Mes Chers Compatriotes, français et européens,
Qui peut être assez bête pour croire encore, face à la déferlante migratoire, que nous avons affaire majoritairement, ou même substantiellement, à des réfugiés ?
Des réfugiés seraient-ils des hommes seuls, le plus souvent, qui donc auraient laissé chez eux leurs femmes, leurs mères, leurs sœurs ou leur enfants, pour les laisser faire face aux dangers qu’eux-mêmes fuient ?
On nous adjure tous les jours de penser aux juifs persécutés des années trente. Les juifs persécutés des années trente s’attaqueraient-ils aux policiers à coups de pierre, comme des Palestiniens de l’antifada, se jetteraient-ils en masse sur le moindre barrage, bloqueraient-ils des tunnels et des autoroutes, se plaindraient-ils que la nourriture qu’on leur sert ne leur convient pas parce qu’elle n’est pas celle auxquels ils sont habitués ?
Des réfugiés, des réfugiés véritables, il y en a bien sûr quelques-uns dans ces cohortes innombrables. Mais ils sont le très peu d’alouette du pâté industriel étouffe-chrétien que veut nous faire avaler sous ce nom l’industrie agro-alimentaire remplaciste.
Ce ne sont pas les guerres, les tyrans et les massacres qui mettent en mouvement ces masses humaines : c’est la nouvelle stupéfiante, partout répandue, qu’il existe sur la terre un continent à l’encan, ravagé par la haine de soi, et prêt à payer des fortunes pour être envahi, sa civilisation foulée aux pieds, ses usages bafoués, sa population humiliée et remplacée.
La déferlante migratoire a au moins un effet heureux, cela dit, elle a permis de découvrir, la semaine dernière, que soixante-dix-sept mille logements étaient disponibles pour les soi-disant réfugiés. On s’est avisé également que quelques milliards égarés, qu’on cherchait partout, en fait n’attendaient qu’eux. Peut-être y aurait-il même quelques centaines de milliers d’emplois, qui sait ?
Dans ces conditions, qui peut encore douter, je ne dis pas de la réalité du Grand Remplacement, du changement de peuple et de civilisation — cette réalité-là est acquise depuis logtemps, hélas —, mais de la volonté de le faire advenir, de la part de nos prétendues élites, qui bien entendu n’ont plus d’élites que le nom, et le pouvoir ?
Est-ce qu’on a déjà vu, dans l’histoire de l’humanité, des gouvernants poursuivre d’une pareille haine leur propre peuple ?
Les Khmers rouges, me direz-vous. Les Khmers rouges étaient pires. Sans doute, mais au moins les Khmers rouges n’avaient pas imaginé de remplacer leurs Cambodgiens par des Costaricains, ou des Burkinabés.
À peine soupçonne-t-on une volonté à l’œuvre, derrière ces brassages monstrueux qui surviennent, on se fait accuser de sacrifier à une quelconque théorie du complot. Posons d’abord que, de même que, selon l’expression bien connue, les paranoïaques aussi ont des ennemis, de même le seul fait que l’accusation de théorie du complot soit devenue l’arme suprême des journalistes et des hommes politiques à court d’arguments, ne prouve pas absolument qu’il n’y a pas de complots.
Cependant, pour ma part, je ne crois pas que des hommes et des femmes se sont un beau jour mis dans une salle de conseil d’administration ou dans un salon particulier de grand hôtel et ont décidé qu’il fallait changer la population de l’Europe, la remplacer.
Je crois à des mécanismes bien plus vastes, et bien plus lourds, et bien plus lents, dont ceux-là même qui les promeuvent ne sont déjà que les rouages, et seront un jour les victimes.
Je crois que le remplacisme, l’idéologie qui promeut et qui impose le Grand Remplacement, le changement de peuple et de civilisation, je crois que le remplacisme est un tout.
Je crois même que ceux qui n’ont pas compris que le remplacisme était un tout ne peuvent rien comprendre à ce qui survient.
Le remplacisme est né des noces monstrueuses de l’antiracisme et de la taylorisation, ce stade ultime de la révolution industrielle, ce règne répétitif de la normalisation et de l’hébétude.
Racistes et antiracistes, en s’accordant sur un sens idiot, pseudo-scientifique et incroyablement limité du mot race, les uns pour l’adopter, les autres pour le récuser, ont rendu l’Europe sans défense face à l’invasion : un ville ouverte.
Les racistes veulent faire disparaître deux ou trois races parce qu’ils ne les aiment pas ; les antiracistes les effacent toutes parce qu’ils prétendent qu’elles n’existent pas.
L’antiracisme, c’est le racisme qui recule pour vous achever, après vous être déjà passé sur le corps.
Le racisme a manqué l’Europe de très peu, il y a soixante-dix ans. Cette fois-ci l’antiracisme compte bien en finir une bonne fois avec elle, avec sa civilisation et son peuple.
La foi en l’inexistence des races était indispensable au remplacisme, à l’interchangeabilité des hommes, des cultures, des populations.
Traiter les hommes sans tenir compte de leurs origines, de leurs civilisations, de leurs races, de l’histoire de leurs sentiments et de leurs attitudes, de leur existence dans la durée, dans la lignée, c’est les traiter comme des produits industriels.
Si tout “ce qui définit l’identité française c’est l’adhésion aux valeurs de la République”, comme le dit M. le Premier ministre, alors les Français sont interchangeables, comme des choses.
Preuve que le remplacisme est un tout, aux premières lignes du combat pour le Grand Remplacement : le patronat, la finance et l’industrie — tous les tenants et les ténors de l’échange global.
Vous preniez l’échangisme pour une pratique sexuelle. Détrompez-vous : c’est une façon industrielle et robotisée de gérer le parc humain.
Patronat allemand et Medef poussent au même remplacisme qu’ils pratiquent dans leurs usines. On voit bien la charité chrétienne à l’œuvre…
Les remplacistes se drapent dans les plis de la morale, ils pratiquent le rapt de la morale et ils prétendent qu’elle est de leur côté. Ils prétendent même qu’ils sont toute la morale.
Comment pourraient-ils être la morale alors qu’ils mentent comme des arracheurs de dents ? Est-ce que la vérité n’est pas une exigence morale de premier plan ?
Comment pourraient-ils être la morale alors qu’ils préparent et peaufinent un monde épouvantable, un monde qu’on voit se pourrir et se salir à vue d’œil, un monde de la défiance universelle, de la nocence permanente, de la violence hébétée : celui qui a torturé et tué Ilan Halimi, massacré les journalistes de Charlie-Hebdo, décimé les clients de l’HyperCasher ?
Comment pourrait-ils être la morale alors qu’ils nous invitent en permanence à suspendre le jugement moral et à expliquer les crimes les plus épouvantables et la nocence ordinaire en nous appuyant sur la sociologie, celle-là même qui nous a tant menti, et continue de nous mentir quotidiennement : non seulement elle a été incapable de nous avertir du plus grand changement de l’histoire de notre pays et de notre civilisation, le changement de peuple, mais même pendant qu’il se déroulait sous nos yeux elle nous répétait qu’il n’en était rien, que tout cela se passait dans notre tête, que nous rêvions ?
Mais surtout comment les remplacistes pourraient-ils être la morale alors que ce qu’ils promeuvent et imposent à tout instant c’est l’homme remplaçable, l’homme interchangeable, l’homme-objet en somme, l’homme produit industriel, désoriginé, décivilisé, déculturé, dénationalisé, désethnicisé, abruti par l’enseignement de l’oubli et par l’industrie de l’hébétude ? Est-ce que le but suprême de toute morale, comme de tout enseignement digne de ce nom, ce n’est pas au contraire de produire des êtres uniques, des hommes et des femmes irremplaçables ?
Ce n’est pas tant le remplacement lui-même, qui plaît aux remplacistes, que la remplaçabilité : que l’homme soit interchangeable, comme un objet ; qu’il n’y ait plus de frontière entre l’humain et le produit manufacturé. Pour que l’homme soit échangeable avec la machine, il faut d’abord qu’il soit échangeable avec lui-même.
Déculturation et effondrement du système scolaire sont aussi nécessaires au changement de peuple que les normes européennes à l’industrialisation du livarot.
Les patrons allemands et les nôtres à leur suite se frottent les mains de la déferlante migratoire. Ils se disent entre eux et ils disent à nos sociétés : Ne réparez plus vos chômeurs et vos SDF à bout de course, remplacez-les ! Profitez du raz-de-marée migratoire, soldes monstres !
L’Europe a besoin d’immigrés, disent-ils.
Non, l’Europe n’a pas besoin d’immigrés. L’Europe a besoin d’air, d’herbe, de vide, d’espace épargné par le béton et les aménagements. Elle a besoin d’hommes irremplaçables et de renaissance spirituelle.
La morale n’est pas de leur côté, elle est du nôtre. L’écologie n’est pas de leur côté, elle est du nôtre. De même qu’il est une ontologie, l’antiremplacisme — le refus du changement de peuple et de l’interchangeabilité générale — est une écologie.
Les médias nous montrent à longueur et d’écran les épouvantables méfaits écologiques de la surpopulation, puis, aussitôt après, avec cette aisance charmante qu’on leur connaît dans l’inconséquence, ils nous répètent, avec le patronat allemand et quelques autres, qu’il faut à tout prix des immigrés, à cause de la dépopulation…
Comment peut-on à la fois se dire favorable à la biodiversité et se montrer partisan de l’interchangeabilité générale des hommes, et des femmes, et des sexes, et des peuples ?
La seule vraie ligne de partage politique, historique, morale, aujourd’hui, passe entre les remplacistes et les antiremplacistes.
Certes il y a aussi les remplaçants, ceux qui se pressent à nos portes et ceux qui sont déjà sur notre territoire. Les remplaçants sont précisément ce qui prouve que les remplacistes sont des savants fous.
Ils ont préparé un produit normalisé pour l’échange et, quand il est bien remplaçable, ils le remplacent par un produit brut, incontrôlé, incontrôlable — je n’ose dire inutilisable, quoiqu’il le soit au moins par eux.
Les remplacistes remplacent un peuple hébété, châtré et déculturé par un peuple ultraidentitaire. Ils creusent leur propre tombeau.
L’ennui est que leur tombeau serait aussi le nôtre, et celui de notre civilisation.
C’est bien pour cette raison que nous sommes ici ce soir ; pour cette raison qu’un sursaut est aussi urgent qu’indispensable ; pour cette raison qu’un grand refus est la seule réponse possible à la submersion démographique qui menace de nous emporter.
Il y a des moments dans la vie des peuples, comme dans celle des individus, où un grand NON est la forme suprême de l’affirmation, la forme par excellence de l’adhésion à la vie, l’expression même de la volonté de perdurer dans l’être.
Je n’ai pour ma part qu’un seul message politique : regroupons-nous, rassemblons-nous, révoltons-nous !
Nous sommes encore, pour peu de temps, les plus nombreux et les plus forts.
Il faut en finir avec le balancier fou des colonisations et contre-colonisations : arrêtons-le une fois pour toutes, si possible au dessus de la Méditerranée, puisque, du côté de l’invasion, elle est la frontière de l’Europe.