Je ne sais pas certaines choses que personne, de toute façon, ne sait. Le communisme fut l'agent de l'expansion, trivialement géographique, du capitalisme dix-neuviémiste, soit sa conquête orientale (Chine, Vietnam, bientôt Cambodge et Birmanie). Ce fut ma thèse et ça l'est encore tant que personne ne vient me la démolir en emportant ma conviction. Mais il doit aussi être possible de penser que le communisme, s'il fut une ruse historique du capitalisme, ne le fut que subjectivement et qu'une force guidante et surplombante tenait les rênes des deux, c'est ce que nous disait Alain Eytan il y a quelques années quand il disait et écrivait des choses utiles. Ce serait la
technè, cette force qui emporte tout devant elle comme une rivière en crue nos meubles, nos immeubles et les paperasses qu'ils contiennent, et le communisme, dans cette crue irresistible, ne fit que ce que tous les politiques font toujours : être porté par le flot la tête émergeant pour feindre de le maîtriser et d'en orienter le cours.
Donc, est lisible, dans l'état des choses actuel en Orient, ce fait qui fait sens : le communisme, outil, intermède, entretoise de 70 ans fut la passerelle historique du capitalisme européen (davantage qu'Occidental, car l'Amérique s'en exclut religieusement) vers l'Orient, soit. Mais cela est une manière dantesque ou shakespearienne de dire l'histoire, et il se peut bien que l'impensable soit : que cette manière de penser ne soit qu'un dit original et romanesque et qu'il ne touche pas, ne saisisse pas le réel supérieur et "métaphysique" de
cette histoire : une force tierce et supérieure voulut le communisme et le capitalisme et son axe et son cours se situent au-delà de ces manifestations. C'est une terrible hypothèse qui fait fi de notre liberté historique. Je n'en sais pas plus que vous.