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L'islam et nous : une chronique de Michel Onfray

Envoyé par Didier Goux 
Ne craignez-vous pas des protestations en publiant un texte qui commence ainsi ?

Deux français musulmans ont planifié froidement l’assassinat de la fine fleur du dessin satirique français et laissé derrière eux une boucherie sans nom.
M. du Masnau, lors de la récente émission-hommage Je suis Charlie, diffusée par France2, un membre de la "fine fleur du dessin satirique français" a dessiné des anges en train de se faire enfiler. Le texte du dessin: Les anges n'ont pas de sexe, mais ils ont un cul! La salle, chauffée à blanc par le génial Nagui, était moooorte de rire. Et vous?
Cela ne me paraît pas dépourvu de fondement : voyez Sodome et Gomorrhe...

Pour moi, Charlie, que je détestais, est maintenant un martyr (en ce sens qu'il a témoigné, témoigné de sa résistance à l'islamisme, et continué à témoigner par sa nouvelle Une, qui le condamne à nouveau, voyez ce qui se passe dans les pays arabes).

Les martyrs, on ne les critique pas, surtout quand ils sont ceux de la cause qu'on défend.
A l'instant, dans Envoyé Spécial, le dénommé Luz résume l'état d'esprit qui a régné pendant la dernière séance de la rédaction, celle au cours de laquelle il fut décidé du sommaire de l'édition déjà culte: "Cette séance a été aussi dure à chier que la mort de nos amis a été dure à avaler". L'ineffable Pelloux, enchaîne: "Comment peut-on tuer Cabu. C'est comme tuer la nature..." Il faut vraiment que je m'abonne. Il faut vraiment que les martyrs de la liberté d'expression entrent au panthéon. Il faut vraiment que je prenne un cachet d'aspirine, aussi.
Je prendrais bien un cachet d'aspirine aussi. Et pour bien prouver que je n'ai pas oublié d'être peuple nous trinquerons, si vous voulez bien.
Comme quoi les visions sont multiples, considérez ce que dit Mme Tasin, qui manifeste samedi :

[christinetasin.over-blog.fr]


Je précise, mais vous le saviez, que je n'ai aucun lien avec Mme Tasin.

Alors vous voyez, aller toujours à rebours du troupeau, c'est une posture intellectuellement intéressante mais qui finit par poser des problèmes à la longue.

Je ne m'abonnerai pas à Charlie et je n'aime pas Charlie. Cela étant dit, l'exemplaire paru hier est un acte de courage, le nier me semble une position difficile à soutenir.
L'Aspegic et le rouquin ne font pas bon ménage, mais vu les circonstances, exceptionnellement assommantes, nous ferons une exception.
"Cette séance a été aussi dure à chier que la mort de nos amis a été dure à avaler"

Eh bien ! il ne semble pas se faire trop d'illusions sur le résultat.
On attend toujours les analyses raffinées de nos grands éditorialistes concernant l'absence retentissante des musulmans à la Marche républicaine. Un sondage récent révèle que la grande majorité des participants à cette marche était : plutôt à gauche, plutôt âgée, plutôt diplômée, plutôt "bien intégrée" -- et bien entendu, plutôt urbaine (voire parisienne, puisqu'à Marseille... phénomène lui aussi tout à fait négligé par la presse, d'ailleurs). Le sondage n'aborde pas la question de l'appartenance religieuse : cela n'intéresse évidemment personne.

Dans ce contexte, l'intervention de l'islamologue Bassam Tahhan sur BFM TV, hier, ne manquait pas de sel. Parfaitement décomplexé -- car très insoupçonnable d'islamophobie -- et presque amusé de devoir le préciser, il a déclaré qu'il n'y avait "pas beaucoup de musulmans" dans la rue le 11 janvier -- ceux-ci n'ayant bien sûr que modérément envie de défiler en hommage à des blasphémateurs. Le journaliste qui l'interrogeait semblait décontenancé ; mais l'interlocuteur ne pouvant être pris à partie, il est resté coi. Il est inquiétant (mais pas surprenant) de constater que personne, ou presque, n'a été capable de dire cette vérité très simplement, et de mener un début de réflexion à ce propos.
L'Islam s'enflamme un peu partout cette semaine à propos des nouvelles caricatures publiées par Charlie Hebdo mercredi. Partout, on manifeste, on brûle des drapeaux français, au Sénégal, au Pakistan, on caillasse les services culturels français des capitales.. Et RIEN, aucune émotion des foules musulmanes, aucun petit écriteau "not in my name" pour les centaines, peut-être les milliers d'innocents qui périssent au quotidien au Nigeria et au Cameroun dans les atrocités commises par Boko Haram.

La tolérance en acte :
[www.lepoint.fr]
Utilisateur anonyme
17 janvier 2015, 12:46   Re : L'islam et nous : une chronique de Michel Onfray
Et plutôt blanche. (réponse à Quentin Dolet)
Je n'ai pas entendu cette émission mais ce que vous racontez ne m'étonne guère. C'est à présent devenu la règle : seuls des musulmans sont autorisés à dire les quatre vérités (on en voit un de temps à autre prêt à la faire) et ça coupe le sifflet aux grenouilles du parti dévot, mais si les "islamophobes" réacs patentés en disent le dixième, un grand coassement de grenouilles appelle à la lapidation.
Et blanche, bien entendu ; mais ce point-là n'est évoqué nulle part. Ça c'est l'indicible absolu.

Cohn-Bendit a lui aussi fait le même constat sur un plateau de télévision (le discours était généralement plus ferme dans la communauté juive). On s'est retenu de lui répondre, impossible. Dans la bouche de Gilbert Collard, c'eût été un scandale cent mille fois "tweeté".
Utilisateur anonyme
17 janvier 2015, 13:29   Re : L'islam et nous : une chronique de Michel Onfray
C'est précisément parce que c'est indicible que je l'ai dit.
Oui. Tout au plus un audacieux s'est-il risqué à émettre l'hypothèse que la foule n'était pas très bigarrée, ou autre euphémisme plus dicible (mais à condition de l'accompagner d'une explication valable, comme celle de la peur des musulmans). En outre, la faible représentation des asiatiques, qui aurait pu constituer un argument choc contre toute tentative de généraliser, n'a pas pu être exploitée, sous peine de devoir aborder le sujet des français d'origine arabo-musulmane. La cage mentale est étroite.
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