Le communisme, guise du capitalisme, n'aura été que cela et il l'aura été tout entier : en ciblant
le travail "il savait ce qu'il faisait" car les mondes orientaux, convoités par le capitalisme, ne pouvaient être pénétrés que par la faille du
travail (travail sur le monde naturel conjoint à "l'éducation" en extrême-orient confucéen, soit la "fabrique de soi") car ailleurs, en Amérique latine, en Afrique, la valeur morale du travail (s'agissant du travail appliqué à la matière comme du
travail sur soi que valorise l'éducation) n'a point cours : en Afrique, comme en Amérique latine, pour des raisons d'ordres historique et anthropologique complexes mais réelles,
c'est l'éthique aristocratique qui domine, et si l'esclavage d'appartenance ancienne mode (domaines latifundiaires, etc.) dominait en Amérique latine, celui-ci
dévalorisait le travail, n'en connaissait point la valeur éthique, et ce dernier s'en trouvait, de ce fait, politiquement démonétisé et sans avenir.
L’Orient présentait ce point faible, cette affinité avec l’éthique humaniste première manière qui plaçait le travail, l’éducation et la perfectibilité dans le même axe historiciste que celui de l’éthique des Lumières et du libéralisme. L’arme historiciste et messianique du communisme servit à enfoncer le coin dans cette matière, ce terrain propice, et à passer le harnais industriel puis la bride de collier, le licol capitaliste, au cou et aux épaules du travailleur oriental.
Le communisme avait l'Orient pour tropisme non point par hasard mais parce que l'éthique du travail et de l'éducation, c'est à dire, pour faire court, celle des Lumières, y était dominante. Non point par hasard non plus parce que la cible du travail, sa survalorisation dans la morale communiste, permettait seule, en trouvant ce terrain anthropologique, de pénétrer cet espace qui contient plus du tiers de l'humanité et de l'ouvrir aux marchés du capitalisme (auxquels la Chine en particulier, était restée hermétique).
Les Lumières, le capitalisme de la désappartenance et de la déshumanisation, étaient dirigés vers l'Orient (qui fascinait tant Voltaire et pour cause !), et c'est ensuite et conséquemment que dans cette partie de l'humanité le piège de l'éthique du travail pouvait être tendu par la tentacule du capitalisme qu'était le communisme. Le filet communiste s'étendit sur ces pays tout au service du patron-pêcheur du capitalisme occidental et il le fit non par goût de l'Orient mais par calcul asservisseur : l'éthique du travail y serait rentable, juteuse, le travailleur, aussi durement exploité qu'il fût, serait fier de son travail et ses petits gains multipliés ouvriraient d'immenses marchés aux
smart phones, appareils d'aliénation au réel, à laquelle le despotisme collectiviste du communisme maoïste, qui ne fichait la paix à personne, avait déjà préparé les populations.
Les capitalistes post-modernes, leurs porte-parole du management, nous parlent désormais de leurs entreprises comme
d'écosystèmes. Ils savent de quoi il retourne. On découvre que cet écosystème se présente comme un
Dasein artificiel : ses rameaux, ses rets sont transhistoriques, éthiques autant que géopolitiques, et la temporalité lui fait une épine dorsale. Il se confond avec l'humanité.
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