Renaud Camus, "Quoi Poutine ?"

[www.bvoltaire.fr]

Texte absolument remarquable suivi de commentaires affligeants, pour la plupart, qui donnent malheureusement une idée d'une partie du "lectorat" de Boulevard Voltaire.

Dénoncer la brutalité de Poutine, son côté despote oriental, pourquoi pas ? Mais quand soi-même on préconise la remigration et qu'on dénonce le remplacisme de la classe politique française, c'est un peu fort de café. Renvoyer les immigrés chez eux, cela suppose de mettre les libertés publiques entre parenthèses, – autrement dit une dictature. C'est pourquoi ce texte me paraît quelque peu surréaliste.

Je ne sais pas si Poutine est brutal mais je sais qu'il a sauvé la mise aux américains et à leurs vassaux surenchéristes en
empêchant, en tacticien consommé, l'écrasement sous les bombes de la Syrie légale et l'instauration d'un chaos "lybien", à la place. Tout en réussissant à ne pas vexer les faussaires bellicistes qui attribuaient à El Assad une attaque au gaz dont tout laisse à penser qu'elle a été perpétrée par les islamistes.

Il n'y a donc pas lieu de fustiger les lecteurs de BV ni de qualifier leurs avis d'"affligeants", ce qui est un peu court de critique, me semble-t-il.

Sur le site Boulevard Voltaire, où l'on peut lire des tribunes de grandes qualités et/ou d'un grand intérêt, les commentaires sont très souvent anti-sémites, violemment homophobes et haineux. Je trouve très bien qu'ils puissent être publiés car ils permettent de ne pas oublier que la législation "anti-raciste", dont l'application est hélas parfois contestable (cf. la condamnation pénale infligée à Renaud Camus qui contraste avec l'impunité dont jouissent certains "rappeurs", par exemple), n'est pas née du projet d'imposer le Grand Remplacement mais de la nécessité de protéger ceux qui étaient injustement méprisés et menacés.

Je trouve qu'il y un saut quantitatif entre le mépris et la menace. Il est louable de protéger les personnes menacées, illusoire de vouloir légiférer contre le mépris. C'est sur cet amalgame que se fondent les lois qui finissent par liquider la liberté d'expression.

C'est bien tout le problème : le mépris, l'aversion, la répulsion ressentis, et bien sûr toutes les "phobies" ne devraient pas être pris dans les filets du pénal. Cette impunité pénale est accordée aux "Nique la France" qui éprouvent et manifestent en chansons et en slogans ces sentiments envers la France et son peuple historique; les tribunaux les relâchent, et ce faisant les tribunaux agissent conformément au droit lorsque l'expression de ces sentiments ne s'accompagne d'aucune promesse de rétribution (ce qui n'est pas le cas chez certains rappeurs dont les textes sont porteurs de menaces de violence) ; cependant que tous les autres, qui ne sont pas des "Nique la France", sont jugés pénalement comptables de leurs sentiments négatifs.

L'islamophobie et l'homophobie, et même la sémitophobie, quand elles ne menacent personne, quand elles ne s'accompagnent ou ne sont chargées d'aucune menace implicite (ce qui n'est pas le cas de M'balla M'balla concernant les juifs à qui il promet, dans certaines vidéos publiques, de devoir faire leur valise rapidement) ne devraient rendre personne passible des tribunaux.

Chaque citoyen a le droit humain imprescriptible et sacré d'exprimer ses affinités et ses phobies siennes sans être inquiété par les tribunaux, y compris lorsque celles-ci désignent des groupes humains, que ceux-ci soient réels ou perçus comme tels. Le "J'aime/j'aime pas", qui fait la colonne vertébrale de ce que l'on nomme aujourd'hui "réseaux sociaux" est intangiblement chose humaine et sociale. Le sentiment anti-social de certains ("j'aime pas les juifs" / "j'aime pas les Arabes" / "J'aime pas les cul-blanc" ou "les baltringues de la téci voisine") ne doit faire aucun chef d'inculpation dans aucun tribunal d'une république qui a inscrit le mot "Liberté" à son linteau.

Monsieur Pellet vous faites là des amalgames c'est le cas de le dire. Tous les avis sont exposés sur Boulevard Voltaire y compris dans les commentaires. On ne peut pas parler de ses lecteurs comme d'un tout homogène ni comme d'une vaste majorité de nocents et stupides ("très souvent"). Dans ce cas je me demande pourquoi Renaud Camus passerait des heures à écrire pour des cons.

Pour en revenir à Poutine, est-il donc si solidement établi qu'il vaille mieux actuellement vivre en Russie qu'en France hollandienne ? Cela dit, les somptueuses messes orthodoxes pouvant se célébrer sous Poutine, et l'admirable et savante brutalité dont on le doue dans la sauvegarde des intérêts vitaux de ses compatriotes — forcément reconnaissants et indubitablement plus fiers d'un tel chef, judoka accompli et grand ami de l'immense Depardieu et du subtil Van Damme, que les Français pourraient l'être du leur — constituent sans aucun doute des arguments de poids en sa faveur.
Quoi qu'il en soit, il sera toujours extrêmement difficile d'évaluer en connaissance de cause la "qualité de vie" effectivement ressentie par les habitants d'un pays, en comparaison d'un autre, tant ces données échappent à des descriptions quantitatives ou statistiques. Ce serait là plutôt un terrain dévolu à l'art...
J'ai vu récemment deux films du cinéaste russe Andreï Zviaguintsev, Elena et Léviathan, films soignés et de qualité, à mon avis, qui présentent de la Russie de l'ère poutinienne une vision très sombre, désespérante en fait : prévarication omniprésente, en effet, et pratiques maffieuses généralisées, rapports humains fondés presque exclusivement sur la force, désastre écologique, laideur architecturale et délabrement avancé des infrastructures, jeunesse acculturée et ultra-violente, froid cynisme égoïste des quelques nantis et dérive totale des autres, formant (apparemment ?) la classe majoritaire du pays, foncièrement inaptes et littéralement imbibés de vodka du matin au soir — à quoi il faut maintenant ajouter une faillite économique et financière qui promet d'être retentissante.
Quel cinéaste français de talent nous fera de la France (remplaciste) d'aujourd'hui une image telle qu'on louchera vers la Russie de Poutine avec des yeux brillants d'envie ?

Quel cinéaste français de talent nous fera de la France (remplaciste) d'aujourd'hui une image telle qu'on louchera vers la Russie de Poutine avec des yeux brillants d'envie ?

Aucun Alain, les "cinéastes français de talent" aiment trop les subventions et les avances sur recettes. Le cinéma français se compose de chantres du régime qui les nourrit et les choie. Il est entièrement acquis aux "choix de société" doxiques ("vivrensemblisme", promotion de la Diversité, du sans-frontiérisme et de la déculturation, etc.) tout à fait comme pouvait l'être mutatis mutandis le cinéma albanais de 1974 au régime dont il était l'émanation.

"Le délit d'opinion, qui a encore frappé Renaud Camus en appel, n'émeut guère personne depuis longtemps. Le ministère de la Défense vient, lui, de suspendre de ses cours à Saint-Cyr-Coëtquidan le spécialiste de l'Afrique, Bernard Lugan. Même la Russie de Poutine est sans doute plus libérale." (Ivan Rioufol, Le Figaro, 17-4-15)

Si même Ivan Rioufol fait l'éloge de Poutine, où va-t-on ?

Ceci dit je ne vois pas bien l'intérêt de ces débats au sujet de Poutine. Le problème de la France c'est la conquête musulmane pas de savoir si Poutine a raison ou tort.

Ce n'est pas si hors sujet que ça. les Poutinophiles et les Poutinomanes présentent leur idole comme l'exemple à suivre pour éviter le Grand Remplacement : ce n'est pas ce que nous pensons.

Je n'en suis pas si certain : je connais bien des gens de mon bord qui sont pro-ukrainiens par exemple... quant à moi je n'ai pas d'avis spécial sur la question la Russie me semble le pays des dictatures à travers les âges alors Poutine où un autre, c'est leur problème et non le mien. Après tout ils l'ont élu c'est donc qu'il leur plait.