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Frémissement(s) dans l'édition ?

Envoyé par Loïk Anton 
J'ai l'impression que paraissent ces temps-ci de nombreux ouvrages qui vont contre le Désastre, et ce, y compris chez des éditeurs de large diffusion.

Je songe à l'essai d'A. Laignel-Lavastine sur "la pensée égarée" (chez Grasset !), au livre de Val ("Malaise dans l'inculture"), qui attaquent la doxa sociologique et dénoncent son manichéisme ; je songe au livre de Jeannette Bougrab, et même à celui de Charb ; sans parler de Taguieff qui vient de publier aux éditions du CNRS un texte sur le climat judéophobe en France..;

Ces différents livres semblent pouvoir toucher un autre public que les "déjà convaincus", et ciblent en partie les dérives des clercs - la nouvelle trahison des clercs, qui est une des têtes principales de l'Hydre.

Ressentez-vous ce frémissement ? Y a-t-il vraiment un basculement perceptible, y compris dans l'édition et chez le public cultivé ?
Il me semble en effet que lentement, beaucoup trop lentement au regard de nos attentes, de nos impatiences, de nos espoirs et désespoirs, les choses bougent un peu.

"Nous" (les ennemis du Désastre si l'on veut) avons gagné la bataille des idées, c'est une évidence depuis des années : il suffit pour s'en convaincre de comparer les dernières éructations tragico-comiquement collaborationnistes d'un Emmanuel Todd ou d'un Askolovitch avec les œuvres et articles de leurs cibles. Ils le savent d'ailleurs et, malgré leur nombre et les places qu'ils détiennent de façon quasi-exclusive, ils se posent de plus en plus souvent en minoritaires devant combattre l'idéologie dominante.

Mais cela ne signifie pas, hélas, que la nation soit prête à procéder au Grand Coup de Balai qui est pourtant pour elle une question de vie et de mort.
Souvenez-vous, Marcel, de notre conversation à Lannion... Que vous disais-je ?
"Nous" (les ennemis du Désastre si l'on veut) avons gagné la bataille des idées, c'est une évidence depuis des années"

De mon point de vue, ce n'est pas la bataille des idées qui a été gagnée mais celle des "sentiments". Il me semble que l'échec du "printemps arabe" et la menace terroriste ont fait prendre conscience de la fragilité des sociétés européennes et des menaces qui pèsent sur elles. L'empathie s'est déplacée : l'amour (suicidaire) de l'Autre cède un peu de place à la peur pour soi.

Il est désormais permis de faire quelques constats et de poser quelques questions. L'hystérie des idéologues de la collaboration nuit fortement à leur cause et le camp des ennemis du Désastre a gagné le droit de s'exprimer mais la bataille des idées n'a pas eu lieu : elle se jouera, logiquement, sur le terrain de l'Europe.
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