Citation
Marcel Meyer
Le message christique affirme l'égalité de tous les hommes, en tant qu'enfants de Dieu, en dignité initiale, et leur égalité devant la mort et devant le Jugement, c'est-à-dire l'universalité de la possibilité de leur rédemption, de leur salut. Il n'implique aucunement qu'il n'y ait, entre les hommes, aucune solidarité particulière, aucune frontière, aucune différence durant leur vie terrestre.
Dans ces conditions, Pierre Hergat n'a pas tort : le message christique ne serait qu'un "droit-de-l’hommisme" archétypique, strictement un cadre législatif garantissant en puissance une quelconque "égalité" hypothétique des droits et des conditions ; n'est-il que cela ?
Si je ne me trompe, la Rédemption est déjà effective dès la venue du Christ et la Passion, qui censément la réalise : puis Christ ressuscité inaugure une nouvelle ère, sorte de "liberté sur parole", à charge pour les hommes, dans cette vie, de confirmer
par leurs actes cet état jusqu'au parachèvement eschatologique ; or c'est précisément cela, me semble-t-il, qui implique une "solidarité particulière" entre les hommes, comme vous dites : il y a tout de même certaines conditions à respecter, certaines obligations à tenir, certains comportements à observer, pour que la Libération définitive advienne : et je ne vois pas comment le respect absolu et inconditionnel de la dignité de tout être humain, fût-il un "migrant" loqueteux, et sa protection, comme dit dans le message papal cité supra, pourraient n'en pas faire partie...