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La Semaine sainte

Envoyé par Francis Marche 
26 janvier 2015, 00:31   La Semaine sainte
Impossible de réentendre René Girard et le professeur R.P. Jean-Robert ARMOGATHE [academiecatholiquedefrance.info] dont on peut suivre les conférences sur YouTube, sans que n'affleure naturellement cette impression, cette évidence.

Impossible aussi de reconsidérer cette couverture de Charlie-Hebdo Tout est pardonné du mercredi suivant le sacrifice, sans faire le lien entre l'enchaînement des événements commencé à Paris le mercredi 7 janvier jusqu'à la résurrection de la communauté nationale dans la journée du dimanche, et l'évidence de la dimension sacrificielle et christique de ces événements, dimension que la communauté nationale s'employa à leur donner en faisant de ce dimanche jour de résurrection et de rémission du péché de division et de décadence.

Ce n'est pas seulement parce que la table commune de la salle de rédaction où les hommes armés firent irruption à la recherche d'un homme qui se savait menacé de mort, pouvait évoquer la Cène, pas seulement non plus parce qu'à cette tablée ne se tenait qu'une seule femme, toujours comme dans la Cène, et que les tueurs firent douze victimes ce matin-là en ces lieux, mais parce ce que le sacré a parlé, et le mythe, d'une seule voix, comme l'expose René Girard dans ses thèses.

Et il ne manque pas même à cette Semaine Sainte "le dessin prémonitoire" de Charb produit la veille ou l'avant-veille de sa mort dans lequel il prédisait christiquement sa fin pour les jours à venir ("Pas encore d'attentat, oui mais les terroristes ont jusqu'à la fin du mois pour présenter leurs voeux"); et il n'y manque pas non plus Marie-Madeleine en Jeannette Bougrab éplorée dont l'amour est interdit, à qui, comme à la sainte de Magdalena, l'on défend de se dire publiquement l'amante du Maître.

S'il existe, Dieu est un grand ironiste, le plus grand de tous : il s'est choisi pour fils, en France, 2000 ans après la Passion, un jeune anti-clérical enragé, et communiste, sans doute un des derniers à se faire inhumer au chant de l'Internationale, pour le faire périr sous des balles sataniques, sacrifice à la faveur duquel il a fait se dresser dans l'unité "la fille aînée de l'église".

Incontestablement, Dieu, non content d'avoir un sens de l'humour supérieur à celui de Charlie-Hebdo, est un divin stratège qui se plaît à farcir ses stratégies de messages, qui ajoute au sens un appareil signifiant redoutablement cohérent.
26 janvier 2015, 01:13   Re : La Semaine sainte
Il ne fait guère de doute à mes yeux que l'historiographie de l'an 2800, surtout si elle est musulmane (et selon toute vraisemblance, elle le sera), portera sur les événements de cette semaine du 7 au 14 janvier 2015 le regard froid et scientifique des docteurs des Annales, qui y verront un montage mythologique grossier calqué sur la Passion du Christ. Et ils s'accorderont pour dire que tout ça, bien entendu, n'est que fabrications et invention naïves et désespérées des dernières chrétiens d'Europe pour sauver leur peau et ce qui leur restait de civilisation, et que les forgeurs de mythes, dans leur obsession chrétienne dérisoire, sont allés jusqu'à inventer le personnage de "Jeannette Bougrab" pour lui faire subir le noli me tangere qu'avait subi Marie-Madeleine le jour de la Résurrection, sous la forme d'un interdit, imposé par les disciples et la famille du Maître, d'assister aux obsèques de ce dernier après la "résurrection nationale" du dimanche.

Les derniers chrétiens d'alors, vous pensez, 2015 ! totalement dégénérés et à court d'imagination et d'invention, mélangeaient un peu tous les mythes voyez-vous, Marie-Madeleine, Antigone, tout ça, ce qui est typique d'une civilisation à bout de souffle.

Voilà, en l'an 2200 de l'Hégire, à la Sorbonne, ce qu'on enseignera aux jeunes étudiants en Histoire de l'Europe entre le Xe et le XVIe siècle de l'Hégire,

Pour le pur plaisir, très décalé face à ce qui nous attend, de rédécouvrir la parole de Steiner sur Antigone : [www.youtube.com]
26 janvier 2015, 10:40   Re : La Semaine sainte
Most delightful!
26 janvier 2015, 10:54   Re : La Semaine sainte
Francis, c'est un régal !
26 janvier 2015, 11:34   Re : La Semaine sainte
En effet. Ce qui me fait penser que je prépare une nouvelle édition mise à jour du De l’Innocence. Peut-être devrais-je ouvrir un fils “dédié”, comme je crois qu’on dit désormais, où vous pourriez déposer les meilleures entrées de ce forum, pour qu’elles soient éventuellement intégrées au volume.

D’autre part, Cher Francis Marche, dont je connais l’habileté spéléologique, auriez-vous la possibilité et l’obligeance de faire remonter des profondeurs deux choses :

1/ une explication tordante de la nasalisation féminine par la volonté de marquer coûte que coûte le féminin dans les mots.

2/ un fil ancien sur les “celui désigné”, “ceux répandus”, “celles obligées de quitter les lieux”, etc., que je combattais vivement et que vous défendiez ardemment, avec, parmi vos arguments, la présence massive de cette construction dans le Code civil. Pourriez-vous donner les références et peut-être les citations, s’agissant du Code civil ? Cette fois c’est pour le Dictionnaire des délicatesses du français contemporain.

Je continue de penser qu’il serait excellent que les meilleurs “morceaux” de ce forum, comme “celui ci-dessus’ [c[i]f. paragraphe précédent[/i]], soient diffusés sur les réseaux sociaux, avec renvoi à ce forum, qui pourrait devenir une référence. Je n’ai malheureusement pas le temps de m’en occuper. Mais peut-être les 0,003 % d’ardeur militante du membre ou symathisant-type de l’In-nocence pourraient-ils être en partie employés à cela ?
26 janvier 2015, 12:08   Re : La Semaine sainte
Votre passage sur la Semaine sainte proprement dite est remarquable, Francis.

Vous auriez même pu poursuivre en citant le récent message de Rémi Pellet qui nous montre "Redeker à Emmaüs".

Un point sur lequel je ne suis pas tout à fait d'accord avec vous, mais que je suis prêt à admettre pour la beauté littéraire : le "Noli me tangere" n'est pas imposé par les disciples ou quiconque mais par Jésus (et la raison en est aussitôt donnée, elle n'est pas physique : nondum enim ascendi ad Patrem meum), alors que Mme Bougrab est effectivement rejetée dans les ténèbres par la famille et les disciples.

J'attends avec impatience les prochains épisodes, notamment Renaud Camus se promenant sur le chemin de Damasque et courant ensuite acheter à Lectoure un exemplaire de Charlie Hebdo.
26 janvier 2015, 12:37   Re : La Semaine sainte
[Amphithéâtre de la Sorbonne, 26 janvier de l'an 2215 de l'Hégire, cours du professeur Ib'n Al-Onfray (suite)]

Les chroniqueurs et mythographes chrétiens du début de leur troisième millénaire s'employèrent à forger une iconographie à la mesure de l'événement qu'ils avaient fabriqué, et surtout à la mesure de leur ambition de redonner un élan de foi en leur prophète et leur civilisation épuisée. Cette phase de relance du mythe fondateur de la Passion est récurrente chez les Chrétiens, et celle-là, très classiquement répétaient le recours classique à une iconographie propre à frapper l'imagination populaire la plus naïve, qu'il s'agisse du suaire de Turin (un autre faux grossier) ou des hauts-reliefs de leurs cathédrales tout entièrement conçus pour exciter les Croisés à partir guerroyer en Palestine.

C'est ainsi que les journaux de l'époque firent état de quelque quatre millions de personnes qui seraient descendus dans la rue le dimanche, avec force photos des foules occupant les rues. Or on sait maintenant, et depuis plusieurs années déjà, grâce aux recherches qui ont été menées par des historiens des populations, que la France ne comptait pas plus de 65 millions d'habitants, ce qui veut dire que c'est presque un Français un dix qui serait descendu dans la rue ce jour-là en hommage à un artiste de pacotille, vulgaire et sans esprit... Voyez comment la fantaisie des chroniqueurs affabulateurs chrétiens de l'époque ne reculait devant aucune énormité (trémoussements et gloussements épars dans l'amphithéâtre). Passons.

Je vous ai apporté, que vous voyez à présent apparaître sur l'écran du rétroprojecteur, une série de unes des journaux chrétiens qui furent prétendûment témoins de ces "événements" et notamment l'imagerie qui garnissait ces unes cette semaine-là. Je vous laisse juger de la grossièreté du procédé : des chercheurs ont pu reconstituer les moyens techniques rudimentaires dont disposait la presse à cette époque, ce qui a permis d'établir que toutes ces images sont des fabrications aussi grossières que le suaire de Turin, le procédé technique principal était ce que l'on appelait alors le "photoshoppage", notez bien, photoshoppage, avec deux "p" s'il-vous plaît, qui était une manière reprise des enlumineurs chrétiens de l'époque millénariste précédente, ou tout au moins, qui ne marquait par rapport à elle aucune évolution notable dans son principe. Tous les journaux chrétiens d'alors eurent recours à ce procédé, Libération, La Croix, le Figaro, France-Soir, l'Aurore... oui... je vois une main qui se lève... Monsieur Du Masneau, vous avez la parole...

-- Pardonnez-moi de vous interrompre digne Ib'n Al-Onfray, mais il semble bien que France-Soir et l'Aurore étaient des titres de quotidiens qui avaient disparu une quinzaine d'années auparavant...

-- Ah commencez pas à m'emmerder Du Masneau ! Je vous le dis et vous le répète nous sommes dans le mythe total, et le mythe, comme l'inconscient, se fout de la chronologie ! En outre sachez que des recherches documentaires poussées, que vous n'avez sans doute pas eu le temps de faire vu votre jeune âge, Môônsieur Du Masneau, montrent que France-Soir, l'Aurore et Charlie-Hebdo s'affichaient ensemble aux kiosques à journaux dès les années 1972-73, et de cela, nous disposons de photographies, et pas truquées celles-là ...!!

Bon. Où en étais-je ? Oui, cette image sensée représenter une manifestation de soutien aux 12 victimes de Charlie-Hebdo, prise le samedi, et qui n'est donc pas encore une image de la grande manifestation du dimanche, notez-le bien, représente Nice, le bord de mer. Elle a été conçue, inutile d'y revenir, pour frapper les imaginations, l'angle de vue, l'effet de masse aidé par la courbe du rivage, etc. et l'on y voit illustrée la technique du photoshoppage dont je vous parlais à l'instant... avant d'être interrompu intempestivement (regard noir en direction de l'élève Du Masneau). C'est par ce type de photomontage que les foules furent appelées à se mobiliser pour le lendemain.

Il faut savoir que Nice est une importante cité du pourtour nord-méditerranéen où les Chrétiens avaient tenu un grand concile fondateur, quelque 1500 ans auparavant, le Concile de Nice, ce qui, je vous laisse en juger, en dit long sur la dimension symbolique de la manoeuvre chrétienne de refondation engagée par ces événements au tournant du troisième millénaire de leur "ère"... Si je vais trop vite pour vos notes, vous me le dites...
Oui. Quoi... Du Masneau.. Vous voulez de nouveau prendre la parole ? Vous avez quelques lumières à nous verser sur le Concile de Nice peut-être ? Non ? Bon, et bien croyez-moi ça vaut mieux.



Je passe à l'image suivante, qui elle est particulièrement intéressante pour le syncrétisme mythologique qu'elle contient. Elle fut reprise et diffusée par l'ensemble de la presse chrétienne en Europe et en Amérique. On y voit un homme dressé un crayon géant à la main sur une statue, entouré de drapeaux français -- à ce sujet, je vous prie de noter que les imagistes chrétiens, en forgeant ce mythe, se servirent du crayon de bois en substitut de la croix, qu'ils avaient amputée de ses branches latérales, c'est là un autre procédé de ces fanatiques qui souvent masquent la croix de leur ralliement haineux en lui faisant revêtir un aspect qui pour être différent n'en est pas moins investi de la même charge symbolique... je vous laisse noter...

Syncrétisme pourquoi ? Eh bien en effet, on retrouve dans cette image une superposition de dispositifs mythologiques iconographiques qui associe à la Croix (amputée de ses branches latérales comme je viens de le dire, et prenant donc l'aspect d'un gigantesque crayon) celui de l'imagerie républicaine "La Liberté guidant le Peuple" d'un autre peintre chrétien de l'époque antérieure, Eugène Delacroix, dont le nom était sans doute prédestiné (sourire et oeillade astucieuse en direction de l'amphithéâtre).

Vous remarquerez au passage le message subliminal : sur l'écriteau en bas à gauche, on peut lire les mots "LIBERTE d'EXPRESSION" tracés en croix, ce qui vous éclaire sur les procédés mis en oeuvre à cette époque par la propagande du christianisme finissant.


C'est tout pour aujourd'hui. Nous nous retrouvons dans ce même amphithéâtre mercredi prochain à la même heure. Je vous rappelle la date du partiel, qui vient d'être fixée : le jeudi 2 mars 2215.
Utilisateur anonyme
26 janvier 2015, 12:56   Re : La Semaine sainte
Et du Masnau était toujours là…
26 janvier 2015, 13:55   Re : La Semaine sainte
Et Page, alors, et Page ?
26 janvier 2015, 14:03   Re : La Semaine sainte
... et les canards étaient toujours vivants [en 2215].
26 janvier 2015, 14:05   Re : La Semaine sainte
Citation
Marcel Meyer
 
Et Page, alors, et Page ?
 

Page est en dhimmitude. C'est parce qu'il était déjà le dhimmi du forum de l'In-nocence qu'il a résisté au sirènes de la doumma nicéenne.
André Page, que la force soit avec toi.
 
Utilisateur anonyme
26 janvier 2015, 14:47   Re : La Semaine sainte
Page l'a tournée depuis longtemps. Il écrit des haïkus.
26 janvier 2015, 15:07   Re : La Semaine sainte
L'élève Page combine les rôles de laborantin et d'appariteur. On le voit en blouse de coton grise, manipulant le rouleau du rétro-projecteur. Ib'n Al-Onfray l'engueule copieusement quand il va trop vite ou s'embrouille ou quand il a numéroté les diapos à l'envers. Par contrecoup Page montre un zèle immense à dénoncer et à faire exclure les "fauteurs de trouble" de l'amphithéâtre. C'est aussi lui qui distribue les polycopiés dans les rangs de l'amphi. Il n'a pas son pareil pour le comptage des exemplaires.
26 janvier 2015, 17:13   Re : La Semaine sainte
Cher Renaud Camus,

Voici les deux liens que vous demandiez, butin d'une brève expédition spéléologique :

Sur la diction « jeune femme »
[www.in-nocence.org]

La discussion à quatre autour de la tournure « ceux dispensés » (où les arguments des uns et des autres m’apparaissent aujourd’hui incroyablement brouillons et confus)
[www.in-nocence.org]

(J'élaborais une suite des aventures de l'héneaurme Ib'n Al-Onfray quand cette interpolation sur ces événements en Allemagne m'a coupé la chique. Dommage. Ib'n Al-Onfray avait encore beaucoup à nous apprendre sur la mythologie et la martyrologie chrétiennes tardives du XVe siècle de l'Hégire).
26 janvier 2015, 17:21   Re : La Semaine sainte
Merci infiniment.
26 janvier 2015, 18:43   Re : La Semaine sainte
J'ai scindé.
26 janvier 2015, 18:54   Re : La Semaine sainte
Suite du cours de Ib’n Al-Onfray, Sorbonne, janvier 2215 de l’Hégire, soit env. 2800 de l’ère chrétienne.

Ib’n Al-Onfray est un homme de forte carrure, extrêmement ventru, portant une barbe drue, foisonnante et noire ; de haute taille, le corps drapé dans une djellaba blanche satinée qui lui tombe aux chevilles, le chef rehaussé par le port d’une toque « fromage faisselle » taillée dans le même drap, Il est assisté de l’élève Page, maigre, fluet et nerveux, noyé dans une blouse grise de cotonnade d’une pièce, sans ceinture, dont les basques lui battent les mollets. Page se tient en retrait du pupitre, pétri de dévouement, de componction, en alerte perpétuelle, l’œil à la fois apeuré et fulminant. Il faut se représenter que l’élève Page a peut-être le chef coiffé d’un fez.

Cette semaine je voudrais reprendre l’exposé à partir de ce que vous ai présenté la semaine dernière comme motif syncrétique, pas de « h » à syncrétique, Marche, merci. Et si vous le voulez bien, nous allons revenir à Nice, la ville du fameux concile où le mythe de la Semaine Sainte de Janvier semble avoir pris son essor dès le samedi qui, d’après la tradition, précéda la grande manifestation nationale du Dimanche.

Je vous ai parlé du personnage inventé « Jeannette Bougrab » eh bien sachez que l’apologétique chrétienne tardive, anti-musulmane, n’en était pas à son coup d’essai dans le début du troisième millénaire de l’ère chrétienne. Car il faut se replacer dans le contexte : les Chrétiens en étaient à leur troisième millénaire, commencé depuis 15 ans déjà, sans parousie, sans retour de leur sauveur. Et que firent-ils alors, pour pallier ce manque, eh bien oui, vous l’avez deviné : ils s’en prirent aux musulmans en s’inventant une héroïne anti-musulmane comme ils l’avaient fait à Nice, toujours à Nice me direz-vous, cinq siècles auparavant avec la fameuse Catherine Ségurane… eh bien Page ! qu’est-ce que vous fichez ? vous vous êtes encore emmêlé les pinceaux dans vos diapositives ! Ahhh voilà :




Ce serait un 15 août, jour de la fête de la Vierge Mariam, que Catherine Ségurane, en 1543 de l'ère chrétienne, à quelques années de notre Millenium, se serait, selon la légende, dressée contre les Croyants et les Fidèles du grand Kanûnî Sultan Süleyman lors du siège de Nice mené par le valeureux Khizir Khayr ad-Dîn dit Barberousse. La légende chrétienne prête à Catherine Ségurane d'avoir enlevé un drapeau turc pendant les combats du siège de Nice. Et l'apologétique chrétienne guerrière de broder ensuite comme vous pouvez l'imaginer. Ce personnage, bien entendu est une pure invention politique, destinée à saper l'alliance, bénéfique à la France, que le bon roi François 1er avait passé avec le Grand Süleyman dans l'intérêt de la France et de la Vraie Foi du Prophète. Il s'agissait alors, avec ce mythe de Catherine Ségurane, de briser le destin islamique de la France, de fausser le destin musulman de l'Europe qui commençait à se dessiner, bref, de retarder l'inéluctable pendant encore cinq ou six siècles.

Eh bien le personnage de Jeannette Bougrab fut créé et sa légende bâtie dans le même dessein vain et désespéré de faire échec à l'Histoire, de retarder encore et toujours l'avènement de la République Islamique comme avait été créée de toute pièce la figure niçoise de Catherine Ségurane, mais cette fois-là ce fut un échec, car comme vous le savez tous, la première République Islamique Française devait être finalement instaurée trois décennies à peine après qu'avait été créé le mythe de la Semaine Sainte de Janvier.... MARCHE ET CHASTAGNAC QUAND VOUS AUREZ FINI DE FAIRE LES ANDOUILLES DANS LE FOND JE POURRAI CONTINUER.... !!!!!!!

Page restez où vous êtes ! Vous interviendrez quand je vous le demanderai !!

Tout d'abord, du personnage historique de Jeannette Bougrab on ne trouve pas trace, si ce n'est dans un ouvrage qui nous est resté, du grand chroniqueur musulman de l'époque, j'ai nommé, bien évidemment.... oui c'est bien lui Mademoiselle au premier rang, le grand Al-in-Soral, qui fait état d'une Jeannette Bougrab Secrétaire d'Etat du gouvernement Sarkozy, qui a succédé à celui de Giscard D'Estaing... je vois que vous vous agitez Du Masneau, vous avez une remarque à faire ? Non ? Eh bien ça vaut sans doute mieux. Je continue.

Ensuite, son nom : "Jeannette", voilà un nom calculé pour son effet "gaulois", qui fleure bon la glaise du Berry, propre à emporter la sympathie des natifs du pays, auquel on a associé un nom maghrébin "Bougrab" qui, lui, est destiné au public des Croyants, souvent originaires, à cette époque, je vous l'ai dit, il faut se replacer dans le contexte... du sud de la Méditerranée. Ainsi donc voici le cas édifiant d'une fabrication onomastique qui reflète l'effort de syncrétisme que je vous ai évoqué pendant toute la séance de la semaine dernière et aujourd'hui en début d'exposé dans la mythologie chrétienne tardive pré-islamique en Europe. Tout y est. Tout y dit l'effort désespéré de fabriquer une Marie-Madeleine omnivalente, synthétique/syncrétique, qui pourrait, dernière tentative historique de faire échapper l'Europe à son destin, in extremis relancer la machine mythologique chrétienne essoufflée et moribonde.

Les chroniqueurs pieux de l'époque ne font nulle part mention de ce personnage et pour cause : il n'eut aucune existence historique. A l'exception cependant des écrits et vidéogrammes du grand Al-in-Soral, où son nom apparaît une seule fois, après l'échec des Croyants aux élections présidentielles qui précédèrent de cinq ans celles qui permirent l'instauration de la première République islamique, quand Al-in-Soral la mentionne comme "viande à gauchistes et à pédés". Ce qui, en des termes qui ne laissent planer aucune ambiguïté, et qui reflètent assez bien l'esprit de l'époque, résume à peu près complètement la nature et l'esprit de la mythogénèse engagée par les derniers chrétiens de cette époque.

C'est tout pour aujourd'hui, rendez-vous mercredi prochain même heure même amphi.


[Que Mme Jeannette Bougrab veuille excuser la cruauté de cette fiction et accepter les marques de mon profond respect et de mon entière sympathie]
26 janvier 2015, 18:54   Re : La Semaine sainte
Excellent, Francis !
Utilisateur anonyme
26 janvier 2015, 19:25   Re : La Semaine sainte
Oh là là c'est Noël ! Ça fait longtemps que je n'avais pas ri comme ça…
26 janvier 2015, 19:44   Re : La Semaine sainte
Houellebecq est battu à plates coutures !
26 janvier 2015, 20:34   Re : La Semaine sainte
Il y a un côté hugolien chez Francis... il sait des choses et sait les dire, avec ampleur.

Quel dommage qu'il ne soit pas publié...
26 janvier 2015, 21:22   Re : La Semaine sainte
Oh vous savez, je n'ai aucun mérite, je dois tout à l'original, que je vous invite à savourer ici, à partir de la cinquième minute.
[www.youtube.com]

La méthode Onfray appliquée au christianisme, et à la politique, est pain béni pour la République Islamique de France (RIF) qui s'annonce. L'homme n'a pas encore commencé à faire école. Son heure n'est pas encore arrivée. Dans cent ans, la RIF ne connaîtra que lui, et Al-I'n-Soral, bien sûr.
26 janvier 2015, 21:32   Re : La Semaine sainte
Je relis avec intérêt ces anciennes discussions... merci Francis pour ces moments d'autrefois.
26 janvier 2015, 21:33   Re : La Semaine sainte
Sur Catherine Ségurane, la Niçoise:

[www.boulegan.eu]
26 janvier 2015, 22:08   Re : La Semaine sainte
L'Etendard du Prophète ("Bannière sainte", Sancak-ı Şerif) est visible au musée de Topkapi.

A ma connaissance, il fut produit hors du palais pour la dernière fois lors de la "Proclamation de guerre sainte" de 1914, qui se passa, d'après la presse allemande de l'époque, dans une grande indifférence et, d'après la presse turque, dans l'enthousiasme.

[www.imprescriptible.fr]

La Califat ayant été aboli après la guerre, la "Guerre sainte" ne pouvait plus être déclarée sous cette forme ensuite.

Le formalisme des cérémonies ottomanes aurait ravi les In-nocents (on verra pointer dans le texte que j'ai mis en lien le mépris des Turcs pour les "Arabes". L'armée ottomane de 1914 ne comptait absolument pas sur ses contingents arabes, elle tirait sa force des unités turques et surtout des régiments formés d'européens musulmans, d'origine albanaise notamment).
27 janvier 2015, 22:11   Re : La Semaine sainte
''S'il existe, Dieu est un grand ironiste, le plus grand de tous : il s'est choisi pour fils, en France, 2000 ans après la Passion, un jeune anti-clérical enragé, et communiste, sans doute un des derniers à se faire inhumer au chant de l'Internationale, pour le faire périr sous des balles sataniques, sacrifice à la faveur duquel il a fait se dresser dans l'unité "la fille aînée de l'église".

Incontestablement, Dieu, non content d'avoir un sens de l'humour supérieur à celui de Charlie-Hebdo, est un divin stratège qui se plaît à farcir ses stratégies de messages, qui ajoute au sens un appareil signifiant redoutablement cohérent.''


J'étais impatient d'ajouter l'idée selon laquelle le Christ, lors de sa vie publique, n'aurait pas dénaturé sa mission, si son époque lui avait permis quelques caricatures graphiques. Au moins un de ses disciples avait peut-être bien un don pour cela.
Lui-même n' a t'Il pas écrit quelques signes dans le sable, lorsqu'Il a sauvé la femme adultère de la lapidation ?

Cependant il faut reconnaître que les perspectives décrites par R.Girard sont éloignées d'une complaisance dans l'ironie.
Dieu trinitaire auquel il croit, comme moi, laisse les hommes libres de s'enliser de plus en plus dans la violence et de faire le moins bon usage qui soit de ce qu'il appelle ''la disparition des barrières sacrificielles''.
28 janvier 2015, 00:52   Re : La Semaine sainte
Le Seigneur connaît les travaux de René Girard, et peut-être les a-t-il pour une part inspirés. Il en résulte que les événements du début du mois en portent trace. Le Dieu révélé il y a deux mille ans s'est toujours signalé, dans la parole du Fils, comme le maître des paradoxes (Les derniers seront les premiers) et l'ironie a pour essence le paradoxe. C'est une femme réprouvée qui devint compagne et messagère du Christ et ses apôtres se recrutaient chez les plus humbles, et même dans la lie de la société, chez les moins prédisposés à la piété. Et c'est dans le droit fil de cette ironie théologique que se dessine ou que surgit l'événement de cette Semaine sainte de janvier : il fallut que toute la communauté des hommes, bien comme le décrit Girard, se refondît par la vertu du sacrifice du plus anti-chrétien de tous ses membres.

Le glas sonné par Notre-Dame le lendemain de la tuerie confirme et sacralise ce paradoxe, qui a mes yeux participe lui-même de l'essence du mystère chrétien.
Utilisateur anonyme
28 janvier 2015, 01:59   Re : La Semaine sainte
Moi aussi je suis sonné-glassé.
28 janvier 2015, 08:54   Re : La Semaine sainte
» S'il existe, Dieu est un grand ironiste, le plus grand de tous : il s'est choisi pour fils, en France, 2000 ans après la Passion, un jeune anti-clérical enragé, et communiste, sans doute un des derniers à se faire inhumer au chant de l'Internationale, pour le faire périr sous des balles sataniques, sacrifice à la faveur duquel il a fait se dresser dans l'unité "la fille aînée de l'église".

Incontestablement, Dieu, non content d'avoir un sens de l'humour supérieur à celui de Charlie-Hebdo, est un divin stratège qui se plaît à farcir ses stratégies de messages, qui ajoute au sens un appareil signifiant redoutablement cohérent



Sacré Seigneur, va ! C'est quand même se foutre du monde. De plus, si c'est cela, le sens, alors il ne constitue qu'une répétition, une reprise formelle, pratiquement une tautologie.
À propos de répétition, impossible de ne pas penser à l'éternel retour : je suppose qu'on peut l'interpréter de diverses façons, mais il en est une qui concerne précisément le sens, c'est-à-dire en réalité l'absence de sens : en revenir toujours au même point, rejouer indéfiniment le même jeu, fût-ce décliné en des séries de plus en plus plaisantées ou dérisoires, c'est tourner en rond, Francis ! Et à nos frais, pauvres humains...
J'espère sincèrement que l'Occident n'a pas dit son dernier mot, et qu'il aura la peau plus dure que cela, rien que pour saloper toutes ces célestes orchestrations, par salutaire esprit d'impertinence, pour faire la figue à votre divin stratège...
28 janvier 2015, 10:19   Re : La Semaine sainte
Inch'Allah...
28 janvier 2015, 11:34   Re : La Semaine sainte
[www.lemonde.fr]

Conséquence des attentats et des manifestations : "L’islam jugé plus « compatible » avec la société française qu’auparavant"

Est-ce seulement le résultat de la "propagande" officielle ? Une autre lecture est possible, dans la logique des pastiches de Francis Marche :

1. Les Français sont profondément chrétiens : quand ils sont giflés, ils tendent l'autre joue ; ils pardonnent à leurs offenseurs et ils se sentent coupables des malheurs qui leur sont infligés (l'"apartheid" explique sinon excuse les assassinats) ;

2. Les Français n'aiment pas les privilèges : ils leur préfèrent les politiques de "nivellement par le bas", la généralisation de la nocence ;

3. Les Français font confiance au Clergé, c'est-à-dire aux élites selon lesquelles les attentats n'ont rien à voir avec "le vrai Islam" qui est une religion de paix et d'amour.

Faut-il sauver la France des Français ?... Dieu est vraiment moqueur en effet.
28 janvier 2015, 12:00   Re : La Semaine sainte
Vous croyez qu'elle aime ça ?




La dernière chronique de Renaud Camus sur Boulevard Voltaire.
28 janvier 2015, 13:37   Re : La Semaine sainte
Moi je ne crois rien mais que sera-ce après un autre "passage à tabac de la République" (pour reprendre le thème de l'image)...?

"Les attentats commis par les frères Kouachi et Amedy Coulibaly n’ont pas rejailli sur l’acceptation croissante de l’islam par la société française. Certes, une petite majorité (51 %) des personnes interrogées considère que la religion musulmane « n’est pas compatible avec les valeurs de la société française ». Mais c’est 12 points de moins qu’en janvier 2014 et 23 points de moins qu’en janvier 2013. Ceux qui jugent l’islam « compatible » avec ces valeurs sont, eux, 47 %, contre 37 % il y a un an et 26 % il y a deux ans." soit 21 points de plus qu'en 2013.

[www.lemonde.fr]

"Les Français sont deux fois plus nombreux qu'en 2013 à juger cette religion compatible avec nos valeurs. Ils réclament en revanche une plus grande sévérité envers les radicaux."

[www.lefigaro.fr]


"54% des Français approuvent les propos de M. #Valls sur l'apartheid"

[www.scoopnest.fr]
28 janvier 2015, 15:02   Re : La Semaine sainte
Nous sommes en janvier 2215 de l’Hégire, soit env. 2800 de l’ère chrétienne. Et nous retrouvons le cours du Vénérable Ib'n Al-Onfray, titulaire en Sorbonne de la chaire d'Histoire de l'Europe pré-islamique aux XVe et XVIe siècles de l'Hégire. On rappelle que ce semestre, le Vénérable donne un cours intitulé Mythogenèses chrétiennes tardives et dernier élan millénariste chez les associationnistes à la veille de l'instauration de la 1ère République Islamique de France -- l'épisode de la Semaine Sainte de Janvier.

Ib'n Al-Onfray se tient toujours droit devant le pupitre, drapé dans sa gigantesque djellaba blanche, ventru, méprisant, colérique, injuste. Il est toujours assisté de Page, le sourcil préoccupé, bidouillant sans arrêt la machinerie complexe du rétro-projecteur, plus fébrile que jamais ce matin depuis qu'il a vu passer en un éclair, dans le jeu des diapositives, une image pornographique qui s'est affichée une fraction de seconde dans le déroulement des vues sur le grand l'écran lors de la "répétition" préalable à la séance, ce qui fort heureusement a échappé à l'attention d'Ibn Al-Onfray, mais que certains étudiants placés dans l'amphithéâtre pourraient avoir aperçu... ... Page s'affaire à retrouver l'image pour l'effacer.


Nous allons continuer aujourd'hui avec ce que je vous ai décrit la semaine dernière comme tentative de synthèse et d'hybridation syncrétique du message politique proto-civilisationnel des chrétiens de France en déchéance millénariste, tentative qui prit corps et qui s'illustra, comme nous avons commencé de le voir lors des deux séances précédentes, dans leur construction du mythe de la Semaine Sainte de janvier, laquelle, comme vous le savez, a nourri la chronique et l'imaginerie chrétiennes jusqu'à la proclamation de la Première république islamique, voire au-delà. J'insiste sur ce terme "déchéance millénariste" car c'est le contexte historial même, dans ces événements, qu'il s'agit de comprendre pour en saisir la portée. En effet, les chrétiens étaient alors parvenus à ce que j'ai caractérisé dans mon dernier ouvrage, comme stade du désenchantement post-millénarien, issu du constat incontournable que leur "sauveur" n'avait rien pu faire pour empêcher les horreurs de leur XXe siècle, dont ils s'étaient, à l'évidence, rendus coupables, qu'il s'agisse du nazisme ou du communisme. Le deuxième millénaire qui faisait suite à la venue de leur prophète venait de s'écouler sans que la parousie promise ne se fût le moins du monde produite, fût-elle sous forme symbolique ou occulte. Et ce que certains parmi eux appelaient "crise de la foi chrétienne" cachait une véritable agonie de cette foi et de cette civilisation.

Que fallait-il faire alors pour relancer la machine de haine et de rancoeur ? Eh bien tenter la même chose, encore et toujours mais cette fois-ci, en se masquant : Attaquer les musulmans en masquant sa croix, tenter l'ultime effort d'imposer l'horreur associationniste en en déguisant la nature et l'objet ! Et lever les foules en masse dans cette entreprise en agitant des images perverses et blasphématoires... et sans omettre d'inviter les Croyants à s'adjoindre à leurs rangs, car tel se révéla alors leur calcul tactique.

MAIS QU'EST-CE QU'IL ME FAIT ?!!! QU'EST-CE QU'IL ME FABRIQUE ?!!!! QU'EST-CE QUE CET ABRUTI EST ENCORE EN TRAIN DE ME FABRIQUER ?!!!! PAAAAAGE !!! QU'EST-CE QUE C'EST QUE CETTE CUISINE, VOUS ME LA SORTEZ LA PHOTO DU LAGARDE OUI OU NON ? Ahhhhhhh voilà:



Cette photographie de propagande nous montre nul autre que le président de la banque internationale chrétienne, le FMI, Monsieur Lagarde lors de la manifestation faite au nom de leur pseudo-prophète "Charlie", nom qui, je vous le rappelle, comme celui de "Jeannette Bougrab" ne désigne aucun personnage réel et historique. Personne, aucun homme politique, aucun prédicateur, faut-il le préciser, ne s'est jamais nommé "Monsieur Charlie" dans ces années-là, nous sommes toujours, puisqu'il faut sans doute le rappeler à l'intention de certains (le Vénérable s’interrompt brièvement pour couler un regard noir en direction de Du Masneau), en pleine mythogenèse. Cette image compte, en sus de l'imposture "Charlie" que je viens de dire, au moins deux autres types de perversion de la réalité auxquelles eurent recours les ingénieurs de cette "Semaine sainte de Janvier".

Tout d'abord, vous l'avez tout de suite reconnue, il y a la petite croix que le banquier tient dans la main, petite croix de bois de laquelle on a retiré les branches, comme nous l'avons vu la semaine dernière, cela à nulle autre fin, je le répète, que celle de tromper les Croyants et de mieux les inviter à se joindre aux rangs des associationnistes furieux qui, d'après la tradition, se massèrent en nombre ce jour-là.

La troisième imposture, la plus grosse, et grotesque, la plus extravagante, est celle du genre. Notez bien ce terme et ce concept, le genre, car nous y reviendrons.

On le sait, pour l'avoir examiné avec le cas du personnage féminin au nom hybride "Jeannette Bougrab", comme celui de leur héroïne de fiction anti-musulmane Catherine Ségurane la niçoise -- je m'adresse ici à ceux qui étaient présents à la séance de la semaine dernière (autre regard noir en direction d'un coin de l'amphithéâtre) -- c'est une constante chez les chrétiens d'époque tardive, de mettre en avant les bonnes femmes dans leurs attaques et agressions désespérées contre les Croyants. Et quand ils n'ont pas de bonne femme sous la main... eh bien ils n'hésitent pas à en fabriquer ! (onde de rires et remuements sur les bancs) C'est tout le sens et le fondement de ce qu'ils nommèrent à cette époque "Théorie du Genre", nous y reviendrons. Ces pleutres, incapables d'attaquer les Croyants de front, et comptant si entièrement sur leurs femmes pour leur sauver la peau des fesses, s'imaginèrent qu'ils trouveraient le salut en travestissant les hommes en femmes, pas moins !

Donc observons bien cette photo, ce qu'elle montre est terrible, ce que cette image donne à voir est bien la constante que je vous dis : les imagiers et mythographes chrétiens, vous le constatez, ont fait de ce banquier.... une femme ! La crypto-tradition politico-associationniste n'a pas reculé et appliquant sa "théorie du genre" à la lettre, ils firent du banquier une madame, parfaitement, et le rebaptisèrent, je vous le donne en mille, CHRISTine ! C'est donc par l'onomastique, la pensée magique, et leur "théorie du genre" que, à cette époque, nos chrétiens d'Europe et d'Amérique s'imaginaient pouvoir stopper le vent de l'histoire qui allait bientôt libérer l'Europe avec la fondation de la première République Islamique que notre patrie, la terre ancestrale de nos pères, la France, eut l'honneur et le bonheur d'accueillir.

Image suivante... Page, c'est à vous.

(Ib'n Al-Onfray consulte ses notes. Claquements sinistres dans la machine manipulée par Page. Grosse émotion sur les bancs de l'amphithéâtre. Rires. Emois divers. Ib'n Al-Onfray reste le nez dans ses notes, ne lève pas la tête. L'écran s'éteint. Le Vénérable s'avise du chahut, dirige son regard vers les élèves Marche et Chastagnac, saisit un bout de craie, et d'un grand geste d'athlète la projette violemment en direction des deux étudiants en haut de l'amphithéâtre puis, après une seconde de flottement part à grandes enjambées vers les gradins, qu'il ascensionne quatre à quatre jusqu'aux deux "fauteurs de trouble", saisit chacun d'eux par une oreille, qu'il tord horriblement, leur impose dans ce geste de courber l'échine, de baisser la tête à hauteur des genoux et de la sorte, les force de descendre, presque à croupeton jusqu'à l'estrade où les attend son assistant. Ib'n Al-Onfray tenant ainsi les deux jeunes gens invite Page à les frapper à coup de pied "comme des ânes" précise le Vénérable. Page entreprend alors de lancer de prodigieuses ruades dans le bas-ventre des deux autres, d'une férocité invraisemblable, à chaque coup de pied, Page prend un élan de deux pas, lève haut la jambe en arrière, comme pour se l'arracher. Dans l'effort, le fez en équilibre précaire sur son front finit par choir, découvrant un occiput glabre et fuselé. Le châtiment achevé, le Vénérable raccompagne les deux coupables à leur place en haut des gradins sans lâcher les oreilles. Il regagne le pupitre. Détendu, apaisé, et comme rajeuni.)

Bon. Continuons.

[fin du second acte]
28 janvier 2015, 20:43   Re : La Semaine sainte
Allo quoi ?
Non, mais allo quoi ?
Pauvre Christine, Redeker lui a volé la vedette.

Mais qu'est-ce qu'on peut faire d'un monde aussi volubile ?
28 janvier 2015, 21:23   Re : La Semaine sainte
1- De Rémi Pellet : ''Les Français font confiance au Clergé, c'est-à-dire aux élites selon lesquelles les attentats n'ont rien à voir avec "le vrai Islam" qui est une religion de paix et d'amour.''

Non ce n'est pas vrai, l'opinion du clergé sur l'islam est représentatif globalement des laïques. J.Fadelle a été invité à compter dans des paroisses françaises les péripéties liées à sa conversion et à son émigration.

2- De Alain Eytan :''À propos de répétition, impossible de ne pas penser à l'éternel retour : je suppose qu'on peut l'interpréter de diverses façons, mais il en est une qui concerne précisément le sens, c'est-à-dire en réalité l'absence de sens : en revenir toujours au même point, rejouer indéfiniment le même jeu, fût-ce décliné en des séries de plus en plus plaisantées ou dérisoires, c'est tourner en rond, Francis ! Et à nos frais, pauvres humains... ''

Arriver à cette conclusion, c'est en tout cas s'écarter fortement des thèses de R.Girard.
extrait de ''quand ces choses commenceront'' au chapitre VIII :
"On pourrait décrire notre histoire comme une spirale ouverte vers le haut, vers une autre dimension qui n'est plus circulaire. Cette ouverture, c'est notre liberté et les hommes en feront un usage que nul ne peut prédire."
28 janvier 2015, 22:35   Re : La Semaine sainte
La nature de la "spirale ouverte vers le haut" est qu'elle est dépourvue de telos (à la différence de la spirale rentrante, dont l'équation est orientée vers un point telosique),cette spirale ouverte vers le haut produit un espace historial qui, étant exempt d'orientation eschatologique, devient a-historique et étale : le présent et le futur sont sans séparation. Ce que nous vivons n'est que le germe sous-developpé, l'embryon d'un futur qui n'en sera que l'extension; le devenir est commandé par un point, un événement, une date en arrière de nous et non plus appelé par un état posé comme préexistant au-devant du nôtre, ce qui rend son avènement insensible et sûr.

Le girardisme est un peu comme la physique galiléenne qui nous disait que, quoi qu'il advienne, le naturel de la chute des corps est immuable : évacuez-le par la porte, ses lois le feront rentrer par la fenêtre. Les mécanismes qu'il décrit, dont le christianisme, dès son fondateur, entreprit de faire échouer l'inéluctabilité et donc à en développer la maîtrise, que le christianisme ou la foi chrétienne viennent à s'effacer des pensées ou à s'éclipser des mémoires, et les voici qui se réactivent et s'instancient à l'identique, façon "éternel retour" comme le dit Alain Eytan. Ce qui s'est passé en France en ce début de janvier 2015 nous le rappelle : les petits crayons qui sont autant de croix castrées nous ont refait la même vieille mise en scène inconsciente dont seul le christianisme avait eu connaissance : que celui-ci se meure et s'ignore et se nie, et voici le retour de l'éternel retour, le morceau aveugle de la croix brisée devenu crayon à dessin se mobilise tout seul, se dresse à nouveau et... tout est pardonné, cependant que Satan qui s'est abattu sur nous autres comme l'éclair, à la faveur de la confusion et de l'aveuglement de tous sur l'événement, reprend ses tromperies et sa séduction.
10 février 2015, 18:22   Re : La Semaine sainte
Breaking news : le Vénérable Ib'n-Al-Onfray sur le point d'être nommé à un poste à Paris 13 Villetaneuse suite au renvoi d'un professeur de droit des assurances mécréant, justement dénoncé par des élèves pieux et courageux !

[www.20minutes.fr]

Vive le Vénérable ! qui va mettre de l'ordre islamique dans cette pétaudière d'université française !
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