Le site du parti de l'In-nocence

Tout ça pour un chien

Envoyé par Philippe Changeur 
30 août 2015, 18:52   Tout ça pour un chien
L'agenda d'aujourd'hui nous apprend l'état navrant de Renaud Camus (départ de Plieux envisagé) si la "tension permanente" se maintient. La disproportion entre la cause et l'effet est extraordinaire.

Certains in-nocents auraient-ils des idées sur la façon de faire ?

Cette histoire de chien est troublante : Plieux est un tout petit village, les maisons sont proches les unes des autres et on est l'été. Normalement ce chien devrait être une gêne pour tous or le maire déclare que "les gens sont indignés par l'enquête" (et non par les aboiements du chien). Il me semble que si j'avais été gêné par un chien j'aurais été bien aise que les gendarmes viennent à la demande d'une autre victime, je n'aurais pas été indigné. Or, cette dame (le maire) fait preuve de beaucoup de bonne volonté et ne compte pas son temps. De plus, hier matin, le chien était sous la garde d'une autre dame qu'on peut difficilement suspecter de malignité.

C'est là la question de fond : ce chien est-il une nuisance ou est-il gênant pour le seul Renaud Camus ?

Que feriez-vous pour essayer d'améliorer la situation ?

Pour ma part quelques idées : la voisine est, à l'évidence, exaspérée par un certain nombre de faits (les sifflements la plainte, le fait de se retrouver dans un agenda accessible à tous). Renaud Camus n'aurait-il pas intérêt à "faire le dos rond", par exemple en arrêtant ces ulatrsons audibles (?) qui ne servent à rien, et aussi à ne plus rien noter qui mette cette dame personnellement en cause ?


Comment voyez-vous cela ?
30 août 2015, 20:53   Re : Tout ça pour un chien
Loin de moi l'idée de répondre à la place de Renaud Camus, mais je trouve votre titre un peu étrange : je serais, je crois, beaucoup moins gêné par ces aboiements, si j'habitais Plieux, mais la sensibilité à ce genre de choses varie tant d'une personne à l'autre...
Je ne peux pas modifier le titre... je voulais dire "En arriver là à cause d'un chien"...

Par ailleurs, je ne pose pas la question à Renaud Camus mais je demande aux intervenants s'ils ont eux une idée sur la façon de sortir de cette situation...

Il y a quelques mois j'avais indiqué que l'escalade dans les relations de voisinage était une mauvaise idée...
Pour dire cela autrement : Renaud Camus a fait énormément de choses à Plieux... tout abandonner pour un chien ? c'estimpensable...

Le mieux à mon avis est de rechercher un modus vivendi avec cette dame, si possible par le biais d'amis communs.
31 août 2015, 07:58   Un aller simple
Anywhere out of the dog.
31 août 2015, 11:01   Re : Un aller simple
Voir s'il est possible, avant de se résigner à partir, de tenter le tout pour le tout, en intentant un procès, preuves (enregistrements etc.) à l'appui. Il doit y avoir aussi des lois qui protègent contre le fait d'avoir la vie empoisonnée (à dessein ?), par des personnes méchantes et stupides, à charge pour un avocat talentueux de les produire : je crois que la nuisance sonore est de plus en plus considérée comme une véritable agression, et la justice prend aussi en compte, dans une certaine mesure, la sensibilité du plaignant dans les affaires de ce genre. Examiner la jurisprudence dans des affaires similaires. Après tout, faire valoir qu'on est physiquement bien plus éprouvé quand on a à subir cela, qu'en ayant été, par exemple, l'objet de diffamations ou d'injures à caractère raciste, doit être démontrable...

Je ne crois pas du tout du reste qu'il y ait "disproportion", en l'occurrence : le bruit constamment répété est réellement une agression d'une grande violence, si l'on n'est pas sourd ou totalement apathique, et j'imagine que Plieux doit être, quand ça n'aboie pas, parfaitement calme, ce qui décuple en réalité le caractère attentatoire du bruit. Pendant Kippour, ici, à Jéru, quand toute circulation est suspendue, je flinguerais volontiers les abrutis qui osent parler dans la rue comme si de rien n'était, tant la violence du parfait silence violé est d'autant insupportable.
31 août 2015, 12:31   Re : Tout ça pour un chien
Dénoncer est un acte civique. C'est avant tout un acte de civilisation entre gens civilisés.
Dénoncer les aboiements d'un chien consiste, dans l'ordre:
1. à se tourner vers le chien et à lui dire: "tais-toi, le chien."
2. à se tourner vers le propriétaire du chien et à lui dire: "faites taire votre chien."
3. à se tourner vers les gendarmes et à leurs dire: "faites que le chien se taise."
Si ce n'est pas fait dans l'ordre, moi, j'appelle ça de l'incivilité. C'est pas parce que le chien doit se taire que la victime peut courir directement chez les gendarmes.
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Il y a le Code de la santé publique qui prévoit le bruit de voisinage (diurne), R1334-30 et suivants, pour lequel trois causes sont prévues
1. l'intensité
2. la répétition.
3. la durée.

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Pitié pour les chiens (aussi) !
Un chien qui aboie de façon intempestive est un chien malade de quelque chose. Et souvent, de ce qu'il n'est pas à sa place dans la meute familiale. Peut-être que, ce que réclame ce chien, c'est seulement un maitre. Pas une maîtresse, un maître. Il faut expliquer que les chiens ont un territoire. Les hommes sont sur un territoire, tandis que les femmes sont sur un territoire affectif. Demander simplement à cette femme qu'elle se comporte en homme avec son chien !
Un chien a besoin d'un maitre et d'un territoire. Le chien qui devient subitement chef de la meute perd tous ses repères, et une fois seul, il se met à aboyer. Mais ce n'est qu'une possibilité.
Le mien a 19 ans, il est senile et aboie quand c'est l'heure pour lui de manger. Alors je lui donne à manger.

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Une enquête de voisinage c'est bien. Mais la gestion du bruit est une des choses parmi les plus complexes qui soient. On n'échappe pas au bruit. En fonction de la topographie des lieux, un voisin peut être embêté et l'autre pas. Il suffit pour celà qu'un arbre couvre le bruit pour l'un, et qu'un mur l'amplifie pour l'autre. Déplacer le chien avant de déplacer Renaud Camus serait peut être une alternative.

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Enfin, peut être que Renaud Camus est dépressif profond et que le chien est l'expression résiduelle de sa dépression profonde. Auquel cas, on pourrait peut-être demander à ce chien d'adopter son voisin.
Cher Monsieur Eytan et cher Monsieur Hergat,

Jusqu'à présent je pensais qu'il y avait une malignité contre Renaud Camus mais il y a aussi une autre possibilité : que ces aboiements ne soient pas en dehors de la normale (donc qu'ils ne soient pas ce qui est écrit dans l'article du code cité par monsieur Hergat) et que ce soit la grande sensibilité de Renaud Camus qui les lui fasse à la fois entendre d'une façon intolérable et attribuer à la méchanceté de la propriétaire.

L'épisode raconté hier dans l'agenda m'a sidéré pour plusieurs raisons.

Si Madame LC avait eu de mauvaises intentions elle aurait laissé le chien dans le jardin et celui-ci enragé par la solitude aurait aboyé on ne peut mieux. Or elle le confie à une autre voisine.

Cette voisine est toute proche de chez Renaud Camus et de chez Madame LC : depuis chez elle Renaud Camus entend le chien gémir, je dis bien gémir et pas aboyer. Le chien est donc tout proche. Or cette voisine ne se plaint pas du tout du chien et même elle l'héberge et quand il aboie chez elle elle ne le fait pas taire.

Connaissez-vous beaucoup de gens voisins d'un propriétaire d'un chien insupportable qui se comporteraient comme cela ?

Regardons maintenant ce que dit madame le maire : que les gens sont indignés par la plainte, c'est un mot très fort. Renaud Camus écrit les gens pas des gens. Cela veut dire que pour les gens de Plieux qui devraient être aussi victimes du chien et de sa maîtresse il n'y a pas en réalité de gêne, or les maisons sont les unes sur les autres.

Monsieur Eytan, s'il y a un procès Mme LC fera lire des attestations et fera demander au maire quelle est la gêne générale. Si le maire dit que le bruit de ce chien est normal le procès est perdu. La question de sensibilité d'une personne ne peut pas être raisonnablement opposée à ce qui est un fait normal.

Enfin relisant le fil à propos de ce chien j'ai vu que quand Renaud Camus comptait le temps passé à aboyer il n'arrivait qu'à assez peu de temps finalement. C'est un fait à prendre en compte.


Monsieur Hergat vous connaissez les chiens, moi aussi. Ce que vous dites est vrai. Cependant ce chien est un beagle et un beagle qui aboie quand on passe près de sa clôture ce n'est pas anormal.


Je me mets maintenant à la place de Mme LC : des recherches google me montrent que Renaud Camus parle de moi en citant mon prénom et me met en cause à propos de mon chien sur internet. Je pense que je ne serais pas très content.

Je pense donc Monsieur Eytan et Monsieur Hergat qu'un bon accord vaut mieux qu'un mauvais procès et que Renaud Camus serait bien inspiré de parler directement avec Mme LC pour chercher une solution.
02 septembre 2015, 10:03   Re : Tout ça pour un chien
J’allais protester contre l’existence même de ce fil qui, étant de caractère tout à fait personnel, pourrait passer pour n’avoir absolument rien à faire sur le site d’un “parti politique” mais, à mieux y réfléchir, on peut considérer au contraire qu’on est ici au cœur des préoccupations de l’in-nocence : la dialectique de la nocence et de l’in-nocence (il ne devrait pas y avoir égalité devant la loi entre qui dérange et qui ne dérange pas), le caractère essentiellement politique des rapports de voisinage (entre maisons, entre continents), le droit au silence, etc. Cela dit, le débat est un peu décevant puisque, à en juger par la dernière phrase ci-dessus, il revient exactement au point de départ, il y a des mois.
02 septembre 2015, 10:53   Dérangement
En suivant quels critères peut-on définir ce qui dérange et ce qui ne dérange pas ?

En vertu de quoi le droit au silence l'emporterait-il sur le droit au bruit ?

Et que fait-on pour les gens que le silence dérange ?

De leur point de vue, le silence (et l'obscurité) sont de véritables nuisances qu'il faut combattre et, à voir la tournure prise par le monde depuis la préhistoire, il semble qu'ils soient bien plus nombreux à le penser que le contraire.
Les lampadaires qui brillent sous ma fenêtre toute la nuit, éclairant une absence totale de promeneurs (c'est un village), me dérangent grandement si j'ai l'intention de jeter un œil sur le paysage nocturne. Mais puisque cela ne dérange personne d'autre (absolument personne car j'ai tendu des perches pour voir un peu (certains ne comprenaient même pas de quoi je parlais, où était le problème)), je dois en conclure que la loi est bien faite, selon les règles de l'In-nocence : il n'y a pas égalité entre qui dérange et qui ne dérange pas. Qui ne dérange pas passe avant !

Ou bien faudrait-il appliquer une loi qui dise qu'à partir du moment où UNE personne est dérangée, il faut écouter ses doléances ? On voit bien que c'est impossible.
02 septembre 2015, 17:53   Re : Tout ça pour un chien
Il me semble que vous êtes un peu sophiste, là. Il y a tout de même un critère d’action. Déranger est une activité. Ne pas déranger ne l‘est pas (même si cela peut impliquer certaines contre-activités).
02 septembre 2015, 19:06   Re : Tout ça pour un chien
Ces notions de nocence et de critère d'action me semblent nécessiter des définitions plus précises. Je vais prendre un exemple un grand classique qui est celui des voyages en chemin de fer d'autrefois, mettons en 1965.

Pour les personnes qui n'ont pas connu cette époque de la France d'autrefois les trains étaient utilisés par des Français de tous milieux avec deux classes bien différenciées. Les compartiments hébergeaint huit ou six personnes sur deux banquettes se faisant face. C'était un monde fermé.

Voici quelques exemples pour moi de nocent et non-nocent :

- une personne mettait ses pieds en portant des chaussures sur la banquette : nocent pour tout le monde ;

- une famille déballe des victuailles et se met à déjeuner : normal en seconde classe (si quelqu'un avait fait la remarque la famille aurait rougi mais un autre occupant du compartiment aurait dit "Pour qui vous prenez-vous ? vous n'avez qu'à voyager en première") ; nocent en première ;

- c'est l'été et il fait très chaud. On ne pouvait faire qu'une chose : baisser la fameuse vitre "Il est dangereux de se pencher...". Or sur huit personnes sept étouffent et une craint les courants d'air. A mon avis la nocence est du côté de celle qui pronerait l'abstention contre l'avis de la majorité.
02 septembre 2015, 19:08   Re : Tout ça pour un chien
D'autre part demander à ne pas être dérangé revient en quelque sorte à priver l'autre d'un droit. A la limite toute activité peut être dérangeante.

Il y a trente ans on lisait dans la presse régulièrement que des citadins arrivés à la campagne obtenaient que leur voisin se débarasse du coq alors qu'il y avait toujours eu un coq. On voit là que la recherche de la tranquillité peut heurter l'usage.
02 septembre 2015, 19:09   Inaction
Ne pas déranger est une inactivité. L'absence de dérangement est le fait de l'inactivité. Toujours plus d'inactivité entraîne toujours moins de dérangements. Il faut donc encourager l'inactivité si on veut ne pas être dérangé. Mais l'inactivité doit être policée, ce qu'elle n'est pas naturellement. Il devient impératif de faire en sorte qu'elle ne devienne pas elle aussi une source de dérangements et, pour cela, il faut éduquer les personnes en sorte que leur inactivité soit feutrée. En voilà une branche de "l'aide à la personne" qui donne envie de gisement d'empois. Ce n'est pas demain qu'on l'exploitera.

Concernant les aboiements d'un chien, on ne sait pas quelle sorte d'activité ils désignent chez la propriétaire.
02 septembre 2015, 19:49   Re : Tout ça pour un chien
Monsieur Camus,


Vous écrivez :

Il y a tout de même un critère d’action. Déranger est une activité. Ne pas déranger ne l‘est pas (même si cela peut impliquer certaines contre-activités).

C'est tentant mais reflexion faite je ne partage pas votre point de vue. Il me semble en fait que toute situation peut très bien être jugée conformément à des règles.

Ne pas tenir compte des règles et causer ainsi un tort à autrui c'est de la nocence, c'est sûr. Exiger de quelqu'un qu'il n'utilise pas les facultés permises par les règles est aussi une nocence car on prive injustement cette personne du résultat d'une action.

Je ne suis sans doute pas très clair, je vais prendre un exemple.

Supposons que la fumée me gêne beaucoup.

Si je suis dans une salle de restaurant et que quelqu'un allume une cigarette je lui demande de l'éteindre car la personne viole une règle et m'ennuie.

Si je m'assois en terrasse et qu'une personne allume une cigarette je me tais ou je rentre à l'intérieur car cette personne est dans son droit.

Dans les deux cas il y a une action qui est la même, un dérangement qui m'est causé et qui est le même mais deux règles différentes.
03 septembre 2015, 10:19   Re : Tout ça pour un chien
» Et que fait-on pour les gens que le silence dérange ?

Outre le fait que les aboiements consistent en une action (la production de bruit) imposée chez lui à quelqu'un que cela insupporte et qui n'en peut mais, ce qui en effet suffit à caractériser de façon probante, et, ma foi, encore assez convenue (du moins il me semble) ce que signifie "déranger" dans ces circonstances, il y a aussi que l'argutie rothomagienne conduirait à des situations qui seraient en fait ingérables : que "le silence en soi dérange", cela signifierait pratiquement que des personnes seraient dérangées par le fait même qu'on veuille les empêcher de déranger les autres ; cela ressemble à l'argument paradoxal de celui qui clame son droit de contrevenir à tout droit, ou celui qui voudrait élargir le champ d'application d'une réglementation en y incluant la possibilité d’enfreindre toutes les règles : il s’ensuivrait qu'en l’occurrence une chose signifierait n'importe quoi et son contraire, le dérangé serait aussi dérangeur par le fait même qu'il fiche la paix aux autres, et tous seraient également arrosés dans un même bain d'indistinction généralisée de sens, de culpabilité, d'innocence et d'inapplicable légalité.
Ce sont en effet des thèmes assez familiers par ici...
03 septembre 2015, 10:28   Re : Tout ça pour un chien
« Concernant les aboiements d'un chien, on ne sait pas quelle sorte d'activité ils désignent chez la propriétaire. » La responsabilité est un concept assez facile à recevoir, et à appliquer : parents pour leurs enfants, maîtres pour leur chien.
03 septembre 2015, 12:08   Re : Tout ça pour un chien
Citation

Dans les deux cas il y a une action qui est la même, un dérangement qui m'est causé et qui est le même mais deux règles différentes.

Ces deux règles différentes appartenant toutes deux à la Loi, à laquelle tout le monde devrait se ranger afin de préserver au mieux ce fameux Vivre ensemble.
Malheureusement la France est un pays où on applique de moins en moins la Loi, où le souci de l'autre n'étouffe plus grand monde, où de plus en plus de gens font leurs l'adage hautement philosophique : "Moi j'existe et j'emmerde tout le monde".
Ceci dit rien n'est plus relatif et fluctuant que la perception que chacun a d'un bruit s'invitant à ses oreilles. Un bricoleur du dimanche et jours fériés, n'hésitant pas à terroriser toutes les personnes ayant la malchance de l'avoir pour voisin, se trouvera exaspéré d'entendre une goutte d'eau se fracassant sur le lavabo de sa chambre d'hôtel où il passe ses vacances.
On est presque jamais gêné par les nuisances dont on est l'auteur ou dont on en a la responsabilité. Par exemple une personne possédant un chien très aboyeur (qui donc n'est ni dressé ni même un tant soit peu éduqué) ou même ayant des enfants très criards dans leurs jeux, supportera très bien tous ces bruits alors que les voisins s'en exaspèreront. Par contre cette même personne prendra en horreur le petit chien qui jape sous les fenêtres du logement qu'il a choisi comme villégiature.
Tout cela est donc parfaitement ingérable et inextricable. Si aucune solution à l'amiable, satisfaisante pour les deux parties, n'est possible, il apparaît alors comme évident que seule la Loi peut permettre de sortir de ces impasses. Encore faut-il que cette dite Loi soit appliquée dans toute sa rigueur et pour cela qu'il se trouve des fonctionnaires ou des élus sachant réellement la valeur de la Loi républicaine, qui fassent correctement leur métier, prennent leur responsabilité, ne se contentant pas de psychologiser les protagonistes.
Il existe pourtant des textes de loi très précis (ainsi que des décrets municipaux particuliers) portant sur les problèmes de voisinage et en particulier sur les aboiements de chiens. Mais apparemment en demander le simple respect, alors qu'il s'agit pourtant de la Loi républicaine, donc émanant du peuple et de ses représentants, est encore trop !
Mis à part les chiens à forte utilité pour l'homme (chiens d'aveugle, de secours, de berger, de police) et ceux parfaitement dressés ou éduqués par leur maître, on peut se demander si la présence imposée de ces animaux en société humaine n'est pas en soi une grave nocence faite à l'environnement. La pollution sonore qui en résulte pouvant être impressionnante, le chien étant l'animal le plus bruyant au monde (un chien peut aboyer sans discontinuer durant plus de 3 heures au dire des experts en chose canine).
03 septembre 2015, 13:34   Re : Tout ça pour un chien
Aboiements et déjections, à quoi il faut ajouter l'agression et la menace sur les hommes comme sur la faune sauvage par ces chiens dont les maîtres défont la laisse sur les plages et en forêt, et en aires naturelles protégées (les flamants roses de la réserve naturelle de Hyères en savent quelque chose), peuvent me pousser à émigrer. Les chiens et leurs maîtres, en France sont clairement au-dessus des lois. Une femme en burka me gêne beaucoup moins, et d'ailleurs l'impunité dont jouissent ceux-là et celle-ci est du même ordre (le emburquinées par exemple, ne sont pas palpées aux sas de sécurité des aéroports français, j'ai lu un témoignage récent de ce fait à l'aéroport de Montpellier).

Et s'il n'y avait que les chiens: il y a aussi les chats, qui tuent, chiffre avancé par les scientifiques, plus d'un milliard d'oiseaux par an dans le monde. Pire que le DDT. Le chat, cette sale bête jamais en laisse, est le seul exemple d'espèce animale qui soit à la fois parasite de l'homme et un terrible loose cannon pour la faune sauvage.
03 septembre 2015, 14:21   Re : Tout ça pour un chien
Il est dommage que le site des lecteurs de Renaud Camus soit si peu actif, à ce que j'en sais. Il pourrait se mobiliser pour adresser une lettre collective à Madame le Maire de Plieux. S'appuyant sur des exemples pas trop anciens, comme celui de Françoise Sagan, qu'on n'a cessé de martyriser à la fin de sa vie pour des reliquats d'impôts, et qui a trouvé un certain nombre de confrères écrivains pour la défendre au nom de l'apport de ses oeuvres au patrimoine littéraire national - apport bien supérieur à une ardoise de contribuable impayée -, on pourrait mettre en avant la contribution de Renaud Camus au patrimoine national et la nécessité pour lui de bénéficier de conditions matérielles compatibles avec la poursuite de son activité littéraire. Ainsi Madame le Maire de Plieux comprendrait-elle peut-être qu'il ne s'agit pas d'une banale querelle de voisinage mais bien de la possibilité ou non de poursuivre une oeuvre qui est essentielle à un certain nombre de lecteurs aujourd'hui, et probablement à bien davantage demain. Et la voisine qui de par la loi a probablement elle aussi un certain nombre d'arguments à faire valoir serait-elle renvoyée non à une hypothétique coercition mais à un problème de conscience : Puis-je ou non laisser mon chien, au nom de mon moi-mêmisme et du sien, entraver la poursuite d'une activité intellectuelle de premier plan exigeant objectivement silence et concentration, qui est reconnue par un certain nombre de lecteurs comme importante ou même majeure ?
03 septembre 2015, 14:46   Re : Tout ça pour un chien
Qu'est-ce qui permet d'exclure à priori que la propriétaire du chien ne soit pas en service commandé pour, justement, entraver la poursuite d'une activité intellectuelle de premier plan ?

On en a vu d'autres, sous Mitterrand, sous Hollande. Faire aboyer un chien coûte moins cher, est plus sûr, que, par exemple, mettre en place des écoutes téléphoniques, produire de fausses listes informatiques destinées à compromettre la cible, causer une chute mortelle à bicyclette, faire se noyer le sujet dans 20 centimètres d'eau au coin d'un bois, etc.
03 septembre 2015, 14:53   Re : Tout ça pour un chien
Je regrette également que le forum des lecteurs de Renaud Camus soit si peu actif, et j'en profite pour signaler que j'y ai fait une modeste proposition sans rapport direct avec ce fil, restée lettre morte, et cela m'embête de ne pas pouvoir déterminer si c'est parce que mon idée est mauvaise (ce qu'on serait bien charitable de me signaler) ou parce que personne n'en a eu vent.
03 septembre 2015, 15:00   Re : Tout ça pour un chien
R.C. accepterait-il pour voisin un adolescent en phase d'apprentissage du violon, du piano ?
R.C. accepterait-il pour voisin un retraité artisan disposant d'un arsenal d'outillages ?
R.C. accepterait-il pour voisin une association de motards ?

Je dis non. Alors, quel est le problème ?
Le problème est que le village ne regroupe plus aucune communauté d'intérêt, ce qui imposerait de tenir compte du voisinage (Le paysan ne fait plus vivre le forgeron). Le village n'est qu'un lieu où le gaz, l'électricité, l'Internet arrivent par le même tuyau, comme à la ville.
Quelqu'un qui ne supporte ni les chiens, ni les pianos, ni les bricoleurs, n'a guère d'autre choix que d'aller se ressourcer en forêt. C'est le choix que j'ai fait. Mais là il découvrira bien vite que ce royaume est livré aux tronçonneuses de l'ONF et aux KTM des associations de motos.
Au tribunal de Grande Instance, mon intolérance au bruit m'a été reproché, histoire de dire que j'étais aussi coupable de celui qui m'avait envoyé à l'hôpital. Au cours d'une promenade en forêt, avec mon chien.
03 septembre 2015, 15:20   Re : Tout ça pour un chien
En ce cas il y a le risque de se voir stigmatiser comme intellectuel auquel on accorderait un privilège, un passe-droit, une faveur en somme. Alors que le seul respect de la Loi devrait, me semble-t-il, suffire. Il ne s'agit pas de se placer au-dessus de la Loi car je ne pense pas que la propriétaire du cabot puisse faire valoir des articles de loi autorisant ces aboiements tôtifs.
03 septembre 2015, 15:55   Re : Tout ça pour un chien
Pierre, si je vous croise promenant votre chien en forêt en en profitant pour lui faire faire ses besoins au bord du chemin, parmi les cèpes et les crocus, je vous coiffe d'une burka que je vous force à enfiler sur le champ, sans un mot d'explication, et je vous accompagne en marchant ainsi jusqu'au village, la laisse du chien nouée au cou que je tiendrai d'une main comme longe et licol, et non sans avoir au préalable euthanasié votre chien au gourdin, du type dont usaient les paysans russes pour chasser l'ours du temps de Tolstoï. Il faut savoir ce qu'on veut dans la vie. L'ordre ou la nocence, qui sont incompatibles, comme le déclaraient les gardes-champêtres de mon enfance, dont l'un d'eux, ancien gendarme en Nouvelle-Calédonie, avait un accent du Gers, justement, à remettre les garnements dans le droit chemin rien qu'en récitant le bottin.
03 septembre 2015, 16:51   Re : Tout ça pour un chien
Lorsque j'habitais à Hong Kong, une jeune chinoise (pas une privilégiée étrangère donc), traductrice de son Etat, avait eu l'idée attrayante de s'établir dans une des nombreuses petites îles de ce qui était alors une colonie britannique, au premier étage d'un petit immeuble qui devait en compter trois, dans une rue peu passante (aucune route sur cette île ou tout le monde allait à pied).

Malheureusement les automobiles avaient été remplacées par des espèces de voitures à bras motorisées, plus bruyantes que des autos, qui servaient à transporter tout ce que les Chinois ont toujours à transporter partout où ils se trouvent en communauté (matériaux de construction, volaille vivante, victuaille diverse, équipements, bières funéraires, bambous, etc.). Au rez-de-chaussée vint à s'installer un petit atelier de métallurgie : soudage, sciages de tôles, avec déversements intempestifs de poutrelles métalliques de ces voitures à bras. Très vite, l'existence cette femme devint impossible.

La malheureuse porta plainte (un atelier de métallurgie-sidérurgie-ferronerie et huisserie métallique n'a rien à faire dans un quartier "résidentiel"). Bien entendu elle fut déboutée. Mais je me souviendrai toujours de son argument juridico-moral : mon travail n'est pas moins important que le leur.

Des journalistes compatissants avaient fait sur elle un "sujet" télévisé où elle avait avancé cela. Un excellent argument. Mon repos/mon travail (intellectuel) n'est pas moins important que votre travail, que vos divertissements, que vos besoins de vous délasser bruyamment.

Il n'y a plus de place au monde pour l'écrivain. Plus aucun refuge. Peut-être sur une embarcation solitaire au milieu de l'océan. Les endroits à priori les plus calmes, les plus retirés, rendent l'écrivain ou le travailleur intellectuel encore plus sensible, sur le qui-vive, à cran, à la moindre perturbation, il s'irrite. Les abords d'autoroute -- ou mieux : la proximité d'une voie de chemin de fer, comme la maison natale de Charles Trenet où il fut si heureux et productif -- leur sont encore préférables.
03 septembre 2015, 17:08   Re : Tout ça pour un chien
Un jour, j'épouserai une traductrice chinoise, nous irons vivre en Alaska, où l'on ne parle ni français, ni chinois, au milieu des ours pour qu'ils nous dévorent, et nous nous garderons bien de nous y reproduire, histoire de laisser les choses aussi vides que possible.
03 septembre 2015, 18:13   Re : Tout ça pour un chien
Un jour, j'épouserai une traductrice chinoise

Pas une bonne idée. Croyez-en mon expérience. Et puis les traducteurs et les traductrices font d'horribles conjoints. Le traducteur, comme tout écrivain, ne mérite pour compagnon pas plus que le chat, créature intéressée et distante qui, si vous venez à trépasser dans la pièce où il séjourne, mangera votre dépouille tranquillement sans se soucier d'alerter les secours, ou le hamster, animal économique qui ne revient pas plus cher en pension qu'en photo, ce qui, pour le traducteur, n'est jamais secondaire.
03 septembre 2015, 18:30   Re : Tout ça pour un chien
Si le traducteur traduit capybara par hamster, il risque tout de même quelques désagréments
03 septembre 2015, 18:44   Re : Tout ça pour un chien
Il faut analyser les choses simples avec simplicité et les choses complexes avec nuances et complexité. Et pas le contraire.

A propos du souci que l'on doit aux autres, le respect de la Loi représente le minimum auquel tout citoyen digne de ce nom doit s'astreindre (Un citoyen ça s'empêche un minimum). Si, en plus d'être un bon citoyen, on est parfaitement civilisé, gentil, compatissant et non nocent, on peut aller au-delà de ce que la Loi stricto sensu exige de nous tous (Un homme ça s'empêche).
Il y a deux types d'individus qui me sont de commerce très désagréable : ceux qui, sacrifiant tout à leur idéologie chérie, sont dans le déni du réel et ceux qui ne respectent pas la Loi. Ces derniers, s'affichant souvent en rebelle, présentant d'eux une image sociale sexy d'hommes (ou de femmes) qui en ont, ne sont que d'arrogants prétentieux bouffis d'orgueil et d'égoïsme, de méchanceté gratuite et souvent aussi de sottises.
03 septembre 2015, 19:44   Re : Tout ça pour un chien
Monsieur Teyssier,

Ce que vous dites est très intéressant. Il me semble cependant que c'est asymétrique : on peut exiger d'un citoyen qu'il respecte la loi mais on ne peut exiger de "s'empêcher" dans le sens où vous l'employez que de soi-même.
03 septembre 2015, 20:16   Re : Tout ça pour un chien
Reflexion faite Monsieur Teyssier ce que vous nous proposez peut s'avérer dangereux : Renaud Camus est un homme civilisé et sa voisine ne l'est pas. Par conséquent Renaud Camus devrait s'empêcher de revendiquer son droit puisuq'il devrait tolérer que la voisine outrepasse le sien.
03 septembre 2015, 21:45   Re : Tout ça pour un chien
On est en droit d'espérer qu'un citoyen lambda s'empêche (de nuire à autrui) de lui-même sans être obligé d'en passer par une application punitive de la Loi. L'alliance du coeur et de la raison (bon sens et gentillesse) gouvernent encore quelques personnes tout de même. Mais pour ceux qui se montrent ouvertement rétifs et étrangers à cette discipline interne force doit rester à la Loi.
03 septembre 2015, 22:17   Re : Tout ça pour un chien
Monsieur Changeur, en réponse à votre deuxième message, je dirais que tout est affaire de mesure et de cas particuliers. D'ailleurs vous pouvez vérifier que je n'ai pas écrit qu'on doit aller au-delà de la Loi mais seulement qu'on peut ! Nuance donc.
On peut le faire si par exemple l'autre parti se montre conciliant et fait des efforts sensibles pour atténuer la nuisance source du conflit, si on sent chez l'autre une bonne volonté d'écoute suivie d'actes tangibles allant dans le sens d'une décrispation. Si par contre aucun progrès n'est à noter au fil du temps et qu'il apparaît qu'on a été mené en bateau, on ne doit bien sûr pas encourager ce genre de pratique et de comportement et se montrer très ferme et déterminé.
Ne pas prendre notre bonté pour de la faiblesse !
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