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Communiqué n° 1883 : Sur la mort de René Girard

Communiqué n° 1883, jeudi 5 novembre 2015
Sur la mort de René Girard

Le parti de l’In-nocence apprend avec beaucoup de tristesse la mort de René Girard, un de ces très grands esprits dont il est infiniment réconfortant, pour les vivants, d’être les contemporains. On se dit que tout n’est pas perdu aussi longtemps qu’une civilisation, une culture, une langue peuvent produire des intelligences, des œuvres et des hommes de cette trempe, à même de projeter d’aussi fortes lumières sur le tréfonds de l’âme et la course des empires.
De tous ses livres il en est un qui à mes yeux semble les contenir tous : Je vois Satan tomber comme l'éclair. Je pensai d'abord qu'il pouvait être de cette oeuvre seulement un bon point d'entrée. Mais non, parcourant de nombreux ouvrages publiés avant et après lui, je me convainc qu'il renferme véritablement l'essence de ses travaux et de sa pensée.

Il en existe une excellente version anglaise. Probablement parce que l'auteur a élaboré sa pensée aux Etats-Unis -- cela tient encore un peu de la magie, ou de la simple illusion -- les versions anglaises de ses livres ont une tout autre dimension qu'en français, une portée ou une pénétration autres, et ce alors même que les originaux en français sont bien évidemment d'excellente qualité littéraire, d'une langue irréprochable.

Or on ne retrouve pas cette particularité dans les versions anglaises des philosophes français qui lui furent contemporains (Foucault, Levi-Strauss, Derrida, ou Michel Serres, pourtant lui aussi professeur en poste en Amérique du Nord).
Utilisateur anonyme
06 novembre 2015, 07:02   Re : Un-qui-ne-l'a-pas-lu.
Dans un communiqué le président de la République François Hollande a salué la mémoire du philosophe et académicien français René Girard :

« C'est un intellectuel exigeant et passionné, exégète à la curiosité sans limite, théoricien brillant et à l'esprit fondateur, enseignant et chercheur atypique aimant aller à contre-courant, René Girard était un homme libre et un humaniste dont l'œuvre marquera l'histoire de pensée».

Le fruit d'une longue, d'une exigeante, d'une endurante lecture de la pensée girardienne... assurément.
Utilisateur anonyme
06 novembre 2015, 07:32   Re : Un-qui-ne-l'a-pas-lu.
Mais laissons-le définir lui-même, et le plus simplement du monde, son concept de «désir mimétique» avant qu'il ne passe entre les mains des "girardiens" de la dernière heure :

«C'est toujours en imitant le désir de mes semblables que j’introduis la rivalité dans les relations humaines et donc la violence.»
06 novembre 2015, 19:28   La Voix méconnue du réel
René Girard était le dernier intellectuel français dans la voix de qui persistait de doux accent avignonnais d'antan, qui n'existe plus mais qui devait être celui-là du temps de Frédéric Mistral. Rien de tel que de vivre des soixante ans sur un autre continent pour garder la voix de son père dans sa voix.

Même phénomène, toutes choses égales, chez Michel Serres, comme quoi l'Amérique conserve.
Utilisateur anonyme
06 novembre 2015, 22:02   Re : La Voix méconnue du réel
Volonté de puissance de l'islam, haine du christianisme, démographie galopante, individualisme, matérialisme, violences mimétiques, racismes...
Sur tous ces sujets René Girard se montrait extrêmement pessimiste. Ce grand penseur, ami de toutes les audaces, entrevoyait depuis déjà longtemps l'abîme où notre espèce court se jeter.

Je voudrais que l'on publiât "L'Anthologie du Pessimisme", allant de Pierre Bayle aux Modernes, un Spengler, un Ortega y Gasset, un Heidegger...
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