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Insoumission

Envoyé par Marcel Meyer 
02 février 2016, 12:50   Insoumission
Insoumission

Plieux, dimanche 31 janvier 2016, minuit & demi. Dans un long entretien donné au Point, à l’occasion de la sortie d’un recueil de ses essais, Emmanuel Carrère se voit poser la question :
« Vous parlez dans ce livre de Renaud Camus, le théoricien du “grand remplacement”, qui était votre ami et que vous aviez défendu contre les accusations d’antisémitisme. Pourquoi n’est-il plus votre ami ? »

J’apprends à cette occasion que je ne suis plus l’ami d’Emmanuel Carrère, lequel répond :
« Renaud Camus est un écrivain remarquable à qui est arrivée la terrible mésaventure d’être accusé d’antisémitisme. Je reste convaincu que cette accusation n’était pas fondée, nous avons été quelques-uns, Finkielkraut en tête, à essayer de le défendre — en vain. Après cela, cet homme seul s’est retrouvé entouré de gens qui l’aimaient précisément pour ce qu’on lui reprochait. C’est un destin à mon avis tragique : cet écrivain irrécupérable, d’une grande liberté de pensée et de ton, est devenu une sorte de gourou, un idéologue d’extrême.»

D’extrême ? La phrase s’arrête-là. J’imagine qu’il manque un mot. Ou bien est-ce un nouveau concept, l’extrême pur, l’extrême extrême, comme nous mangeons ici parfois des quenelles qui, n’étant à rien, sont dénommées par nous quenelles à la quenelle (rien à voir avec Dieudonné). L’intervieweur poursuit :
« Sur cette notion de “grand remplacement”, vous lui répondez quoi ?

— Nous sommes maintenant 7 milliards sur terre, c’est évidemment beaucoup trop et ça ne va faire qu’empirer, mais à part espérer qu’un cataclysme décime les trois quarts de la planète et de faire partie du quart qui reste, que faire sinon se pousser pour faire de la place ? Pour dire les choses crûment : si demain un décret m’ordonnait de n’occuper plus avec ma famille qu’une pièce de notre bel appartement et de céder les autres aux hordes de Kurdes et d’Afghans qui campent un peu partout dans notre quartier, je trouverais ça éminemment désagréable, je chercherais certainement à m’en aller et à m’organiser ailleurs, si c’est encore possible, une vie plus conforme à mes goûts, mais je n’arriverais pas à considérer la mesure qui me lèse comme injuste.

— Vous n’avez pas pour autant accueilli de migrants chez vous, sauf erreur?

— Eh non ! J’admire par-dessus tout les gens qui mettent systématiquement en accord leurs convictions et leurs actions, pour les figures comme George Orwell, Simone Weil, les prêtres ouvriers ou ces révolutionnaires qui s’établissaient en usine. Mais je suis un bobo, vous le savez bien. Un bobo, un vrai, à mettre sous verre au pavillon de Sèvres... »

Il fait noter au passage que la réalité du Grand Remplacement n’est nullement contestée. Nous n’en sommes plus là. Il s’agit seulement de s’en accommoder, comme d’un fait accompli.

Une autre partie très intéressante de l’entretien porte sur le Soumission, d’Houellebecq. Carrère déclare :
« Je ne suis pas du tout un connaisseur de l’islam, mais j’ai passé pas mal de temps à étudier les débuts du christianisme, et ceci m’a frappé. Nous sommes, aujourd’hui, dans la même position qu’un Romain cultivé du Ier siècle devant ce qu’il considérait comme la menace des religions orientales, la plus menaçante de toutes étant le judaïsme. Il le voyait comme une religion fanatique, intolérante, plaçant la Loi de son dieu au-dessus des lois de la Cité, incompatible avec la “laïcité” à la romaine : le “choc des civilisations”, en somme. Et ce qui s’est passé, c’est qu’une forme mutante du judaïsme, le christianisme, a bel et bien miné et, en trois siècles, dévoré de l’intérieur l’Empire romain. Mais le résultat, ce croisement a priori monstrueux entre la ferveur juive et l’ordre gréco-romain, ça a été cette nouvelle civilisation qu’on a appelée la civilisation occidentale et que nous sommes aujourd’hui si inquiets de voir disparaître. Alors, je ne dis pas qu’il va forcément se passer ça, qu’une forme mutante et pour l’instant inimaginable de l’islam va féconder l’Europe laïque et à bout de souffle, mais c’est une hypothèse. Enfin, ce que j’en dis... »

Donc le bobo assumé, et qui même se revendique fièrement comme tel, trouve comme moi que la plus grande ressemblance de la situation actuelle, c’est à la montée du christianisme à l’intérieur de l’Empire romain. Telle est aussi, au moins implicitement, la thèse de Soumission. Mais Carrère, contrairement à moi, et sans doute en accord avec Houellebecq, paraît envisager sans déplaisir — puisqu’il semble admis qu’il faut au peuple une religion, pour tenir ensemble une civilisation, et que la religion traditionnelle de l’Europe ne remplit plus ce rôle… — que l’islam soit notre nouveau christianisme. En somme, pour le boboïsme dont mon ex-ami (je le regrette, je l’aimais bien) est l’incarnation ultime et la meilleure, la plus intelligente, la page est déjà tournée. On est tout à fait, déjà, dans Soumission, justement. C’est Islam qui s’impose, pourquoi pas ? Il pourrait en sortir un bien, une structure, une forme, quelque chose plutôt que rien.

Dois-je écrire que je trouve cela affolant ?

Tiens, si j’appelais le journal 2016, celui-ci, Insoumission ?

Le Journal de Renaud Camus
02 février 2016, 16:09   Re : Insoumission
In-soumission ?
 
02 février 2016, 16:55   Re : Insoumission
Je trouve inexplicable que quelqu'un d'aussi intelligent et cultivé qu' E.C puisse dire certaines énormités. Sa comparaison de l'islam au christianisme ne tient pas une minute. Quand il écrit : '' Mais le résultat, ce croisement a priori monstrueux entre la ferveur juive et l’ordre gréco-romain, ça a été cette nouvelle civilisation qu’on a appelée la civilisation occidentale et que nous sommes aujourd’hui si inquiets de voir disparaître.'', il oublie que le christianisme était une religion naissante qui n'avait pas encore fait ses preuves en tant que civilisation. On pouvait fonder sur lui de grands espoirs. L'islam, d'aujourd'hui, au contraire, est une religion ancienne. On la connaît suffisamment pour savoir qu'il a détruit toutes les civilisations qui l'avaient précédé afin d' y substituer la sienne propre dont, sauf aveuglement, on peut mesurer partout les résultats catastrophiques. On ne voit vraiment pas en quoi ce qui se dessine pourrait être différent. De plus, les chrétiens, contrairement aux musulmans, n'ont jamais cherché pour s'imposer, à rendre la vie quotidienne impossible aux citoyens romains en multipliant les vols, les viols, les injures, les dégâts et les brutalités en tous genres. D'autre part, quand il écrit plus loin : '' si demain un décret m’ordonnait de n’occuper plus avec ma famille qu’une pièce de notre bel appartement et de céder les autres aux hordes de Kurdes et d’Afghans qui campent un peu partout dans notre quartier, je trouverais ça éminemment désagréable, je chercherais certainement à m’en aller et à m’organiser ailleurs, si c’est encore possible, une vie plus conforme à mes goûts, mais je n’arriverais pas à considérer la mesure qui me lèse comme injuste.'' il fait preuve d'une belle hypocrisie ! Quel parfait exemple de pharisaïsme ! pour parler en termes chrétiens. Il feint, en effet, d'oublier que des millions de ses compatriotes sont déjà, précisément, et depuis longtemps, dans la situation qui n'est pour lui encore qu'une hypothèse, parce qu'ils n'ont tout simplement pas, eux, les moyens ni la possibilité de s'en aller et de s'organiser ailleurs une vie plus conforme à leurs goûts. Enfin, il semble oublier que dans l'histoire les peuples ont toujours défendu leur civilisation quelle que fût la justesse, toujours relative et discutable, de la cause des envahisseurs et que ceux qui se soumettaient docilement ont toujours été considérés comme des traîtres. A moins que, plus probablement, il ne souscrive à la formule, si terrible de cynisme, de Talleyrand : '' La trahison n'est qu'une question de date''.

Bref, je trouve excellente l'idée d'appeler le journal de 2016 ''Insoumission''.
Utilisateur anonyme
02 février 2016, 17:30   Re : Insoumission
Entièrement d'accord avec Cassandre : Carrère fait preuve ici — mais il avait déjà tenu ces propos-là dans la revue De l'In-nocence — d'un cynisme que je qualifierais presque d'ordurier.

« cet homme seul s’est retrouvé entouré de gens qui l’aimaient précisément pour ce qu’on lui reprochait. »

Voilà une affirmation tout à fait idiote et néanmoins très répandue chez... les lecteurs de Renaud Camus. En effet, pour nombre d'entre eux, ceux qui aiment l'écrivain “littéraire” et se bouchent le nez faisant des mines navrées dès qu'il est question de son engagement politique, leur écrivain fétiche aurait sombré en grande partie à cause d'un entourage composé de beaufs racistes, de fascistes bas-du-front, etc. On l'aimait, on l'admirait, même ; il écrivait de magnifiques pages sur les châteaux, la lumière, le sens ou les tableaux, et voilà qu'une méchante bande de néo-nazis nous l'a égaré, le petit.

Et du coup, puisqu'ils ne peuvent tout de même pas le lui reprocher directement, ils se vengent sur vous, qui avez le malheur d'être globalement d'accord avec les thèses de l'In-nocence et du NON, en vous jetant votre votre appartenance à ces mouvements dans les gencives à la moindre occasion.

Que vous puissiez trouver une cohérence réelle (et admirable) entre les versants littéraire et politique de l'œuvre, c'est bien évidemment inadmissible — de toute façon vous n'êtes qu'un fasciste.

J'ai connu un certain nombre de lecteurs de Renaud Camus qui se situent dans cette mouvance Carrère. Eh bien voilà une clique dont je ne veux plus du tout entendre parler !
02 février 2016, 18:27   Re : Insoumission
J'ajouterai que lorsque la mort était la sanction prévue pour les traîtres il pouvait parfois y avoir de la noblesse à se rendre coupable de trahison mais cette façon de trahir les siens sans états d'âmes est d'autant plus révoltante qu'elle est sans risque et que cette absence de risque est précisément la marque de la civilisation que l'on trahit. La plus élémentaire élégance voudrait que dans ce cas on s'abstînt d'agir de la sorte, comme ces voleurs qui mettent un point d'honneur à ne rien dérober à ceux qu'ils savent assez magnanimes pour ne jamais les dénoncer.
02 février 2016, 19:06   Re : Insoumission
Je trouve inexplicable que quelqu'un d'aussi intelligent et cultivé qu' E.C puisse dire certaines énormités. Sa comparaison de l'islam au christianisme ne tient pas une minute. Quand il écrit : '' Mais le résultat, ce croisement a priori monstrueux entre la ferveur juive et l’ordre gréco-romain, ça a été cette nouvelle civilisation qu’on a appelée la civilisation occidentale et que nous sommes aujourd’hui si inquiets de voir disparaître.'', il oublie que le christianisme était une religion naissante qui n'avait pas encore fait ses preuves en tant que civilisation. On pouvait fonder sur lui de grands espoirs. L'islam, d'aujourd'hui, au contraire, est une religion ancienne. On la connaît suffisamment pour savoir qu'il a détruit toutes les civilisations qui l'avaient précédé afin d' y substituer la sienne propre dont, sauf aveuglement, on peut mesurer partout les résultats catastrophiques.

Sur l'islam comme catastrophe permanente, vos salutaires propos s'accordent une fois encore à ceux de Renan lorsqu'il répond, par la négative, à ses propres questions: " Pour atténuer les fâcheuses inductions qu’on est porté à tirer de ce fait si général, contre l’islam, beaucoup de personnes font remarquer que cette décadence, après tout, peut n’être qu’un fait transitoire. Pour se rassurer sur l’avenir, elles font appel au passé. Cette civilisation musulmane, maintenant si abaissée a été autrefois très brillante. Elle a eu des savants, des philosophes. Elle a été pendant des siècles la maîtresse de l’Occident chrétien. Pourquoi ce qui a été ne serait-il pas encore ? Voilà le point précis sur lequel je voudrais faire porter le débat. Y a-t-il eu réellement une science musulmane, ou du moins une science admise par l’islam, tolérée par l’islam ? "

D'ailleurs l'islam ne ment jamais et tient, toujours, parfaitement ses promesses: s'imposer par la force et pourrir la vie terrestre de tous les hommes avec lesquels il entre en contact.
02 février 2016, 19:09   Re : Insoumission
Le libéralisme est un cannibalisme.



03 février 2016, 12:21   Re : Insoumission
« Donc le bobo assumé, et qui même se revendique fièrement comme tel, trouve comme moi que la plus grande ressemblance de la situation actuelle, c’est à la montée du christianisme à l’intérieur de l’Empire romain. Telle est aussi, au moins implicitement, la thèse de Soumission. Mais Carrère, contrairement à moi, et sans doute en accord avec Houellebecq, paraît envisager sans déplaisir — puisqu’il semble admis qu’il faut au peuple une religion, pour tenir ensemble une civilisation, et que la religion traditionnelle de l’Europe ne remplit plus ce rôle… — que l’islam soit notre nouveau christianisme. »

Il me semble pourtant que ce n'est pas ce qu'avance Carrère précisément : les religions en présence dans sa comparaison ne sont pas l'islam et le christianisme, mais le judaïsme d'alors et l'islam d'aujourd'hui, judaïsme dont la mutation, lors du contact avec "l'ordre gréco-romain", donna le christianisme : ce qui veut dire que, selon lui, l'islam d'aujourd'hui n'est pas le christianisme en expansion d'alors, christianisme dont l'équivalent de nos jours serait encore à venir, ordre ou civilisation qui seront en réalité aussi éloignés de l'islam que le christianisme l'était du judaïsme. Ce n'est tout de même pas, loin s'en faut, la même chose.
Là où le bât blesse surtout dans cette sienne comparaison, c'est donc qu'il paraît assez hasardeux de mettre en rapport de correspondance le judaïsme, religion aussi "fanatique et intolérante" qu'on voudra, mais certes pas prosélyte et universaliste, et l'islam, qui semble bien l'être, lui, ce qui justement le rend si "menaçant".
03 février 2016, 13:24   Re : Insoumission
Ce que Carrère ne peut pas comprendre, envisager, concevoir, c'est que si les trois-quarts de son appartement étaient réquisitionnés pour héberger les pauvres malheureux qu'il voit de sa fenêtre, il finirait vite par fuir le quart d'appartement à lui réservé, comme beaucoup d'autres ont, avant lui, fui leurs naguère paisibles et propres "quartiers HLM".

"Le camp des Saints se réalise, le grand remplacement est une réalité, mais Raspail et Camus sont quand même nauséabonds, faut pas déconner".
03 février 2016, 14:10   Re : Insoumission
Mais enfin qu'est-ce que Carrère reproche à Camus et pourquoi affiche-t-il publiquement la fin de son amitié avec lui?
Ma vitalité intellectuelle reste intacte. Je m'en pose de ces questions et je m'ennuie jamais.
Utilisateur anonyme
03 février 2016, 15:10   Re : Insoumission
Tout cela ne dit pas grand-chose de Camus, mais en dit beaucoup sur Carrère.
03 février 2016, 15:39   Re : Insoumission
» Ce que Carrère ne peut pas comprendre, envisager, concevoir, c'est que si les trois-quarts de son appartement étaient réquisitionnés pour héberger les pauvres malheureux qu'il voit de sa fenêtre, il finirait vite par fuir le quart d'appartement à lui réservé

Si si, il doit le comprendre, puisque c'est précisément ce qu'il dit dans l'interview :

si demain un décret m’ordonnait de n’occuper plus avec ma famille qu’une pièce de notre bel appartement et de céder les autres aux hordes de Kurdes et d’Afghans qui campent un peu partout dans notre quartier, je trouverais ça éminemment désagréable, je chercherais certainement à m’en aller et à m’organiser ailleurs, si c’est encore possible, une vie plus conforme à mes goûts, mais je n’arriverais pas à considérer la mesure qui me lèse comme injuste

Nous eûmes exactement une même discussion il y a quelques années déjà, Carrère disant d'ailleurs la même chose ; comme les choses se répètent !
03 février 2016, 15:51   Re : Insoumission
Chère Cassandre,
Je pense pas qu'Emmanuel Carrère soit "aussi intelligent" et "cultivé" que vous le pensez. J'ai lu quasiment tous ses récits, qui sont, pour ce qui est de la platitude assumée et de la documentation minutieuse des "enquêtes" qui font l'objet de la narration, admirables, mais qui ne témoignent pas d'une grande intelligence de la part du narrateur (toujours "collé" aux événements) et personnage : l'obscurantisme balourdement mystique qu'il nourrit dans Le Royaume ou les dérives dépressives d'Un Roman russe ou encore les vies dévastées de D'autres vies que la mienne ou même la fascination qu'a exercée sur lui Limonov le proscrit sont celles d'un garçon de bonne famille, courtois, bien élevé, pensant tout comme il faut penser, ayant suivi des études dans les meilleurs lycées, ayant bénéficié dans sa famille de ce qu'il y avait de mieux en matière d'imprégnation culturelle, plein de bonne volonté, mais qui ne s'écarte presque jamais (comme il le reconnaît lui-même) du chemin tracé et qui ne développe quasiment jamais de pensée vivante, fraîche, neuve.
03 février 2016, 15:52   Re : Insoumission
L'islam a déjà été au contact de la culture gréco-latine, mais, contrairement au judaïsme qui l'avait été avant lui, cela n'a rien donné, même durant les quelques siècles où la civilisation arabo-musulmane a fait illusion puisqu'elle brillait, alors, de l'éclat emprunté aux pays conquis et que comme le démontre si brillamment Renan, elle ne devait presque rien aux Arabes et rien à l'islam, lequel, une fois devenu dominant, a liquidé l'héritage gréco-romain et les civilisations autres que la sienne pour sombrer dans l'obscurantisme sectaire de ses origines, celles d'une religion simpliste et rigide adaptée au tribalisme bédouin. On pourrait faire aussi le rapprochement entre les musulmans et les juifs dans l'Algérie française. Les premiers n'ont pas su tirer parti de la colonisation alors que les seconds s'en sont fort bien portés, sachant en faire, si j'ose dire, leur miel sans pour autant renier leur spécificité.
03 février 2016, 16:15   Re : Insoumission
Citation
Alain Eytan
» Ce que Carrère ne peut pas comprendre, envisager, concevoir, c'est que si les trois-quarts de son appartement étaient réquisitionnés pour héberger les pauvres malheureux qu'il voit de sa fenêtre, il finirait vite par fuir le quart d'appartement à lui réservé

Si si, il doit le comprendre, puisque c'est précisément ce qu'il dit dans l'interview :

si demain un décret m’ordonnait de n’occuper plus avec ma famille qu’une pièce de notre bel appartement et de céder les autres aux hordes de Kurdes et d’Afghans qui campent un peu partout dans notre quartier, je trouverais ça éminemment désagréable, je chercherais certainement à m’en aller et à m’organiser ailleurs, si c’est encore possible, une vie plus conforme à mes goûts, mais je n’arriverais pas à considérer la mesure qui me lèse comme injuste

Ah, oui, j'ai lu trop vite.
03 février 2016, 18:34   Biographie express
Emmanuel Carrère ou le déclassé rampant.
03 février 2016, 20:43   Re : Biographie express
Emmanuel Carrère ou le déclassé rampant.

Le déclassé rampant, ça lui donne un petit air romantique à notre Carrère, avec une mèche de 'à gauche-droite toute', comme BHL.
Le déclassé rampant. Gérard de Nerval l'avait écrit à son intention:

Je suis le Ténébreux, - le Veuf, - l'Inconsolé,
Le Prince d'Aquitaine à la Tour abolie :

Emmanuel Carrère, le desdichado rampant de la Bohême Bohémienne.
 
03 février 2016, 22:30   Re : Biographie express
L' ami d' aujourd' hui sera le traître de demain.
04 février 2016, 11:09   Re : Biographie express
Vous savez, chère Cassandre, quand on y pense, il a fallu au peuple juif fort longtemps pour se dégager de l'emprise presque totale de la religion, ce n'est en réalité que dans le cours du 19e siècle qu'est apparue une véritable cassure, qui a consisté, pour un nombre allant croissant de pratiquants, dans l'abandon du mode de vie de stricte orthodoxie et d'observance des Commandements ; à cet égard, le peuple juif a cessé d'être, au regard de la Halacka, un "peuple de la torah", ce qu'il a été de façon remarquablement stable et majoritaire pendant 80 générations.
Cela laisse aux musulmans un certain temps pour s'affranchir, eux aussi ; en attendant, évidemment...
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