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Petite et grande sublimation

Envoyé par Pierre Hergat 
18 juillet 2015, 10:40   Petite et grande sublimation
Mieux que le remplacement, il y a la sublimation, la grande sublimation, passage direct d'un corps de l'état solide à l'état gazeux. Ainsi, le remplacement remplace, la sublimation gazéifie, et le territoire, de rejoindre alors l'idée de hub, de cloud aussi. France, la mère patrie devenue l'aérosol français.



Le nombre de visas délivrés en 2014 est en hausse de 12,9 % par rapport à l'année précédente.

En 2014, le flux (sic) des acquisitions de la nationalité française a connu une hausse de 8,6 %, tous modes confondus.

Les acquisitions par décret passent de 52 207 en 2013 à 57 610 en 2014 (+10,4 %). Les acquisitions par déclaration progressent quant à elles de 7 %.


(source)
Schéma fonctionnel de la nationalité française au vue du communiqué gouvernemental:

II. L’acquisition de la nationalité française

Les acquisitions de la nationalité française résultent d’un ensemble de procédures particulières, relevant pour certaines du ministère de l’intérieur (décrets de naturalisation, déclarations par mariage) et d’autres du ministère de la justice (déclarations anticipées, autres déclarations).

En 2014, le flux des acquisitions de la nationalité française a connu une hausse de 8,6 %, tous modes confondus.

Les acquisitions par décret passent de 52 207 en 2013 à 57 610 en 2014 (+10,4 %). Les acquisitions par déclaration progressent quant à elles de 7 %.


(Par définition de ce qu'est un flux, la nationalité, c'est-à-dire l'appartenance à la Nation, procède donc désormais d'une 'dynamique' d'État)


C'est le programme de Valls annoncé en juillet 2013 (tout le monde a oublié) : il déclarait que "l'objectif" à atteindre était désormais de 100000 naturalisations par an. J'ai toujours eu le sentiment que cette "politique d'objectif" en matière d'acquisition de la nationalité française était une injure à la Constitution, ou au Droit. La naturalisation, à la différence, par exemple de la "régularisation de masse" de clandestins est un acte volontaire et individuel un peu comme l'est l'octroi de la légion d'honneur ou l'entrée à l'Académie française. Elle est accordée sur demande de la personne privée, elle n'a rien d'un acte administratif collectivisable ou massifiable en élément statistique ou métrique puisqu'elle est conditionnée à une démarche issue de la volonté de l'impétrant. Or elle est abordée par ce gouvernement comme peut l'être une augmentation de salaire uniforme ou par convention collective.

Ce gouvernement se fixe des objectifs où le Droit s'oppose. Luc Ferry ironisait récemment s'agissant d'un tout autre sujet en déclarant que "pour être recalé au baccauléat, désormais il faut presque en faire la demande", tel est en effet le résultat d'une politique "d'objectifs" en la matière ("80% d'une classe d'âge doit être titulaire du baccalauréat"). Comment alors "se remplissent les objectifs" ? eh bien naturellement en amendant les critères d'octroi de la chose à décerner aux personnes. On crée de la sorte ce qu'ils appellent "un flux" là où il y avait filtrage, barrière et retenue et l'on fait d'un élément institutionnel fixe (fixé par les lois, réglements et dispositions juridiques et règles administratives) un instrument de gouvernance et de politique.

L'instrumentalisation de règles administratives (celles de l'octroi de la nationalité française aux personnes qui en font la demande) et donc leur contournement au service d'un objectif tout politique, soit le renforcement de sa clientèle électorale et la noyade métrique de la population française et d'une assise électorale constituée de Français de longue date hostiles au gouvernement, lèse le Droit de manière pernicieuse, pervertit l'esprit des lois et de la Constitution et constitue une "triche politique" aux conséquences infiniment plus graves que, par exemple, les entorses faites aux règles de financement des partis politiques. A vrai dire, la submersion démographique de l'électorat par un pareil "flux" constitue un crime contre la Nation.
Notre époque me fait penser à ces attractions de fête foraine, 'la maison des miroirs', dans lesquelles les mêmes images se répêtent à l'infini.
Tous employent les mêmes mots. Les mêmes modèles fonctionnels se retrouvent à l'infini. Il y a une telle main-mise des niaiseries induites par les mathématiques que ça en devient effarant. On vous colle des transformées de Laplace à tous les étages et le monde est brillant. Il n'y a pas une branche de l'activité humaine qui ne trimballe sa variable d'ajustement pourrie afin de faire coller la théorie à la réalité, comme un gros balais qui balayerait la réalité sous le tapis.
Il y a un acte, celui de l'octroi de la nationalité française à tel ou tel qui relève en premier lieu et fondamentalement du choix qu'en exprime l'intéressé. Dans un deuxième temps, bien évidemment, il est possible de constituer des données statistiques, donc collectives, de la somme de ces choix individuels, sans ne rien toucher aux rouages intimes du processus qui obéissent à des lois administratives articulées sur des critères d'octroi connus et intangibles sous réserve d'amendement de la loi.

La perversion apparaît dans un troisième temps, celui du retour de l'élément statistique sur le fonctionnement de ces rouages : la visée statistique ("l'objectif"), n'est point statistique mais politique et elle en vient ainsi, sous le masque de la statistique, du chiffre brut, de la cible neutre, à infléchir le fonctionnement desdits rouages désormais assujetti à un agenda politique (la grande bascule politique et électorale à laquelle s'emploie l'oligarchie), et l'on voit alors les critères d'attribution de la nationalité s'assouplir, et plier dans le sens de la volonté politique du gouvernement du jour. Le gouvernement modifie les règles du jeu (administratif d'apparence mais politique quant au fond) hors tout contrôle du parlement : point de vote en effet à l'assemblée, sur les "objectifs des chiffres des naturalisations" du gouvernement Valls. Le grand remplacement politique (en sus de sa dimension ethnique) s'opère ainsi incognito, en tapinois et à la barbe des Français.

Pourquoi "Grand Remplacement politique" ? Les néo-Français, tous allogènes issus de pays extra-européens du Sud apportent avec eux une culture politique très différente de celle qui préexiste dans le pays d'accueil; cette culture s'accommode de la corruption, de la gabegie des gouvernants et de l'oligarchie. Les exigences politiques de ces néo-Français sont centrées sur leurs intérêts communautaires immédiats et la promotion de leurs groupes, y compris religieux et ethniques. Ils sont "non politisés" au sens que l'on donnait à ce terme dans le dernier quart du siècle dernier. Leur notion du bien public et du droit est soumise chez eux au prisme communautaire. La bonne gouvernance et l'intégrité des gouvernants de la nation, le souci que doivent montrer ces gouvernants de l'intérêt de tous et de la collectivité nationale prise comme acteur dans le cadre européen, leur sont secondaires, secondaires aux intérêts particuliers de leurs communautés.

Pour le dire un peu brutalement : ces Néo-Français installent l'oligarchie qui les accueille dans un fauteuil de roi nègre, et les membres de cette oligarchie se voient de la sorte allégés de leurs obligations éthiques et déontologiques au service du bien commun en échange de traitements favorables qu'ils réserveront à ces communautés (cf. la discrimination positive). Il est vital, dans ce schème, que ces Néo-Français demeurent en France aussi Africains que possible et aussi longtemps que possible qu'ils maintiennent leur indifférence native aux turpitudes du personnel politique au pouvoir en France. Et c'est ainsi qu'il faut rayer du paysage politique l'idée même d'intégration ou d'assimilation de ces populations, qu'il est indispensable d'entretenir dans leur jus et leur appartenance ou identité ethnique et culturelle d'origine. La notion d'intégration a ainsi été bannie des discours politiques français. Ces populations sont de la sorte invitées à conserver et à s'entretenir dans une sorte d'indigénat sur le sol de métropole, où leur droit de vote (via la naturalisation) jouera un rôle politique précieux pour l'oligarchie qui les accueille, rôle qui n'avait pu être le sien dans l'indigénat colonial d'antan et pour cause. La colonisation, décidément, pour ce pouvoir qu'inspire et que guide la franc-maçonnerie, a du bon, et ses bienfaits sont plus grands encore sur le sol de France métropolitaine que dans les touffeurs africaines où allaient user leur santé les colons français d'antant.

Dès lors on comprend mieux comment et pourquoi il importe pour la réussite de ce plan d'entretenir la fierté de l'indigénat à domicile par des politiques culturelles qui flattent et contentent ces populations : des African Studies à l'université, des mosquées sur tout le territoire, des programmes scolaires d'histoire remaniés qui font que l'on enseigne désormais aux enfants des Blancs l'histoire du Mali ou de la Côte d'Ivoire, celle de la Traite, etc. en faisant disparaître des programmes Louis XIV ou même Napoléon, qui font que la Mairie de la Capitale célèbre en grande pompe la fin du Ramadan quand elle fait démonter les crèches de Noël dans les hôpitaux. On instaure une culture tam-tam, avec moult festivals de "musique" qui entretiendront ces populations dans l'idée qu'elles ont raison de continuer d'être ce qu'elles sont dans le cadre de la République, et qui se trouvent par corollaire pénétrées de l'idée qu'elles seraient bien ingrates, en vérité, de se mêler de politique et de tout ce qui ne les regarde pas.

Un micro-trottoir télévisé il y a quelques temps résumait fort bien cet état d'esprit : un homme entre deux âges, d'origine maghrébine, interrogé sur "les affaires" du moment qui secouent presque en permanence l'oligarchie qui exerce et se dispute le pouvoir : ils peuvent taper dans la caisse tant qu'ils veulent, nous on ne veut pas le savoir tant que l'on a ce qu'on demande. Ce type de culture politique fait les rois-nègres, et l'oligarchie française, c'est un peu son péché mignon depuis l'époque de la colonisation, se rêve en roi-nègre. L'affinité entre elle et cette catégorie de Néo-Français est irrésistible, elle est de l'ordre du destin, comme on le dit ces jours-ci de l'euro ou de l'UE.
Tous les néo-Français ne sont pas issus de pays extra-européens du Sud. Des villages entiers de Moldaves se sont exilés vers un certain pays français qu'ils nomment entre eux le pays du miel et du lait. Dans ces conditions, pourquoi iraient-ils critiquer l'oligarchie française ? Obtenir tout ce qu'on n'aurait jamais espéré, sans avoir jamais osé le demander ? Tout celà suppose de la stabilité. Stabilité, c'est le mot. L'Europe, morte, est stable. Elle est la zone la moins tellurique du monde, un continent que le Libéralisme arrose abondamment comme une serre hydroponique.
 
L'oligarchie française, libérale ou pas, ne courtise pas les Slaves de Moldavie, ni les autres Slaves. Il n'y a pas de promotion identitaire organisée à leur bénéfice. Tandis que pour les autres, musulmans ou non, la campagne de promotion ethnico-identitaire bat son plein. Sur ce plan, Mme Hidalgo dépasse les espérances des intéressés.
19 juillet 2015, 23:47   Les hommes providentiels
"Les néo-Français, tous allogènes issus de pays extra-européens du Sud apportent avec eux une culture politique très différente de celle qui préexiste dans le pays d'accueil; cette culture s'accommode de la corruption, de la gabegie des gouvernants et de l'oligarchie."

En somme, ces néo-français sont, pour parodier le pape François, "une occasion que la Providence offre pour contribuer à la construction d’une société" qui convient à l'oligarchie. Pendant ce temps, l'ultra-gauche, elle aussi, espère en la formation d'un nouveau prolétariat par arrivage massif de miséreux.

Finalement, il n'y a que les bélîtres du cru qui la trouve mauvaise et encore, parmi eux, combien rêvent peut-être de "sang neuf" qui les change de leur ordinaire ?
20 juillet 2015, 00:01   Re : Les hommes providentiels
l'ultra-gauche, elle aussi, espère en la formation d'un nouveau prolétariat par arrivage massif de miséreux.

L'ultra-gauche a en plus sa propre fabrique à miséreux, on appelle ça l'Education Nationale. Aujourd'hui, le prolétariat nouveau est un prolétariat issu de la culture de masse, ce qui n'exclut pas l'éducation de masse. C'était d'ailleurs la démonstration fort intéressante d'un philosophe proche du parti communiste dont j'ai malheureusement perdu le nom.
Les Néo-Français sont des gens formidables, un peu comme toujours les primo-arrivants dans une situation locale nouée: chaque école politique locale, chaque principauté politique paroissiale (Toynbee) dans le pot des rivalités y voit la justification de son dit historique (son story-telling comme disent aujourd'hui les gens bien introduits, ainsi que je m'en avise).

Le Néo-Français même et de préférence sans emploi, est un grand-utile: l'oligarchie d'une part, l'extrême-gauche d'autre part qui pourtant fait le procès de l'oligarchie, la droite, tout le monde veut faire, entend faire, quelque chose de son sans-papier. Le sans-papier, personnage inoccupé, teneur de mur, est paradoxalement le type le plus politiquement occupé de cette république. Le sans-papier est l'allié positif et négatif de tous les bords qui s'opposent. Et les bords qui s'opposent sont avides de cette matière à vérité: le sans-papier, le neutre par excellence, donc par définition l'instrumentalisable politique, le Grand Arbitre innocent des politiques publiques et de la nouveauté de la civilisation.

Le pape François, intelligent comme un camion de singes, recruté loin des mafias d'Europe du Sud, concentre toute l'ambiguïté qui s'attache à cet archétype : le clandestin, le non-identifiable par jeu, par règle (la règle du jeu du sans-frontiérisme étant de suspendre la déclinaison d'une nationalité, sa mise sous le boisseau) est une sorte de Jésus déguisé.

La confiance qu'on lui accorde dans un pacte d'avenir ouvert sur fond de bénéfice du doute doit suffire à justifier son accueil.

C'est une sorte de pari chrétien ou pascalien moderne. Et le pape François, politicien formidable, jette dans ce pot son écot sonnant : le sans-papier, parie-t-il, est l'avenir de l'Europe.

La papauté a de ces luxes.
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