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L'église peut-elle faire autrement ?

Envoyé par Loïk Anton 
L'église semble une force "remplaciste" particulièrement constante, notamment en Italie. Mais comment se référer à l'évangile et ne pas prôner l'accueil de l'étranger ? Comment l'église pourrait-elle justifier, d'un point de vue théologique, une autre attitude ?
Vous sous-estimez fort les ressources de la casuistique. L'Eglise peut justifier tout et n'importe quoi, dans l'ordre profane. Si elle feint de se contenter d'une lecture littérale des Ecritures, pour le problème qui nous occupe, que n'en fait-elle autant dans tant d'autres domaines (à commencer pas sa propre organisation) où elle a toujours fort bien su tordre et dénaturer les évidences apparentes de sa doctrine ? A votre question : l'Eglise peut-elle faire autrement ? je réponds : oui.
Le livre le plus imprimé dans le monde après la Bible: l'imitation de Jésus-Christ. Car, en effet, le Réel n'est pas dans le Réel, le Réel se trouve dans le livre qui dit le Réel.
Faire aussi bien que Jésus, tel est l'enseignement de l'Église

Venez-à moi les petits migrants.

 
"Les migrations peuvent faire naître la possibilité d’une nouvelle évangélisation, ouvrir des espaces à la croissance d’une nouvelle humanité, annoncée par avance dans le mystère pascal : une humanité pour laquelle toute terre étrangère est une patrie et toute patrie est une terre étrangère."

Message pour la journée mondiale des migrants et des réfugiés 2014, 5 août 2013.


"Faire autrement", pour l'Eglise, serait traiter les migrants de confession musulmane en hérétiques suppôts de Satan et à prêcher leur extermination. Sachant que, pour une infinité de raisons, elle ne peut pas le faire, elle choisit très logiquement de miser sur leur conversion.
Quand elle était moins faible, ou moins flemmarde, l'Eglise envoyait ses prédicateurs évangéliser en Afrique et y prêcher le salut. De la sorte, elle contribuait positivement à endiguer l'étalement de la barbarie au continent européen.

Son pari actuel repose sur son impuissance spirituelle : n'ayant pas assez de force pour oser l'évangélisation outremer, elle attend en Europe la venue des évangélisables, sans aucun égard pour les conséquences politiques et sociales de sa passivité qui s'accommode de cette submersion. L'Eglise catholique, sur ce plan semble avoir pour ligne de conduite après moi le Déluge, justement, et en ce sens, elle s'inscrit encore dans une ligne politique et spirituelle apocalyptique (celle que les laïques appellent politique du pire). Quoi qu'elle fasse, y compris quand elle ne fait rien, l'Eglise retombe toujours sur ses pieds et ses piliers théologiques.

Mais c'est aussi un peu la faute du séculier qui ne sait toujours pas comment se comporter avec elle : en faire son alliée, son ennemie ou la traiter avec ignorance. Rendre à César ce qui lui revient et à Dieu tout le reste n'a jamais vraiment suffi à produire un consensus, le laisser-faire de l'Eglise étant, en soi, déjà, politique génératrice d'une inflexion sur le cours social.
Utilisateur anonyme
26 août 2015, 20:00   Re : L'église peut-elle faire autrement ?
Entièrement d'accord avec Mr. Marche (message que je relirai).

Et pourquoi donc l'Etat du Vatican n'ouvre-t-il pas ses propriétés et son porte monnaie aux campements de ces chers... Envahisseurs ? Ce n'est pas l'espace qui manque à Rome ou a Castelgandolfo. Et quel symbole ! Non, Monsieur le Pape, en jésuite, affiche sa pauvreté avec son falzar et ses galoches noires sous une soutane blanche et une croix en ferraille au lieu d'or. Lamentable. Dérisoire. Et la conférence des évêques de France qui crie au scandale pour une mosquée brûlée, mais qui la ferme pour toutes les atteintes aux symboles et monuments catholiques !...

Ce que ces gens-là, ces pseudo "gens de bien", sont en train de faire : provoquer la guerre civile, nous pousser à l'exil, diffuser le chaos et la mort partout en Europe.
Dans le message pour la journée des migrants de 2014, l'Eglise parle d'une occasion d'évangélisation. Mais j'ai l'impression qu'à part les Evangéliques, aucun chrétien ne tente même d'évangéliser quiconque, encore moins les migrants...
En fait, si on est contre le Grand Remplacement, peut-on rester catholique, compte tenu de la position de cette église ?
Il y a des catholiques minoritaires qui ne partagent pas les orientations actuelles de l'Église en ce domaine comme en quelques autres.
Utilisateur anonyme
27 août 2015, 03:22   Re : L'église peut-elle faire autrement ?
C'est vrai Mr. Meyer, et alors ? Quelle influence ont-ils ? Les entend-on dans quelques grands média ? Leur vocation est de rester minoritaires, comme vous dites. Un peu comme les courants soufis ou rationnalistes au sein de l'islam sunnite legaliste, littéraliste et ultra-majoritaire. Aucun impact.
» Faire aussi bien que Jésus, tel est l'enseignement de l'Église

D'accord avec Hergat, ou du moins, ce serait : s'efforcer de faire aussi bien ; il ne me semble pas au reste qu'il serait véritablement chrétien d'affirmer que Jésus ait fait "tout et n’importe quoi", même (et peut-être surtout, car au Ciel ou dans ses proches alentours on n'a plus vraiment grand-chose à prouver) dans "l'ordre profane".
Cher ami Eytan, d'un intellectuel comme vous, je suis surpris de déplorer d'énormes approximations et fautes de lecture, sûrement volontaires, pour alimenter un peu gratuitement la polémique. Je n'ai pas écrit comme vous me le faites dire ci-dessus que Jésus a "fait tout et n'importe quoi". J'ai écrit : "L'Eglise peut justifier tout et n'importe quoi". Légère différence, non ? Une paille... Sans doute celle qui s'oppose si bien à la poutre...
Oh, cher Thierry, intellectuel, intellectuel, non mais, est-ce que j'ai une..., hein...

Mais l'approximation procédait comme suit : si (et seulement si) l'enseignement de l'Eglise consiste à exhorter de s'efforcer à faire aussi bien que Jésus, elle ne peut à la fois justifier tout et n'importe quoi, c'est-à-dire vaguer librement au gré des circonstances et aller contre son propre enseignement, si tant est que Jésus, indépassable modèle comportemental à quoi se conformer, n'ait pas fait et dit tout et n'importe quoi, ici-bas.

Cela dit, ce n'est pas si gratuit que cela : je reste convaincu qu'en son principe, le christianisme ne peut pas, surtout dans le domaine profane, justifier tout et n'importe quoi, pour des raisons qui l’emportent largement sur une possible casuistique circonstancielle : j'avais il y a peu avancé ceci, que je recopie, pardon de me citer :

« Si je ne me trompe, la Rédemption est déjà effective dès la venue du Christ et la Passion, qui censément la réalise : puis Christ ressuscité inaugure une nouvelle ère, sorte de "liberté sur parole", à charge pour les hommes, dans cette vie, de confirmer par leurs actes cet état jusqu'au parachèvement eschatologique ; or c'est précisément cela, me semble-t-il, qui implique une "solidarité particulière" entre les hommes, comme vous dites : il y a tout de même certaines conditions à respecter, certaines obligations à tenir, certains comportements à observer, pour que la Libération définitive advienne : et je ne vois pas comment le respect absolu et inconditionnel de la dignité de tout être humain, fût-il un "migrant" loqueteux, et sa protection, comme dit dans le message papal cité supra, pourraient n'en pas faire partie... »
Cher Alain Eytan, vous avez dit et répétez ci-dessus pour notre édification : il y a tout de même certaines conditions à respecter, certaines obligations à tenir, certains comportements à observer, pour que la Libération définitive advienne : et je ne vois pas comment le respect absolu et inconditionnel de la dignité de tout être humain, fût-il un "migrant" loqueteux, et sa protection, comme dit dans le message papal cité supra, pourraient n'en pas faire partie.

On ne peut que souscrire. Mais :

1 - respect absolu et inconditionnel de la dignité de tout être humain signifie-t-il, implique-t-il, accueil tout aussi
inconditionnel, abolition des frontières et des lois, de manière unilatérale ? En quoi fermer les frontières serait-il
signe d'irrespect ?

2 - la référence au migrant loqueteux n'est plus dans l'air du temps et serait même plutôt contre-productive. Car
aujourd'hui les "associations", les trop fameuses associations, représentantes de Dieu sur terre, pour ainsi dire,
et seules détentrices des tables de la Loi, viennent nous dire, figurez-vous, que les migrants qui n'en sont d'ailleurs
plus puisqu'on doit dire désormais "demandeurs d'asile", que ces gens-là donc sont riches (la preuve, ils ont payé
cher des passeurs) et diplômés. On aurait donc vraiment tort de s'en priver. De plus, ils viennent combler les
classes creuses, remédier au fameux et imaginaire vieillissement de la population. Voyez-vous, dans le
discours actuel, Alain Eytan, c'est notre intérêt bien compris et égoiste qui est mis en avant pour faire en sorte qu'on
baisse les armes, nullement l'appel à un comportement d'ordre évangélique. Ne plus compter sur les migrants,
pardon, demandeurs d'asile, pour espérer faire notre salut.
Petite précision. Je voudrais juste dire à ceux qui souhaitent quitter l'Église, pour toute bonne raison, ou pas, qu'il y a, c'est vrai, le panthéisme; malheureusement nous sommes déjà au nombre de cinq, ce qui fait qu'il y a surnombre. Mieux vaut aller quêtoyer ailleurs, du côté de l'Islam, par exemple.
(En plus pour le panthéisme, il faut changer de prénom et en choisir un qui commence par: z'y-va. C'est pas simple.)
 
Thierry Noroit écrivait :
"1 - respect absolu et inconditionnel de la dignité de tout être humain signifie-t-il, implique-t-il, accueil tout aussi
inconditionnel, abolition des frontières et des lois, de manière unilatérale ? En quoi fermer les frontières serait-il
signe d'irrespect ?"

Disons que couler les bateaux plein de réfugiés ou les renvoyer sur mer en les empêchant d'accoster ne serait pas non plus un signe évident de "respect de la dignité humaine".
Utilisateur anonyme
27 août 2015, 19:30   Re : L'église peut-elle faire autrement ?
Oui... Bientôt le chaos, puis une Europe en ruine, puis l'asservissement. Mais une Europe et des Européens respectueux jusqu'au bout de "la dignité humaine". Vaste projet... Cruelle expression de notre "volonté d'impuissance".
Accueillez-tous, Dieu reconnaîtra les siens.
Est-ce que ce n'est pas encore un peu plus compliqué que cela : L'Eglise ne tourne plus le dos au FN (je n'ai pas accès à l'article complet).

Si l'on met de côté la position actuelle de l'Eglise, c'est également plus complexe. Dans un de ses Répliques, Finkielkraut faisait remarquer à Carrère que le bon Samaritain n'opérait pas selon une morale "maximaliste" : il ne donne pas tout ce qu'il possède au voyageur laissé pour mort. Et saint Martin n'a jamais donné que la moitié de son manteau.

Enfin, il me semble que l'Eglise ne peut pas justifier tout et n'importe quoi, mais elle peut en effet justifier des choses contradictoires. Elle peut, par exemple, comme le fit saint Bernard de Clairvaux, justifier qu'en d'exceptionelles circonstances, des moines prennent les armes (comme les Templiers), alors même qu'ils connaissaient l'injonction évangélique de tendre l'autre joue. Mais, même si du point de vue logique tout peut découler d'une contradiction (suivant le principe ex falso sequitur quodlibet), cela me semble différent du point de vue théologique. Tout est question d'adaptation aux circonstances ; ce dont le Christ des Evangiles avait aussi conscience, selon lequel Moïse n'avait accordé le divorce aux Hébreux qu'en raison de leur "dureté de coeur".
Nulle part, dans la Bible et les Evangiles ou chez les Pères de l'Eglise, je me souviens d'avoir lu ou que d'autres aient lu que la charité pouvait ou, dans certaines circonstances, devait se pratiquer par un étalement de la misère, du malheur et de la pénurie sur toute l'humanité que ces maux épargnent encore.

Je me dis que si pareil étalement avait pour vertu de soulager ces maux ou d'y mettre un terme, la recette serait connue de longtemps.

Je m'étonne aussi que les grands dirigeants du monde en général, et d'Occident en particulier, se privent d'envisager des solutions autres que celle-là (l'étalement passif et invasif de la misère et de la main tendue à l'ensemble de l'Europe développée et pacifique). Où sont donc les grandes gueules interventionnistes des décennies 1990 et 2000 face à cette urgence ? Comment expliquer pareille anesthésie ? La peur de Poutine ? La peur de qui et de quoi ?
Non, bien sûr, cher Francis Marche, un tel étalement, compris comme tel, ne saurait être prescrit ; cependant, en une circonstance particulière, ou plutôt au sein d'une proposition conditionnelle («Si tu veux être parfait...»), le Christ propose au jeune homme riche d'abandonner tous ses biens pour les donner aux pauvres. L'une des questions est là : partager ne partage pas toujours en parts viables (cf. le jugement de Salomon). Quel devoir la charité impose-t-elle donc au chrétien, même imparfait ? J'avoue que je ne sais pas exactement...
Pour reprendre l'intitulé de la question, « L'Eglise peut-elle faire autrement ? », je me demande s'il n'y pas un domaine où le dogme chrétien n'est pas plus gênant : celui de la démographie. « Croissez, et multipliez, et remplissez la terre ». Il s'agit certes d'un passage de la Genèse. Je ne sais plus s'il en existe une version évangélique. Mais je me demande si la décroissance démographique est par conséquent compatible avec le dogme. Je ne suis pas certain qu'une pirouette du type « c'était une autre époque » suffise à répondre à la question.
Le respect absolu de la prescription évangélique ("tout donner aux pauvres") contient-il en germe d'accepter, d'inciter à ce que les nécessiteux viennent à soi en masse pour cela même, et ce jusqu'à faciliter la logistique de ces mouvements d'échelle transcontinentale ? Je n'ai pas la réponse théologique à cette question.

Ce qui apparaît certain : nous, l'Occident, les puissants en surcapacité militaire, ne font pas assez, ne font rien pour arrêter l'incendie dans les pays que fuient ces gens.

Il se pourrait bien qu'indirectement, la doctrine pacifiste de l'Allemagne ait pris un ascendant tel sur les consciences politiques des dirigeants européens à la faveur de la domination économique de ce pays dans la décennie que nous traversons que, paradoxalement, l'Europe en soit castrée de sa capacité historique à apporter des solutions interventionnistes radicales à la guerre, la persécution, à l'injustice et aux foyers d'émigration de vaste échelle qu'elles créent outremer.

L'Allemagne, toujours aussi soucieuse de bien faire, et dont le leadership est respecté à juste titre en Europe, se trouve ainsi, par la voix de sa dirigeante, intimer à l'Europe d'accepter le désastre planétaire et la fin de l'Europe. C'est la damnation de l'Allemagne : quelle que soit l'orientation de son leadership, aussi opposée qu'elle puisse être aujourd'hui à celle d'il y a 75 ans, celui-ci semble voué à mener tout droit à la perte de ce pays et à la perte de l'Europe.
« Croissez, et multipliez, et remplissez la terre » : là encore, tout est affaire d'interprétation car on peut très bien soutenir que, selon des critères parfaitement pertinents, la terre est à présent plus que remplie.
Utilisateur anonyme
28 août 2015, 12:47   Re : L'église peut-elle faire autrement ?
Message de Francis.

Les Nazis eux aussi voulurent "sauver l'Europe", lui rendre sa "dignité", au nom de certaines "valeurs"... On sait ce qu'il advint de tout ça. Et la catastrophe évitée de justesse.
Le nouveau "Reich pour mille ans" initié par Merkel est tout autre (post-racial, metissolâtre, ouvert à tous, sympa), mais il est tout aussi prétentieux, autant méprisant, non moins criminel.
Les Allemands sont un peuple élu.

« Si le communisme selon le ‘Manifeste du parti communiste’ est le modèle hébraïque auquel il ne manque que Dieu, j’ajouterai, au risque de passer pour un ‘antisémite notoire’, que le nazisme selon ‘Mein Kampf' est le modèle hébraïque auquel il ne manque même pas Dieu.» (Jean Soler)

Jean Soler explique sa définition:
« Dans 'Mein Kampf', Hitler se présente en croyant, certes détaché du Catholicisme dans lequel il a été élevé, mais persuadé que Dieu existe et qu’il a choisi autrefois les Juifs pour être son « peuple élu ». La conviction qu’il exprime dans ce livre, qui sera appelé « la Bible du peuple allemand », c’est que les Juifs ont failli à leur mission depuis qu’ils ont condamné à mort Jésus et qu’ils sont devenus un peuple apatride, matérialiste, complotant pour dominer le monde grâce à la finance internationale et à la doctrine du « juif Marx ». Pour Hitler, Dieu a désormais fait choix d’un autre « peuple élu », celui des Allemands, et il est clair qu’il ambitionne d’être son « guide », comme Moïse a été celui des Juifs. Pour le nouveau « peuple élu », c’est une obligation impérative d’éliminer l’ancien, « car il ne peut y avoir, dit Hitler, deux peuples élus ». Voilà ce qu’il faut lire derrière la citation de « Mein Kampf » qui m’a été beaucoup reprochée, comme si j’en étais l’auteur : « C’est pourquoi je crois agir selon l’esprit du Tout-Puissant, notre Créateur, car, en me défendant contre le Juif, je combats pour défendre l’oeuvre du Seigneur » .

Et Soler, de conclure:
«Que ce soit délirant, vertigineux, sans aucun doute, mais refuser de voir jusqu’où a pu aller ce que j’appelle « la violence monothéiste » relève d’un aveuglement volontaire» .

(modifié)

 
Je ne pensais pas que la loi de Godwin s'appliquait aussi à ce forum. Je me permets de vous proposer un texte dont je n'ai jamais rien fait :

Pour en finir avec le jugement d'Hitler

[…]
Artaud, Pour en finir avec le jugement de Dieu

Le jugement d'Hitler (quel emploi faire de ce génitif ? car au fond c'est peut-être Hitler qui nous juge lorsque nous y avons recours) n'est autre que la funeste reductio ad hitlerum. Je n'ai jamais lu Mein Kampf, hormis certains extraits, mais les crimes monstrueux dont Hitler s'est rendu coupable sont bien connus. On pourrait citer l'opinion de Muray : « En poussant un peu l'humour noir, on pourrait dire qu'Hitler a été la vache folle de l'Histoire, et qu'aujourd'hui on dévaste tout pour que cette monstruosité ne réapparaisse jamais » : le procédé qui consiste à abattre tout un troupeau étant peut-être nécessaire lorsqu'il s'agit d'animaux malades, mais injustifiable lorsqu'on les remplace par des humains...

Cependant l'emploi que certains font de la référence à Hitler me gène régulièrement. Michel Onfray, dans son Traité d'athéologie, s'emploie par exemple à nous prouver qu'Hitler serait en réalité disciple de saint Jean. Il est prudent, appelle la méthode hitlérienne « fameuse théorie du prélèvement » (expression assez juste à défaut d'être élégante) mais constate qu'Hitler « défend : le vrai christianisme (p.306) avec sa foi apodictique (p.451) – ses propres expressions... » Citons un autre extrait du même chapitre :

« Un chrétien qui ne renie pas les deux temps de la Bible peut ainsi puiser dans Exode (XXI, 23) pour recourir à la loi du talion. Dans le détail, elle invite à troquer œil pour œil, dent pour dent, on le sait, mais aussi main pour main, pied pour pied, brûlure pour brûlure, blessure pour blessure, meurtrissure pour meurtrissure. Certes, on l'a vu, Jésus propose l'autre joue comme accomplissement alternatif à la formule tribale. Mais si l'on abroge cette parabole évangélique par celle du talion vétérotestamentaire, puis qu'on confirme avec le moment néotestamentaire des marchands du Temple, le pire se justifie sans difficulté. Ainsi bardé de sophisteries, on peut justifier la Nuit de cristal comme une éviction moderne des marchands du Temple – rappelons que Jésus leur reproche d'y faire du commerce et du change... Puis en poursuivant l'argumentation hystérique, la solution finale devient la réponse sous forme de talion au fantasme national-socialiste de l'enjuivement racial et bolchevique de l'Europe » – outre qu'elle est hystérique, cette argumentation semble théologiquement peu fondée, puisque pour un chrétien c'est le Nouveau Testament qui accomplit l'Ancien. Et de conclure le raisonnement : « Malheureusement, le fouet métaphorique permet au dialecticien et au rhéteur déterminé de légitimer la chambre à gaz » * (sic).

Hitler a donc l'intelligence tactique de recourir à l'un des textes les plus profonds qui soient pour justifier ses délires, de la même manière qu'il posera devant un buste de Nietzsche en faisant abstraction des remarques contre l'antisémitisme de ce dernier. Mais ce n'est pas là qu'il faut en venir. Il faut venir au fait que l'on peut, visiblement, avec Mein Kampf, justifier à peu près tout et n'importe quoi.

Et Rémi Brague nous en donne l'exemple, dans un style plus relevé, dans son récent Modérément moderne, avec l'idée même de progrès. Citons l'un de ses paragraphes :

« On oublie trop souvent la version hitlérienne de l'idée de progrès. L'élimination des Juifs planifiée par l'Etat national-socialiste avait pour but, elle aussi, selon ce que déclare très explicitement Mein Kampf, d'écarter un obstacle à un progrès conçu non plus comme social, mais comme racial. L'allemand de Hitler est très laid, mais il me faut ici traduire ces passages trop peu connus : « L'homme qui méconnaît les lois de la race et qui les méprise se prive vraiment du bonheur qui lui semble destiné. Il empêche la marche victorieuse de la meilleure race et aussi, de ce fait, la condition préalable de tout progrès humain ». Quand il dégénère en se mêlant aux races inférieures, « de même que le conquérant effectif et intellectuel s'est perdu dans le sang des [peuples] soumis, c'est aussi le combustible pour le flambeau du progrès de la civilisation (Kulturfortschritt) humaine qui se perdit ». Quant au Juif, « ce n'est pas grâce à lui qu'a lieu un quelconque progrès de l'humanité, mais malgré lui » **. Cette bouillie verbale et mentale a au moins le mérite de montrer que l'idée de progrès, et de progrès de la civilisation, se laisse aussi mettre au service du crime. »***

Intéressons-nous à la dernière phrase. Elle est irréfutable, mais me dérange car il me semble qu'elle prouve autre chose. Résumons. Hitler enrôle de force saint Jean, Nietzsche et le progressisme. A ce stade, il aurait peut-être pu enrôler aussi Gandhi. En somme, on a la vive impression, à en lire les extraits, ce qui ne ferait que confirmer l'opinion générale que résume Rémi Brague, qu'il s'agit d'une sorte de bouillie faite uniquement pour donner un livre au parti politique que souhaitait créer Hitler. Je suggère donc, amicalement, aux happy few qui me liront, de cesser de vouloir prouver que telle pensée ou telle idéologie est suspecte d'affinités avec l'hitlérisme – abstraction faite des courants qui se réclament explicitement de lui, raison pour laquelle il est peut-être possible de faire une exception pour le néo-nazisme****.
_________
* Michel Onfray, Traité d'athéologie, pp. 216-217 de l'édition « Le livre de poche »
**Adolf Hitler, Mein Kampf, [1925], I, 11, Munich, Zentralverlag der NSDAP, 1942 (665e éd.), p. 317, 318, 320 et 332. Voir également p. 323. [Note de Rémi Brague]
***Rémi Brague, Modérément moderne, pp. 176-177 de la première édition
****« Et Heidegger alors ? » pourrait-on demander. Il faudra peut-être un jour revenir sur la question épineuse, et d'un intérêt limité, du nazisme d'Heidegger. Pour le moment, il me semble simplement que sa pensée n'est pas toute entière compromise, qu'on peut encore lire Etre et Temps sans faire en même temps le salut nazi (ce qui serait assez peu pratique au demeurant), et qu'il n'est de toute façon peut-être pas nécessaire que j'ajoute quelques mots supplémentaires aux bibliothèques existantes sur le sujet.
L'idée selon laquelle il y aurait eu "concurrence de l’Élection" (ça nous repose de la concurrence victimaire) entre juifs et Allemands se retrouve en effet çà et là, renforccée pour la circonstance par le fait que le critère d'appartenance au peuple élu hébraïque soit essentiellement "biologique" lui aussi, la matrilinéarité ; il reste néanmoins que les différences sont fondamentales, et que l'interprétation qu'il convient de donner de cette Élection soit de façon assez unanime "spirituelle", s'agissant pour les juifs de constituer un "guide spirituel" pour les goyim, l’inextinguible lumière d’Isaïe, le or lagoyim ; pas de les massacrer ni même de les soumettre. Cela fait quand même une sacrée différence à prendre en compte, non ?
Munich, Zentralverlag der NSDAP, 1942 (665e éd.)

Six cent soixante-cinquième édition. Mazette ! A part le Coran et le Petit Livre Rouge, qui a fait mieux ? la Bible n'étant pas un livre politique.

La malédiction (supra j'ai parlé de damnation peut-être abusivement) est possiblement (la question est évidemment très ouverte) que l'Allemagne est de la modernité la plus tardive qui soit. Le troisième Reich fut le dernier Reich européen, tragiquement tardif, comme Adolf Hitler, né de parents tard et, finalement, c'est un comble, rejeton d'une race politique épuisée.

Il voulut ou crut bon, le malheureux, pouvoir faire ce que Napoléon avait fait ou failli faire après l'échec de ce dernier: Race politique attardée, chronologiquement et historialement tardive et attardée.

Et la douce et ferme Angela ? Toujours en retard d'une guerre ou d'une phase historique, comme l'autre, sa nemesis à moustache et à lederhosen ; Angela prêche la "solidarité" (son mot face au désastre et à l'apocalypse pacifique que nous vivons) avec cent ans de retard. Et nous, par François Hollande le Bienheureux, qui la suivons en oubliant qui nous fûmes... ce qui compose la tragédie subalterne, le tableau accompagnateur, le sub-plot, comme chez Shakespeare, l'acte deux de notre disparition dans l'enfer des forts qui se comportent comme des faibles et s'en font forts.
C'est sûr.
Mais comme on dit dans les topos, une même Logique engendre un même Univers.
Ainsi, cette question de voisinage entre ces deux cultures interpelle tout de même, je me souviens par exemple avoir entendu que le 'yiddish' était 'un allemand de la rue'. Deux cultures en parallèle qui finiront par se fondre en une seule et même tragédie.
Quand vous dites: Cela fait quand même une sacrée différence à prendre en compte, non ?
Vous semblez dire que cette tragédie fut pour les uns et pas pour les autres. Franchement, je ne crois pas.
Pour moi, le monothéisme est mort.
Il me semble que la volonté de créer une sorte de "race" unique par un métissage censé les faire disparaître toutes, mais ne visant en réalité, que les Européens "de souche", est l'équivalent de la volonté nazie de vouloir imposer une seule race, l'aryenne. Certes on ne peut comparer les moyens utilisés : d'un côté la force brutale et l'extermination rapide, de l'autre la mort lente par submersion progressive que complèteront au cours des décennies à venir, les agressions mortelles à dix contre un, les échauffourées, les émeutes récurrentes, les unes plus meurtrières que les autres, sans oublier le terrorisme. Circonstance aggravante : cette situation sera irréversible. Un assassinat à petit feu reste un assassinat. Les pseudos élites responsables de cette tragédie n'ont aucune excuse morale : on ne joue pas à la roulette russe le pistolet braqué sur la tempe des autres.
Richard Nikolaus von Coudenhove-Kalergi, fils d'un diplomate autrichien et d'une riche héritière japonaise, né à Tokyo en 1894, mort en Autriche en 1972, résident à Paris dans les années 30, créateur du concept vingtiémiste de pan-Europe dans son ouvrage Praktischer Idealismus, paru à Vienne et à Leipzig en 1925 :

L'homme futur sera métissé. Les races et les classes sociales d'aujourd'hui disparaîtront progressivement grâce à l'effacement de l'espace, du temps et des préjugés. La race eurasienne-négroïde à venir, semblable d'apparence aux Egyptiens anciens, remplacera la diversité des peuples par une diversité d'individus.

Le Troisième Reich, qui vilipenda Coudenhove-Kalergi et le força à l'exil, souhaitait une race unique pour l'Europe obtenable par soustraction génocidaire; Coudenhove-Kalergi, souhaitait la même chose par dilution génocidaire. La dispute entre Hitler et Coudenhove-Kalergi ne portait pas sur les objectifs mais la voie, la manière de leur réalisation. Les hitlériens et les amis pan-européistes de Coudenhove-Kalergi se sont passé le relais à la tête de l'Europe à l'issue de l'interregnum de la guerre froide. L'Union soviétique ayant jeté l'éponge 45 ans après avoir débarrassé l'Europe d'Hitler, les Coudenhove-Kalergi ont imposé au continent un cours historique pensé, conçu, planifié dans les années 1920. L'Europe de l'entropie et de la noyade ethnique, dont le duo Merkel-Hollande applique et met en oeuvre le concept, est l'héritage d'une vieille utopie des années 20 du siècle dernier, qui n'a jamais intéressé les peuples européens, lesquels du reste n'en furent jamais véritablement tenus informés.

[en.wikipedia.org]
Utilisateur anonyme
28 août 2015, 22:28   Re : L'église peut-elle faire autrement ?
Seule différence notable à mes yeux entre le Troisième Reich et l"'Europe de l'entropie et de la noyade ethnique" du couple Merkel-Hollande, c'est que le premier se référait, à tort ou à raison, aux valeurs aristocratiques de la seconde fonction, la guerrière - tension anagogique. Avec l'Europe-pour-tous nous "descendons" non pas à la troisième, mais à la quatrième fonction (castes des artisans autrefois mais aujourd'hui caste hybride, mélange informe, lumpunprolétariat diversitaire - hors castes), le "sans-papiers" étant, avec le militant sans-frontiériste, l'alpha et l'oméga de l'im-politique (J. Freund) européenne - pulsion catagogique.
Mon dernier commentaire était en prolongement au billet de Cassandre.

Ce qui reste frappant du point de vue historique : Coudenhove-Kalergi était à Hitler, mutatis mutandis, ce qu'était Troski à Staline, une espèce de dissident félon, un traitre à éliminer ou à défaut à pousser à l'exil et comme pour les deux Russes, leur dispute se déroulait au sein d'un même camp idéologique et philosophique.

J'ai dû briser des lances ici même il y a quelques semaines avec un européiste pouffant et raillant à cette seule idée, pourtant attestée et documentée comme on le voit, que l'Europe de la noyade génocidaire émerge et se met en place à la faveur de la déchéance des deux grands monstres que furent le 3ème Reich et l'Urss dont elle véhicule l'idée: elle reprend leur programme par des voies contournées, dissidentes et en demeurant fidèle à l'objectif final que le 3ème Reich avait conçu (celui d'une unité ethnique originale pour un continent politiquement unifié) et qui avait été concurremment et simultanément concocté dans les années 20 et 30 du siècle dernier par des hommes comme ce Coudenhove-Kalergi dont la biographie est très éloquente, ou un Alexandre Kojève s'emparant de Hegel.

Le décalage historique de Merkel-Hollande, leur porte-à-faux pacifiste et passif face au monde tel qu'il est et tel qu'il devient dans l'espace européen, s'expliquent par cette vieille reprise européenne dissidente de l'hitlérisme que les deux chefs d'Etat font leur aveuglément avec presque cent ans de retard sur le train de l'histoire.
Mais les moyens, ici, importent plus que la fin. Donc cette supposée similarité de fin n'a guère d'importance pour le débat.
Faut-il leur pardonner parce qu'ils ne savent pas ce qu'ils font ?
Non cher Loïk : cette similitude ou unité des fins permet de comprendre la ligne idéologique d'un Cambadélis par exemple qui continuent, lui et ses amis, de voir en ce que vit l'Europe d'aujourd'hui une chance pour l'Europe. Selon eux, l'événement que nous vivons (la submersion ethnique) appelle pour remède une plus grande intégration politique du continent, laquelle s'appliquera alors à une masse dépolitisée, politiquement peu exigeante de migrants en très grand nombre, mêlée et métissée à des autochtones dénationalisés et tout aussi impuissants politiquement : la figure finale du programme d'assujettissement ne s'en dessinera que mieux.

Mais en deça de ces considérations de très long terme : il y a l'aveuglement et l'impuissance actuels des dirigeants européens qui tous adhèrent à la vision Merkel de l'Europe, laquelle vision n'aurait jamais eu cours sans la dissidence à l'hitlérisme que vous ai dite et dont un des porte-flambeaux paraît bel et bien avoir été ce Coudenhove-Kalergi, métis aux visions pan-européennes et transhistoriques d'ampleur considérable et qui, anecdotiquement, fut l'homme qui proposa l'Hymne à la Joie comme hymne européen.
Monsieur Meyer,

J'ai une opinion un peu différente : en disant qu'il faut accueillir les migrants et qu'il vaut se multiplier l'église est dans son rôle. Mes souvenirs du catéchisme sont lointains mais je ne pense pas qu'on puisse lire les textes de l'évangile ou de la bible sans les comprendre comme cela.

Par contre le catéchisme m'a dit qu'il fallait séparer ce qui est à Dieu de ce qui est à l'Etat : le problème n'est donc pas avec l'église qui a un idéal que je comprends universel mais avec l'Etat qui devrait protéger ses citoyens.
Nous assistons dernièrement à de furieux accès de mania analogica, ce semble, ce mal irrésistible et péché mignon qui avait fait dire à Musil, dans sa critique de Spengler, que ce dernier lui évoquait "la façon de procéder d'un zoologiste qui classerait parmi les quadrupèdes les chiens, les tables, les chaises et les équations du 4ème degré".
Au fond, si on ne peut faire autrement que rapprocher à tout prix et à tout berzingue le Troisième Reich de la pauvre Europe, la raciologie aryenne d'une immigration mal ou trop peu contrôlée, l'extermination génocidaire d'une crise identitaire, la fabrique de la mort de faits divers et d'actes "d'incivilité", l'univers concentrationnaire nazi et les barbelés électrifiés d'Auschwitz de l'espace Shengen, les TGV des wagons à bétail humain des convois de la mort, Hitler lui-même de la douce Merkel, en avatar imberbe, apparemment assagi et more composed, mais tout aussi inexorablement déterminé dans une folie des grandeurs auto-destructrice, etc., tout cela minutieusement et chronologiquement ordonnancé par d'exotiques autant que savantes cyclicités et de fatidiques gimatriot d'événements, serons-nous bien obligés, rendus par le poids des preuves et la rigueur des démonstrations, de mettre la clé sous le paillasson, moi j'dis, et de foutre le camp rapidos, le plus tôt sera le mieux, d'une Orop déjà si vireuse qu'elle est en passe de nous chier dessus, comme la crevaison de l'abcès auschwizien d'anus mundi avait abominablement divulgué par le cul ce mélange si caractéristique de chair pourrie, d'ossements et de fèces...
Sauve qui peut.


« Le mal de prendre une hypallage pour une découverte, une métaphore pour une démonstration, un vomissement de mots pour un torrent de connaissances capitales, et soi-même pour un oracle, ce mal naît avec nous. » (Valéry)

« Il existe des papillons jaune citron ; il existe également des Chinois jaune citron. En un sens, on peut donc définir le papillon : Chinois nain ailé d'Europe centrale. Papillons et Chinois passent pour des symboles de la volupté. On entrevoit ici pour la première fois la possibilité d'une concordance, jamais étudiée encore, entre la grande période de la faune lépidoptère et la civilisation chinoise. Que le papillon ait des ailes et pas le Chinois n'est qu'un phénomène superficiel. Un zoologue eût-il compris ne fût-ce qu'une infime partie des dernières et des plus profondes découvertes de la technique, ce ne serait pas à moi d'examiner en premier la signification du fait que les papillons n'ont pas inventé la poudre : précisément parce que les Chinois les ont devancés. La prédilection suicidaire de certaines espèces nocturnes pour les lampes allumées est encore un reliquat, difficilement explicable à l'entendement diurne, de cette relation morphologique avec la Chine. » (Musil, Esprit et expérience. Remarques pour des lecteurs réchappés du déclin de l'Occident)
Cher Alain Eytan, permettez-moi de vous dire que j'aime et votre texte, et vos deux citations. J'aurais bien "liké", mais je crois que cette fonction n'est pas encore au point, sur ce forum.
Merci, cher Jean Sercy, permettez-moi à mon tour de vous dire que j'ai trouvé le vôtre également fort à propos...
Je vous remercie à mon tour. Je crois que nous disons la même chose.
Joli petit morceau de bravoure Alain.

Les faits sont têtus comme disait l'autre : l'Europe comme unité ethno-politique, celle d'un Volk nouveau est une idée germanique, ne vous déplaise, qui est à la manoeuvre aujourd'hui comme elle l'était déjà il y a 75 ans.

Au risque de me répéter : le IIIe Reich la voulait obtenir par chirurgie, soustraction, retranchage, ablation -- et quel terrible acte chirurgical que celui de la Shoah! --, récépage; Merkel-la-Douce, à l'école de notre prodigieux Coudenhove-Kalergi, la veut obtenir par addition, submersion, mélange ethno-racial et pot-au-feu multiculturel. Les voies politiques sont radicalement opposées, radicalement antagoniques, cependant que le but absolutiste de domination du continent et de refonte de sa civilisation assujettie à l'Un germanique est immuable. Voilà, c'est tout.
Oui bon, avec une grosse différence, mon cher Francis, cependant : quand l'Europe merkélienne telle que vous la définissez aura vu le jour, ce qu'à Dieu ne plaise, il n'y aura plus ni Allemagne ni Europe, si ce n'est comme expressions géographiques. Si donc vous écartez comme détails sans importance les formes des deux processus qui, comme le souligne Alain Eytan, n'ont à peu près rien de commun, que ferez vous d'une différence si radicale des fins ?
Merci, cher Jean Sercy, permettez-moi à mon tour de vous dire que j'ai trouvé le vôtre également fort à propos...

asinus asinum fricat
L'Union soviétique avait englobé et "fondue" la Russie dans son espace, l'Eurogermanie en fera autant de l'Allemagne "expression géographique".

Je ne comprends pas qu'on me reproche de qualifier de "détails sans importance" les formes des deux processus quand je viens d'écrire que ces voies politiques (Merkel vs IIIe Reich) étaient radicalement antagoniques.

Je veux bien entendre que je pèche par mania analogica mais enfin, j'aimerais quand même que ceux qui m'adressent ce reproche apprennent quant à eux à penser la contradiction et le même. Des forces qui s'opposent peuvent néanmoins être du même (p.ex. Staline et Trotski). Est-ce donc si difficile à penser ?
Difficile, assurément ! Mais je ne crois pas non plus qu'il y ait là de contradiction (pas de contradiction à penser que de mêmes forces peuvent agir de manière contradictoires, je veux dire). Il me semble simplement que de telles analogies, si elles aident à penser, gagnent à être prises avec distance. Et il reste le problème de ramener, encore une fois, comme les partisans de l'immigration le font, les adversaires à la figure du nazisme. Mais ce n'en est peut-être pas un.
asinus asinum fricat

A bene placito. Tu quoque mi fili.
«Pour moi, le monothéisme est mort.»

Il était certes temps que quelqu'un règle cette question. Et quelle originalité ! A votre place j'aurais même dit : « Dieu est mort ».
Je vous remercie cher Pierre Hergat. Je crois que nous disons la même chose.
Aïe, des camps sont en train de se constituer, me voilà ridiculisé et isolé...
Citation
Jean Sercy
A votre place j'aurais même dit : « Dieu est mort ».

Euh, non, pas nécessairement:

Deus sive Natura
Deus sive Natura

Je n'avais pas saisi l'ironie d'un de vos précédents messages, je ne vous pensais pas panthéiste.
Comme Démocrite.
(Comme Giordano Bruno, aussi. Qui était par ailleurs Dominicain)
J'ai dit que nous étions au nombre 5:
Spinoza, ça fait quatre.
Et puis... Erasme ?

Erasme: l'ombre de l'âne
Ne vous inquiétez pas cher Jean Sercy, vous n'êtes pas tout seul à être isolé et ridiculisé. D'ailleurs, je songe à constituer une alliance, celle des Ridiculisés & Isolés dont je me propose d'être membre fondateur et président à vie. Je pense le mériter.
Vous êtes bien courtois pour quelqu'un qui me traite d'âne en latin... Je regarderai cette vidéo quand j'en aurai le temps.

Faudra-t-il payer pour rejoindre cette alliance ? Cela semble correspondre à mes besoins.
Non. Vous n'aurez rien à verser. Mais nous acceptons les dons en nature, objets que nous collectionnons : pilori, cangue, paquets de railleries, moqueries, lazzi, mises à l'index, grossières attaques ad hominem garnies de sobriquets et autres couronnes d'épines symboliques en forme de bonnets d'âne et de tirades bourrées de déjections comme on vient de nous en fournir un exemple dans cette discussion, que nous recueillons et tressons en chapelets comme des têtes d'aïl afin d'en décorer les murs intérieurs de notre Temple à chaque jour anniversaire de la fondation de notre Alliance.
Utilisateur anonyme
29 août 2015, 19:20   Re : L'église peut-elle faire autrement ?
Ci-dessous in extenso les propos de ce prêtre d'Irak :


Le dimanche 23 août, au grand Meeting chrétien de Rimini, qui attire aussi chaque année de grandes personnalités du monde politique et économique, le père Douglas Joseph Shimshon Al-Bazi, originaire de Bagdad et actuellement curé catholique d’Irbil, dans le Kurdistan irakien, où il officie auprès des réfugiés, a prévenu les Italiens et les Européens : « En Italie, les musulmans vivent parmi vous et cohabitent avec vous. Mais quand c’est toi, le chrétien, qui dois vivre au milieu des musulmans, alors la cohabitation est impossible. » Ayant lui-même subi les exactions de musulmans, enlevé et torturé pendant 9 jours, et travaillant désormais auprès des réfugiés chrétiens qui ont fui l’avancée de l’État islamique, le père Al-Bazi sait de quoi il parle. Pour lui, l’EI est le vrai visage de l’islam. Les musulmans radicaux de l’EI font ce que faisait Mahomet il y a 1400 ans. « Les musulmans modérés n’existent probablement plus en Irak », a encore dit le curé d’Irbil, avertissant que les générations d’islamistes à venir seront sans doute encore pires. Face à l’arrivée massive de musulmans, qu’on a vu refuser les paquets de la Croix Rouge à la frontière macédonienne sous prétexte qu’ils n’étaient pas halal, le prêtre catholique prévient les Européens : « Le cancer est à vos portes. Ils vont vous détruire. » […] « Nous, chrétiens, sommes le seul groupe à avoir vu le visage du mal, l’Islam. », a encore prévenu le père Al-Bazi.
Humiliés et offensés pourrait-il être notre Bible ? Je ne l'ai pas lu (je suggère que ce ne soit pas nécessaire pour faire partie de votre Alliance, mais c'est vous le président à vie) mais j'aime le titre.
Cher Jean Sercy,

Parce que vous avez écrit supra "Difficile, assurément !", ceci :


La soustraction et l’addition sont une même opération logique.

La formule x-y n’est qu’une autre manière de poser x+(-y).

D’autre part, l’uniformité peut s’obtenir par des processus qui s’opposent. Ce qui est là encore très logique dans un espace courbe.

Donc si U = uniformité,

U s’obtient soit par l’opération

(a) qui consiste à réduire la diversité, à receper le corps social de sa diversité (ce qui était le projet du 3ème Reich) ;

soit par l’opération inverse

(b) qui consiste à ajouter, à faire foisonner et à métisser l’élément divers lequel par processus entropique disparaîtra dans l’Un (ce qui est le projet eurogermanique actuel, inspiré par l'oeuvre et la personnalité de l'invraisemblable Coudenhove-Kalergi comme vous l'avez lu ici).

Métissage et recepage aboutissent ainsi à U par des cheminements diamétralement opposés. Quoi de plus logique : si vous partez vers l’Ouest et moi vers l’Est, la direction opposée donc, la sphère où nous courons fera que vous et moi nous rejoindrons en réalisant la totalité de l’Un terrestre que ni vous ni moi n’aurons jamais quitté.

On pourrait même donner à cela forme mathématique :

{C – d} → U

Où C désigne le corps social et d la diversité dont on l’ampute, ce qui compose la formule d'ingénierie socio-anthropologique du 3ème Reich

et

{(C + d)m} → U

où m désigne de facteur de foisonnement-métissage, ce qui compose l'actuelle formule d'ingénierie socio-anthropologique eurogermanique dominante à laquelle la France tend à adhérer.

Cela me paraît si limpide et si simple que même ce malheureux Paul Valéry dont Alain Eytan nous gratifie de citations n’aurait aucun mal à le comprendre.
» Les faits sont têtus comme disait l'autre

Oui, mais les faits sont à rechercher dans une description précise de la façon dont sont prises les décisions de l'exécutif européen concernant l'immigration, pas dans le fantasme néo-völkish d'une unité ethno-politique eurogermanique merkelienne auto-dissolvante qui verrait se réaliser l'unité du même et de son contraire dans l'asymptote de l'infinie expansion de l'idée germanique.
Les faits sont aussi à rechercher dans l'expérience la plus concrète des personnes ayant vécu dans chacune des époques considérées, pas dans l'idée relative à la "forme" des événements qu'on pourrait éventuellement se faire par rapprochements analogiques purement conceptuels : ne vous en déplaise, Francis, la seule possibilité conceptuelle, la non-contradiction, le rapprochement analogique possible, ne sont pas réels en ce sens qu'ils n’impliquent pas nécessairement l'existence : or ce qui est têtu, en l'occurrence, et interdit à mon sens toute comparaison factuelle c'est ce qui advient comme existant, pas ce qui n'est qu'idéellement envisagé ; je trouve, si vous permettez, que vous confondez parfois un peu les deux...
Pour revenir au sujet de cette discussion, voici un extrait d'un article du Figaro qui rappelle la véritable positions de l'Église sur la question de l'immigration :

« sur les questions «sociales», incluant celle de l'immigration, l'Église a toujours conjugué l'impératif du respect de toute personne - y compris le clandestin - avec la nécessité et même le devoir des États de définir des politiques de régulation et de protection de ses ressortissants. Ce que le Pape François a rappelé dans son discours devant le Parlement européen. Benoît XVI avait parlé de la nécessité pour l'Europe de «surveiller ses frontières». Autrement dit, si le racisme est condamnable de manière absolue, des politiques migratoires restrictives, des modifications de l'accès à la nationalité, des décisions d'expulsion,… ne peuvent pas en soi faire l'objet d'une condamnation de principe si elles visent la recherche du «bien commun». Même si elles peuvent être naturellement contestées ou dénoncées. »
Cher Francis Marche,

Je vais me permettre de dire un mot de moi. Je suis très heureux de retrouver dans votre message ce bon vieux Coudenhove-Kalergi, au nom aussi invraisemblable que son rôle, cela me rappelle des souvenirs brumeux et lointains de mes cours d'histoire d'hypokhâgne. Il se trouve aussi que, lorsque j'étais encore étudiant, j'avais pensé faire un mémoire sur la notion de contradiction, en partant d'Aristote pour en arriver au logicien Graham Priest selon lequel le principe de non-contradiction n'est pas toujours valable (il prend l'exemple fameux du paradoxe du menteur qui, selon lui, dit en réalité le vrai et le faux en même temps (peut-être pas sous le même rapport)). J'ai vite renoncé à ce projet, mais pas à la contradiction, puisque j'ai finalement fait une chose sur Athènes et Jérusalem de Léon Chestov. J'ai aussi croisé la lance et le bouclier de ce penseur chinois dont vous connaissez certainement le nom, mais qui m'échappe, dans un livre de François Jullien. C'est un peu cela que voulait dire mon "Difficile, assurément !" : au fond, je ne fais que me souvenir de l'extrême perplexité dans laquelle me plonge le problème de la contradition. (Et si on ajoute Hegel, Heidegger, Héraclite, Protagoras, etc., les choses se compliquent encore, me semble-t-il, au lieu de s'éclairer).

Ce long détour pour vous dire que je crois comprendre la structure logique de ce que vous décrivez, bien qu'ayant depuis longtemps renoncé aux équations formelles de ce type (et c'est probablement un tort). Je ne vois pas de "contradiction interne" dans votre pensée. Je me demande simplement si elle résiste à l'épreuve des faits. Je me demande aussi, mais cela vous importe peut-être peu, si elle est stratégiquement pertinente, question qu'un forum politique doit à mon avis se poser. Et je comprends encore moins que l'analogie avec le communisme, qui est je suppose une autre figure du même, ne vous semble pas plus pertinente (au point, je veux dire, d'éclipser la référence au nazisme, et je me souviens avoir lu des réflexions vôtres qui m'avaient interessées à ce sujet sur le rôle historique du communisme (je suis presque tenté de renvoyer à l'un de nos échanges vieux de quatre ans, sur ce même forum)).

Il faudra que je vous relise plus attentivement pour mieux comprendre. Je serais très heureux de discuter de ces choses avec vous, pourquoi pas par message privé, même, car j'hésite parfois à m'étendre ici.
à Alain Eytan qui écrit : "or ce qui est têtu, en l'occurrence, et interdit à mon sens toute comparaison factuelle c'est ce qui advient comme existant," après m'avoir reproché mes parallèles entre "les TGV des wagons à bétail humain des convois de la mort" :

Contestez-vous par exemple, que le train Thalys qui faisait la liaison entre Amsterdam et Paris le 21 août dernier fût un convoi de la mort ?
» La soustraction et l’addition sont une même opération logique.

La formule x-y n’est qu’une autre manière de poser x+(-y).

D’autre part, l’uniformité peut s’obtenir par des processus qui s’opposent. Ce qui est là encore très logique dans un espace courbe.

Donc si U = uniformité,

U s’obtient soit par l’opération

(a) qui consiste à réduire la diversité, à receper le corps social de sa diversité (ce qui était le projet du 3ème Reich) ;

soit par l’opération inverse




????
Vous le faites exprès Francis...
Non, non, vous avez raison, Francis, cela n'est pas contestable, le Thalys était un convoi de la mort (même si personne n'y a perdu la vie), et il aurait suffi de deux ou trois courageux Juifs dans chaque convoi vers les camps pour que tout le monde survive.
Utilisateur anonyme
30 août 2015, 12:35   Re : L'église peut-elle faire autrement ?
A F. Meyer qui tenta de revenir au sujet initial après les superbes digressions sur la contradiction.

Comment peut-on interpréter, sans être, jésuite, le texte de la 2éme lettre de Jean ?

09 Quiconque va trop loin et ne se tient pas à l’enseignement du Christ, celui-là se sépare de Dieu. Mais celui qui se tient à cet enseignement, celui-là reste attaché au Père et au Fils.
10 Si quelqu’un vient chez vous sans apporter cet enseignement, ne le recevez pas dans votre maison et ne lui adressez pas votre salutation,
11 car celui qui le salue participe à ses œuvres mauvaises.

Facile, trop facile, certainement ....
Dans ma deuxième lettre, en fait, j'ai surtout visé la question de l'hospitalité privée, plutôt que celle des Etats (malgré l'aspect parabolique, qui tente d'imiter l'enseignement de mon rabbi). Mais je ne suis plus sûr de moi, j'ai écrit ça il y a longtemps...
L'église peut-elle faire autrement ?

C'est vrai qu'il y a un Dieu. Mais y-a-t-il aussi un Maître ?

Au risque de paraître complotiste, je m'étonne toujours que notre grand terraformateur universel, je veux parler des Etats-Unis, ne soit jamais mentionné. Ce pays, qui, pour neutraliser les effets du changement climatique se dit déjà prêt à déverser des millions de tonnes de sulfate de fer dans les océans. Ce même changement climatique pour lequel Goldman Sachs se déclare money maker.
J'avais déjà mis en lien un texte d'Artaud, j'ai appris hier, qui décrivait à sa façon, le fond étonnant de cette Culture. J'ai souligné également l'importance de la présence américaine en Allemagne, 'Ich bin ein Berliner' phrase prononcée par Kennedy et dont la signification est 'Je suis en Allemagne', ou si l'on préfére, l'Allemagne est à moi.

Il faut quand même écouter un peu ce que nous disent les Américains.
Wesley Clark, par exemple, il n'est n'importe qui.
Quand il rend public les choix de l'administration américaine, cela mérite un peu d'attention. Voyez quels pays il cite, voyez d'où viennent les réfugiés. Et en toute hypothèse, peut-on seulement arrêter quelque chose qui serait fomenté de toute pièce: Wesley Clark.
A Marcel : vous avez sans doute lu comme moi que, selon les informations que détiennent les services secrets français (et britanniques), se prépare une vaste campagne d'attentats ("le 11 septembre européen").

L'attaque du Thalys avait été préparée, c'est du moins ce qu'affirment les chancelleries. Je me suis autorisé de cela pour reprendre à la lettre l'expression d'Alain "convoi de la mort". Que l'opération fut moins bien préparée que celle des convois de la mort du 3ème Reich je n'en disconviens pas. A toute horreur sa progressive montée en puissance.

A Alain : je fais exprès quoi ?
A Alain Eytan,

qui écrit que "les faits sont à rechercher dans une description précise de la façon dont sont prises les décisions de l'exécutif européen concernant l'immigration", et qui me reproche de "rapprocher à tout prix et à tout berzingue la raciologie aryenne d'une immigration mal ou trop peu contrôlée" :

Ecrire comme vous le faites que la situation tragique qu'est en train de vivre l'Europe est celle d'une "immigration mal ou trop peu contrôlée" est parfaitement indigne. Je maintiens ce que j'ai écris et que vous vous entêtez à ne pas considérer: l'Allemagne de Mme Merkel, son exécutif, les patrons allemands voient dans la submersion migratoire et l'enchaînement des tragédies humaines qu'elle apporte une chance pour l'Europe et pour leur pays.

Tout esprit de bonne foi doit le constater, ne serait-ce qu'en regardant ce petit reportage réalisé tout récemment en Allemagne, dans lequel s'expriment des politiciens, des patrons et l'homme de la rue dans le pays qui détient le leadership politique et économique en Europe :

[www.francetvinfo.fr]
J'avoue, cher Alain Eytan, que je n'arrive pas à comprendre comment vous ne voyez pas la somme de souffrances qui se prépare à s'abattre sur notre "cher et vieux pays". En outre, de toutes les calamités qui l'ont frappé depuis sa naissance, celle qui se profile est sans doute la plus inexcusable, ce qui la rendra encore plus douloureuse. Je ne crois pas une seconde à l'altruisme, au désintéressement de ceux qui en sont resonsables. Comme disait, je crois, Marx : l'idéologie dominante est toujours celle qui sert les intérêts des dominants.
Utilisateur anonyme
30 août 2015, 17:18   Re : L'église peut-elle faire autrement ?
MIGRANTS/ALLEMAGNE :

Tout s'arrange, les soldats du BIEN se mobilisent !
.......
Dresde : Des milliers de manifestants pro-migrants disent «bienvenue» aux réfugiés :

Plusieurs milliers de manifestants – 1000 selon la police, 5000 selon les organisateurs – ont défilé samedi à Dresde (Saxe) pour dire «bienvenue» aux réfugiés dans cet État régional, théâtre d’incidents xénophobes, a constaté une journaliste de l’AFP.


Derrière une banderole de tête sur laquelle on pouvait lire «Empêcher aujourd’hui les pogroms de demain», les manifestants qui répondaient à un appel de l’organisation de lutte contre l’extrême droite «Alliance Anti-Nazis», ont défilé dans le calme alors que les forces de l’ordre, en tenue anti-émeutes, étaient venues en nombre important.
Le cortège chantait notamment: «Say it loud, say it clear, refugees are welcome here» («dites-le haut et fort: les réfugiés sont les bienvenus ici»).

Une banderole sur laquelle on pouvait lire « Humanisme à la place du nationalisme »
«Nous sommes ici car ce qui se passe en Allemagne, et en particulier en Saxe, est insupportable», a expliqué à l’AFP Eva Mendl, institutrice. «De la haine contre des réfugiés, qui viennent ici parce qu’ils ne peuvent plus vivre chez eux, parce qu’ils ont vécu la guerre (…), je trouve que ça ne devrait pas se passer dans un pays riche», a-t-elle affirmé.

La presse.ça.
Utilisateur anonyme
30 août 2015, 17:25   Re : L'église peut-elle faire autrement ?
Acceuillir tous les "migrants" pour «Empêcher aujourd’hui les pogroms de demain»... CQFD.
«Empêcher aujourd’hui les pogroms de demain»...

C'est marrant, c'est ré-entrant (comme ce film qui rejoue toujours le même jour)
Il y a aussi des définitions qui sont ré-entrantes. Par exemple:

     - gnu: gnu's not unix.
     - ciel: objet qui remplit le ciel.
     - dieu: <todo>

Autre forme de ré-entrance, Winston Churchill qui fit remarquer qu'après la guerre, le fascisme revêtirait les habits de l'anti-fascisme.
Le Volk, la politique ethnique du Volk se caractérisent par le fait que celle-ci ne sait pas fiche la paix aux peuples : pour ne plus commettre de pogroms ethniques, cette politique fait encore appel aux mouvements ethniques. Nos amis Germains se connaissent mieux que nous ne les connaissons : ils se savent trop capables de pogroms et afin de se prémunir contre eux-mêmes, par peur d'eux-mêmes, accueillent le monde entier comme campagne de vaccination contre leur propre mal.

Or on le sait : le vaccin et le virus sont de la même espèce biologique, la vaccination par inoculation d'un virus désactivé et l'invasion virale sont opérations qui se situent sur le même axe logique et bio-logique.

Voilà, en ce qui concerne ce cas, le traitement logique qu'il convient de donner à cette contradiction apparente, clamée par les pro-immigrations allemands, entre raz-de-marée ethnique et pogrom ethnique, celui-là devant prémunir contre celui-ci : bien comprendre un bonne fois pour toutes que le pogrom ethnique et le raz-de-marée ethnique sont de l'Un politique, sont le même acte politique absolu.
Utilisateur anonyme
30 août 2015, 22:31   Re : L'église peut-elle faire autrement ?
Tout est affaire de gestion du temps. Les remplacistes sont naturellement impatients : ils voudraient que le Grand Remplacement se réalise instantanément. Mais ils n’ont pas eux-mêmes les moyens de procéder rapidement à cette exécution : c’est pourquoi, sans états d’âme, ils s’en remettent aux masses de "migrants" pour qu’ils y parviennent avec leurs propres armes, celles du nombre et de la violence mortelle du nombre, lesquelles sont ainsi mises au service du triomphe du Grand Remplacement. Voyant venir le moment où le GR va tout entier basculer dans sa phase finale, le remplaciste a particulièrement hâte « d’en finir », ce qui l’incite à se jeter dans les bras du "migrant" sans scrupules qui va réaliser ce qu’il n’avait pu lui-même qu’envisager en pensée.
ce qui l’incite à se jeter dans les bras du "migrant" sans scrupules qui va réaliser ce qu’il n’avait pu lui-même qu’envisager en pensée.

Sans doute. Et c'est cela même, cette stratégie d'opportunisme passif, qu'ils désignent sous le terme "chance pour l'Europe".

Le petit reportage réalisé en Allemagne (cf. la vidéo mise en lien dans mon dernier message) est sidérant : tout le corps politique et les patrons et apparemment une bonne partie du corps social se frottent les mains sur l'antienne "ils paieront nos retraites", comme le faisait la France d'il y a vingt ou trente ans. Quand j'écrivais hier que ce pays est en retard d'une guerre (ou d'une paix) de manière chronique, et que ce décalage était à la source de quantité de drames en Europe depuis un siècle, ce n'était pas une charge gratuite contre le peuple alllemand, ni un élément de langage anodin ; force est de constater que l'Allemagne à moins de vingt-cinq ans de sa réunification se montre politiquement en retard d'une génération sur la France : la voilà qui ouvre grand ses frontières et tend les bras à quelque 800000 "migrants" dans l'inconscience la plus totale, sans la moindre réflexion de fond sur les conséquences, et certes pas non plus par charité chrétienne ! comme le montre ce petit documentaire.

Le plus fort restant la théorie de l'immunisation contre les démons propres à ce pays -- la France n'a jamais connu de pogroms ethniques depuis l'origine des temps modernes -- que les militants allemands pro-invasion mettent en avant dans ce scandaleux slogan : "Empêcher aujourd’hui les pogroms de demain". Ce slogan dit tout du manque de confiance en soi et en l'histoire dont souffre ce peuple, qui, assommé de propagande Arte, a une trouille bleue de lui-même et fait appel à l'allogène pour le protéger des horreurs dont il se figure -- à tort ou à raison, à tort et à raison -- d'être encore capable.

On ne saurait déplorer qu'il existe en Allemagne une "Alliance anti-nazie", mais si elle est telle, si ces gens entendent véritablement, concrètement -- et non fantasmatiquement -- lutter contre l'horreur nazie, que ne vont-ils combattre le Daech par les armes ! Car l'horreur nazie, avec tortures, viols de masse, décapitations et fosses communes, a bien lieu tous les jours et presque à leur porte, et c'est du reste bien elle, cette horreur, qui pousse certains à fuir jusqu'en Allemagne. Les combattants kurdes qui font le coup de feu contre ces nazis modernes voient-ils affluer par milliers des renforts d'antifas allemands venant combattre le nazisme à leur côté ? Certes non ! la bonne conscience antifas n'en a pas besoin. Elle se nourrit suffisamment at home en pratiquant l'immunisation fantasmatique contre le penchant historique allemand aux pogroms. C'est quand même moins risqué.
Utilisateur anonyme
31 août 2015, 01:21   Re : L'église peut-elle faire autrement ?
si ces gens entendent véritablement, concrètement – et non fantasmatiquement – lutter contre l'horreur nazie, que ne vont-ils combattre le Daech par les armes !
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Pour rester dans la même tonalité kojévienne je dirai que, si le remplaciste (antifa) est lâche et défaillant, ce qui est aisément observable (ces corps avachis, cette énergie mauvaise qui transpire de partout...), c’est parce qu’il ne risque pas lui-même sa vie et qu'il n’est pas capable d’introduire la mort (ou simplement la lutte) dans son existence, pour donner corps à ses "idées". D'où cette fascination pour le "migrant" : animal viril, puissance archaïque - véritable Figure du Maître.

Remplacistes et remplaçants forment un couple : mais deux font un tout en restant deux, c’est-à-dire d’une certaine manière divisés, au sens d’un partage des tâches. Le remplaçiste (lâche physiquement) et le remplaçant (homme fort prêt à en découdre) se font face, ayant en partage l’incapacité à être chacun par soi seul complètement "satisfait". C’est la raison pour laquelle la Befriedigung, qui représente le moment final de l’histoire, repose sur leur rencontre, par laquelle ils compensent ce qui leur manque à l’un et à l’autre : le remplaciste apporte dans cette union la conscience de soi remplaciste (et la morale antiraciste), le remplaçant la force brute qui tranche dans le vif, et qui exterminera le remplacé pour faire triompher le Grand Remplacement. L’Homme parfait du GR, c’est deux personnes à la fois, ou un Janus à deux têtes, remplaciste-remplaçant, une dyade.
Utilisateur anonyme
31 août 2015, 01:39   Re : L'église peut-elle faire autrement ?
Hegel achève le Chapitre VI de "La Phénoménologie de l'esprit" par ces mots : « Es ist der erscheinende Gott… » : « C’est là le Dieu révélé », le Christ réel (ici L'ANTECHRIST REMPLACISTE), véritable… »
Toujours à propos de la question de l'Un germanique et des cheminements duels et contradictoires qui conduisent à son apparition :

Dans la traduction que donne Bernard Bourgeois de la Phénoménologie de l'Esprit, cette phrase, qui précède immédiatement "le Dieu apparaissant" (der erscheinende Gott) à la clôture du chapitre VI :

Le oui réconciliateur, dans lequel les deux Moi se départissent de leur être-là opposé, est l'être-là du Moi étendu jusqu'à la dualité, qui, dans celle-ci, reste égal à lui-même, et, dans sa parfaite aliénation et son parfait contraire, a la certitude de lui-même; -- il est le Dieu apparaissant...etc.
Utilisateur anonyme
31 août 2015, 09:14   Re : L'église peut-elle faire autrement ?
Et les remplacistes allemands, comme Hegel à Iéna (là j'exagère un peu), voient eux aussi passer l’"esprit du monde" (le Weltgeist) sous leurs fenêtres... "Esprit du monde" incarné cette fois-ci non plus par l'Empereur, mais par la Figure du Migrant, par cette masse migratoire devenue folle qui se répand sur l'Europe pour l'asservir.
» A Alain : je fais exprès quoi ?

Feindre de croire que puisque addition et soustraction peuvent s'écrire de la même façon, en utilisant le même opérateur, elles donneraient le même résultat.
C'est quand même très fort.

Quant à l'"indignité", alors écoutez : feindre de ne pas savoir ce qu'était le nazisme, et d'être si éloigné de la réalité de l'un de ses achèvements les plus caractéristiques, l'univers concentrationnaire, en nous servant, pour le saisir magistralement par la pensée, le oui ! réconciliateur des deux opposés, ce serait, comment vous dire, le comble de l'indignité. Voilà.
En fait, la seule façon pour Primo Levi et l'ère nazie, dans l'une de ses réalisations les plus insignes, et donc révélatrices, de ne pas être totalement irréductibles à ce genre de pensée de type "hégélien", ce serait d'abonder dans le sens du "détail de l'histoire", ce qui serait encore plus embarrassant.

il n'est pas nécessaire, pour se défendre et élaborer une politique anti-immigrationniste efficace, de faire référence à tout bout de champ au Troisième Reich, c'est tout.
Feindre de croire que puisque addition et soustraction peuvent s'écrire de la même façon, en utilisant le même opérateur, elles donneraient le même résultat.
C'est quand même très fort.


Vous connaissez cette écriture mathématique Alain ? │x│

Vous savez ce que ces barres verticales signifient ? Cela même que vous dites être "très fort".
Alain Eytan écrivait :
il n'est pas nécessaire, pour se défendre et élaborer une politique anti-immigrationniste efficace, de faire référence à tout bout de champ au Troisième Reich, c'est tout.

On pourrait dire plus :
Il est nécessaire, pour élaborer une politique anti-immigrationniste efficace, de NE PAS faire référence au nazisme.
01 septembre 2015, 07:45   Tu quoque
M'enfin, Loïk, encore un bel exemple de jonction des contraires dans le sens unique !
Je pensais quitter la discussion, mais j'ai quand même envie d'ajouter un dernier grain de sel, quitte à me dédire un peu, car je n'aime pas trop les railleries qui s'éternisent.

Excusez-moi, cher Alain Eytan, mais lorsque vous écrivez :

Feindre de croire que puisque addition et soustraction peuvent s'écrire de la même façon, en utilisant le même opérateur, elles donneraient le même résultat.
C'est quand même très fort.


Ignorez-vous les apports de la logique formelle sur la négation et l'affirmation ? L'idée de Frege selon laquelle une affirmation n'est qu'une négation retournée, ou une affirmation une négation niée (je ne peux que renvoyer à ceci, avant que le fil ne dévie sur les questions habituelles : La puissance du non en politique (et peut-être ailleurs) ).

Bien entendu, je ne confonds pas logique et mathématique, proposant une simple analogie entre ces deux disciplines. Je suis tout-à-fait incompétent pour penser l'addition et la soustraction, mais l'exemple de Francis Marche, à partir de la sphéricité terrestre, me paraissait très convainquant. Critiquer les applications qu'il en fait est autre chose.
Cher Jean Sercy, vous tombez à pic, parce que Frege devint un antisémite enragé à la fin de sa vie, et grand admirateur d'Hitler ; on entrevoit là la possibilité d'une meilleure compréhension de la conjonction entre le national-socialisme et l'UE dans l'unité de l'affirmation et de la négation promue par le plus inattendu sectateur du premier.
Vous voulez réellement démontrer que Hitler et Merkel, c'est la même chose, en vous fondant sur les Fondements de l'arithmétique de Frege ?
Personnellement j'en serais totalement incapable, je vous l'avoue, mais si vous vous en sentez le goût, faites....
Cher Alain Eytan, je crois que je n'ai pas été clair. En un mot, celui de Plutarque d'après Montaigne, pour répondre à votre question, non.
Francis Marche déploie une logique très rigoureuse dans ce qu'il nous dit. Il se trouve que je suis en désaccord profond avec ses conclusions. A quoi cela est-ce dû ? A ma pusillanimité, peut-être, ou au fait, plus flatteur pour moi, que l'une des propositions mineures de ses syllogismes est fausse, ce qui entraîne la fausseté de la conclusion. Il ne suffit pas de refuser, comme je le fais, l'analogie avec Hitler pour des raisons axiomatiques pour combattre cette analogie.
Pour le dire autrement, et sans qu'il y ait de ma part de position arrêtée sur la question Que faire ?, n'étant pas membre du parti, je pense l'analogie hitlérienne, la reductio ad hitlerum, celle qui obéirait à la loi de Godwin (qui n'est jamais qu'un ultime avatar du Ne pensez jamais ! puisqu'elle doit se discuter), celle que j'ai appelé, par boutade, jugement d'Hitler, cette analogie, donc, me paraît désastreuse pour ce que vous défendez (je parle encore des membres du parti).
Ce forum est public. Que comprend le journaliste moyen de nos échanges ? Dépêche AFP : « Sur le forum d'extrême droite de l'écrivain sulfureux Renaud Camus, les membres de son parti débattent de est-ce que c'est vrai que Merkel fait la même politique que Hitler ? »
01 septembre 2015, 10:18   La perche pour se faire battre
Mon cher Jean Sercy, à chaque faction il faut ses idiots utiles ; endossons donc, nous les quelques isolés qui nous opposons véhémentement à de telles confusions, ce rôle avec dignité...
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