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Communiqué n° 1812 : Sur la disparition des espèces menacées

Communiqué n° 1812, jeudi 26 mars 2015
Sur la disparition des espèces menacées

Le parti de l’In-nocence se réjouit de la tenue de la conférence sur la survie des espèces menacées, à Kasane, au Botswana, pays qui prend sérieusement à cœur la défense des éléphants décimés par le braconnage et devrait, sur ce point, servir d’exemple à la plupart de ses voisins africains.

Le parti de l’In-nocence rappelle néanmoins que même dans le cas très souhaitable, mais hautement improbable, où la communauté internationale parviendrait à triompher de la chasse sauvage et du trafic illégal, les différentes espèces menacées continueraient de l’être. Leur pire ennemi en effet, ce ne sont pas les braconniers et leurs pratiques barbares, c’est la destruction des habitats naturels, c’est la déforestation, c’est l’artificialisation : le tout sous la pression d’une démographie humaine déréglée dont le Grand Remplacement instaure le modèle jusqu’en Europe. Il est regrettable que la conférence de Kasane, en ce concentrant sur le braconnage, certes hautement condamnable, fasse le silence sur cet autre aspect, plus grave encore, du problème.
Si des braconniers massacrent des éléphants c'est pour vendre l'ivoire.
J'aimerais connaître les personnes qui achètent très cher l'ivoire des éléphants.
Qui sont-elles? Quels sont leurs motivations, leurs goûts, leurs valeurs? Est-ce pour décorer leurs salons?
Existe-t-il chez elles un début de culpabilité? Ne serait-il pas possible de les empêcher de nuire par une répression accrue
s'il est impossible de leur faire honte? Toutes ces questions que je me pose.
Les riches Chinois achètent l'ivoire, dont le commerce avait été un temps interdit à Hong Kong, avant de reprendre de plus belle après la rétrocession de ce territoire à la Chine communiste.

Leurs motivations et la valeur qu'ils attachent à ce produit sont d'origine culturelle et ce goût est très enraciné, dans une tradition millénaire.

C'est pour décorer leur salon, et se fabriquer des parures (plus rarement) par exemple des boutons de vêtement et parfois sculpter des objets liturgiques bouddhiques (apsaras, déesses de la fécondité, etc.).

Non, aucun début de culpabilité chez ces acheteurs qui achètent de l'ivoire comme ils le font ou le feraient du jade, ces gens n'ayant aucune connaissance ni aucune conscience qu'il s'agit de sous-produits animaux et que ce commerce menace l'espèce. Pour eux, les ressources naturelles sont inépuisables et si vient à les effleurer le doute qu'elles ne le sont point, ils font taire leur conscience en se disant que ce n'est pas à eux de régler la problème, et que de toute façon, quand il n'y aura plus d'éléphants à tuer, leurs objets en ivoire n'en prendront que plus de valeur.

La rapacité spéculative, dans le monde chinois, ne connaît aucune limite : plus tôt on aura fait disparaître les éléphants, plus riches de leur ivoire stockée et non renouvelables deviendront ces gens. Même raisonnement pour tout le reste, dont l'or et les terres rares.
Quand les Africains ne sont pas conscients de la beauté de ce qu'ils produisent, ils massacrent ce que la nature leur a donné de plus extraordinaire. Je sais qu'il y a la pauvreté, l'embrigadement dans les réseaux criminels, l'irrésistible demande asiatique, mais tout cela n'excuse rien.
Ils sont terribles, ces Asiatiques... À vous lire, Francis, on a vraiment l'impression que nous avons affaire à des gens aux "facultés morales" notablement différentes des nôtres, voire inexistantes, si l'on convient que toute moralité se fonde en dernier recours sur certaines dispositions à l’identification à autrui et à la sympathie (on peut ne pas en convenir)...
Oui Alain, seulement ceci : dans le monde chinois comme ailleurs, les traditions millénaires meurent sous nos yeux et sous nos pieds. La Chine connaît les révolutions. Une conscience écologique commence à y naître, à Hong Kong plus qu'ailleurs. Les derniers à se détacher de ces "valeurs ancestrales" attachées à ce type de produits seront les chinois de la diaspora.

On ne s'intéresse pas assez à la jeunesse de Hong-Kong et à ce qu'elle a osé faire à l'automne dernier, ce qui est proprement ahurissant : de jeunes Chinois du Sud qui affirment des valeurs occidentalistes post-modernes face à l'oligarchie du pouvoir de Pékin, c'est le schéma de toutes les révolutions chinoises depuis l'origine des temps modernes.

Une troisième vague de changement est en train de naître, celle qui apporte un dépassement dialectique du mouvement de modernisation-occidentalisation entamé il y a un siècle, refoulé d'abord par le maoïsme qui devait l'inverser, puis rétabli par le denguisme (industrialisation-modernisation) ce dernier étant à présent soumis à une critique environnementaliste et humaniste de la croissance économique et de l'industrialisation, critique qui a eu son origine en Occident, et qui se manifeste en Chine à l'heure où l'air de Pékin et de Hong Kong est devenue irrespirable et que disparaissent les espèces sauvages sur terre comme en mer.

Cela étant presque tous les grands penseurs et les philosophes de cette aire de civilisation ont toujours eu cette injonction ("que toute moralité se fonde en dernier recours sur certaines dispositions à l’identification à autrui et à la sympathie") dont le non-respect fait le drame éternel de la Chine. Confucius, et surtout Mencius furent les premiers à identifier ce drame. De tous temps les penseurs chinois furent vénérés par le pouvoir mais peu suivis dans leurs prescriptions politiques et morales, cependant que les pressions extérieures (politiques, morales, commerciales) ont généralement des effets plus décisifs en ce sens, ainsi que le montre "la pression occidentaliste" (celle des idées) sur le pays depuis la fin des Qing au tournant du siècle dernier.
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