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Communiqué n° 1853 : Sur la nomination de M. Marc Voinchet à la tête de France Musique

Communiqué n° 1853, vendredi 10 juillet 2015
Sur la nomination de M. Marc Voinchet à la tête de France Musique

Le parti de l’In-nocence savait qu’il était question de mettre fin à l‘existence de France Musique, mais n’avait pas prévu cette forme de mise à mort à la fois subtile et farcesque : la nomination de M. Marc Voinchet à la tête la station agonisante. M. Voinchet est notoire pour avoir contribué plus qu’aucun autre, sous la direction de M. Olivier Poivre d’Arvor, à l’invasion de France Culture par les variétés et par un type de sonorisation qui dispose déjà de toutes les autres stations, publiques ou privées, France Musique exceptée jusqu’à présent, et seulement en partie. Ainsi se parachève le changement de sens du mot “musique”, changement parallèle et concomitant à celui du mot “culture” comme à celui du mot “français” : il s’agit toujours de noyer l’essentiel — en l’occurrence cette grande tradition musicale occidentale dont le pape émérite Benoît XVI vient tout juste de célébrer la grandeur... — sous la masse et le flot de ce qui en évacue d’autant mieux la substance que c’est revêtu, par convention pure et tour de passe-passe sémantique, du même nom.

Le parti de l'In-nocence voit dans la nomination de M. Marc Voinchet à la direction de France Musique — en soi un évènement tellement mineur que les Français ne se rendront compte de rien — le couronnement logique et accablant de trente ans et plus de prétendue “démocratisation de la culture” : phénomène qui n’aura jamais mieux montré son vrai visage de Grande Déculturation, d’éradication de la culture par culturation de tout et de n’importe quoi, comme de la musique par sonorisation universelle et apothéose de la musiquette. Variétés et “diversité” avancent main dans la main pour en finir avec le génie d’un peuple. Sous couvert d’égalité, ressentiment de classe et ressentiment de race, aggravés sur le tard par ce qui semble une curieuse haine des gouvernants pour leurs gouvernés, ont dépouillé l’École de sa fonction d’enseignement, la culture de son rôle de conservatoire des grandes œuvres et des grandes pensées, la patrie de son peuple, le peuple de sa patrie, et la musique de sa tradition savante, pour laquelle, démocratisation oblige, il n’y a plus de public — au point qu’il faut à France Musique un liquidateur, comme à tout le reste.

Le parti de l’In-nocence sait bien que M. Marc Voinchet n’est rien, ou peu de chose, si ce n‘est un nom emblématique, sur la station remplaciste par excellence, France Culture, du remplacement de la culture par la politique, de la politique par l’idéologie, de l’idéologie par la propagande et finalement de la propagande par la trivialité, dont ses goûts “musicaux”, quotidiennement affichés et imposés aux auditeurs, sont l’expression suprême. Qu’un tel homme, dont l'idole proclamée est Frank Sinatra, soit nommé à la direction de France Musique, on aurait tort d’y voir seulement la preuve de la détestation dont la musique — pour ne rien dire de la France — fait l’objet, de la part de ceux qui nous gouvernent. C’est la confirmation incroyable de la “gorification” de l’existence nationale, du nom de ce journal satirique, “Le Gorafi”, qui donne avec le plus grand sérieux d’ahurissantes nouvelles fausses. Encore une frontière abolie, entre l’invraisemblable et le quotidien : M. Voinchet dirige France Musique, M. Debbouze va enseigner à la nation son histoire, Jérôme Cahuzac est chargé d’un rapport sur la moralisation de la vie publique et Dominique Strauss-Kahn opère son grand retour en politique, comme ministre d’État chargé de l’Hôtellerie, du Commerce de détail & des Droits de la Femme.
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