L'instinct de survie a-t-il à être salué par des applaudissements ? Ne se tient-il pas par-delà le bien et le mal et par conséquent au-delà de l'effort et de tout mérite ?
C'est sur pareille question qu'on aimerait vous lire, cher Alain.
L'inéducabilité et la réticence foncière à la matrice fabricante de sous-hommes, en laquelle nous sommes entrés (jusqu'à la garde), ne résument-elles pas chez nos amis Corses les vertus premières dont nous nous sommes défaits à notre insu?
S'il ne devait y avoir plus qu'un seul problème philosophique aujourd'hui, obtenu par consolidation et concentration de tous les autres, ne serait-il pas celui-là ? L'inflexibilité face à ce que des forces extérieures veulent obtenir de nous, veulent obtenir que nous soyons, le refus de s'éduquer aux plis qu'elles nous imposent, de se plier au destin de matière inerte sous leur regard, et qui ne doit connaître d'animation que par et dans ce regard (le "vivre-ensemble" sous le regard de ses ingénieurs), n'est-elle pas la condition première de toute liberté ? Le premier pas dans tout chemin de reconquête de son humanité ?
La Libération du territoire national avait commencé en Corse, en 1943, quand Le Comité de libération occupant la préfecture d'Ajaccio contraint le préfet de Vichy à signer le ralliement de la Corse au Comité français de la Libération nationale.