Le fait que "the grass is always greener on the other side", l'appât du gain facile, le goût de l'aventure et du défi qui existent chez toutes les races. Du temps pas particulièrement béni des colonies, qu'est-ce qui poussait des jeunes gens d'Amsterdam, de Nantes ou d'Anvers à partir mourir à 28 ans de fièvres ou de tueries à Malacca, à Makassar, à Tananarive ou à Lambaréné ? Les cimetières "coloniaux" sous les Tropiques, sont remplis de pierres tombales de jeunes européens intrépides, de l'aventurier solitaire au jeune agent des douanes qui ne devaient plus jamais revoir leur mère.
Le contre-colonialisme, comme le colonialisme, s'alimentent de défis et de rêves fous et idiots. Tous ne partent pas "parce qu'ils n'ont plus rien à perdre". Les flux migratoires vers les Amériques aux siècles derniers et avant-derniers n'auraient jamais eu lieu sinon.
Et puis la traversée de la Méditerranée, contrairement aux apparences, n'a jamais été chose si facile. J'ai eu sous les yeux ces derniers jours une plaque commémorative qui rappelle le naufrage du
Général Chanzy en 1910 sur des hauts fonds près de l'île de Minorque, lors d'un voyage de Marseille à Alger. Tous périrent (150 personnes) sauf un : un jeune agent des douanes de 23 ans qui parvint à se sauver en nageant jusqu'au rivage.
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Le colonialisme n'est jamais sans risques.