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Communiqué n° 1934 : Sur un éventuel retrait de l’Union européenne, de la part de la Grande-Bretagne

Communiqué n° 1934, lundi 20 juin 12016
Sur un éventuel retrait de l’Union européenne, de la part de la Grande-Bretagne

Le parti de l’In-nocence regretterait vivement que la Grande-Bretagne aille jusqu’au bout de sa compréhensible tentation de se retirer de l’Union européenne. Ce serait pour le reste du monde un terrible signe de l’incapacité de notre continent et de notre civilisation à s’unir pour maintenir leur place dans le monde et pour résister à la formidable invasion dont ils sont l’objet. L’Union européenne n’est certes pas l’Europe, ni ce qu’elle devrait être ; elle est régie par des traîtres économistes et remplacistes, qui la livrent à la submersion migratoire : cependant elle a le mérite d’exister et d’être un premier pas vers une prise de conscience identitaire des Européens. Personne ne veut l’abolition des différents États ou régimes au seul motif qu’ils sont gouvernés par des incapables ou des félons, collaborateurs de la conquête en cours. L'Union européenne est dans le même cas : il ne faut ni l’abolir ni la quitter mais, tous ensemble, bien plus ambitieusement, s’en emparer, y prendre le pouvoir pour la sauver. La Grande-Bretagne à un rôle culturel, artistique, militaire, économique majeur à y tenir, comme elle l’a toujours fait.
Pour s'emparer de l'UE, we need a cunning plan.
Plutôt que de la sortie de la Grande-Bretagne, ne faut-il pas plutôt parler de la sortie du Royaume-Uni ?
Cette sortie de la Grande-Bretagne est, fondamentalement, une victoire spectaculaire de l'anti-remplacisme (un Londonien la semaine dernière s'écriait, 'Je vote pour la sortie car il n'y aura bientôt plus d'Anglais à Londres!'). N. Farage a été très clair, appelant à d'autres référendums dans des pays qui sont déjà au bord de la sortie (Pays-Bas, Danemark, Italie) mais appelant aussi, à terme, à une refonte du cadre commun européen. C'est peut-être un programme par trop table rase et "révolutionnaire"; je le trouve pour ma part réaliste, et comme chacun sait, les réalistes vont toujours plus vite et plus loin que les idéalistes.
28 juin 2016, 17:38   Brexit dilué
Aux dernières nouvelles, il parait qu'en réalité, le "Brexit" ne sera jamais effectif, dilué dans d'infinies négociations. Cela m'a rappelé une note d'Hugo dans ses Choses vues (1849) : "Le parti vainqueur ne vit qu'à la condition de faire ce que le parti vaincu avait promis." Observation qui, d'ailleurs, me semble valable dans bien des aspects de la vie politique en démocratie.
Le consensus qui se dégage chez "le couple franco-allemand" n'est pas celui-la, et il s'affirme de plus en plus clairement, voir les déclarations de Cambadelis aujourd'hui, ou l'entretien donné par Nicole Fontaine à l'Express il y a trois jours.

Il faut lire cette "réaction à chaud" de Nicole Fontaine, ancienne présidente du Parlement européen dans l'Express: la sortie du Royaume-Uni de l'Union est une chance historique de reprendre sa construction, sans les défauts qui l'ont caractérisée jusque là...

L'Europe est plus nécessaire que jamais, parce qu'aucun des Etats qui en sont membres n'est en mesure de faire face seul aux défis économiques et sociaux qui l'attendent. Le résultat du référendum peut être un choc salutaire. Je rêve d'un appel du 24 ou du 25 juin de la part des politiques européens.

L'Europe ne va-t-elle pas être affaiblie par ce départ du Royaume-Uni?

Le Royaume-Uni sorti de l'Europe ne pourra plus empêcher les avancées de l'Union. C'est lui qui a pesé pour que les décisions européennes en matière fiscale soient prises à l'unanimité. C'est lui qui a fait revoir à la baisse les ambitions du plan de lutte contre l'évasion fiscale. C'est lui qui s'est allié à la Chine pour lui permettre d'exporter son acier en Europe. Pour sa conception ultralibérale, la concurrence est une vache sacrée.


[www.lexpress.fr]

Le sentiment qui se dégage et qui semble faire l'unanimité dans l'Eurocratie en ce moment est qu'avec la Grande-Bretagne en son sein, l'Empire Mol était trop mol, et qu'avec son détachement on va enfin pouvoir passer aux choses sérieuses : union budgétaire, UN MINISTERE DES FINANCES POUR 27 PAYS, intégration politique à tous les niveaux et une armée commune s'il vous plaît, bref, l'Empire Mol, les ultra-libéraux souverainistes anglais partis, va enfin pouvoir devenir l'Empire Dur rêvé par "le couple franco-allemand". L'Eurogermanie, ou Euro-prusse a fait un grand bon en avant le 24 juin dernier, et c'est Poutine qui doit trembler ... face à ce bloc continental nouveau prêt à se dresser face à lui.

Si j'osais vous dire mon sentiment personnel : que pareille farce euro-prussienne, pareille refondation ultra-tardive dans l'histoire des empires continentaux en Europe est CONTRAIRE à l'esprit européen, que l'esprit européen est celui d'Ulysse, qui se garde bien de se faire passer pour fort auprès des puissants ou face à eux, qui connaît ses limites et compte sur une poignée de compagnons, sur la finesse stratégique et la ruse pour déjouer les plans et les manières des puissants. Se gonfler du jabot face aux vieux empires continentaux chinois et russe en se piquant de vouloir crééer le sien "pour faire le poids", comme il disent, est anti-européen au sens spirituel du terme. Et les Européens véritables, les authentiques émules d'Ulysse-l'Européen, sont les Anglais du petit peuple qui ont si mal voté jeudi dernier, en le faisant avec tout leur coeur et rien que lui, et de toute leur âme pour ne pas jouer le jeu des grands et, ce faisant, rester authentiquement européens.

Toutes les refondations euro-prussiennes depuis deux siècles se sont soldées par une catastrophe (guerres, révolutions, famines). Celle-là, qui commence son oeuvre en disloquant les nations (Yougoslavie, Ukraine et tout bientôt le Royaume-Uni et l'Espagne) quand celles-ci avaient consenti (par pur économisme) à sa fondation, et qui furent toutes trompées, n'échappera pas à la règle.
Le sentiment qui se dégage et qui semble faire l'unanimité dans l'Eurocratie en ce moment est qu'avec la Grande-Bretagne en son sein, l'Empire Mol était trop mol, et qu'avec son détachement on va enfin pouvoir passer aux choses sérieuses :



Entièrement d'accord avec vous Francis, et j'ai comme la désagréable impression que c'est à travers nous que l'Empire Mol va vouloir punir les Anglais, histoire de bien nous faire comprendre que maintenant, ça suffit ! On ne joue plus : on passe à la version Dure. En clair nous allons payer pour les autres... Quant aux référendums, c'est terminé ! "Plus jamais ça" comme ils disent. Pour sûr qu'on ne les y reprendra plus.
Tout cela est bien compliqué, au moins pour moi. En effet, d'un côté on applaudirait à la victoire du "Brexit", comme du premier ressaisissement d'une nation européenne, prometteuse brèche dans la masse molle de l'Empire et on s'indignerait à l'idée que la volonté du peuple britannique ne soit perfidement bafouée par des demandes de nouveau référendum, de l'autre, on verrait dans ce même "Brexit" l'occasion rêvée d'un durcissement de l'Empire, débarrassé des Britanniques, ce qui reviendrait à dire que ceux qui ont voté en faveur du "Brexit" ont en réalité servi les ambitions impériales des sbires de Bruxelles. Fronts renversés, bien renversants...

La version d'un "Brexit" dilué qui verrait la Grande-Bretagne rester dans l'Europe tout en n'y étant pas (c'est-à-dire, en somme, un retour à une forme de statu quo ante encore plus bâtard) ne me semble pas inenvisageable.
Le parlement européen, par la voix de son président, a déclaré officiellement qu'il ne voulait pas d'un statu quo ante. C'est fini : une nouvelle étape dans l'intégration politique de l'empire Mol, son passage au Dur, est décidée dans son principe par ceux-là même, l'Eurocratie unanime qui s'étaient sentie ou avait pu se sentir, pendant trois journées de léger flottement, remise en question par le vote anglais. La décision des Anglais du 24 juin, loin de mettre un terme ou un frein à cette intégration, la stimule : c'est un peu l'attitude des généraux français en 1917 : la situation est grave et même désespérée sur le front, tant mieux ! raison de plus pour foncer dans une offensive nouvelle ! Et comme en face, chez les Allemands, l'esprit des généraux était sensiblement le même que celui de leurs homologues français, la suite ne laissait planer aucun doute. Dans la guerre d'il y a cent ans comme dans la drôle de paix d'aujourd'hui, France et Allemagne montrent avec quel entêtement et quel jusqu'au boutisme ils peuvent se comporter, pour aboutir aux résultats implacables qu'il faut en attendre. Plus la situation nous est difficile, et plus il est fondé d'avancer dans la même voie. Les frères ennemis sont d'abord des frères, des figures miroir en fanatisme. Que l'on soit à Verdun il y a cent ans ou aujourd'hui sur le front bruxellois de l'Union, ce fanatisme n'a pas varié, il répète toujours d'une même voix "nous vaincrons quelle que soit l'adversité". Le déni de réel et son vieux mode pathétique-héroïque de la surenchère sont les mêmes.
Enfin c'est parfaitement clair, où voyez-vous de l'ambiguïté ou la possibilité que le Brexit n'ait pas lieu dans ces déclarations ?

L'UE est "prête à commencer la procédure de divorce dès aujourd'hui", a affirmé le président du Conseil européen, Donald Tusk, proposant la tenue en septembre d'un nouveau sommet, à 27 cette fois, et probablement à Bratislava, sur l'avenir de l'Union.
- "Prise d'otage" -
L'Europe "est assez forte pour surmonter le départ de la Grande-Bretagne et continuer à aller de l'avant même à 27", a voulu rassurer la chancelière allemande Angela Merkel.
Elle a surtout prévenu le gouvernement britannique qu'il ne choisirait pas "à la carte" ses futures relations avec l'UE. "Celui qui sort de la famille ne peut pas s'attendre à ce que tous ses devoirs disparaissent et que ses privilèges soient maintenus".
Une autre façon de traduire le cinglant "les déserteurs ne seront pas accueillis à bras ouverts", qu'avait lancé le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker avant le référendum britannique.
Avant d'entrer dans ce débat sur les futures relations UE-Londres, David Cameron devait donner ses "explications" aux 27 autres dirigeants sur les résultats du référendum qu'il a organisé, lors d'un dîner.
Malgré les pressions, selon une source gouvernementale britannique, le leader conservateur devait réaffirmer qu'enclencher la procédure de séparation incomberait à son successeur, dont le nom devrait être connu d'ici le début septembre.
Le Royaume-Uni doit "clarifier le plus rapidement possible" sa situation car sans "notification, pas de négociation", a pourtant martelé Jean-Claude Juncker, résumant la position commune des dirigeants européens.


C'est le président du Parlement européen, Martin Schulz, qui a eu les mots les plus durs. "Attendre pendant plusieurs mois cette notification" et "prendre le destin d'un continent entier en otage pour des raisons relevant purement de la politique interne d'un parti serait inacceptable", a-t-il dit à M. Cameron.
En attendant, les Européens sont décidés à "tirer les leçons" du Brexit pour éviter une contagion, dans une Union affaiblie par une succession de crises, notamment migratoire, et où l'extrême droite et les mouvements populistes ont le vent en poupe.
L'Allemagne, la France et l'Italie, les trois poids lourds fondateurs de l'UE et principales économies de la zone euro, ont plaidé pour donner une "nouvelle impulsion" au projet européen, aux contours encore flous.
"Tout le monde a les yeux tournés vers l'Europe", qui doit être "suffisamment forte pour agir", a déclaré le président français François Hollande à Bruxelles.


[fr.finance.yahoo.com]
"les déserteurs ne seront pas accueillis à bras ouverts", qu'avait lancé le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker avant le référendum britannique.

Qu'est-ce que je vous disais ... Comme à Verdun ! Même esprit de mule sanguinaire pour un même but à atteindre par des moyens autres, voire opposés : la mainmise sur un continent.
Enfin vous ne trouvez pas cela remarquable ?

Quand il y a cent ans, l'Empire Austro-Hongrois montrait des vélléités de mettre la pédale douce aux hostilités (comme aujourd'hui les Autrichiens vis à vis de l'intégration politique et la disparition des frontières) quand les Anglais après la Somme, émirent des doutes sur la conduite de la guerre comme il le font aujourd'hui avec le Brexit sur la manière de se comporter des Continentaux, le "couple franco-allemand" alors en furie, en scène de ménage cataclysmique, résolut que la guerre serait totale comme il peut le faire aujourd'hui de la fusion politique qu'il a conçue et qu'il se détermine aveuglement à mener à son terme ou à son comble.

Il y a bien une gestalt-histoire, dont les motifs analogiques révèlent des lois profondes et remarquablement permanentes, et qui montre une très forte indifférence au lien causal direct (ce n'est pas "parce que" 1916 que 2016) -- comme le notait Koestler étudiant le pythagorisme en 1959, et le fil pythagoricien dans l'histoire de la pensée en Europe (qui a traversé le platonisme) : ce sont les armonias relationnelles qui comptent, davantage que les relata ; les intervalles entre les notes davantages que les notes elles-mêmes quand ces intervalles dessinent des figures signifiantes. Pourquoi personne ne veut-il entendre cet enseignement aujourd'hui, qui nous serait pourtant tellement précieux pour nous orienter dans ce que nous vivons ?

Enfin ce n'est tout de même pas d'une grande nouveauté, on ne peut pas dire que l'eidos soit une notion révolutionnaire ou une aberration post-moderne:

[fr.wikipedia.org]
Le vouloir-l'Union-européenne de l'actuel couple franco-allemand revêt des formes et s'articule de discours qui sont strictement superposables, parfois au mot prêt ("les déserteurs ne seront pas accueillis à bras ouvert", etc.) à celles (les formes) et à ceux (les discours) de leur vouloir-la-guerre il y a cent ans.

Si cet énoncé est contestable, s'il ne recouvre aucune réalité autre qu'illusoire, qu'on me le démontre. Sinon, qu'on en tire les enseignements. Vite.
S'il veut durer et se métamorphoser en Empire Dur (c'est une question désormais vitale pour lui) l'Empire Mol doit impérativement hausser le ton, et changer de style - un style plus rude, plus sec, on va dire martial. Sachant que "les hommes, affirmait César, se tournent toujours du côté où ils sentent la force, comme les abeilles vont droit aux sexes des fleurs."
"Enfin c'est parfaitement clair, où voyez-vous de l'ambiguïté ou la possibilité que le Brexit n'ait pas lieu dans ces déclarations ?"

Je ne voyais pas d'ambiguïté dans les propos des eurocrates qui expriment, en effet, quelque chose comme un dépit martial. Ce que je ne ne comprenais pas c'est que l'on puisse, ici, protester contre des tentatives d'invalider les résultats du référendum et, simultanément, considérer ce même référendum comme une occasion rêvée pour l'Empire de durcir sa politique. Mais il faut sans doute comprendre que vous pensez que, dans tous les cas, le dit Empire affirmerait sa volonté de puissance : si le "Brexit" avait perdu, les eurocrates en auraient tiré la justification d'un passage à la vitesse supérieure, tout comme ils le font parce que le "Brexit" l'a emporté.

Sur le fond, ce que vous écrivez est tout à fait convaincant. Il est clair qu'une volonté de puissance est à l'oeuvre. Cependant, il peut aussi y avoir dans les réactions des eurocrates quelque chose qui tient de la rodomontade et rien ne dit que tous les autres membres de l'UE vont se laisser entraîner dans la furia merkelienne qui, ne l'oublions pas, n'a pas obtenu de grands résultats dans sa volonté de "dispatcher" son million de "migrants" en Europe centrale et même en France, pourtant sa plus servile alliée qui, quoi qu'on dise et même si c'est déjà trop, reste bien en deçà de ce que les Allemands espéraient d'elle en matière d'accueil Tout au contraire, les frontières se sont fermées et l'UE germano-centrée n'a pu imaginer qu'un bricolage indigne avec la Turquie pour endiguer le flot d'arrivants sur son territoire, alors que Mme Merkel, l'été dernier, se vantait que son pays pourrait absorber 500 000 personnes par an pendant des années ! Il est permis de douter qu'à la suite d'un tour de vis que justifierait le "Brexit", les pays du groupe de Visegrad, par exemple, acceptent benoîtement de rouvrir leurs frontières pour sortir l'Allemagne de la m... dans laquelle elle s'est mise. Car il me semble que tout ce qui se passe en ce moment ("Brexit" compris) est entièrement lié au coup de force de l'été dernier, quand Mme Merkel a unilatéralement ouvert les portes de l'Allemagne (c'est-à-dire de l'Europe) au flot de "migrants". Mais son coup a raté, ce qui, bien sûr, installe les conditions d'une fuite en avant extrêmement dangereuse pour la paix en Europe.
L'offensive merkelienne de l'automne dernier était en effet une sorte de "Verdun d'amour", d'offensive compassionnelle totale. Qu'on ne croit surtout pas cela fantaisiste et jeu d'analogies gratuites : ceux qui ont vécu le front de la première guerre mondiale ou ceux qui, ayant connu cette époque, ou celle de la guerre suivante, se sont autorisés d'en parler, tels Julien Freund ou même l'exemplaire Jan Patocka -- qui ne fut jamais compris par personne sur ce point, qu'il développa dans ses écrits sur l'Europe dans l'entre-deux guerres -- l'ont bien souligné : le front, celui-là même des tranchées, est une forme d'union !

Le "couple franco-allemand" fait l'Union comme il fit la guerre : de manière totale, fanatique, fusionnelle et passionnelle, profondément, totalement et totalitairement irrationnelle.

Julien Freund : « J’ai participé à des tables rondes à la radio et à la télévision allemandes et parmi mes interlocuteurs il y avait des pacifistes. J’ai posé un paradoxe à propos de l’idée de paix. Or la paix on la fait avec l’ennemi......Il n’est pas nécessaire de faire la paix avec des amis puisque par définition, l’amitié est un état de paix. Par conséquent l’ennemi est un concept central aussi bien de la paix que de la guerre....Cette façon de raisonner n’a pas plu à un jeune pacifiste allemand qui m’a tout simplement qualifié de nazi. Et voilà comment passe pour un nazi un homme qui a été l’otage de l’armée allemande en juillet 1940,« coffré » par la Gestapo en novembre 1940, qui a fait partie un des premiers de la résistance en France (J.Cavaillès), qui a fait 2 ans de prison et de camp...,s’est évadé en juin 1944 pour combattre dans le maquis jusqu’à la libération du territoire ! »

Citation trouvée dans la notice Wikipédia de Julien Freund.

Mais n'essayez pas de faire entendre ça aux petits morveux qui s'agitent aujourd'hui à Londres et ailleurs en brandissant des pancartes contre le fââchisme et pour l'Union européenne, ce sera peine perdu, histoire perdue. Le Communisme est la jeunesse du monde disaient les vieux cafards communistes ; pour l'Eurocratie, c'est pareil, la jeunesse, aussi imperméable à toute pensée, à toute subtilité d'être, est le pilier de l'Union européenne, autre nom dont ils ont décidé de baptiser l'avenir.
J'ai mentionné Julien Freund et Jan Patocka, mais on pourrait y ajouter les écrits de Ernst Jünger ou de Teilhard de Chardin que l'on trouvera à ce sujet évoqués ici (en référence à "l'expérience intérieure" du front et du combat) :

[www.philolog.fr]

Le front et l'Union ne deviennent expérience intérieure de fusion, ne deviennent expérience possible que dans l'entretien paroxystique avec l'ennemi. Et la dynamique du front et celle de l'Union ont mêmement trait à l'absolu ; le raisonnable n'y a pas cours.

Si j'étais jeune et pacifiste, je m'en inquiéterais. Et je regarderais d'un oeil beaucoup plus amical le bon vieux nationalisme isolationniste et placide des Anglais du Brexit qui ne demandent rien à personne et qui sont déterminés à ne s'enflammer pour rien au monde !
Pour en revenir au pythagorisme et à l'eidos, à la pensée des figures que tracent les bi-associations non causales, et qui autorise äujourd'hui de penser une gestalt-histoire : cette démarche n'a rien de fantaisiste et peut se revendiquer de celle qui s'exprime au coeur de toute découverte scientifique.

L'a-causalité, et la création biassociative qu'elle autorise, sont dans l'histoire à la source du décollement de la pensée vers la mathesis. Le philosophe des mathématiques Bertrand Russel avait coutume de dire que la notion deux a vu le jour dans l'esprit humain lorsque quelqu'un a décidé qu'elle était ce que possédaient en commun ("ensemble intersectionnel", si l'on veut) deux journées consécutives et un couple de faisans. Or, il n'y a strictement rien qui lie ou rattache causalement deux journées consécutives et un couple de faisans. Ces deux occurrences ne sont en rien corrélables directement par la moindre relation de causalité ou de parenté objective. C'est ainsi que la notion deux est une sorte de folie poïétique, une vue de l'esprit que rien ne fonde dans le réel ordonné par la causalité ou la commonalité de traits aspectuels soumis à l'empirisme. L'eidos est cette figure que tracent dans l'esprit humain des relata étrangers l'un à l'autre, quand l'esprit perçoit que le lien qui les unit est de l'ordre invisible de la mathesis et de la promesse. Cette promesse est celle d'une intelligence et d'une maîtrise des domaines empiriques du réel et du factuel historiques. La gestalt-histoire, qu'on pourra préférer désigner comme méta-histoire, s'autorise de cet eidos : le développement d'une mathesis, soit une science de l'ordre, dans le domaine empirique de l'historiographie.


Foucault dans les Mots et les Choses :
. ... le rapport de toute connaissance à la mathesis se donne comme la possibilité d'établir entre les choses, même non mesurables, une succession ordonnée. En ce sens l'analyse va prendre très vite valeur de méthode universelle (...). Mais d'autre part ce rapport à la mathesis comme science générale de l'ordre ne signifie pas une absorption du savoir dans les mathématiques, ni le fondement en elles de toute connaissance possible; au contraire, en corrélation avec la recherche d'une mathesis, on voit apparaître un certain nombre de domaines empiriques qui jusqu'à présent n'avaient été ni formés ni définis (...). Ainsi sont apparues la grammaire générale, l'histoire naturelle, l'analyse des richesses, sciences de l'ordre dans le domaine des mots, des êtres et des besoins... M. Foucault, Les Mots et les choses, Paris, Gallimard,1966, p.71.
Le "2" surgit du meurtre collectif de la victime émissaire : avant lui, il n'y avait que le "1" : la Foule en fusion.
C'est possible cher Vincent. Le surgissement du deux, très proche, morphologiquement, de celle du dieu, vous l'avez remarqué, est celle de l'émergence d'une espèce nouvelle, capable de délire comme ne l'est point le chimpanzée ou le rat. Il est, ce surgissement, celui de l'ordre éïdétique dans le dépassement de l'ordre empirique. Il n'y a rien, fors l'idée, qui, dans le monde pensable et raisonnable, fonde en raison le surgissement de ce tiers absent, le deux, entre un couple de faisans et deux journées qui se suivent sans même se ressembler.

La mathesis, qui est ce à quoi je voulais en venir, n'est dès l'abord qu'un pari et qu'une promesse purement poétiques, bi-associatives et libres entre une machine à coudre et un parapluie sur une table de dissection, comme l'aurait admis votre ami Lautréamont. Vous me suivez ?

Donc, la mathématique, et l'ingénierie humaine qui lui fait escorte, ne sont dès l'abord que libre folie, libre pulsion reliante et qui crée, dans cet élan singulier, des choses qui n'existent pas, qui ne sont pas même de l'ordre transcendant, qui relèvent, comme le premier des nombres hérétiques, qui pour commencer fut l'hérétique de l'Un, soit le deux, de la chose promise, inexistante et vouée à l'incréation. La singularité grecque-européenne ne fut pas d'avoir créé cela mais d'en admettre ou d'en tolérer la nature hérétique quand cette singularité fut elle-même, à la face de tout ordre empirique, animée d'une foi contraire en l'instituée raison, laquelle répète avec un bel aplomb que l'Un se passe de scission parce qu'il se passe de tout.

La mathesis, dès qu'il lui fut donné libre cours, voyagea dans les disciplines pour y proposer et y promettre son ordre, malicieux, séduisant, torturant et implacable. L'Europe ainsi, naquit d'un pari créatif sur l'idée, soit la chose qui n'a rien à voir, qui n'entretient aucun rapport, avec rien, si ce n'est avec cette idée-même que l'esprit humain se plait à loger dans la maison que cette chose, quelle qu'elle soit, compose avec tout ce qui n'est pas elle. Le deux, et peut-être le dieu, mais je ne garantis rien sur ce point, de cela, vit le jour chez les hommes ainsi lancés dans l'intelligence.
L'Union européenne doit se faire comme la Grande guerre : être portée à son comble, être totale, fusionnelle et égale de conditions comme l'avaient été celle-ci et ses lignes de fronts entremêlées où la boue noyait mêmement tranchées allemandes et tranchées françaises.

Sur la question du "Verdun d'amour", soit le militantisme politique radical pour une union pacifique et fusionnelle avec le monde entier -- "l'humanisme kantien" réinterprété par Mme Merkel à l'automne dernier --, qui relève de la doctrine du "tout ou rien", laquelle est issue de la même veine et n'est que le prolongement par d'autres moyens de la Grande guerre du "couple franco-allemand", Finkielkraut dans son volume Nous autres, modernes, paru en 2005 :

La Première Guerre mondiale n'a pas seulement mis l'Europe à feu et à sang, elle a fait du feu et du sang des valeurs européennes. Et le pacifisme lui-même porte la marque de cette radicalité. Le discours de la paix à tout prix est lui-même imprégné par ce qu'il récuse.
Montée aux extrêmes du pire (Dame Violence), et du meilleur (Sire Amour).

La question est : la montée aux extrêmes de l'amour sous la forme de la passion compassionnelle renforce-t-elle la violence ?

Oui.

Telle est la mécanique apocalyptique.
09 juillet 2016, 16:56   Re : Brexit dilué
Manuel Barroso, grand européen devant l'éternel, s'envole pour Londres, prendre la présidence de Goldman Sachs, avec dans ses bagages des bonbonnes de dissolvant à Brexit.
11 juillet 2016, 22:48   Re : Brexit dilué
Et maintenant, une partisante du "remain", issue des milieux financiers, bientôt nommée premier ministre...
12 juillet 2016, 09:24   Re : Brexit dilué
Manuel Barroso n' a qu ' un seul maître; l' argent, qu' il sert comme tout bon laquais, avec beaucoup de zèle.
12 juillet 2016, 17:39   Re : Brexit dilué
Deux Européennes.

Women
12 juillet 2016, 18:56   Re : Brexit dialectique
Un duumvirat ! L'Empire s'étoffe de sa propre négation ! Quelle mine pour les glossateurs !
12 juillet 2016, 20:18   Angèle et Thérèse
Vir ? Le néologisme s'impose, un peu difficile à forger : duumuxorat ? (duumxorat ?)

(Quant à Angèle et Thérèse, cela fleure bon son XIXè siècle finissant.)
12 juillet 2016, 23:56   Re : Angèle et Thérèse
L'angélique Mère Kel et sainte Thérèse de Mai : beau duo.

Uxorem, n'est-ce pas plutôt l'épouse ? Duumulier ?
13 juillet 2016, 10:20   Re : Angèle et Thérèse
Vous avez raison, mais ce sont aussi des épouses, quoique n'ayant rien ajouté au fardeau démographique. Leurs enfants, c'est nous.

Mme May a immédiatement prévenu que le fameux article 50 ne serait présenté qu'en décembre, soit six mois après le "Brexit". Time is money, n'en déplaise à Mme Merkel qui réclamait une sortie dans les plus brefs délais. On verra ce qu'elle en dit. Pourront alors commencer les deux années minimum de négociations, pour se partager la garde des enfants, en toute opacité. D'ici là, sauf changement net de pouvoir en France, guerre civile déclarée ou bouleversements imprévisibles, les migrants de Calais auront été "dispatchés" dans les vignes, les forêts, les sommets et la seule question concrète de ce "Brexit" pourra être abordée : le rétablissement de la frontière à Douvres. Pour le reste, le commerce, on peut faire confiance aux Anglais pour rouler les continentaux dans la farine. .
13 juillet 2016, 13:08   Re : Angèle et Thérèse
Citation
Thomas Rothomago
Vir ? Le néologisme s'impose, un peu difficile à forger : duumuxorat ? (duumxorat ?)

(Quant à Angèle et Thérèse, cela fleure bon son XIXè siècle finissant.)

Stricto sensu vous avez raison, mais je ne sais s'il n'est pas impossible de considérer en l'occurrence le vir dans le sens plus largement générique de personnes ou d'êtres humains, comme on dit "les hommes", y incluant, bon gré mal gré, les femmes...
De toute façon il ne me gêne pas particulièrement de subsumer ces nanas sous la catégorie asexuée des "hommes politiques"...
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