...Telle est la une, ce jour, de ce quotidien, Libération (2, 70 €, soit 1771 anciens francs); 10 questions- réponses annonçant l' apocalypse en cas de sortie de l ' Union Européenne du Royaume-Uni de
Grande-Bretagne et d' Irlande du Nord.
La question 9 est pas mal;
" Que deviendront les Eurocrates britanniques? "
Cela est vrai, tout le monde se pose cette angoissante question.
Voici la réponse;
"Par prudence, quelques fonctionnaires britanniques (ils sont 1164 rien qu' à la Commission) ont déjà pris la nationalité de leur conjoint, si ce dernier a celle d' un autre État membre. D' autres sont à la recherche d" ancêtres irlandais qui leur permettraient de réclamer la nationalité de ce pays...Car s' ils ne risquent pas d' être virés de leur travail, puisque leur recrutement dans l' ensemble des institutions communautaires resterait parfaitement valable en dépit de la défection de leur pays d' origine, leur carrière s' arrêtera net.
"Les nominations à des postes importants se font en tenant compte des nationalités des États membres",
explique un eurocrate. C'est vrai en particulier pour les directeurs généraux, leurs adjoints, les conseillers hors classe et les directeurs. Par exemple, on compte à la Commission trois Britanniques ( sur la quarantaine de directeurs généraux), quatre adjoints et un conseiller hors classe qui resteront à leur poste jusqu à la sortie effective du Royaume-Uni. Mais la pression des États va ensuite être forte pour se répartir les dépouilles... Et même pendant la négociation de sortie, les eurocrates britanniques risquent
d' être mis sur la touche, car ils seront soupçonnés de conflits d' intérêts. Cette période va être délicate pour le commissaire, les 74 députés européens, les juges, l' auditeur et même les ministres britanniques:
pourquoi devraient-ils continuer à se prononcer sur la législation européenne alors même qu' ils vont quitter l ' Union ? Problème: le traité européen ne dit rien sur cette question."
Sonia Delesalle-Stolper, Correspondante à Londres.