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Communiqué n° 1860 : Sur le nouveau comportement des clandestins

Communiqué n° 1860, vendredi 14 août 2015
Sur le nouveau comportement des clandestins

Le parti de l’In-nocence et le NON remarquent qu’en de nombreux points du continent européen et simultanément les migrants, les clandestins, les prétendus réfugiés ou de quelque façon qu’on les appelle, à mesure qu’ils deviennent plus nombreux et donc plus forts, à mesure aussi qu’ils peuvent mieux se rendre compte de la passivité des indigènes et de l’esprit de collaboration de leurs dirigeants, deviennent plus violents, plus agressifs, plus sûrs d’eux et s’en prennent physiquement aux forces de l’ordre. Ils révèlent ainsi leur vrai visage d’envahisseurs et de conquérants mais le personnel politique, face à la pire invasion qu’ait eu à subir l’Europe depuis des siècles, continue à parler absurdement, à l’instar du président du Sénat M. Gérard Larcher, de “crise humanitaire”. À ce compte on ne serait pas étonné si les manuels d’histoire, avec la servilité remplaciste qu’on leur connaît, se mettaient bientôt à nommer les siècles des Grandes Invasions “le temps des Crises Humanitaires”…
La publication du communiqué ci-dessus suscite cette protestation de M. Alain Finkielkraut :

« Comment pouvez-vous dire, mon cher Renaud, que les gens qui fuient les bombardements en Syrie et le service militaire illimité en Erythrée sont de pseudo-réfugiés ?

« Faut-il être européen pour être un vrai réfugié ?

« Ne peut-on penser à la fois leur déréliction et la nôtre ?

« Il incombe à la politique d’affronter le tragique de la situation présente et non de le fuir dans un passé balisé, que ce soit celui des années 30 ou celui des Grandes Invasions. Plus nous devons être fermes en matière d’immigration plus nous devons aussi, me semble-t-il, éviter les raccourcis haineux. La maitrise des flux migratoires est indispensable. La dénonciation des hordes barbares qui déferlent sur la France est indigne.

« En toute amitié.

« Alain »
Cher Alain,

le communiqué que vous évoquez ne vise pas spécialement « les gens qui fuient les bombardements en Syrie et le service militaire illimité en Érythrée », donc ni lui ni moi ne disons ce que vous dites.

Votre second question, « Faut-il être européen pour être un vrai réfugié ? » montre bien le caractère exagéré et, dirais-je, polémique, de vos interrogations. Il n’est certes pas indispensable d’être européen pour être un vrai réfugié, mais ce concept est totalement impuissant à rendre compte des gigantesque vagues migratoires qui submergent l’Europe et la détruisent. Et si les véritables réfugiés sont si nombreux, au sein de ces flux colossaux, que ne profitent-ils de leur nombre pour se faire acteurs de leur propre histoire, comme tous les autres peuples avant eux, et avant qu’il n’existe un continent hors histoire, une maison de repos des peuples, qui devient chaotique du fait de leur afflux ?

« Peut-on penser à la fois leur déréliction et la nôtre ? ». Penser leur déréliction ne saurait consister à les soustraire de l’histoire comme nous prétendons nous y soustraire nous-mêmes, quitte à en devenir les objets passifs, les jouets et les victimes. Penser leur déréliction ne saurait consister à la faire nôtre, à nous y plonger par une solidarité suicidaire. Le raisonnement à l’œuvre ici est exactement celui qui a détruit l’École : certains enfants reçoivent une bonne éducation et d’autres en reçoivent une mauvaise ou n’en reçoivent pas du tout, installons en masse les seconds chez les premiers, comme cela il n’y aura plus d’éducation et tout le monde sera, sinon content, du moins égal dans l’hébétude. Il y a du malheur et il y a du bonheur, installons le malheur (ou l’incompétence, ou l’incivisme, ou la barbarie) au pays du bonheur (ou de l’État de droit), comme cela tout le monde sera malheureux, ce sera beaucoup plus juste. Le principe opératoire de ces raisonnements c’est : Détruire, dit-elle. S’obstiner contre toute raison à voir dans l’invasion un problème humanitaire et rien d’autre, c’est détruire l’Europe. Puissent la brutalité et la sauvagerie dont commencent à faire montre tant de prétendus réfugiés (j’imagine que les vrais sont plus tranquilles et moins exigeants…) ouvrir les yeux de ce continent repus, avide d’en finir avec lui-même.

Très amicalement à vous,

Renaud Camus
Tiens, Alain Finkielkraut consulte internet, maintenant ?

Détruire, dit-elle, pour eux. A quoi nous répondrons par : Un barrage contre le Pacifique (...enfin, la Méditerranée).
Alain Finkielkraut ne consulte pas Internet, que je sache, mais il reçoit les communiqués du parti. Voici sa réponse à ma réponse.


Cher Renaud,

Vous ne visez pas spécialement les gens qui fuient les combats en Syrie, ceux qui s’évadent de l’Etat-prison érythéen ou encore les Chrétiens persécutés d’Orient, mais vous les visez aussi, vous les englobez. Et là est le problème. Penser, dites-vous souvent, c’est faire des distinctions. Vous manquez à cette exigence dans ce communiqué que je ne crois pas vous attribuer à tort.

Vous m’objectez que s’il y a tant de vrais réfugiés, ils devraient profiter de leur nombre pour se faire les acteurs de leur propre histoire. Est-ce ainsi qu’auraient du raisonner les Juifs polonais et les Juifs allemands de l’entre-deux-guerres ?
Et, vous le savez bien, je ne plaide pas pour l’ouverture des frontières. Je persiste à vouloir délier la fermeté du dégoût et de la haine.

Votre ami.
Alain
A propos des réfugiés européens : la Guerre d'Espagne en produisit son lot, qui fuirent vers la France. Si l'on veut bien considérer que la guerre en Syrie est une guerre civile comme l'avait été celle d'Espagne, alors il devient légitime de comparer les attitudes de ces réfugiés de ces deux guerres civiles. Les distinctions ne peuvent se faire que par et dans la comparaison de situations comparables.

Ce qui frappe dans la comparaison des attitudes entre les réfugié espagnols et ceux du Proche-Orient et d'Afrique est la certitude des réfugiés contemporains de détenir des droits dans et sur le pays d'accueil, et leur bruyante revendication à les faire valoir et appliquer; ces droits sont représentés par eux et leurs soutiens et relais autochtones en France comme au moins égaux à ceux des européens autochtones. C'est un premier point. Des logements en ville doivent leur être fournis -- les réfugiés espagnols étaient souvent internés dans des camps, dans le goût carcéral que manifestait l'époque --, une assistance transfrontalière aussi, mille passe-droits sur les autochtones (prise en charge médicale gratuite, etc.).

L'autre caractéristique frappante est l'amalgame de l'approche humanitaire qui se refuse à délier (comme le dit A. Finkielkraut) les motifs de ce flux migratoire en s'interrogeant sur ses causes en vue de les classifier et les hiérarchiser. C'est l'approche "lecture globable" : Soudanais, Erythréens, Libyens, Tunisiens, Kurdes ou Syriens, criminels de droits communs, djihadistes, passeurs, marchands d'esclaves, tous sont pareils, tous sont des "camarades migrants" (j'ai vu ce terme employé par certains) et doivent tous être également pris dans le grand filet de la pêche compassionnelle qui fait tant de bien aux consciences européennes.

La mort de l'approche politique est à constater, qui fait constraste avec la démarche politique souveraine de la France de Léon Blum face à l'afflux des réfugiés espagnols. L'internement des réfugiés espagnols était certes criticable à plus d'un titre, mais il avait le mérite d'être une décision politique visant à maîtriser la situation. La mort du politique, on le sait, crée le chaos et génère des poudrières. Et il faut bien dès lors reconnaître à cette non-politique un statut de politique à part entière, qui est celle du suicide collectif par cécité ou choix semi-conscient, celui qui consiste à se satisfaire de sa propre faiblesse pourvu qu'elle garantisse à soi les avantages psychologiques d'une bonne conscience "humanitaire".

La discussion avec Finkielkraut devait pouvoir avoir lieu sur ce terrain.
Réponse à la réponse d’Alain Finkielkraut :

Cher Alain,

vous m’invitez à faire des distinctions, et c’est un appel que je ne saurais ne pas entendre. Cependant vous-même, aussitôt après, faites classiquement le rapprochement, je n’ose dire l’amalgame, entre la situation d’aujourd’hui et celle des années trente. Nous sommes là au cœur de ce qui nous perd. L’Europe meurt de refaire fantasmatiquement la guerre précédente. C’est ce que je me suis permis d’appeler, dans un recueil au titre à vous-même emprunté (Le Communisme du XXIe siècle), “La seconde carrière d’Adolf Hitler”. Hitler est au bout de toutes nos phrases et de toute nos pensées, et cette référence obsessionnelle nous paralyse. Le continent, je l’ai souvent écrit, est comme un patient tellement opéré et réopéré du cancer hitlérien que, par précaution, et par crainte désormais imaginaire d’une résurgence de ce mal-là, on l’a dépouillé de toutes ses fonctions vitales et on le laisse sans défense contre d’autres horreurs. Il n’a plus de cœur, plus de cerveau, plus de virilité, plus de volonté, plus d’yeux. Il ne voit même pas l’invasion dont il fait l’objet et qu’il prend, comme M. le président du Sénat, pour une crise humanitaire. Nous prenons des géants pour des moulins à vent.

Il y a dans la masse des migrants de véritables réfugiés, dites-vous, et des réfugiés de la pire horreur. Certes. Mais ces réfugiés sont si nombreux qu’ils sont des peuples. Le parti de l’In-nocence et moi avons toujours affiché et proclamé la nécessité et le devoir, pour la France et l’Europe, de soutenir les peuples contre leurs tyrans. Contrairement à beaucoup de nos amis, nous ne sommes pas du tout anti-interventionistes. Au contraire, nous ne cessons d’appeler l’Europe à réarmer et à redevenir une puissance, un acteur essentiel de l’histoire. On ne peut pas reprocher à nos positions d’être incohérentes. Nous préconisons depuis longtemps la création d’un État chrétien au Proche-Orient, une sorte de grand Liban : c’est-à-dire la décolonisation d’une partie de l’empire colonial arabo-musulman, le seul qui, précisément, n’ait jamais décolonisé mais, au contraire, est en train de conquérir l’Europe et de progresser sur tous les fronts. L’Érythrée est un abject État-prison, aidons son peuple contre ses tortionnaires. Ne lui offrons pas notre pays.

Très amicalement à vous,

Renaud
Nouvelle réponse d’Alain Finkielkraut :

« Je suis d’accord avec vous : la référence aux années 30 désarme aujourd’hui l’Europe. Il n’empêche : nous ne pouvons pas faire comme si le XXème siècle n’avait pas eu lieu. C’est parce qu’en Suisse notamment la barque était pleine qu’il existe aujourd’hui un droit des réfugiés. On ne saurait le supprimer d’un trait de plume. A nous de marier fermeté et perspicacité. A nous aussi de ne pas céder à la tentation de considérer tous ceux que nous refoulons comme des envahisseurs.

« Très amicalement à vous.

« Alain »
Cher Alain,

il ne s’agit pas dans notre esprit de supprimer d’un trait de plume le droit des réfugiés mais de le réviser très profondément, afin de le recentrer sur le strict droit d’asile, comme nous voulons recentrer la “culture” et les “industries culturelles” sur la culture. Votre formulation me convient parfaitement, j’y souscris très volontiers : « Ne pas considérer tous ceux que nous refoulons comme des envahisseurs ». Je serais même plus libéral que vous et veux bien ne pas considérer comme des envahisseurs certains (un très petit nombre) de ceux que nous ne refoulons pas. Il n’empêche qu’invasion il y a bel et bien, sous ombre de “droit des réfugiés”, qui est devenu une très mauvaise farce. Et cette invasion ne se donne même plus l’air ni les gants de paraître misérable, aimable et pacifique. Elle devient ce qu’elle est, agressive, violente et conquérante.

Très vôtre,

Renaud Camus
Cher Renaud,

Si l’on voulait enrayer l’actuel processus destructeur pour tous, il faudrait non seulement mener une guerre impitoyable contre les passeurs mais intervenir en Lybie et peut-être en Érythrée: de cela, le camp progressiste, le camp identitaro-souvenainiste et la bien-pensance européenne refusent, chacun avec ses arguments, d’entendre parler. C’est déplorable.Mais ne convertissons pas notre impuissance en vindicte contre les misérables qui débarquent chez nous.

Merci de me pousser dans mes retranchements.

Alain
Cher Alain,

les misérables qui débarquent chez nous, comme vous dites, pour la plupart ne sont pas si misérables que cela. Beaucoup ont payé vingt ou trente mille euros, parfois davantage, pour arriver jusqu’à nous — j’en serais pour ma part bien incapable. Un dixième de cet argent aurait mille fois suffi, si vraiment ils sont des réfugiés, à négocier pareil statut avant de violer nos frontières ce qui, dans toutes les civilisations de la terre, a toujours fait des étrangers des délinquants. Or, bien loin de se comporter en coupables et en obligés, ils se targuent de leur spectaculaire clandestinité, ils sont de plus en plus agressifs et belliqueux, et une part considérable de la nocence leur est due, parmi celle dont nous ne sommes pas redevables aux vagues précédentes d’immigration. Face à quoi l’Europe se demande incessamment de quels nouveaux droits elle pourrait bien les gratifier, alors qu’un nombre croissant de ses propres citoyens sont dans la misère.

Que les camps progressiste, identitaro-souverainiste, européen bien-pensant et, ajouterai-je, poutinolâtre, refusent d’envisager les aspects géo-politiques globaux de la situation, je suis bien d’accord avec vous pour m’en lamenter. Je ne cesse pour ma part, avec ma faible voix, d’appeler à un retour de l’Europe dans l’histoire, avec, pour commencer, une armée et des forces d’intervention dignes de ce nom.

Votre ami et admirateur,

Renaud Camus
L'homme vient du Pakistan, il vient de débarquer sur l'île grecque de Kos. Le Pakistan n'est pas en guerre civile, ce pays ne subit aucuns bombardements sur ses populations civiles, et il ne connaît pas plus d'atrocité de masse que la France de François Hollande.

Son commentaire sur l'état de l'accueil qu'on lui réserve, soit une tirade rouspétante mâtinée de reproches moralisateurs ("Ce n'est pas une manière de traiter les gens, ça"), dit l'essentiel de l'attitude problématique de ces migrants qui estiment que l'Europe leur doit tout ce dont jouissent les Européens, en plus de devoir les croire sur parole s'agissant de leur situation personnelle dans leur pays, privilège que la France, par exemple, n'accorde pas à ses ressortissants lesquels sont obligés de produire des dizaines de "pièces justificatives" pour absolument tout et n'importe quoi qui touche de près ou de loin à une prestation, l'octroi une dispense, le bénéfice d'un service.

Le problème est réel et il est objectif, il ne s'agit pas de "haine" envers ces migrants clandestins vociférant leurs droits et nos obligations mais de considérer la situation telle qu'elle est, hors la confusion émotive entretenue par le tam-tam médiatique :

[fr.news.yahoo.com]
« Cher Renaud,

« Il y a beaucoup d’arrogance dans les "quartiers populaires" mais je n’en discerne aucune chez les migrants qui ont vendu tous les biens pour s’entasser dans des rafiots en Méditerranée ou chez ceux qui s’efforcent, au péril de leur vie, d’arriver en Angleterre.

« J’ai passé en tout cas une journée passionnante en votre compagnie et j’espère que vous ne m’oublierez pas lors de votre prochain séjour à Paris.

« Votre ami et lecteur fidèle,

« Alain »
« Cher Alain,

« nous voici revenus à notre point de départ, le communiqué de l’In-nocence — lequel, lui, discerne bel et bien de l’arrogance chez nombre de migrants, et c’est ce qu’il appelle leurs “nouveaux comportements”, qu’il juge hautement révélateurs. À Cos, ils attaquent la police et répandent la peur dans le port. En Italie ils manifestent pour des nourritures plus conformes à leur tradition et se plaignent de la présence de femmes parmi les personnes chargées de les assister. À Paris et à Calais, ils se ruent sur des policiers. À l’entrée du tunnel sous la Manche, ils réglementent les accès. Partout ils défilent à visage découvert avec des banderoles revendicatives alors que bien entendu ils ne devraient même pas être là. Dans toute l’Europe les viols et les agressions qui leur sont dus se multiplient. Et je ne parle de leur effet catastrophique sur l’environnement, au sens le plus matériel et immédiat du terme : quelque endroit où ils se concentrent prend aussitôt l’aspect d’une décharge publique. On est bien loin des “demandeurs d’asile” des autres époques. N’incriminons pas les origines, les cultures, mais le nombre. Dès que le nombre permet la force, c’est la force et l’esprit de conquête qui se manifestent.

« Je serai à Paris au début de septembre et vous y verrai bien sûr avec le plus grand plaisir.

« Très amicalement à vous,

« Renaud »
C'est en lisant cet échange, passionnant par ailleurs, que l'on se rend compte à quel point la Civilisation des prénoms continue à étendre ses ravages, y compris dans les camps les mieux retranchés a priori.
Cher Renaud,

Le nombre, en effet. Léopol Kohr, le maître à penser d’Ivan Illich, disait: « Il semble qu’il n’y ait qu’une cause derrière toutes les formes de misère sociale: la taille excessive. La taille excessive apparait comme le seul et unique problème imprégnant toute la création. Partout où quelque chose ne va pas, quelque chose est trop gros ».

Reste que l’invasion dont nous parlons est aussi et indissolublement, comme nombre d’autres exemples que ceux que vous citez l’attestent, une tragédie humanitaire. Il serait suicidaire de vouloir accueillir toute la misère du monde. Mais avons-nous vraiment besoin d’en nier la réalité pour nous donner du courage ?

Très amicalement à vous.

Alain
Mon Cher Alain,

vous pensez bien que je suis à cent pour cent sur la même ligne que vous et que Léopold Kohr quant à la taille excessive de tout, des villes, des musées, des populations, des institutions, des champs, des usines à vaches, à porcs et à veaux. Voilà un des nombreux points où il n’y a pas la moindre divergence entre nous. Le gigantisme implique la normalisation, la normalisation l’interchangeabilité générale, l’interchangeabilité le remplacisme, le remplacisme le Grand Remplacement.

Je ne crois pas que ce soit à moi que l’on puisse reprocher de nier la réalité de quoi que ce soit, et certainement pas des drames humanitaires, et, dirais-je même, humains, qu’implique le remplacisme dans ses œuvres. Qu’il y ait à la gigantesque crise actuelle un aspect humanitaire et qui relève de l’entraide internationale, c’est indéniable. Il en représente entre deux et cinq pour cent, dirais-je. La réduire à lui, décider de ne voir et ne traiter que lui au sein de son énormité, c’est de la pure folie, de l’aveuglement criminel, au mieux une facilité de belle âme qui ne veut pas sortir du registre familier, au pis une complicité abjecte avec l’abandon de peuple et de civilisation.

Je me permets de joindre à cette envoi une contribution récente sur le sujet, de M. Francis Marche, au forum de l’In-nocence.

Croyez à ma très kohrienne amitié,

Renaud


Francis Marche : « L'homme vient du Pakistan, il vient de débarquer sur l'île grecque de Kos. Le Pakistan n'est pas en guerre civile, ce pays ne subit aucuns bombardements sur ses populations civiles, et il ne connaît pas plus d'atrocité de masse que la France de François Hollande.

« Son commentaire sur l'état de l'accueil qu'on lui réserve, soit une tirade rouspétante mâtinée de reproches moralisateurs ("Ce n'est pas une manière de traiter les gens, ça"), dit l'essentiel de l'attitude problématique de ces migrants qui estiment que l'Europe leur doit tout ce dont jouissent les Européens, en plus de devoir les croire sur parole s'agissant de leur situation personnelle dans leur pays, privilège que la France, par exemple, n'accorde pas à ses ressortissants lesquels sont obligés de produire des dizaines de "pièces justificatives" pour absolument tout et n'importe quoi qui touche de près ou de loin à une prestation, l'octroi une dispense, le bénéfice d'un service.

« Le problème est réel et il est objectif, il ne s'agit pas de "haine" envers ces migrants clandestins vociférant leurs droits et nos obligations mais de considérer la situation telle qu'elle est, hors la confusion émotive entretenue par le tam-tam médiatique :

[fr.news.yahoo.com]
La contribution au débat de M. Marche prouve qu'il n'y a pas que la taille excessive de tout qui soit la principale cause de toutes les misères : il y a aussi le sentiment, l'émotion, la sensiblerie compassionnelle livrés à eux-mêmes. Ce qui n'apprendra rien à M. Finkielkraut, auteur d'Un coeur intelligent.
Mon cher Thierry,

Ainsi que le suggère Didier, faites comme tout le monde et dites "Francis" et "Alain".
Mais non, j'avais compris de l'amusante remarque de M. Goux (j'y tiens) qu'il le déplorait, au contraire.
Et ce n'est pas tous les jours, cher JMDM, qu'on a le plaisir de déborder Renaud Camus sur sa droite, de le prendre en quelque sorte en flagrant délit de débraillé. Laissez-moi cette petite joie inattendue.
Enfin, voyons, je ne le déplore ni ne l'approuve : c'était un simple petit clin d'œil en passant…
D'autant que Renaud Camus, que je sache, n'a jamais mis en cause l'usage du prénom entre amis. Ici il n'y a pas le moindre signe de débraillé mais indice de la proximité amicale entre les deux protagonistes de ce passionnant dialogue. On a un peu honte d'être obligé d'étaler ces très élémentaires évidences.
Ça m'apprendra à essayer maladroitement de faire de l'humour…
19 août 2015, 09:16   Swap
Pour quitter un peu la haute sphère des sévères principes et des nobles sentiments, quel que soit le camp qui s’en réclame, et redescendre brutalement sur terre parmi l’incongrue et rocailleuse surface d’un réel à considérer au cas par cas, il ne sera pas dit qu’en échangeant une le Coz & chien, dûment expédiés pour la circonstance en Érythrée pour y effectuer un service militaire sans fin, contre une poignée de migrants va-nu-pieds et misérables, mais très braves gens, Camus n’y gagnerait pas au change en qualité de vie et en tranquillité.
19 août 2015, 10:58   Re : Swap
En voilà une bonne idée : si l'on invitait tous les gentils in-nocents à se regrouper ? Y'aurait qu'à trouver un pays pour les loger. Et puis l'on inviterait très gentiment et très in-nocemment (mais assez fermement tout de même) tous les indigènes méchants et nocents à aller voir ailleurs.
L'autre caractéristique frappante est l'amalgame de l'approche humanitaire qui se refuse à délier (comme le dit A. Finkielkraut) les motifs de ce flux migratoire en s'interrogeant sur ses causes en vue de les classifier et les hiérarchiser. C'est l'approche "lecture globable" : Soudanais, Erythréens, Libyens, Tunisiens, Kurdes ou Syriens, criminels de droits communs, djihadistes, passeurs, marchands d'esclaves, tous sont pareils, tous sont des "camarades migrants" (j'ai vu ce terme employé par certains) et doivent tous être également pris dans le grand filet de la pêche compassionnelle qui fait tant de bien aux consciences européennes.

Le refus de la distinction se retrouve dans le comportement des docteurs occidentaux qui, déployés sur les théâtres syrien, irakien et libyen, soulignent systématiquement aux journalistes qui les interrogent leur engagement de bonne foi à soigner indifféremment "tout le monde", le plus malfaisant des hommes comme sa victime.
Les médecins sont dans leur rôle quand ils adoptent pareille démarche; les politiques, qui s'entêtent à les imiter, faillissent à leur mission.

Au fond, tout ça est assez simple : les pays européens sont dirigés par des politiques qui n'en sont plus, qui sont des hommes et des femmes de spectacle qui, à l'occasion de cette crise de civilisation qui frappe tout le monde (pas seulement l'Occident) et dont les manifestations s'exacerbent dans cet afflux de "réfugiés" (réfugiés d'eux-mêmes, qui cherchent chez nous refuge contre eux-mêmes) nous jouent une comédie en blouse blanche, comme en produit Hollywood pour la ménagère oecuménique de moins de cinquante ans, séries de série B où l'on voit s'affairer des héros fébriles dans des couloirs d'hopitaux, sauvant des vies le stéthoscope jeté à la diable autour du cou.
Alain Eytan écrit : il ne sera pas dit qu’en échangeant une N... & chien (...) contre une poignée de migrants va-nu-pieds et misérables, mais très braves gens, Camus n’y gagnerait pas au change en qualité de vie et en tranquillité.

Malgré l'humour du propos, je ressens là l'affreuse limitation qui nous guette, à propos du jugement sur nos semblables et contemporains. Tous les Français de souche, ceux qui composent notre peuple depuis des siècles, devraient être irréprochables, faute de quoi on les exile eux et leur chien ; tandis qu'on serait tout esbaubis de rencontrer des allogènes qui seraient aussi de "très braves gens".

Non, cela ne marche pas comme ça. Le peuple français aurait-il gardé la même composition démographique qu'en 1960 (et que toujours, donc) que l'in-nocence resterait pareillement un idéal à atteindre ; et que la petite phalange des in-nocents ne demeurerait pas moins mobilisée contre les Amis du désastre prospérant au sein de ce peuple.
Dans cet échange, il me semble qu'Alain Finkielkraut ne se prononce jamais "sur le nouveau comportement des clandestins". Il parle de leur misère, de notre attitude, des parallèles avec la guerre ; certes. Mais que pense-t-il des comportements cités dans le message-source, et que Renaud Camus lui rappelle ? Est-ce un impensé pour lui ?
Est-ce un impensé pour lui ?
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Impensé, peur de penser, de mettre les mains dans le cambouis, allez savoir...

En dépit de son style assez désinvolte le diagnostic de BOUKOVSKY concernant l'Occident est plus que jamais d'actualité :

"Il faut bien reconnaître que l'Occident se conduit en l'occurence d'une manière plus déplorable qu'un troupeau de vaches. Le bétail sait que les loups sont ce qu'ils sont". En effet, par instinct les vaches se regroupent pour faire face au loup, mais l'homme occidental "commence immédiatement par inventer milles théories et schémas pour se prouver que les loups n'existent pas, qu'ils ne représentent aucun danger (si un veau a été ravi, c'est par des loups affamés, voilà tout), et que, s'ils doivent à tout prix nous manger, ce soit lentement, en se régalant et non d'un coup."

V. BOUKOVSKY, "Cette lancinante douleur de la liberté", p. 133.
"Peur", "Impensé", etc. Pourquoi ne pas tout simplement admettre qu'une légère différence dans l'ordre de priorité d'une échelle de valeurs peut faire varier considérablement ce qu'on estime devoir et pouvoir faire, et le degré de salissure manuelle qu'on consent à s'infliger? Qu'on accorde un tout petit peu plus d'attention à ne pas dévier, en toute circonstance idéalement, de certaine "rectitude morale" qu'on croit devoir s'imposer, plutôt qu'à l'urgence de sauver ou sauvegarder d'autres valeurs (l'intégrité d'une patrie, d'un peuple, d'une culture, de sa "race", la quiétude de ses journées, la tranquillité de sa digestion, la propreté de ses rues et de son gazon, est-ce que je sais), qu'on attache donc plus d’importance, selon divers critères qui sont en réalité incommensurables, à ceci plutôt qu'à cela, qui nous semblera plus urgent ou vital à promouvoir, et le regard qu'on portera sur tel problème en sera considérablement modifié, il me semble...
Pourquoi alors s'entêter à ne voir dans telle vue divergente de la nôtre qu'aveuglement, bêtise oui lâcheté, ce qui peut bien être le cas mais est fort loin, à mon sens, de suffire à expliquer les divergences idéologiques et axiologiques qu'on peut constater sur un même sujet, concernant des personnes qui ont déjà largement fourni les preuves qu'ils sont plus que du bétail abâtardi, tout de même ?
Utilisateur anonyme
27 août 2015, 09:45   Re : De la pluralité des points de vue
Qu'on accorde un tout petit peu plus d'attention à ne pas dévier, en toute circonstance idéalement, de certaine "rectitude morale" qu'on croit devoir s'imposer, plutôt qu'à l'urgence de sauver ou sauvegarder d'autres valeurs (l'intégrité d'une patrie, d'un peuple, d'une culture, de sa "race", la quiétude de ses journées, la tranquillité de sa digestion, la propreté de ses rues et de son gazon, est-ce que je sais)
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Que ferez-vous de votre "rectitude morale", cher Alain Eytan, une fois que de votre patrie, il ne restera rien... parce qu'elle aura été remplacée par une autre, fière et dominatrice, laquelle ne s'embarrassera même plus de se faire appeler une patrie. Que ferez-vous de votre "rectitude morale" dès lors que votre "communauté de destin", votre culture, qui sont pourrait-on dire la carte d'identité d'un individu et d'un peuple, seront décimées, la quiétude de vos journées et la propreté de vos rues un lointain souvenir ?
Allons, la même question exactement peut-être posée en sens inverse : que ferez-vous de votre patrie, et à quoi bon en définitive en avoir une, s'il aura été avéré que ses dirigeants et une majorité de son peuple se conduisent comme de francs butors infréquentables et ne sont que cela, et si du reste vous êtes en votre âme et conscience persuadé que cette rectitude est aussi ou plus importante que l'intégrité ethno-culturelle de cette patrie et votre relative tranquillité personnelle ? Ne voyez-vous donc pas que le choix qui vous fera opter pour l'un ou l'autre bord de cette ligne de partage (pour autant qu'elle puisse être tracée si facilement, ce qui n'est évidemment jamais le cas) relève en réalité de causes bien plus complexes et profondes qu'une élémentaire inaptitude morale et intellectuelle et une foncière trouillardise qui ne seraient l'apanage que d'un camp, et que les raisons invoquées pour en rendre compte sont en fait indécidables absolument, du point de vue de leur validité et de leur pertinence, hors de votre propre conception qui décrète ce qui est le plus important et précieux pour vous ?
Je n'ai réellement aucune envie d'entamer une sempiternelle disputation sur le relativisme axiologique, mais enfin, force est de constater qu'il existe en l'occurrence bel et bien, et qu'il n'est aucun moyen réel de trancher le débat en affirmant la prééminence objective de son propre point de vue sans commettre une jolie pétition de principe, voilà tout...
Il n'y a pas d'instance ou de lieu tiers cher Alain : le libre choix du roi extérieur aux parties en présence relève du Divin ou du jugement à la Solomon pourrait-on dire. Votre position est celle du roi Salomon ou du Juge devant les plateaux d'une balance indifférente où s'opère la pesée le malheur ; or il n'est point de tierce Europe qui pourrait accueillir "toute la misère du monde" pour le dire vite sans se départir d'elle-même et de sa capacité même à juger et à peser le malheur ou l'affliction (mot de Finkielkraut) respective des parties. En cette matière, il n'est pas de Salomon transigeur qui en transigeant ne se suprime par sa propre lame.

C'est le vieux et très récurrent problème (au moins aussi répété ici que la disputatio sur le relativisme et l'axiologie que vous évoquez) : l'Europe est aussi cratylienne que l'Afrique et n'étant pas dissemblable au reste du monde sur ce plan, l'exercice de ses principes supérieurs, surplombant, est sensible à la matérialité de la boue, et à tous les étranglements migratoires.

Le malheur est contagieux comme la peste. Si le médecin (sans frontières) contracte la peste, l'épidémie gagne toute l'humanité et tous les espoirs de l'humanité fondent. Les médecins peuvent tomber malade, en contractant les maladies de leurs patients. Et avec leur mort, la médecine et tous espoirs, périssent. Comprenez-vous ? Il n'est pas de médecin-juge immortel ou immune à la déchéance qu'il se propose de peser et contre laquelle il se croit la vocation de porter secours.

Ce que font les gens de MSF qui, vont chercher sur les côtes libyennes le malheur du monde pour le ramener en Europe, sans mandat aucun pour ce faire, sans charte aucune que leur auraient délivrée les autorités européennes, est l'impensé vériable. L'acte butor, irresponsable et inconsidéré par excellence.
Si les positions respectives de Finkielkraut et de Camus relèvent de "raisons invoquées pour en rendre compte (qui) sont en fait indécidables absolument, du point de vue de leur validité et de leur pertinence", alors à quoi rime la discussion rationnelle sur le sujet ? Il n'y a aucune discussion possible, et vous Alain Eytan devez d'urgence informer AF et RC que leur dialogue est invalide.
Alain, en prêchant que les systèmes de valeurs sont sui genris, vous barrez la possibilité même de la discussion. Sur quoi porterait-elle en effet ?
Utilisateur anonyme
27 août 2015, 16:58   Re : De la pluralité des points de vue
il n'est point de tierce Europe qui pourrait accueillir "toute la misère du monde" pour le dire vite sans se départir d'elle-même et de sa capacité même à juger et à peser le malheur ou l'affliction (mot de Finkielkraut) respective des parties.
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Le pire dans cette affaire des "migrants-qu'il-faut-acceuillir-dignement" c'est que, vu de l'extérieur, l'Europe est en train de perdre la face, son impuissance et sa sensiblerie maladive s'affichant désormais aux yeux du monde entier. Une vieille femme qui s'occupe des enfants des autres, rien d'autre. L'Europe, qui fut cette aventurière découvreuse du globe et qui exerça un réel commandement sur le monde... Est-elle encore en mesure d'assumer la moindre tâche ? A l'évidence non.
Au travers de cette submersion migratoire en cours que voyons-nous ? Que l'Europe a cessé de commander et qu'elle commence de se demander si elle commande ou non, et si elle commandera demain. Le problème est d'autant plus malaisé à résoudre qu'il ne s'agit pas simplement de force brute ou de volonté, mais de prédominance spirituelle. Une catastrophe s'annonce. Une catastrophe, c'est, au pied de la lettre un dénouement, c.a.d. un événement soudain qui vient dénouer une situation dramatique. En ce sens on peut dire sans aucune réserve que notre civilisation court vers une catastrophe. Il nous reste peu de temps pour prendre position ("il n'est point de TIERCE EUROPE") sur l'alternative qui demeure posée à toute espèce d'êtres vivants non encore éteinte : je veux dire le choix entre la MORT et la MUTATION.
Cher Alain Eytan, vous êtes bien trop intelligent pour oublier que l'enfer est pavé de bonnes intentions, en elle -mêmes, d'ailleurs, proprement diaboliques quand les décideurs ne sont pas les payeurs. C'est très exactement le reproche que le christ adressait aux pharisiens. Or le discours que tiennent les pseudos élites occidentales à l'intention de leurs peuples est la plus gigantesque manifestation de pharisaïsme depuis l'ancien testament. De même que les décideurs islamistes prêchent le sacrifice et le djihad en se gardant bien de se sacrifier eux-mêmes en exemple ou d'envoyer leurs enfants se faire sauter dans des camions piégés, nos élites, s'agissant de ce tsunami migratoire, ne cessent d'exiger de leurs peuples des sacrifices qu'elles se gardent bien d'exiger pour elles-même ou pour leurs enfants. Quand on sait ce qu'est déjà, depuis vingt ans, l'enfer de la vie quotidienne dans les quartiers d'immigrés, on ne peut qu'être horrifié par celui que nous prépare ces nouveaux pharisiens.
» Votre position est celle du roi Salomon ou du Juge devant les plateaux d'une balance indifférente où s'opère la pesée le malheur

Non pas, Francis, et au cours de précédentes discussions sur les mêmes sujets je crois que m'étais exprimé assez clairement là-dessus : si je ne vois effectivement pas de moyen de réconcilier les différentes "perceptions" (au sens large, confinant à celui que visait Deleuze quand il tentait d'expliciter les différences entre droite et gauche), différentes perceptions donc déterminant le mode d'appréhension axiologique du réel, je ne crois pas du tout non plus que cela empêche qu'on puisse prendre parti, pour ainsi dire de l'intérieur d'un système de valeurs donné, et que cela ne suffise pas à nous engager pleinement : il serait après tout sidérant qu'on ne tienne pas, ou si peu, à ses propres convictions et dilections, et personne d'autre ne le fera pour nous ni ne vivra de la façon qui nous convienne, à notre place.
Dans cette discussion je ne faisais que remarquer qu'il me paraissait inexact, et injuste, d'imputer les divergences de principe pouvant toujours être constatées sur ces sujets aux seuls aveuglement, à un hypothétique "refoulé", à la lâcheté ou à la franche bêtise, qui ne seraient bien entendu que le fait du camp adverse.

Cher Loïk, ces discussions révèlent les différences de principe à l'œuvre dans les diverses conceptions du monde, mais il m’étonnerait qu'elles (les discussions) soient jamais parvenues à réconcilier les points de vue : les interlocuteurs semblent disputer de la nature réelle d'un objet dont ils auraient une perception différente, aperçu du reste à partir d'un autre angle de vision, alors qu'il n'existe tout simplement pas d'archétype "objectif" du même objet hors la vision propre qu'en ont les observateurs, parce que, comme le souligne Francis justement, "le point de vue de nulle part", cela ne s'est jamais vu.

Chère Cassandre, je suis ravi de vous relire : je ne suis du reste pas nécessairement en désaccord avec vous concernant certaines "pseudo-élites occidentales", mais considérez-vous que Finkielkraut en fasse partie ? car c'est précisément de ses réserves, qu'on ne peut faire autrement que qualifier de "morales", que nous parlions ici, et de leur pertinence possible dans le débat qui nous occupe. Finkielkraut serait un "pharisien" ?
Au reste, s'il peut être vrai que l'enfer soit pavé de bonnes intentions, cela n’implique pas forcément que les bonnes intentions soient toujours le seul moyen d'y brûler : les seules franches mauvaises et brutales intentions peuvent y mener aussi bien, cela s'est assez souvent et phénoménalement vu du reste, et il est donc loin d'être systématique que ces mauvaises intentions pavent à tous coups l'étroite sente du paradis. On oublie un peu de le dire, ça aussi...
Utilisateur anonyme
28 août 2015, 08:40   Re : De la pluralité des points de vue
Bien sûr, bien sûr cher Alain... Mais permettez-moi de me placer à nouveau au ras des pâquerettes et de m'en tenir à ce simple constat : la présence en Europe de très fortes masses de jeunes, d'origine arabo-musulmane, de plus en plus islamisées, avec une minorité formée militairement et voulant en découdre dans un djihad d'émeutes insurrectionnelles et de terrorisme, sera le facteur déclancheur d'une spirale infernale totalement incontrôlable et certainement fatale pour nous. Alors je vous avoue très sincèrement que, face à l'énormité de la menace, je ne serai pas vraiment opposé à l'utilisation (si besoin sans modération ) de vos "seules franches mauvaises et brutales intentions". Mais soyons tous rassurés : les Européens n'ont plus l'estomac assez solide pour ça.
Cher Pascal, si le pronostic vital est engagé, alors il faut se défendre, cela ne fait pour moi aucun doute : face à un danger physique immédiat, (presque) tous les moyens sont bons. Mais est-il réellement engagé, ce pronostic vital ? Là est toute la question, qui ne reçoit pas de réponse unanime, et pas seulement de la part des bien-pensants organiques et de la "pseudo-élite intellectuelle" dont parlait Cassandre, mais aussi parmi les observateurs plus lucides de la société française ; en fait c'est bien plus insidieux que cela : je me souviens d'une interview de Jean Raspail où il n'affirmait nullement la certitude d'une guerre civile imminente, il avait même à cette occasion prédit que les trains continueraient probablement d'arriver à l'heure, et qu'une majorité de gens pourraient continuer de mener une petite vie relativement confortable encore ; même pour Houellebecq, qui pourtant s'est amusé à imaginer une domination musulmane, le pronostic est bien moins apocalyptique que votre Armageddon, et certainement pas mortel.
C'est probablement cela qui terrifie les plus scrupuleux : l'éventualité d’hypothéquer son âme sur de fausses prévisions, censément de la perdre pour rien, en fait, en provoquant de surcroît immédiatement par leur action ce qu'ils redoutaient qu'il se passât dans l'avenir, et qui est toujours moins certain, parce que l'avenir, contrairement à ce qu’aime à avancer Francis Marche parfois, l'avenir n'existe pas encore (du moins à mes yeux), et que personne ne peut se targuer de savoir exactement ce qui va se passer.
C'est que les gens y tiennent, voyez-vous, à leur âme, c'est en soi un phénomène assez fascinant, et certains plus que d'autres, ou du moins la douent-ils d'un poids un peu supérieur, parce ce qu'ils y voient, dans cette plus-value morale dont ils la chargent, le seul indice de transcendance dont ils soient encore capables. De cela on ne se défait pas si facilement, s'il n'est pas assuré qu'on va crever dans la minute qui suit...
Utilisateur anonyme
28 août 2015, 11:59   Re : De la pluralité des points de vue
Un islamiste (il se nommait ainsi) m'avait confié un peu cyniquement que la soumission du Koufar ou "mécréant" devait d'abord s'exercer sans dire son nom, se diffuser sans heurts, sans réelles menaces physiques (au début du moins, la violence terroriste pouvant faire office de piqûre de rappel), et ce afin de soumettre d'abord les esprits (et aussi les âmes...), les corps tombant naturellement par la suite. La séduction du plus fort sur le plus faible, c'est tout simple, c'est vieux comme le monde... Quelque chose d'assez cool et de plutôt "sympa", finalement. Vu comme ça tous les dhimmis d Europe qui s'ignorent peuvent continuer leur petite vie douillette, en effet.
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