste libéralement son agressivité, et où elle parle non seulement de ce qu'elle a fait mais de ce qu'elle aurait voulu faire, et de ce qu'elle regrette de ne pas avoir fait ?
Pourquoi, à ma connaissance, aucun ministre ou haut fonctionnaire anglais n'a jamais évoqué cette volonté d'aller à la guerre ?

Affabulation, ai-je dit, et maintiens-je.
"Affabulation, ai-je dit, et maintiens-je."
Et moi je dis que votre opinion relève du pinaillage.
Citation
Cassandre
"Affabulation, ai-je dit, et maintiens-je."
Et moi je dis que votre opinion relève du pinaillage.

C'est possible.
J'arrête là sur ce sujet.
Cher Chastagnac, merci beaucoup mais, vous savez, ce n'est pas encore gagné. En tous cas je suis heureuse aussi de voir que vous avez retrouvé le chemin de ce forum.
» les bras m'en tombent

Les bras m'en sont tombés aussi. Dans cette intéressante discussion, au moins aura-t-on appris avec profit que Thucydide, comme Zemmour, voulait raconter des histoires, "vectorisées" de surcroît, avec un point de départ et d'arrivée, et du sens pour orienter le tout ; étonnamment, c'est aussi le cas de la petite fille de ma voisine. Comme quoi, pour ressembler à Zemmour, il n'est pas nécessaire de savourer le pire comme meilleur des cordiaux, il suffit de rester dans la petite enfance.
Quant à la question de savoir qui, des audacieux ou des pète-sec vitriolés à mort qui vous tombent dessus sans crier gare, est le plus insupportable, elle reste ouverte.
18 novembre 2014, 05:39   Coin des politesses
Je salue moi aussi le retour de Cassandre, et également de M. Veron, que j'ai cru entr'apercevoir là souhaitant la bonne nuit et remerciant ; il pourrait s'attarder un peu, papoter, sa courtoisie naturelle ferait le plus grand bien...
Eric Veron et moi, nous parûmes dans ce forum exactement au même moment, je m'en souviens très bien, lui frappant (à la porte) d'une façon un peu japonisante, et moi racontant je ne sais plus quelle bêtise (il me semble que je me risquai à défendre les Palestiniens, très vite remis à ma place par Cassandre d'ailleurs)...
18 novembre 2014, 10:56   Re : Coin des politesses
Je résume le chapitre de Zemmour : "4 juin 1970. Mort du père de famille". Six pages.

1° Les députés discutent de l'abolition de la "puissance paternelle".

2° Ils parfont ainsi l'accomplissement de la volonté des grands capitaines d'industrie depuis le début du XXème siècle : rendre les ouvriers plus productifs et plus dociles (auteur cité : Christopher Lasch).

3° Les sociologies et psychologues, de même ont été au service de cette volonté, qui ont expliqué le conflit entre les ouvriers et leurs patrons par le machisme des ouvriers.

4°La transformation de la mentalité ouvrière a été effectuée via le conditionnement par la publicité, organisée par des psychologues et des sociologues.

5° Reprise plus détaillée de 3°

6° A cause de l'influence des psychothérapeutes, le plaisir sexuel est devenu une exigence de la vie de famille !

7° Mais il est dans la nature de la femme et mère de demander la protection.
Le fait que, de nos jours les femmes travaillent, n'y changent rien, car, en fait, les femmes du peuple ont toujours travaillé [et toujours demandé la protection de leur mari].
Et il est dans la nature des hommes de vouloir dominer les femmes.
Une citation de Wilde, puis une citation de Lacan [qui dit à peu près le contraire de ce que dit Zemmour, mais ça fait toujours bien, Lacan] (Wilde : "La femme est une esclave qui cherche son maître". Lacan : "Elle le cherche[son maître] pour le dominer", alors que Z. parle des femmes qui dominent leur mari purement et simplement, pas en acceptant son autorité de maître).
Lasch : La femme moderne ne peut résister à la tentation de vouloir dominer son mari. Si elle y parvient elle le méprise."

8° Auteur cité : Naouri.
La disparition du père (lequel a été "inventé il y a 3 000 ans"), qui interdit l'inceste et la fusion entre l'enfant et la mère, c'est la fin de la loi.

9° Conclusion (citée intégralement) :
"La destruction de la famille occidentale arrive à son terme. Nous revenons peu à peu vers une humanité d'avant la loi qu'elle s'était donnée en interdisant l'inceste : une humanité barbare, sauvage et inhumaine. L'enfer au nom de la liberté et de l'égalité. L'enfer au nom du bonheur. Pascal nous avait prévenus : "Qui fait l'ange fait la bête".


Mon commentaire :
1° Une transformation immense est expliquée par la volonté du Capital, celle-ci appliquée par les psychologues et sociologues.
Marxisme paranoïaque.

2° Aujourd'hui : la catastrophe absolue.
Tu parles.

3° Il y a des idées dans ce chapitre (et, plus généralement, dans l'ensemble de l'ouvrage). Absurdes et fausses, mais il y en a.
Une de celles qui me plaisent le plus : le père a été "inventé" il y a trois mille ans.
Sans blague.

4° Il n'y a pas d'argumentation dans le sens où les explications données (la transformation a eu lieu parce que le Capital domine le monde via les psychologues et les sociologues) ne tiennent pas debout, et dans le sens où Zemmour ne cherche pas à réfuter les objections qui naissent spontanément à la lecture de sa fantasmagorie.

5° Il y a des lectures : ici Lasch et Naouri.
18 novembre 2014, 11:41   Re : Coin des politesses
Ici, je résume (mais de façon presque littérale : presque tous mes mots sont des mots du texte) la page 27 (dans le chapitre consacré à de Gaulle).

1° La Grande Zohra-De Gaulle a bradé l'Algérie parce que mettre à niveau ces dix millions d'Arabes pauvres aurait exigé un effort colossal.

2° De Gaulle a donc choisi le progrès économique et social de l'Hexagone contre la grandeur impériale et la profondeur géostratégique, ceci alors que la France avait "gagné la bataille d'Alger" [Z. écrit trop vite : il veut dire "avait vaincu sur le terrain"], et en suivant les experts qui mettaient en avant l'exemple de la Hollande, laquelle avait décollé depuis qu'elle s'était débarrassée du fardeau indonésien [Il ne s'agit évidemment pas des "experts", mais du fameux article du journaliste Raymond Cartier. Z. ne cite pas son nom, car un simple journaliste, ça en jette peu].

3° Il privilégia la jouissance hédoniste, le matérialisme consumériste, au rebours de l'héroïsme chevaleresque, et d'une vision sacrificielle de l'existence, que lui avait rappelés l'armée [mutinée contre lui] au nom de la geste gaullienne de 1940.

4° Il ne se doutait pas de la manne pétrolière d'Algérie, qui aurait assuré à la France un destin royal d'émirat pétrolier.


Mon commentaire.
1° Les musulmans d'Algérie, dans une génération, vont être environ soixante-dix millions, ils ne sont plus les dix millions de 1962.
Là, Zemmour, sans mentir à proprement parler, truque (tout à fait sciemment, comme mon emploi du verbe "truquer" le marque).

2° Même avec le pétrole, le coût net de l'Algérie aurait été colossal pour la France...
Comme d'habitude, la thèse de Zemmour est en carton-pâte.

3° Vers 2040, dans la grande France de Dunkerque à Tamanrasset, peuplée d'environ cent quarante millions de Français, bonjour la cohabitation entre musulmans et Européens... Déjà dans la grande France de 2014, de plus de cent millions d'habitants, dont quarante-cinq millions de musulmans...
Je vois d'ici la joie qui aurait été celle de ceux qui, de nos jours, votent Front National.
Zemmour, hautement conscient de l'existence de problèmes avec les musulmans, et hautement conscient de l'existence de l'électorat Front National, n'évoque pas ces deux thèmes.
Ce doit être un simple oubli.
[à la vérité, à la énième lecture je découvre qu'un des thèmes n'est pas complètement absent : Debré caressait la perspective d'une France de cent millions d'âmes.]

4° Comme champion du droit des Français à vivre prospères chez eux entre eux, on a fait mieux que Zemmour...
Et comment font ceux qui, sur ce fil, résolument hostiles à l'immigration musulmane, saluent en Zemmour le champion de leur cause ? Mystère.

5° Zemmour croit-il lui-même ce qu'il dit ? C'est une question que je me suis posée tout au long de l'ouvrage (et si la réponse est positive il est fou, sincère et fou).
Fondamentalement, je crois que non. Je crois qu'il est insincère, et plus raisonnable que ce qu'il écrit.
Mais, plus raisonnable, il serait moins saillant, moins spectaculaire, moins provocant.
Il gagne sa croûte sur son créneau, comme tout un chacun.
J'admire le talent qui est le sien pour ce faire, je partage aussi certaines de ses positions, mais je tiens les arguments de son livre pour pauvrissimes.

(Sur l'Algérie, il aurait pu plaider, plus raisonnablement, pour la partition.
Beaucoup plus raisonnablement, il aurait pu plaider pour que la France ait gardé le Sahara. Revisiter cette question après un demi-siècle aurait été intéressant.
Mais plaider pour conserver toute l'Algérie, en n'évoquant même pas la natalité des musulmans..., En n'évoquant même pas les problèmes causés par la cohabitation avec les quelques millions de musulmans vivant actuellement en France... Quand je dis que Zemmour n'argumente pas, le mot est faible)
18 novembre 2014, 13:02   Re : Coin des politesses
Ici, quelques lignes sur le plan du livre (brillantissime à mon avis : Zemmour est un grand bonimenteur).

Le chapitre La mort du père de famille est suivi d'un chapitre sur le Tribunal constitutionnel, puis d'un chapitre sur la convertibilité des monnaies en or.
A peine Z. a-t-il montré ses talents d'anthropologue remontant jusqu'à l'origine de la prohibition de l'inceste et citant des penseurs, qu'il nous plonge dans les arcanes de la finance, là-aussi d'ailleurs allant à l'essentiel et au symbolique : l'or.
Le lecteur est baba devant l'ubiquité intellectuelle du personnage, et comblé qu'on lui fournisse l'explication du tout de tout en une seule théorie (à la vérité, les thèses de Z. sont unies très lâchement par une "théorie" qui est à peu près : Tout fout le camp. Ou : par la faute du Capital, tout fout le camp, l'autorité du père comme le bon vieil or).

Si je peux me permettre un moment de vulgarité.
Les raisonnements de Zemmour sont, à mon avis, de la merde.
Et sont si bien présentés qu'il lui rapportent beaucoup.
Zemmour, ou le talent de transformer la merde en or.
18 novembre 2014, 13:19   Re : Coin des politesses
Je me permets de vous rappeler, quand même, que Zemmour est à peu près le seul à dire, à la télévision et à la radio françaises, que :

- l'immigration n'est pas une chance pour la France mais une catastrophe
- le remplacement de populations est une réalité objective
- le peuple français n'est pas un ramassis de salauds et son Histoire n'est pas une suite de forfaits
- dans ce pays la vie était plus douce, avant
- l'Islam est une menace

j'en passe.

Pour ça, et quelles que soient ses approximations réelles ou supposées, nous ne lui serons jamais assez reconnaissants.
Utilisateur anonyme
18 novembre 2014, 13:35   Re : Coin des politesses
André Page est-il devenu le pape de l'In-nocence à la page ?
18 novembre 2014, 13:56   Re : Coin des politesses
Un exemple typique de la langue lyrico-approximative de Zemmour : "dans ce Moyen Age à la foi ardente où les révoltes millénaristes cathares et autres embrasaient..." (p 170)

1° Les cathares n'étaient pas millénaristes.

2° Ils n'étaient pas révoltés.

3° De plus, les révoltes millénaristes, c'est plutôt à l'époque de la Réforme.

Des traits comme ça, il y en a je en sais combien.
On me dira : "Qu'importe. Qu'importe le flacon pourvu qu'on ait l'ivresse."
Je crains la gueule de bois.
18 novembre 2014, 14:19   Re : Coin des politesses
L"histoire racontée par Zemmour

Page 172 :
"A la fin de l'année 1979, affolée par la révolution iranienne, si près de ses frontières et de ses populations musulmanes remuantes, l'Union Soviétique envahit l'Afghanistan... "
Pauvres dirigeants soviétiques. Tout le monde croyait qu'ils avaient envahi l'Afghanistan pour sauver le régime issu du coup d'Etat communiste de 1978, pas du tout, ils étaient affolés par la révolution islamique d'Iran...
Le même thème, p 203-204 :
"L'intervention en Afghanistan est une réponse à la révolution iranienne ; les musulmans soviétiques comment à s'agiter ; l'URSS n'est pas aux avant-postes du totalitarisme communiste pour combattre l'Occident, mais aux avant-postes de l'Occident pour combattre le nouveau totalitarisme islamique".
Je dirais que ce genre d'acrobatie révisionniste finit par être quasiment abject.

Une page plus loin (après un certain nombre d'élucubrations pseudo-historiques sur l'humanisme de la direction soviétique) : "Ce n'était pas la première fois qu'un certain nombre d'intellectuels se comportaient en femelles fascinées par la force brutale et virile : dans les années 1930, on se souvient dans quelles transes les voyages initiatiques à Moscou, Rome ou Berlin mirent les Gide, Romain Rolland, Drieu La Rochelle, etc."
L'auteur de Retour de l'U.R.S.S. en transes à Moscou ?
Les femelles tellement fascinées par le fascisme (on sait que le fascisme est en général un mouvement qui attire plutôt des hommes, et même plutôt des hommes jeunes) ?
18 novembre 2014, 14:51   Re : Coin des politesses
Les femelles françaises tellement fascinées par le fascisme (on sait que le fascisme est en général un mouvement qui attire plutôt de jeunes hommes) ?

M. Page, cette époque, et celles qui l'ont suivie ont montré que l'état de "femelle française" et celui de "jeune homme" n'étaient pas entièrement incompatibles.

Je n'ai pas lu cet opus de Zemmour que vous vouez aux gémonies. Mais enfin, son auteur vit dans un monde où l'approximation des faits, et plus particulièrement des faits d'histoire, n'est plus un problème pour personne, un peu comme l'orthographe. Si bien que pour toucher ses contemporains, il faut croire que cet auteur n'y va pas avec des pincettes, s'agissant par exemple, et comme vous le relevez, des Cathares et du millénarisme.

Votre argument qui s'articule sur "la nécessité de vendre du papier autorisant tous les délires" ne fait pas justice à l'entreprise d'Eric Zemmour car il est bien le seul aujourd'hui des opposants au Régime -- sommairement défini par la némesis d'E. Zemmour : le régime Daniel-Cohn-Bendit -- à avoir droit de cité au sens le plus antique du terme, droit aux micros et à la librairie (Renaud Camus n'a plus droit à la librairie). Il emporte donc tout dans son dire, puisqu'il est le seul, l'exactitude et l'inexactitude. C'est regrettable en effet, mais la solitude excuse beaucoup.
18 novembre 2014, 15:06   Re : Coin des politesses
Un exemple extrême d'extravagance de pensée et de plume, et d'impudence (pp181-182).

Sartre et Aron ont pris position en faveur des boat-people. Donc pour la morale et le droit-de-l'hommisme. Donc (après une citation de Nietzsche) :
"Ces clercs incontestés trahissaient sans vergogne leurs exigences, leurs idéaux ; ils trompaient Gutenberg avec Mac Luhan [Comprenne qui pourra... Je traduis du Zemmour en français normal : ces écrivains ("Gutenberg") sont devenus droits de l'hommistes, comme l'est le monde de la télé ("Mac Luhan") ; "trahison" est une allusion (faite à contresens) à Benda, qui disait que les clercs devaient être les serviteurs de l'universel ; Sartre et Aron ont donc trahi Gutenberg pour MacLuhan (ici, on est dans une stratégie que j'appellerais de "poudre aux yeux culturelle" : Zemmour ne vise plus à être compris mais à fasciner par sa culture et son inintelligibilité - on voit que ce journaliste a quelque teinture de Lacan, de Badiou ou d'un équivalent)].
"Quelques mois encore et une foule immense enterrerait son grand homme, sans comprendre que Sartre était déjà mort sous ses yeux, ce 26 juin 1979 [jour où il avait pris la défense des boat-people]. et qu'avec lui disparaissait la grande figure de l'intellectuel français, née deux siècles plus tôt avec Voltaire et Rousseau."

Quand Sartre défend les boat-people, ce clerc trahit son état, et il cesse d'être dans la tradition de Voltaire [défenseur de Calas, je me permets de le rappeler].

Zemmour à une de ses cimes... Il ne dit pas n'importe quoi. Il dit le contraire exact du vrai.


Celui qui me suit sur ce fil note que je viens, en trois commentaires, de parcourir douze pages.
Il y en a en a cinq cent dix-sept...
18 novembre 2014, 15:19   Re : Coin des politesses
Citation
Francis Marche
Les femelles françaises tellement fascinées par le fascisme (on sait que le fascisme est en général un mouvement qui attire plutôt de jeunes hommes) ?

M. Page, cette époque, et celles qui l'ont suivie ont montré que l'état de "femelle française" et celui de "jeune homme" n'étaient pas entièrement incompatibles.

Je suis un peu étonné qu'après m'avoir insulté il y a peu, ici vous vous adressiez à moi comme si de rien n'était.

Qu'importe, je vous réponds.

Que des jeunes hommes puissent être fascinés par la force brutale et virile du fascisme, et aussi du fascisme ennemi, je n'en disconviens pas.
Mais je faisais remarquer que sur les femmes et femelles, justement, il semble que le fascisme ait exercé peu d'attraits. Si bien que dire que ceux qui ont été attirés par la force brutale et virile du fascisme l'ont été comme des femelles, ou bien en femelles, est inapproprié.
Trois commentaires... Douze pages ... sur 517 ! Que de plaisirs en perspective, le meilleur reste à venir, on s'en lèche les babines.

Non, sérieusement, arrêtez, je vous en prie, vous ne convaincrez personne ici puisqu'on vous dit et vous redit que ce qui compte est la ligne directrice de l'ouvrage de Zemmour, et non d'éventuelles erreurs de détail ou conclusions hâtives.

Les attendus d'Eric Zemmour ont beau se révéler presque tous faux ou fragiles à votre estime, l'auteur n'en tire pas moins des conclusions qui, en gros, sont les nôtres, et que l'on se réjouit de voir répandues à des centaines de milliers d'exemplaires.

Restons-en là, il y aurait pour vous tellement d'autres sujets de pinaillage...
Utilisateur anonyme
18 novembre 2014, 17:41   Re : Eric Zemmour : Le suicide français
Ah bon, les Mille et une nuits zemmouriennes de M. Page, ce serait donc déjà terminé ? Quelle frustration !
19 novembre 2014, 04:12   La distraction est reine
Eh bien franchement, je commençais à prendre goût à cette zemmourrhée, d’autant que certains passages dûment commentés par le surprenant exégète Page paraissent en effet assez loufoques, pour dire le moins, et le tout, texte et déchiffrement, est bien distrayant.

Un rapide calcul sur ces données (cinq cent dix-sept pages en tout, trois commentaires pour douze pages) nous donne une espérance de cent vingt-neuf commentaires à venir, en arrondissant, soit un peu plus de quatre mois de provende & pickles zemmouriens ventilés en rations quotidiennes. J'engage donc M. Page, s'il veut bien (c'est qu'il devient attachant, le bougre, la première surprise passée (M. Page, ne vous formalisez pas !)), à continuer sur cette lancée, en pensant déjà, le premier trimestre passé, à de prochaines livraisons, ratissant d'autres auteurs, bien sûr...
19 novembre 2014, 12:05   Re : Coin des politesses
Zemmour sociologue de l'urbanisme (p 209).

"Depuis la Charte d'Athènes dans les années 1930, des architectes communistes ou communisants - pour la plupart français - ont élaboré un urbanisme de tours édifiées autour de dalles ; des espaces clos aux allées perpendiculaires, où rien ni personne n'entre ni ne sort hors du contrôle du secrétaire de la cellule du Parti. Tout est aisément surveillé. Au pied des tours, les concierges sont l'oeil de Moscou. Les architectes de la Charte d'Athènes ont eux-mêmes édifiés ces ghettos[...] pour permettre au Parti de régenter les populations qui lui étaient soumises. C'est le principe du mur de Berlin."

Oui, Zemmour a raison sur le fond, et même dans le détail où, cependant, peut-être (mais ce n'est pas prouvé), il exagère un peu, quant à moi, je ne suis qu'un pinailleur qui n'a convaincu et ne convaincra jamais personne sur ce site...

D'ailleurs, exagère-t-il vraiment me dira tel ou telle, par exemple l'excellente Cassandre ?
Puis-je prouver que mon concierge n'est pas secrétaire de cellule ?
Puis-je prouver qu'il n'écrit pas des rapports transmis à Moscou ?
Comment fais-je pour ne pas voir que ma cité fonctionne selon le principe du mur de Berlin ? Je n'ai qu'à essayer d'en sortit, et je verrai bien qu'elle en procède.

A part ça, la charte d'Athènes a été publiée par Le Corbusier en 1943, époque à laquelle, si j'en crois wikipedia, ses sympathies politiques allaient plutôt à la droite extrême. Le "communistes ou communisants" de Zemmour semble donc être de la blague.
Une de plus.
Je ne les compte plus.
C'est un marrant, Zemmour.
19 novembre 2014, 12:17   Re : Coin des politesses
Zemmour critique d'art (p 291-294).

Je ne vais pas citer (j'espère qu'on me fera confiance), mais il confond art abstrait et art conceptuel, et il confond modernisme et duchampisme, et croit que Buren (AC) est héritier de Kandinsky et Malevitch (modernistes, esprits religieux).

Son inculture, là, atteint des cimes...
Qu'importe ces broutilles périphériques, me dira-t-on et m'a-t-on dit, il est l'immarcescible champion de notre éternelle cause.
Certes, certes.

Une citation, quand même, de cette page : "L'art comme quintessence du capitalisme et la "destruction créatrice" chère à Schumpeter.".
1° Il aurait été bien mieux valu deux articles, ou aucun : "l'art comme la quintessence... et la destruction..." ; ou bien : "l'art comme quintessence... et destruction...".
Zemmour, comme je l'ai déjà dit, écrit vite.
On me dira que, chez tel écrivain styliste, on peut rencontrer ce procédé. Certes, chez Radiguet ou Flaubert, ce serait une beauté, mais chez Zemmour, hélas, ce ne peut être qu'une maladresse.

2° Schumpeter, bien entendu, n'a rien à faire là. Le rapprochement est un simple jeu de mots. Zemmour étale partout sa culture. De là à penser, que, comme sa confiture, elle est limitée...
Quoi qu'il en soi, il s'agit évidemment d'impressionner et de charmer le lecteur simple d'esprit ou inculte.
Zemmour esbroufe.

Ici je vais prendre la défense de la culture de Zemmour.
Je ne parviens pas à croire qu'il soit si inculte que ça et qu'il ne connaisse pas, dans l'art depuis le début du XXème siècle, la différence entre d'une part un art qui ne renonce pas à la beauté, à l'expressivité, à l'esthétique, et qu'on peut appeler moderne (art dont relèvent Kandinski et Malevitch), et d'autre part un art qui présente des oeuvres dépourvues d'intérêt esthétique pour interroger la notion d'art (art qu'on peut appeler duchampien, ou art contemporain, ou AC), dont relève Buren.
Je pense que
a) Il a avait une citation commode de Malevitch, alors il l'a utilisé, même à mauvais escient.
b) Il a voulu ne pas fatiguer le lecteur.
c) Son attitude lui a permis d'être dans une posture ultra-radicale : elle le conduit (implicitement) à condamner à peu près la totalité des arts plastiques depuis le cubisme. Plus radical que Zemmour tu meurs...!
Si : vous pouvez convaincre vos lecteurs que Zemmour est davantage un journaliste qu'un historien, et plus un polémiste qu'un érudit. Ce que nous savions déjà tous, entre nous. Le livre de Zemmour, comme ses propos, est plein d'approximations. Certes. De plus l'auteur se laisse aller à sa verve, qui est grande, à son indignation, qui n'est pas feinte. De là, toutes sortes de dérapages ou d'erreurs. Et alors ? Malgré tout, il y a plus de vrai que de faux dans les constats de Zemmour. Et n'oublions pas que c'est quelqu'un de courageux, qui prend des risques puisqu'il a déjà été condamné (ses détracteurs n'omettent pas de signaler qu'il s'agit de la prose d'un délinquant) et qu'il persiste et signe.
19 novembre 2014, 13:04   Re : Coin des politesses
Pêle-mêle.

. "... montrer qu'il n'avait pas seulement hérité de l'Empereur la petite taille..."
Napoléon mesurait 1 mètre 69, soit nettement plus que la moyenne masculine de l'époque.

. "La culture française du maintien de l'ordre fit alors admirer sa différence avec des Anglo-saxons qui sortent plus volontiers leurs armes. " p 497.
La brutalité de la police britannique est d'ailleurs proverbiale. Le mot "bobby" vient d'ailleurs de l'anglais cockney "to bob", qui signifie "écraser à coups de canon tout en ricanant sardoniquement".

. "...organismes... qui évitent le choc entre un donateur et son récipiendaire".
Faut-il rappeler au journaliste du Figaro que "récipiendaire" signifie "personne reçue une académie", ou bien "personne qui reçoit un diplôme universitaire, ou est bénéficiaire d'une nomination", et que l'employer au sens de "destinataire ou bénéficiaire d'un don" est parler le sabir petit-bourgeois généralisé (R. C.)?

. [préhistoire] "C'est parce que l'homme est physiquement plus fort qu'il part chasser tandis que la femme reste dans la grotte à conserver le précieux feu".
Manifestement Zemmour croit encore (comme les livres d'école primaire d'il y a cinquante ans) qu'il y a eu un âge des cavernes. Comme, quand même, il se doute vaguement que la notion n'a plus cours, il le remplace par le mot "grotte".
(Il aurait mieux valu : "au campement").

. [Delors, Camdessus, Peyrelevade, Lamy, tous catholiques, "tendance postconciliaire"]. "Ils avaient renoué avec une conception rebelle et anti-étatique, presque anarchiste, du christianisme des origines."
Le christianisme des origines, rebelle et anti-étatique. Le Christ n'-a-t-il pas dit : "Rends à moi ce qui est à moi, et à moi aussi ce qui est à César" ?
Delors, quasi-anarchiste...
Le catholicisme postconciliaire, rebelle, anti-étatique et presque anarchiste. Paul VI, quasi-anarchiste célèbre. Son successeur Jean-Paul II, anti-étatiste illustre.
La densité des contre-vérités, dans une seule phrase de Zemmour, peut atteindre un niveau étonnant, et tel qu'on a envie de dire que la phrase en est comme épaissie.

Tout cela, évidemment : broutilles relevées par un pinailleur de chez pinaille.
C'est l'indignation contre Delors qui fait écrire à Zemmour qu'on peut juger que le christianisme des origines était rebelle, anti-étatique et presque anarchiste, et que c'est comme ça effectivement que Delors juge qu'il était, et que c'est cela aussi que Delors est, en conformité avec ce qu'il croit être le christianisme des origines : rebelle, anti-étatique, presque ,anarchiste.
(J'aime beaucoup le "presque". On pourrait jouer à employer le "presque" à la Zemmour.
Moi, par exemple, je suis presque fasciste. Par ailleurs, je suis presque communiste. Je suis également presque modéré.
Je suis presque athée. Je suis presque catholique intégriste.
Je suis presque un demeuré. Presque un génie. Intellectuellement, presque un homme moyen.
La nuit où les vaches sont presque toutes grises.
Le drapeau français est presque vert, jaune, caca d'oie
La tour Eiffel est presque sphérique.
J"écris presque n'importe quoi.)
(A propos de jeux :
"- Je suis presque un homme. Je suis presque une femme. Qui suis-je ?
- Un personnage de Zemmour !).

C'est la verve de Zemmour qui lui fait voir Napoléon petit, et l'homme préhistorique vivant en général dans les grottes. Trop occupé à s'indigner, il n'a pas eu le temps d'apprendre ce que signifie le mot récipiendaire.

Certes, certes, je comprends, et je ne signale ces broutilles que pour qu'elles soient réparées dans la prochaine édition du Suicide, pour éviter les pinailleries des petits esprits mes cousins.
Je trouve que c'est au contraire charmant, rafraîchissant, que cela nous ragaillardit, de retrouver chez Zemmour des erreurs qui furent des vérités d'évidence, des lieux communs largement partagés :

- Napoléon était petit
- l'homme préhistorique vivait dans des cavernes
- le christianisme originel s'établit contre le pouvoir temporel

Ce fut incontestable. Maintenant on voit les choses autrement. Et demain ?

Les historiens de l'Empire, comme les préhistoriens ou les spécialistes des origines du christianisme peuvent réviser voire chambouler nos anciennes certitudes. Grand bien leur fasse. Est-ce que cela change d'un iota le constat de l'effroyable décadence de la France depuis quelque 40 ans ?
Eh bien, moi, M. Page est en train de me convaincre ! Il est vrai que, bien qu'étant plutôt zemmourien de nature, je n'avais qu'une envie modérée de lire son dernier ouvrage. On a beau se trouver globalement d'accord avec Zemmour quant à l'état de la France, les points de détail que souligne M. Page semblent tout de même bien gros et fort nombreux.
Quel retournement de situation ! De son côté Alain Eytan s'était nettement adouci, et moi-même j'accordais des concessions de plus en plus nombreuses à M. Page. Bel exemple qu'il nous donne. D'abord seul contre tous et
quelque peu vilipendé, dans un milieu assez nettement zemmourien, il tient bon, fait face et finit par en convaincre plusieurs. Chapeau.
La peste soit des pinailleurs ! Ils vous ont à l'usure ! Monsieur Page en est un redoutable, il faut bien le reconnaître.
Juste quelques remarques avant de jeter l'éponge :
-1m69 pouvait paraître grand à certains et petit à d'autres, même à l'époque, surtout, dans ce dernier cas, si l'homme qui avait cette taille était en robé de graisse !
- Que l'homme préhistorique ait vécu dans des cavernes, des grottes, des arbres ou des terriers de lapins, il n'en demeure pas moins qu'il partait chasser parcequ'il était plus fort physiquement que les femmes.
De toutes façons quel auteur résisterait passé ainsi à la loupe surtout s'il ne peut se défendre ?
Pour Napoléon, je crois qu'il paraissait petit surtout lorsqu'il était entouré des grenadiers de sa garde, lesquels, eux, devaient faire une taille supérieure à la moyenne.
Utilisateur anonyme
19 novembre 2014, 20:39   Re : Eric Zemmour : Le suicide français
Moi qui ai bien connu Napoléon, je peux vous affirmer qu'il était très moyen. D'ailleurs, Napoléon, c'est très surfait, quand on y regarde de près.
Didier, c'est cela même : le surnom fut donné lors de la bataille de Lodi, le Petit Caporal.
Cher M. Page, je suis d'accord avec vous en ce qui concerne les faits précis, mais n'oubliez pas que Zemmour est un polémiste, non un historien.

Au reste, les sujets abordés sont difficiles. Vous nous parlez d'une foultitude d'Algeriens, alors que leur nombre devrait plafonner à 55 millions en 2050.
Citation
Cassandre
[...] De toutes façons quel auteur résisterait passé ainsi à la loupe surtout s'il ne peut se défendre ?

Mais des palanquées, chère Cassandre, des palanquées.
Ici même j'évoquais le très intéressant livre de Laurent Wauquiez, pour dire que, d'accord ou non avec lui, je ne lui trouvais aucun des défauts tellement manifestés dans le livre de Zemmour.
Chastignac, qui doit être ce grenadier dont Napoléon tira l'oreille afin de lui faire s'exclamer Vive l'Empereur, sait de quoi il parle.

Page, impérial dans son rôle de tailleur de veste et de raccourcisseur de pantalon qu'obsède le détail qui tue avant même la bataille et plus sûrement qu'elle, passe à côté de l'essentiel et se donne des vues déformées et rabougries de l'Histoire et de l'existence en général. Le pinaillage a son prix.
Citation
Jean-Marc du Masnau
Cher M. Page, je suis d'accord avec vous en ce qui concerne les faits précis, mais n'oubliez pas que Zemmour est un polémiste, non un historien.

Au reste, les sujets abordés sont difficiles. Vous nous parlez d'une foultitude d'Algeriens, alors que leur nombre devrait plafonner à 55 millions en 2050.

1° J'ai entendu plusieurs fois Zemmour dire qu'il ne parle pas de tout, mais que, ce dont il parle, il le connaît très bien.
Je suppose que ça doit valoir a fortiori pour ce sur quoi il écrit...

2° Je ne sais pas comment vous faites vos calculs..
Moi, j'ai : naissances en 2014
. en Algérie : environ 1 000 000.
. en France : environ 810 000.
Il faut donc, hors immigration, s'attendre à terme à une population algérienne bien supérieure à la population française, laquelle est déjà de 66 millions.
J'avoue que je n'ai pas fait de calcul. J'ai pris une durée assez vague, "une génération", et j'ai pris un nombre un tout petit peu supérieur à la population française actuelle. L'estimation m'a semblé conservatrice, mais j'ai pu me tromper.

:
Citation
Jean-Marc du Masnau
Didier, c'est cela même : le surnom fut donné lors de la bataille de Lodi, le Petit Caporal.

Des diverses explications données à l'adjectif dans le surnom de Napoléon, j'en étais resté à celle d'un diminutif affectueux.
On a beau se trouver globalement d'accord avec Zemmour quant à l'état de la France, les points de détail que souligne M. Page semblent tout de même bien gros et fort nombreux.

D'accord avec vous, Didier Goux.
Il est très intéressant de suivre la lecture "pinailleuse" de M. Page, et je m'étonne qu'on s'en plaigne ici…
"M. Page, Zemmour est faible sur tel ou tel sujet, mais il combat avec talent contre l'immigration, vous ne pouvez le nier";
Voire.
Voyons, donc.

Zemmour contempteur de l'islam. Environ 60% d'une page, la page 171 (plus quelques phrases ici ou là).

"...Michel Foucault donne sa bénédiction à la révolution iranienne.
Et ce n'est pas un hasard. L'islam a toutes les vertus pour reprendre le flambeau. Selon un de ses grands spécialistes, Maxime Rodinson, l'islam est un "communisme avec Dieu". Religion universelle, égalitaire (pour les hommes musulmans), assoiffée de justice et de certitudes, refusant le doute et le débat pour éviter toute fitna (ce que les communistes appelaient dans leur jargon une scission), l'islam ne connaît pas la séparation entre le public et le privé, et enserre la vie quotidienne de ses fidèles dans un entrelacs serré de prescriptions. Il ne connaît ni nations ni Etats et rêve d'unification universelle sous la domination du califat, comme les communistes enrégimentaient l'humanité entière sous la bannière de l'internationalisme prolétarien. Maxime Rodinson, à qui l'on demandait la signification ultime de l'Oumma, la communauté des croyants, livrait cette boutade, en guise de réponse : "L'Oumma, c'est l'Huma".
Et les querelles inexpiables et sanglantes entre sunnites et chiites ne sont pas sans rapeler celles entre staliniens et trotskistes".

Mon commentaire.
1° Traiter la question de l'islam en seulement une demi-page, pour un anti-immigrationniste c'est un record....
A vrai dire, je ne m'explique pas vraiment cette brièveté. Il me semble qu'il s'agit d'une erreur de stratégie de Zemmour. Cela dit, le diable est malin et je n'en jurerais pas... Bref, ce point m'est obscur...

2° Tout le passage est subordonné à une comparaison avec le communisme.
L'islam semble ne pas intéresser suffisamment Z. pour qu'il en parle pour lui-même...
Ces considérations générales sur l'islam ne figurent donc dans son livre qu'à propos du transfert supposé de la passion idéologique chez certains (en l'occurrence, chez Michel Foucault) du communisme vers l'islam, ceci dans un chapitre consacré aux réactions françaises à la révolution iranienne.

3° Ce qui le conduit à ne même pas parler de l'attitude de l'islam envers les femmes...

4° Ni de l'antisémitisme musulman...

5° La comparaison, bien entendu, est très largement forcée. L'islam n'est ni un communisme, ni même un socialisme.

6° Le christianisme aussi est universel ("katholikos"), égalitaire ("ni Juif ni Grec, ni esclave ni libre, ni homme ni femme"), dogmatique ("orthodoxe"), assoiffé de justice ("heureux ceux qui ont faim et soif de justice...") et de certitudes. Il est peu enclin au doute et au débat. Il a connu beaucoup plus de scissions que l'islam, et de beaucoup plus grande ampleur (à propos, "scission" n'est pas un mot de jargon communiste), ses querelles internes, notamment entre catholiques et protestants, ont été bien plus sanglantes et inexpiables que les querelles entre sunnites et chiites. Il y a eu une Chrétienté comme il y a une Oumma, transcendant tous les Etats et les nations, l'idéal ayant été l'empire universel chrétien comme il est actuellement - pour une infime minorité de musulmans - le califat.

7° Restent les prescriptions, passage juste mais qui aurait demandé à être développé (ce qui aurait été gênant car la même chose peut être dite du judaïsme), tout en ne menant nulle part car le communisme n'enserre pas ses partisans dans un entrelacs de prescriptions. (A propos, l'expression est ici un peu malheureuse : enserre ... dans un entrelacs serré").

8° A part ça, le texte est inepte, pour deux autres raisons, donc chacune suffirait à soi seule..
a) Michel Foucault (qui avait vécu en Pologne) était de longue date un anticommuniste convaincu et passionné.
b) Dans la révolution iranienne, ce qui l'intéressait, ce n'était pas l'islam, c'était l'extraordinaire révolte populaire contre le pouvoir du Chah (Résumons Foucault politique : "le pouvoir, c'est le mal, la révolte, c'est bien". L'aspect antidémocratique du régime qui se mettait en place le séduisait apparemment aussi, semble-t-il).

9° Le texte sur le transfert du communisme à l'islam aurait dû être consacré à Roger Garaudy et non à Foucault. Mais qui s'inspire de Garaudy, qui s'en réclame, ou même qui s'en souvient ? Tandis que Foucault...
De toutes façons Z. n'en est pas à une ineptie près...
Alors pourquoi pas celle-là ?

Conclusion.
a) Passage triplement inepte (la première des inepties étant la comparaison entre l'islam et le communisme)
b) Passage extraordinairement insuffisant eu égard aux problèmes posés par la montée de l'islam en France.
"M. Page, certes Zemmour est faible sur tel ou tel sujet, mais il défend l'honneur de la France contre tous ceux qui racontent que son histoire est honteuse".
Voire...
Voyons.

Depuis une quarantaine d'années, les médias repentistes accablent la France jusqu'au grotesque, pour :
. Antisémitisme et participation à l'extermination des Juifs.
. Traite des noirs.
. Colonisation.
. Répression consécutive au massacre de Sétif.
.. Guerre d'Algérie.
.. Répression de la manifestation du 17 octobre 1961.
Et ils ont exalté la participation des peuples de l'Empire aux guerres de la France (François Hollande au Mali déclarant aux Maliens, risiblement si ça n'était pas à pleurer : "[en intervenant au Mali] nous payons aujourd'hui notre dette à votre égard"]

Sur tous ces points, sur ce flot de bouse, il y avait beaucoup à dire.
Zemmour n'en traite qu'un seul : l'antisémitisme et la participation à l'extermination des Juifs. [Je ne suis d'ailleurs pas d'accord avec lui - je trouve qu'il dédouane trop Pétain - mais c'est une autre affaire]
Sur tout le reste : zéro.
Contre le politiquement correct il y avait pourtant beaucoup à dire, et même énormément, sur chacun de ces points...
Zéro.
L'histoire que Zemmour célèbre (et voudrait refaire) c'est celle du combat de Napoléon, Louis XIV ou des rois capétiens contre tel ou tel...
Le maniaque Zemmour enfermé dans son enfance célèbre la France de ses livres d'école primaire...
Hé ! Zemmour, on est en Europe, l'Europe en paix.


Et c'est ça, le preux qui défend l'honneur de la France contre la bouse médiatique repentiste qui a submergé jusqu'à son Figaro ?
C'est à pleurer.
Dans le premier commentaire de ce fil, j'ai cité cette phrase de Zemmour : "Pendant des siècles le Saint-Empire romain germanique avait joué au chat et à la souris avec le roitelet capétien..." (p 335).

Je ne sais pas si tout le monde a bien saisi le sel de cette citation.

Les Capétiens, cela va de Hugues Capet (987) à Louis XII (1er janvier 1515) (après quoi on passe aux Valois, puis aux Bourbons).
Pendant ces cinq siècles, les rois ont combattu essentiellement :
. des Etats qui font maintenant partie de la France ou de la Belgique.
. l'Angleterre
. les puissances musulmanes, dans les croisades.

Je n'ai pas décompté les guerres et les batailles entre France et Saint-Empire, mais enfin, il n'y a en a eu qu'une seule qui soit un peu connue : une coalition dirigée par Philippe Auguste a affronté une coalition qui comprenait l'empereur Othon IV Welf de Brunswick, laquelle a été écrasée à Bouvines. Encore faut-il ajouter que la coalition que dirigeait Philippe Auguste comprenait Frédéric II Hohenstaufen, qui disputait l'Empire à Othon IV, lequel, excommunié, son rival Frédéric Hohenstaufen élu roi des Romains, de l'Empire n'avait à peu près plus que les insignes impériaux.

La vérité, c'est que ni la France ni l'Allemagne n'étaient unifiées, et que leurs souverains respectifs se battaient essentiellement contre ceux que nous voyons maintenant comme leurs compatriotes (avec, en plus pour les rois français une lutte contre les Anglais, et, pour les empereurs, une lutte en Italie du Nord).

Délire zemmourien.
Je ne les compte plus.
La lutte à mener contre le repentisme en Histoire.

Brossons à grands traits :
:
.1° Traite des noirs.
Ce sont des Noirs qui ont capturé et vendu d'autres Noirs, nous n'avons fait que les acheter. En Afrique noire, il y avait deux types de peuples : les plus développés, qui étaient esclavagistes, et les moins développés, qui étaient anthropophages. La mortalité des Noirs pendant la traversée n'était pas supérieure à celle de l'équipage. La vie en Afrique noire était assez infernale, dans les colonies souvent c'était mieux (il est vrai, pas tellement aux Antilles, où la condition des esclaves était rude). L'esclavage n'a pas duré longtemps, ensuite, ça a été la belle vie, en comparaison de l'Afrique noire, trou du cul du monde, sauf à Haïti, indépendant depuis deux siècles, et qui donc a sombré et se trouve tout au fond du fond tonneau mondial.

.2° Colonisation.
Geste de l'homme blanc. Progrès fantastique à tous points de vue. Yersin, Laperrine, Lyautey.
Où en serait l'Afrique noire si elle n'avait pas été colonisée ?
Même les pays non colonisés ont bénéficié indirectement de la colonisation. C'est par crainte d'être conquis par un pays occidental que se sont modernisés et occidentalisés le Japon, la Chine, la Perse, l'Empire ottoman et son successeur la Turquie, et l'Egypte.

.3° Guerre d'Algérie.
La France a proposé aux musulmans d'être les égaux des Européens dans la grande France, le Fln a répondu en continuant d'égorger, et la population musulmane s'est progressivement identifiée au Fln.
Le Fln affrontait très peu l'armée française.Tout civil français était une cible pour lui. Si possible, il était coupé en morceaux. Tout musulman qui n'obéissait pas à ses consignes mis a mort. Atroces tortures pratiquées par lui sur ceux qu'il suspectait.
En face, réponse essentiellement modérée des forces françaises, largement du type de celle qui a cours de nos jours en Israël.
Désinformation, hystérie (Sartre et Beauvoir ayant atteint une sorte de record dans ce domaine), mensonges énormes du Fln. Le "million de martyrs" annoncé par le Fln : une blague. Même en ajoutant tous les musulmans massacrés par lui, on serait très loin du compte.
Depuis l'indépendance, régression d'ampleur catastrophique. Dictature à front de bœuf. seulement maintenant un peu libéralisée. L'Algérie n'exporte plus rien que du pétrole.

.4° Sétif. Eh oui, Sétif, ça a commencé par un massacre de Français commis par la foule indépendantiste...

.5° La manif d'octobre 1961. Cette manifestation sur notre sol d'étrangers ennemis [ou de Français réclamant de devenir des étrangers] pendant une guerre - celle-ci menée au mépris de toutes les lois de la guerre - était monstrueuse dans son principe, et il aurait été honteux que les forces de l'ordre aient pris des gants avec ces ennemis, et il aurait été tout à fait légitime d'ouvrir le feu sur eux.
Cela dit, elles n'ont pas ouvert le feu. Il n'y a pas eu les centaines de morts évoqués, mais de l'ordre d'une dizaine. Les autres, notamment sont des musulmans assassinés par le Fln, comme il était de routine, plus des morts imaginaires.

.6°. La France sauvée par les tirailleurs sénégalais et les "indigènes".
Dans tous les cas (saufs rares et illégales exceptions), il ne s'agissait pas de mobilisés, mais de volontaires ou de soldats de métier. Dans la guerre de 14, participation infime, dans la 2GM, participation plus grande, et participation encore plus grande en Indochine (où, à Diên Biên Phu, elles n'ont pas tenu le choc, contrairement aux troupes proprement françaises et à la Légion, qui ont combattu jusqu'à l'anéantissement).
La France a apporté la paix, les pertes subies par ces territoires par fait de guerre ont été infinitésimales par rapport à celles qu'ils auraient connues s'ils n'avaient pas été colonisés, et extrêmement faibles par rapport à celles que les Français - Français d'Afrique du Nord et du reste de l'Empire inclus - ont subi dans les deux guerres mondiales.
.
Page et du Masnau même combat?
On dirait deux frères jumeaux. Pour le meilleur et pour le pire bien sûr.
Ce que vouspensez être des lacunes graves ne sont que le résultat d'un choix : il aurait fallu au moins trois cents pages de plus pour développer les sujets que vous évoquez. Or le livre compte déjà plus de cinq cents pages.

-Oui l'islam en tant qu'idéologie totalitaire à vocation universelle et visant un but politique peut être comparé,à certains égards, au communisme. Beaucoup d'autres que Z. et non des moindres, ont établi cette comparaison que personne n'a l'idée, sauf vous, apparemment, de prendre pour autant au pied de la lettre !
Seuls les utilisateurs enregistrés peuvent poster des messages dans ce forum.

Cliquer ici pour vous connecter