Communiqué n° 1828, jeudi 6 mai 2015
Sur un curieux propos du président de la République
Le parti de l’In-nocence n’a pas entendu sans surprise le chef de l’État, M. François Hollande, déclarer hier, en des termes assez sibyllins pour le grand public, que « le chemin de la reproduction (...) c’est terminé ». Réflexion faite et renseignement pris, le président de la République n’entendait pas signifier par là que l’homosexualité serait obligatoire dans les collèges, ni que le copier/coller wikipédien serait désormais sévèrement sanctionné, mais, dans une langue bourdieusienne un peu sommaire mais nullement affadie, qu’on ne voulait plus de l’héritage et des héritiers, instrument de la terrible “reproduction sociale”.
Le parti de l’In-nocence souhaite attirer l’attention sur ce que ces propos, au-delà de leur aspect cocasse et ridicule, ont de proprement terrifiant. Ce qui est dit là, en somme, c’est que tout l’héritage de la culture ne sera plus toléré. N’aura droit de cité désormais que ce qui est enseigné à l’école et au collège, c’est-à-dire rien, sinon l’antiracisme dogmatique, la stricte doctrine remplaciste. C’est la théorisation extrême de la tabula rasa, la proclamation guerrière du da capo perpétuel, l’ouverture officielle d’une véritable révolution culturelle avec, à prévoir, toutes les horreurs de celle de Chine. L’ennemi n’est plus, comme au moment de la campagne présidentielle, la finance, sans doute trop coriace ; c’est l’enfant qui pourrait savoir un peu quelque chose, en le tenant de ses parents, de sa culture familiale, nationale, du passé de son pays. Toute l’histoire culturelle de la France et toute sa culture elle-même sont jetées par-dessus les moulins, afin de ne pas froisser nos conquérants, et de faire toute la place qu’elle exige à leur propre civilisation, ou ce qui leur en reste.