Le site du parti de l'In-nocence

L'horreur palestinienne

Envoyé par Gérard Rogemi 
06 mars 2008, 23:26   L'horreur palestinienne
Une australienne travaillant en Palestine pour une ONG nous parle de ses désillusions.

Pour voir ce vidéo-clip poignant


cliquez ici
Utilisateur anonyme
07 mars 2008, 00:10   ?
Oui, cher Rogemi, ce nihilisme juvénile et souriant fait froid dans le dos.

Si je ne me trompe, la communauté européenne à très recemment débloqué une aide de plusieurs millions d'euros pour, nous disait-on, venir en aide au peuple palestinien qui allait sombrer dans l'anarchie et les haines fratricides si nous n'intervenions pas financièrement : où est donc passé tout cet argent (notre argent...)?
07 mars 2008, 09:25   Re : L'horreur palestinienne
Impressionnant mais ce n'est qu'une toute petite partie des mensonges et des manipulations opérés par les Palestiniens pour convaincre l'occident, qui, apparemment, ne demande qu"à être convaincu, de leur situation de victimes.
Citation
l'occident, qui, apparemment, ne demande qu"à être convaincu, de leur situation de victimes.

Chére Cassandre,

La diabolisation d'Israel date de sa victoire en 1967 (guerre de six jours) qui fut pour l'URSS, principal fournisseur en armes des pays arabes, une déconvenue amère.

La machinerie très bien huilée de l'agit-prop marxo-progressiste se mit alors en marche et ne s'est plus arrêtée depuis.

Ne pourrait-on pas dire comme Maurice Dantec (le mal-aimé sur ce forum) que:

"L'aveuglement des nihilistes occidentaux au sujet de l'Islam semble un condencé de tous les aveuglements successifs de l'occident depuis deux siècles. Sur le danger jacobin, sur le danger marxiste, positiviste, bolchevik, puis nazi, tiers-mondiste, maoïste, post-moderniste...

A ce niveau-ci d'aveuglement, osons dire que le bobo nanarcho-centriste de base se crève chaque matin les yeux au réveil, en guise d'ablutions, ce qui lui permet ensuite de vaquer à ses occupations préférées: préparer une manif pour la libération de la Cijordanie occidentale, ou bien militer pour le cacao éthique et les blues-jeans équitable, voire, cela s'est vu, nous expliquer la nature du monde en écrivant un article pour une vomissure socio-pop bien en vue. - "


Maurice G. Dantec - " American Black box " aux éditions Albin Michel . Extrait de la page 557.
Utilisateur anonyme
07 mars 2008, 14:02   Dantec.
Merci pour cette piqûre de rappel ("rappel Dantec") !
07 mars 2008, 14:08   Diabolisation
Bien cher Rogémi,


Convenez tout de même que la guerre des six jours fut aussi la cause de la rupture entre le Général et Israël.

A ce propos, l'attitude du Général fut mal comprise, et on peut voir sur certains sites communautaires des articles affligeants :

[www.juif.org]
07 mars 2008, 14:33   Re : Diabolisation
"Convenez tout de même que la guerre des six jours fut aussi la cause de la rupture entre le Général et Israël. A ce propos l'attitude du Géneral fut mal comprise..."

Cher Jmarc,

Voulez-vous me mettre en rogne cet après-midi ou quoi?

Tout d'abord l'embargo de la France sur les armes fut un scandale qui me met encore aujourd'hui en colère suivi de cette conférence de presse dont les allégations sur le peuple juif ont bouleversé la communauté juive et des gens comme Raymond Aron.
Bien cher Rogémi,



Je voulais simplement indiquer qu'en cette affaire (de la diabolisation due à la guerre des six jours), on ne peut dire qu'il s'agisse seulement de "l'agit-prop marxo-progressiste", à moins de prêter au Général des postures politiques qu'il n'a jamais eues.
07 mars 2008, 15:21   Dantec
A propos de M. Dantec, je me permets de souligner que la Cisjordanie est assez naturellement occidentale, sans cela elle se serait appelée la Transjordanie.
A propos de l'impact de la guerre des six jours sur l'histoire du monde je vous propose, cher Jmarc, de lire cet extrait de la critique du livre de Raphael Delpard LA GUERRE DES SIX JOURS par Viviane Miles.

Pour lire l'intégralité du texte cliquez ici

Six jours qui ont changé le monde
Par Viviane Miles Friday 11 May 2007 © Metula News Agency

".../...Raphaël Delpard dépeint minutieusement le mécanisme qui va changer tout le cours de l’histoire du Proche-Orient, et de monde. La stratégie de la Ligue arabe consiste à « opérer le glissement d’un peuple à l’autre. Les Palestiniens doivent remplacer les Juifs et devenir le peuple errant au regard du monde. ». Par le biais de raccourcis et d’images truquées, le « Juif imprégné de malheurs a fini par disparaître au profit de l’image de l’Israélien agressif et violent ». La propagande arabo-palestinienne invente une nouvelle Histoire où les rôles de victime et d’agresseur sont inversés, afin de dévier le capital de sympathie dont jouissait le peuple hébreu, jusqu’à la guerre des Six jours, vers les Palestiniens. L’historien consacre un chapitre aux Palestiniens de 1948, dont la Ligue arabe porte une lourde responsabilité dans leur condition de réfugiés. Delpard y développe aussi le concept même de peuple palestinien, bâti de façon artificielle à la fin des années soixante.

A force de marteler une histoire revisitée du peuple palestinien, celle-ci s’ancre en profondeur dans l’inconscient collectif, empêchant une lecture authentique et objective des faits. Les médias et la gauche européenne, défenseurs de la lutte anti-coloniale, reprennent à leur compte le combat de la Ligue arabe et le poursuivent à l’échelle mondiale.

La manipulation médiatique devient véritablement une arme d’Etat avec l’arrivée au pouvoir de Yasser Arafat, conseillé par les experts soviétiques. Delpard décrit avec art et humour la métamorphose physique du leader palestinien, ne devant rien au hasard, et construite tout entière sur le mensonge et la mystification.
Mais le sommet de l’imposture est atteint avec la falsification du lieu de naissance d’Arafat sur son acte de décès émis par les autorités françaises, qui, d’un coup de baguette magique, le font naître à Jérusalem alors qu’en réalité, il est né au Caire. L’écrivain de rappeler qu’au cours de toutes ses années au pouvoir, le raïs palestinien n’a jamais hésité à mentir ni à tenir un double langage. Attisant la haine anti-juive lorsqu’il s’adressait aux foules musulmanes en arabe, et faisant preuve de modération dans ses discours politiques en anglais. Ou déclarant « caduque » la charte de l’OLP qui prône la destruction d’Israël, et versant des milliers de dollars aux familles des kamikazes qui assassinent des civils israéliens.

La duperie ne s’arrête pas là. Dans les territoires palestiniens, seuls les cameramen palestiniens sont autorisés à filmer : d’où une pléthore de mises en scène inventées pour faire croire aux agressions de l’armée israélienne, avec, souvent, la complicité de journalistes français. Aujourd’hui, se souvient-on encore seulement des ambulances palestiniennes, toutes sirènes hurlantes, qui transportaient non des blessés, mais... des armes ? Des funérailles lors desquelles le mort, tombant de sa civière, se relève comme par enchantement ? De l’imposture de la mort « en direct » du jeune Mohammed Al-Dura, dont feu le pouvoir chiraquien a tenté d’étouffer la déconstruction par tous les moyens ? Dès les années 1980, les media français sont sous l’influence du Quai d’Orsay et de l’Agence France Presse, qui imposent une gestion de l’image et une propagande pro-arabes. Les conséquences ne sont pas seulement un anti-israélisme ou un anti-sionisme exacerbés, mais aussi un antisémitisme déguisé, qui justifie l’incendie de synagogues et l’agression de citoyens français de religion juive au cœur même de l’Hexagone.

Comme à son habitude, Raphaël Delpard ne s’embarrasse pas d’une « plume de bois ». Avec l’écriture précise et le style sobre dont il est coutumier, il dresse un tableau objectif, basé sur des témoignages et des analyses issus des deux camps. Tel un véritable enquêteur, et avec une constante recherche de neutralité, il remonte les pistes indispensables à la compréhension des événements du Proche-Orient. Ce qui fait l’originalité de l’auteur, contrairement aux historiens classiques, c’est son attachement à suivre un fil thématique plutôt qu’exclusivement chronologique. L’ouvrage n’en est que plus vivant.

Il dénonce également, avec persévérance, l’usage que font les media français du mensonge et d’un langage perverti pour servir la cause qu’ils défendent. L’emploi répété et controuvé de termes comme « occupation » ou « colon » tend à légitimer « le choix des Palestiniens d’adopter la violence et le terrorisme », et à faire croire que les Palestiniens étaient installés sur cette terre avant l’arrivée des Juifs. Son constat est que « le conflit israélo-palestinien est à 80 % une guerre psychologique, et les dirigeants palestiniens ont trouvé en France l’arsenal dont ils ont besoin pour affirmer leur combat. Cet arsenal leur a été fourni par une certaine presse qui (...) nous assène les arguments des vérités mensonges, sans jamais vérifier, du reste, le bien-fondé de ses assertions. ».

Delpard, lui, est de ceux qui ne se laissent pas manipuler par la pensée unique. Et c’est tant mieux pour la vérité !
Note :
[1] Raphaël Delpard : « La guerre des Six jours : la victoire et le poison », Ed. Lucien Sougny, mai 2007, 236 p.
"
J'en remets une autre couche, cher Jmarc, avec l'extrait d'un article de David Pryce-Jones intitulé Un siècle de trahison. La diplomatie francaise et les juifs. 1894-2007.

Pour lire l'intégralité de l'article cliquez ici

.../... En novembre 1967, le Général de Gaulle fulmina, en public, que les juifs étaient «un peuple d’élite, sûr de lui et dominateur, et dévoré d’une brûlante ambition de conquête.» Bien qu’il ait, jadis, été méfiant envers le Quai d’Orsay, il finit par parler, lui aussi, de la France comme d’une "puissance musulmane". Dans ses mémoires, son jugement récapitulatif fut qu’«aucun état de choses, stratégique, politique, ou économique [au Moyen-Orient] ne durera s’il n’obtient pas un soutien arabe.»

Les politiques anti-Israël se renforcèrent sous les Présidents Georges Pompidou, qui fut en charge de 1969 jusqu’à sa mort subite, en 1974, et Valéry Giscard d’Estaing, son successeur. La France reconnut la légitimité de l’OLP et lui permit d’ouvrir un bureau à Paris. Pire, alors que Abu Daoud, le terroriste palestinien qui avait dirigé le groupe responsable du meurtre des athlètes olympiques israéliens à Munich, venait d’être arrêté pour meurtre, à Paris, il fut immédiatement relâché et envoyé en Algérie - chose qui n’a pu se faire sans l’aval du plus haut niveau de décision de l’Etat français.

Durant les trois premières années de la présidence de Mitterrand, le ministre des Affaires étrangères fut Claude Cheysson, dont l’hostilité envers Israël n’avait d’égale que son amitié avec des représentants de l’OLP comme Naïm Khader, à Bruxelles. «Ma condamnation du sionisme est catégorique», devait-il dire, un jour, lorsqu’il n’était plus ministre. «L’état d’Israël s’est créé contre la volonté du reste du monde.»

Quant à Roland Dumas, qui succéda à Cheysson au poste de ministre des affaires étrangères, il déclara à un journal, en décembre 1984, que la piraterie aérienne «était le seul moyen qu’avait la résistance palestinienne de briser l’indifférence internationale.»".../...

Bien cher Rogémi,

Afin que chacun puisse juger de l'intervention du Général, en voici, sans commentaire, le texte comportant la fameuse formule.

« L’établissement, entre les deux guerres mondiales, car il faut remonter jusque là, l’établissement d’un foyer sioniste en Palestine et puis, après la deuxième guerre mondiale, l’établissement d’un Etat d’Israël, soulevaient, à l’époque, un certain nombre d’appréhensions. On pouvait se demander, en effet, et on se demandait même chez beaucoup de juifs, si l’implantation de cette communauté sur des terres qui avaient été acquises dans des conditions plus ou moins justifiables et au milieu des peuples arabes qui lui étaient foncièrement hostiles, n’allait pas entraîner d’incessants, d’interminables frictions et conflits. Certains même redoutaient que les juifs, jusqu’alors dispersés, qui étaient restés ce qu’il avaient été de tout temps, un peuple d’élite, sûr de lui-même et dominateur, n’en viennent, une fois qu’ils seraient rassemblés dans le site de leur ancienne grandeur, à changer en ambition ardente et conquérante les souhaits très émouvants qu’ils formaient depuis dix-neuf siècles : l’an prochain à Jérusalem.

Cependant, en dépit du flot tantôt montant tantôt descendant des malveillances qu’ils provoquaient, qu’ils suscitaient plus exactement, dans certains pays et à certaines époques, un capital considérable d’intérêt et même de sympathie s’était accumulé en leur faveur, surtout, il faut bien le dire, dans la chrétienté ; un capital qui était issu de l’immense souvenir du Testament, nourri par toutes les source d’une magnifique liturgie, entretenu par la commisération qu’inspirait leur antique malheur et que poétisait chez nous la légende du Juif errant, accru par les abominables persécutions qu’ils avaient subies pendant la deuxième guerre mondiale, et grossi depuis qu’ils avaient retrouvé une patrie, par leurs travaux constructifs et le courage de leurs soldats. C’est pourquoi, indépendamment des vastes concours en argent, en influence, en propagande, que les Israéliens recevaient des milieux juifs d’Amérique et d’Europe, beaucoup de pays, dont la France, voyaient avec satisfaction l’établissement de leur Etat sur le territoire que leur avaient reconnu les Puissances, tout en désirant qu’ils parviennent, en usant d’un peu de modestie, à trouver avec leurs voisins un modus vivendi pacifique.

Il faut dire que ces données psychologiques avaient quelque peu changé depuis 1956, à la faveur de l’expédition franco-britannique de Suez on avait vu apparaître en effet, un Etat d’Israël guerrier et résolu à s’agrandir. Ensuite, l’action qu’il menait pour doubler sa population par l’immigration de nouveaux éléments, donnait à penser que le territoire qu’il avait acquis ne lui suffirait pas longtemps et qu’il serait porté, pour l’agrandir, à saisir toute occasion qui se présenterait. C’est pourquoi, d’ailleurs, la Vème République s’était dégagée vis-à-vis d’Israël des liens spéciaux et très étroits que le régime précédent avait noués avec cet Etat, et s’était appliquée au contraire à favoriser la détente dans le Moyen-Orient. Bien sûr, nous conservions avec le gouvernement israélien des rapports cordiaux et, même, nous lui fournissions pour sa défense éventuelle, les armements qu’il demandait d’acheter. Mais, en même temps, nous lui prodiguions des avis de modération, notamment à propos des litiges qui concernaient les eaux du Jourdain ou bien des escarmouches qui opposaient périodiquement les forces des deux camps. Enfin, nous nous refusions à donner officiellement notre aval à son installation dans un quartier de Jérusalem dont il s’était emparé et nous maintenions notre ambassade à Tel-Aviv.

Une fois mis un terme à l’affaire algérienne, nous avions repris avec les peuples arabes d’Orient la même politique d’amitié, de coopération qui avaient été pendant des siècles celle de la France dans cette partie du monde et dont la raison et le sentiment font qu’elle doit être aujourd’hui une des bases fondamentales de notre politique extérieure. Bien entendu, nous ne laissions pas ignorer aux Arabes que, pour nous, l’Etat d’Israël était un fait accompli et que nous n’admettrions pas qu’il fût détruit. De sorte qu’on pouvait imaginer qu’un jour viendrait où notre pays pourrait aider directement à ce qu’une paix fût conclue et garantie en Orient, pourvu qu’aucun drame nouveau ne vînt la déchirer.

Hélas ! Le drame est venu. Il avait été préparé par une tension très grande et constante qui résultait du sort scandaleux des réfugiés en Jordanie, et aussi d’une menace de destruction prodiguée contre Israël. Le 22 mai, l’affaire d’Aqaba, fâcheusement créée par l’Egypte, allait offrir un prétexte à ceux qui rêvaient d’en découdre. Pour éviter les hostilités, la France avait, dès le 24 mai, proposé aux trois autres grandes puissances d’interdire, conjointement avec elle, à chacune des deux parties d’entamer le combat. Le 2 juin, le gouvernement français avait officiellement déclaré, qu’éventuellement, il donnerait tort à quiconque entamerait le premier l’action des armes, et c’est ce que j’avais moi-même, le 24 mai dernier, déclaré à Monsieur Eban, ministre des Affaires étrangères d’Israël, que je voyais à Paris. “Si Israël est attaqué”, lui dis-je alors en substance, “nous ne le laisserons pas détruire, mais si vous attaquez, nous condamnerons votre initiative. Certes, malgré l’infériorité numérique de votre population, étant donné que vous êtes beaucoup mieux organisés, beaucoup plus rassemblés, beaucoup mieux armés que les Arabes, je ne doute pas que le cas échéant, vous remporteriez des succès militaires, mais ensuite, vous vous trouveriez engagés sur le terrain et au point de vue international, dans des difficultés grandissantes, d’autant plus que la guerre en Orient ne peut pas manquer d’augmenter dans le monde une tension déplorable et d’avoir des conséquences très malencontreuses pour beaucoup de pays, si bien que ce serait à vous, devenus des conquérants, qu’on en imputerait peu à peu les inconvénients.”

On sait que la voix de la France n’a pas été entendue. Israël, ayant attaqué, s’est emparé, en six jours de combat, des objectifs qu’il voulait atteindre. Maintenant, il organise sur les territoires qu’il a pris l’occupation qui ne peut aller sans oppression, répression, expulsions, et il s’y manifeste contre lui une résistance, qu’à son tour il qualifie de terrorisme. Il est vrai que les deux belligérants observent, pour le moment, d’une manière plus ou moins précaire et irrégulière, le cessez-le-feu prescrit par les Nations unies, mais il est bien évident que le conflit n’est que suspendu et qu’il ne peut y avoir de solution sauf par la voie internationale.

Un règlement dans cette voie, à moins que les Nations unies ne déchirent elles-mêmes leur propre charte, doit avoir pour base l’évacuation des territoires qui ont été pris par la force, la fin de toute belligérance et la reconnaissance réciproque de chacun des Etats en cause par tous les autres. Après quoi, par des décisions des Nations unies, en présence et sous la garantie de leurs forces, il serait probablement possible d’arrêter le tracé précis des frontières, les conditions de la vie et de la sécurité des deux côtés, le sort des réfugiés et des minorités et les modalités de la libre navigation pour tous, notamment dans le golfe d’Aqaba et dans le canal de Suez. Suivant la France, dans cette hypothèse, Jérusalem devrait recevoir un statut international. Pour qu’un tel règlement puisse être mis en oeuvre, il faudrait qu’il y eût l’accord des grandes puissances (qui entraînerait ipso facto celui des Nations unies) et, si un tel accord voyait le jour, la France est d’avance disposée à prêter sur place son concours politique, économique et militaire, pour que cet accord soit effectivement appliqué. Mais on ne voit pas comment un accord quelconque pourrait naître non point fictivement sur quelque formule creuse, mais effectivement pour une action commune, tant que l’une des plus grandes des quatre ne se sera pas dégagée de la guerre odieuse qu’elle mène ailleurs. Car tout se tient dans le monde d’aujourd’hui. Sans le drame du Vietnam, le conflit entre Israël et les Arabes ne serait pas devenu ce qu’il est et si, demain, l’Asie du Sud-Est voyait renaître la paix, le Moyen-Orient l’aurait bientôt recouvrée à la faveur de la détente générale qui suivrait un pareil événement. »
07 mars 2008, 23:35   Pro-communistes
A l'aube de la guerre des six jours, voici une autre position, n'émanant pas de pro-communistes notoires.

Il s'agit d'une note du Secrétaire d'Etat Dean Rusk au Président Lyndon B. Johnson. On voit que le Gouvernement des Etats-unis a tenté de dissuader Israël jusqu'au bout.




Memorandum From Secretary of State Rusk to President Johnson/1/

Washington, May 26, 1967.

/1/Source: Johnson Library, National Security File, Country File, Israel, Vol. XII, 1965-1968. Secret. No drafting information appears on the memorandum. Walt Rostow forwarded it to the President at 12:07 p.m. with a covering memorandum commenting: "It follows the lines you suggested to me earlier but lacks an answer to the questions: Who would join the British party; What would be consequences of this approach in Arab world and elsewhere." (Ibid., NSC Histories, Middle East Crisis, Vol. 2)

SUBJECT
Your Conversation with the Israeli Foreign Minister

As you know, the Israelis have told us their intelligence indicates that an Egyptian and Syrian attack is imminent. They have therefore requested a U.S. public statement of assurance and support to Israel against such aggression. Our intelligence does not confirm this Israeli estimate. Foreign Minister Eban, in his conversation with me last evening, indicated that he would not press this Israeli view and request. He said the telegram would not have been written as it was had he been there. He seems satisfied on this point with the precautionary message we gave the Egyptian Ambassador. He also agreed that improved cooperative arrangements with our intelligence were urgently needed.

In our conversations with Eban last night, he made clear that Ambassador Barbour's intervention on May 23 held off a preemptive strike. Barbour was authorized to float the British idea of a maritime group, which could effectively protect maritime rights in the Gulf of Aqaba if UN action failed. That idea gave the Israelis hope for the first time that there might be a third choice for them, apart from surrender or war. Eban is here to find out whether this alternative is feasible. Their Ambassador describes the visit as "a fateful mission".

You have two basic options now:

(1) to let the Israelis decide how best to protect their own national interests, in the light of the advice we have given them: i.e., to "unleash" them. We recommend strongly against this option.

(2) To take a positive position, but not a final commitment, on the British proposal. The British Cabinet meets on the plan tomorrow.

We recommend this policy, as our best hope of preventing a war which could gravely damage many American national interests.

Leaving aside detail, the essence of the plan that we have in mind following our talks with George Thomson is this:

(a) a short, energetic effort in the Security Council;

(b) a public declaration by the maritime powers, which would be made as soon as possible, preferably while the Security Council was in session; and

(c) a contingency plan for an international naval presence in the area of the Gulf. That plan is now being drafted by British and American experts. If the governments reached agreement on the program as a whole, the naval force would be assembled as soon as the scheme was approved. It would not become operational for a time. And hopefully, its presence would itself deter UAR from an attack on shipping.

(d) at the same time, we should prepare the way to propose in the U.N. that a U.N. presence between Israel and Egypt take a position along both sides of the Israeli-UAR frontier. If Egypt refuses, we can ask Israel to accept. Such a force could prevent hostilities along that frontier, if both sides pulled back, as Eshkol has proposed.

Eban's preliminary reaction to the British idea is hopeful, provided we can be positive enough about our commitment to it to justify Israel in not going to war at once. He now thoroughly and I think sympathetically understands your political and constitutional problem. What he wants is as specific and definite a statement as you can make under the circumstances that we are seriously considering joining with other maritime nations at the end of the U.N. road in the plan for an international naval presence.

We put the case against preemptive strikes to Eban very hard last night, both from the military and the political points of view. I pointed out to him that we have lived with this issue a long time in connection with the Soviet Union, and come down definitively against the idea.
Cher Jmarc,

Je viens de relire dans les Mémoires de Raymond Aron - 50 ans de reflexion politique - les pages se rapportant au passage
Citation
les juifs, jusqu’alors dispersés, qui étaient restés ce qu’il avaient été de tout temps, un peuple d’élite, sûr de lui-même et dominateur,

qui a blessé de nombreux juifs francais et a fait beaucoup souffrir R. Aron.

Pour ma part je considère que ce jugement du Général est erroné et que par ailleurs la teneur de cette conférence de presse est profondément condescendante pour les juifs.

Bon cela fait maintenant 40 ans que les historiens se chamaillent sur la question de savoir qui a déclenché la guerre des six jours.

Un couple de chercheurs israéliens a écrit un livre sur la question et nous propose une autre version des faits. Ci-dessous l’excellent résumé du livre par Daniel Pipes (traduit par ajm):

La guerre soviétique des Six Jours

Daniel Pipes
New York Sun
29 mai 2007

La cause de la guerre des Six Jours, qui débuta il y aura 40 ans la semaine prochaine, est l’une des grandes énigmes du Moyen-Orient moderne. Ni Israël ni ses voisins arabes ne souhaitaient ni ne s’attendaient à mener un conflit en juin 1967; le consensus généralement admis par les historiens soutient que ces combats non désirés furent le résultat d’une succession d’accidents.

Aujourd’hui, un couple de chercheurs, Isabella Ginor et Gideon Remez, remettent en question la théorie de l’accident et proposent une explication plausible à l’origine de cette guerre. Comme le suggère le titre de leur ouvrage, Foxbats over Dimona: The Soviets’ Nuclear Gamble in the Six-Day War (Foxbats sur Dimona: le pari nucléaire des Soviets dans la guerre des Six Jours – Yale University Press), ils affirment que celle-ci est la conséquence d’une intrigue du Politburo soviétique visant à éliminer les installations nucléaires israéliennes de Dimona, et avec elles les intentions d’Israël de développer des armes nucléaires.

Le texte se présente comme la solution d’un mystère: il amasse des informations en provenance de sources volumineuses et guide les lecteurs pas à pas dans l’argumentaire, établissant ainsi une démonstration intuitivement convaincante et qui doit être prise au sérieux. En voici un résumé:

Moshe Sneh, un leader communiste israélien (et père d’Ephraim Sneh, l’actuel vice-ministre israélien de la défense), déclara à l’ambassadeur soviétique en décembre 1965 qu’un conseiller du premier ministre l’avait informé de «l’intention d’Israël de produire sa propre bombe atomique». Leonid Brejnev et ses collègues prirent la chose très au sérieux et décidèrent – à l’instar des Israéliens avec l’Irak en 1981 et peut-être avec l’Iran en 2007 – de stopper ce processus par des frappes aériennes.

Toutefois, au lieu d’agir directement, Moscou concocta un projet complexe destiné à inciter les Israéliens à engager une guerre qui se terminerait par une attaque soviétique de Dimona. Militairement, le Kremlin se prépara à encercler Israël avec une armada de forces dotées d’armes nucléaires tant en Méditerranée qu’en mer Rouge, il installa du matériel à terre et entraîna des troupes dans la région avec l’intention de s’en servir. L’information peut-être la plus saisissante de Foxbats over Dimona a trait aux plans d’attaque du territoire israélien par les troupes soviétiques, et plus particulièrement aux bombardements prévus des raffineries et des réservoirs de pétrole ainsi qu’aux rapprochements avec les Arabes israéliens. Il est également très révélateur d’apprendre que les avions de reconnaissances soviétiques MiG-25 (les «Foxbats» du titre de l’ouvrage) survolèrent directement le réacteur de Dimona en mai 1967.

Politiquement, le projet consistait à créer de faux rapports de renseignement sur des menaces qu’Israël aurait fait peser sur la Syrie, incitant ainsi les forces égyptiennes, syriennes et jordaniennes à se mettre sur le pied de guerre. Comme ses patrons soviétiques le lui avaient ordonné, Gamal Abdel Nasser déplaça ses troupes en direction d’Israël, éloigna une force d’interposition des Nations Unies et bloqua un passage naval crucial vers Israël – trois initiatives qui, ensemble, poussèrent les Israéliens à adopter un état d’alerte maximale. Incapables de maintenir cette attitude bien longtemps, ils frappèrent les premiers, tombant ainsi, apparemment, dans le piège soviétique.

Mais les forces de défense israéliennes firent alors quelque chose de stupéfiant. Au lieu de se contenter d’une semonce, comme s’y attendaient les Soviétiques, ils remportèrent rapidement ce que j’ai appelé «la victoire la plus écrasante des annales de la guerre». N’utilisant que des moyens conventionnels, ils vainquirent les trois États arabes ennemis en six jours, prévenant ainsi l’invasion soviétique prévue, laquelle dut être annulée précipitamment.

Ce fiasco donnait un air piteux au complot soviétique et Moscou s’efforça donc de dissimuler son rôle dans la préparation de cette guerre (sa deuxième débâcle stratégique majeure de la décennie, après la tentative d’installer des missiles à Cuba). Il y parvint si bien que la responsabilité soviétique dans la guerre des Six Jours a disparu des histoires de ce conflit. Ainsi, un expert de cette guerre tel que Michael Oren a fait un accueil réservé à la thèse de Ginor et Remez, déclarant qu’il n’y avait trouvé «aucune preuve documentée la soutenant».

Si Foxbats over Dimona n’est pas le fin mot de l’affaire, il apporte une interprétation plausible et passionnante, riche d’implications, que d’autres peuvent maintenant étudier. Le conflit israélo-arabe actuel, maintenant concentré sur les territoires conquis en 1967 et accompagné d’un antisémitisme virulent, résulte en bonne partie des décisions prises par le Kremlin quatre décennies plus tôt. En fait, tout cela était inutile, car la possession d’armes nucléaires par Israël n’a eu qu’un impact limité sur l’Union soviétique jusqu’à sa chute en 1991. Et, comme le relèvent les auteurs, «la nostalgie du XXIe siècle pour la soi-disant stabilité de la guerre froide est largement illusoire».

On peut se demander, 40 ans plus tard, où nous en serions si la guerre soviétique des Six Jours n’avait pas eu lieu? Quelle que regrettable que puisse être la situation actuelle, elle serait vraisemblablement pire encore sans cette éclatante victoire israélienne.
08 mars 2008, 20:24   Général
Bien cher Rogémi,

Vous évoquez le ton de la conférence de presse du Général.

Je crois qu'il est difficile de juger d'un comportement, d'un style, à quarante ans de distance.

Le Général était né en 1890, et avait été élevé dans un milieu et à une époque pour lesquels lanti-judaïsme (et non l'antisémitisme) allaient de soi. Il a donc parfois des formules qui ne sont pas, à l'aune actuelle, politiquement correctes.

Cela étant, la phrase :

Certains même redoutaient que les juifs, jusqu’alors dispersés, qui étaient restés ce qu’il avaient été de tout temps, un peuple d’élite, sûr de lui-même et dominateur, n’en viennent, une fois qu’ils seraient rassemblés dans le site de leur ancienne grandeur, à changer en ambition ardente et conquérante les souhaits très émouvants qu’ils formaient depuis dix-neuf siècles : l’an prochain à Jérusalem.


n'est pas dépourvue de sens. Les résolutions de l'ONU (et la politique constante des puissances occidntales jusqu'en 1967) avaient proclamé que Jérusalem ne serait pas israëlienne, or l'immense majorité des Israëliens rêvaient justement de Jérusalem.


Il est par ailleurs dommage qu'Aron n'ait pas insisté sur cette phrase,tout aussi importante car engageant la France sur l'essentiel :

Bien entendu, nous ne laissions pas ignorer aux Arabes que, pour nous, l’Etat d’Israël était un fait accompli et que nous n’admettrions pas qu’il fût détruit.

Notez enfin, cher Rogémi, que la partie :

Si Israël est attaqué”, lui dis-je alors en substance, “nous ne le laisserons pas détruire, mais si vous attaquez, nous condamnerons votre initiative. Certes, malgré l’infériorité numérique de votre population, étant donné que vous êtes beaucoup mieux organisés, beaucoup plus rassemblés, beaucoup mieux armés que les Arabes, je ne doute pas que le cas échéant, vous remporteriez des succès militaires, mais ensuite, vous vous trouveriez engagés sur le terrain et au point de vue international, dans des difficultés grandissantes, d’autant plus que la guerre en Orient ne peut pas manquer d’augmenter dans le monde une tension déplorable et d’avoir des conséquences très malencontreuses pour beaucoup de pays, si bien que ce serait à vous, devenus des conquérants, qu’on en imputerait peu à peu les inconvénients.”


ne manque pas de lucidité.
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