Mais enfin, Francis, concrètement, comment un système qui encadre si peu ses éléments, lesquels deviennent même totalement incontrôlables, pourrait-il les formater par quoi que ce soit, à quelque fin que ce soit ? Est-ce que la situation réelle dans les écoles, nombre d'entre elles en tout cas, n'est pas déjà bien au-delà de l'entropie, la déperdition étant telle qu'on ne peut même plus parler de "système", et donc encore moins de son "bouclage" ?
Il me semble que la pauvre députée peut bien vouloir ce qu'elle veut et tirer tous les plans entéléchiques* qu'elle imaginera sur la comète, l'anomie et l'irrégularité réelles sont telles que tout cela n'aura aucune espèce de conséquence, et Marcel a bien raison de parler de véhicule retourné, les roues de toutes ces navrantes velléités tournant parfaitement à vide, tout véhicule, comme d'ailleurs les discours, ayant besoin de la friction au sol pour avancer un peu...
* Je crois que l'entéléchie dans le sens que disent vos auteurs est plutôt de Leibniz que d'Aristote : pour ce dernier, il s'agit d'un état, point d'un principe d'effort ou d'un processus : mot à mot en latin, c'est la
perfectihabia, l'"avoir de la perfection", qui désigne l'"acte accompli par opposition à l'acte en train de se faire, et la perfection qui résulte de cet accomplissement." (Lalande)