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En cas de Brexit la Livre Sterling pourrait chuter de 20%. Vraiment ?

Envoyé par Francis Marche 
Dans les Echos d'aujourd'hui :

"Plusieurs économistes ont en effet prévenu qu'en cas de « Brexit », la livre sterling pourrait chuter de 10 à 20 %. Les analystes de Credit Suisse cités par « Business Insider » n'hésitent pas à évoquer un nouveau « Mercredi noir », en référence au 16 septembre 1992, quand le gouvernement britannique a capitulé face aux attaques sur sa devise et s'est retiré du serpent monétaire européen. George Soros, l'« homme qui a fait sauter la Banque d'Angleterre », s'est d'ailleurs exprimé en début de semaine dans les colonnes du quotidien « The Guardian » : en cas de sortie, la livre sterling pourrait plonger de plus de 20 % et tomber sous 1,15 dollar (contre 1,47 dollar actuellement)."

Qu'était-donc ce "mercredi noir" du 16 septembre 1992 ? Quels événements le provoquèrent ? Ces événements et leur contexte présentaient-ils quelque point commun avec ceux d'un Brexit aujourd'hui ?

Le contexte de l'époque était le suivant : la réunification de l'Allemagne en octobre 1990 avait poussé à la hausse les taux d'intérêts en Allemagne, et la signature du traité de Maastricht six mois auparavant mettait l'économie et la politique monétaire britanniques en porte à faux dans le mécanisme des taux de change européen. D'où le crash, avec pour le Trésor britannique une paume sèche estimée en 1997 à 3,4 milliards de livres, en une séance de transactions sur le marché des changes, Soros ramassant 1 milliard de livres au passage grâce à une manoeuvre spéculative parfaitement réussie. Autrement dit, ce n'est pas une mise à l'écart de l'économie de l'Union européenne, comme pourrait l'être un Brexit aujourd'hui, qui fit prendre un tel bouillon à la livre Sterling en 24 heures de ce Mercredi noir, mais bien la présence ou le rattachement du Royaume-Uni au système économique de l'ensemble continental économiquement intégré par l'Allemagne. Autrement dit George Soros et ses amis pro-Empire Mol réécrivent l'histoire et vous mènent en bateau, pour ne pas changer.
Ce qui nous attend si par malheur... In Le Monde :

[www.fdesouche.com]
Dire que l'Empire Mol réécrit l'histoire c'est user d'un mot faible : il est en état de re-fondation permanente du réel. Il "rappelle" par la voix de ses agents et autres spin-doctors que le Royaume-Uni avait voté d'un OUI massif pour une intégration du R.U. à Europe en 1975. Mais aucun d'eux ne prend la peine de "rappeler" qu'à l'époque de ce "oui à l'Europe" de la part des Britanniques, l'Union européenne n'existait pas ! Il s'agissait de la CEE. Le corps supranational avec ses instances et organes de décision, sa doctrine géopolitique, ses prétentions à parler d'une même voix dans les négociations internationales, n'avait pas encore été créé. Ou sinon, qu'on nous dise que le traité de Maastricht qui créa ce corps en 1992 n'est qu'un "détail de l'histoire", que rien de nouveau ne s'est produit cette année-là en Europe.

Tout Empire fait cela : il se retro-fonde, s'instaure à postériori, avec un sans-gêne confondant envers la chronologie. De même l'Islam et son Oumma : Jésus était déjà de l'islam. Etre chrétien, c'est être musulman et ne pas le savoir ou refuser obstinément de le reconnaître.

Refondation et remaniement permanents du réel -- ils disent : le Brexit pourrait démanteler le Royaume-Uni, le Brexit pourrait raviver les divisions en Irlande du Nord, etc... et ce faisant travestissent le réel en ne le disant pas tel qu'il est, à savoir que ce n'est pas le Brexit qui concassera le Royaume-Uni mais l'Union européenne ! Ce n'est pas mon Remington qui vous fait passer de vie à trépas de deux balles dans le corps, mais moi qui appuie sur sa gachette après vous avoir "gentiment prévenu" des risques de ne pas me livrer le code de votre compte bancaire.
Sur Causeur aujourd'hui, David Blake, économiste britannique, distingue quant à lui l'adhésion à un marché commun dans les années 70 et le plébiscite en cours qui porte sur "une politique unique" :

David Blake est professeur d’économie à la Cass Business School de Londres.

Daoud Boughezala et Gil Mihaely. Dans le cadre de la campagne référendaire sur l’appartenance du Royaume-Uni à l’Union européenne, le ministère britannique de l’Economie a évalué le coût d’une sortie du Brexit à au moins 4 300 livres (5 587 euros) par foyer d’ici 2030. Contestez-vous les conclusions de cette étude en tant qu’expert indépendant ou partisan du Brexit ?
David Blake. Je critique cette étude en ma qualité d’économiste. Ce qui m’a poussé à le faire était la déclaration du gouvernement britannique selon laquelle « tous les économistes à l’exception de huit d’entre eux sont d’accord avec les conclusions de l’étude du ministère de l’économie ». En quarante ans à l’université, j’ai rarement vu autant d’économistes approuver la même politique économique. Un tel unanimisme est souvent signe que ses partisans ont tort. C’était le cas quand une majorité d’économistes britanniques ont soutenu l’adhésion du Royaume-Uni au Système monétaire européen puis à la zone euro. Au départ, je n’étais pas favorable au Brexit mais deux choses m’ont fait changer d’avis. D’abord la tromperie de cette étude gouvernementale sur les conséquences économiques d’une sortie britannique de l’UE qui a largement exagéré les coûts d’une telle éventualité. Et puis l’intolérable pression internationale sur nous, citoyens britanniques, pour rester dans l’UE : des Etats-Unis et de la Chine, de la Banque mondiale, de l’OTAN et j’en passe. Cette pression est très contre-productive. Le déficit de démocratie au sein de l’UE m’inquiète. C’est un phénomène qui pousse les citoyens vers les extrêmes – de droite en Pologne, en Hongrie et en France ; de gauche en Espagne et en Grèce. En 1975, nous avons intégré le Marché commun et non pas une union politique. Il n’est pas nécessaire de faire partie d’une union politique pour bénéficier d’échanges économiques favorables.


[www.causeur.fr]

L'Union politique n'a rien à voir avec la rationalité économique des échanges entre nations. Elle crée un corps nouveaux dont les besoins, la logique d'efficience, les impératifs d'organisation, brisent les nations qui l'ont fait naître et contraignent leurs peuples.
Oui, je trouve ça tout à fait juste, mais ça passe à côté de la question fondamentale, celle de la civilisation européenne. Un marché commun, oui, très bien pourquoi pas ? Mais ce qu'il faut à l'Europe (l'espace historique et civilisationnel nommé ainsi), c'est une renaissance politique, c'est-à-dire quelque chose qui n'a rien de commun avec un marché commun et pas davantage avec l'union bureaucratique sans âme, sans identité, sans panache, sans ambition, sans avenir européen que nous a fabriqué Bruxelles.
Et c'est tout qui risque de s'écrouler... : la preuve :

Frédéric Van Gansbeke, président du collectif des entreprises et des commerces du Calaisis, déclare que "le Brexit ne changera pas la politique migratoire de l’Angleterre, mais qu'il entraînera un Calais moins attractif pour les Anglais"...
S'il est un modèle de renaissance politique de cet espace civilisationnel et historique il faut le chercher hors les pressions centripètes (et égo-centriques) d'une entité impériale continentale refondée ad nauseam. En régime impérial dominant (non "pourrissant" comme celui qui a pu être évoquée au sujet de la Vienne de Freud et d'Adler) la créativité s'appauvrit et la vigueur économique s'alanguit. Jamais les peuples et les nations d'Europe ne furent davantage créatifs, dynamiques, audacieux dans la pensée et la vie intellectuelle, dans l'entreprenariat aussi que lorsque il leur fut INTERDIT de reconstruire un empire, à savoir la période 1945-1991 durant laquelle les deux Grands, entre OTAN et Pacte de Varsovie, avaient aménagé l'Europe en no-mans'land anti-impérialiste : quand l'école de Francfort dans l'Allemagne partitionnée et interdite de Reich fit briller l'esprit comme jamais, et de même en France, la pensée française après-guerre (celle des "French Studies"). Où sont les Adorno, les Foucault, les Lyotard, les Marcuse, les Albert Camus, les Roland Barthes et les Koestler et les Jan Patocka et les Pierre Chaunu dans l'Europe post-1992 ? Ils ne sont point. Ces lumières se sont éteintes sous la chape de plomb de la pensée unique, uniquement pauvre, et dans les injonctions au "vivrensemble" qu'impose à tous le régime de pensée neo-impérial de l'UE.
A propos des fluctuations que connaît la livre Sterling ce matin : elle a perdu 9% environ par rapport au dollar, et l'euro en a quant à lui perdu 3,6%, et le dollar a reculé par rapport à l'once d'or. Si bien qu'on se trouve en présence non pas d'un "effondrement de la livre Sterling" mais d'une descente de l'échelle des trois monnaies par rapport à l'or, et que les différentiels de valeur entre les trois échelons que composent ces trois monnaies sur cette échelle sont restés sensiblement les mêmes entre le 22 et le 24 juin.

Conclusion: les économistes alarmistes qui se sont livrés à leur pétard habituel ces derniers jours (Soros en tête) sont soit des tocards soit des enfumeurs. Je vous laisse en décider.
Citation
Pascal Mavrakis
Et c'est tout qui risque de s'écrouler... : la preuve :

Frédéric Van Gansbeke, président du collectif des entreprises et des commerces du Calaisis, déclare que "le Brexit ne changera pas la politique migratoire de l’Angleterre, mais qu'il entraînera un Calais moins attractif pour les Anglais"...

Oui, c'était au cœur des discussions ce matin sur les ondes. En substance: "Mais alors, que vont vouloir faire les 'migrants' de Calais, maintenant ?.." Un peuple millénaire et souverain s'exprime sur une question vitale, et la première des attentions se fixe sur ce que les immigrés vont y trouver à redire.
Citation
Francis Marche
A propos des fluctuations que connaît la livre Sterling ce matin : elle a perdu 9% environ par rapport au dollar, et l'euro en a quant à lui perdu 3,6%, et le dollar a reculé par rapport à l'once d'or. Si bien qu'on se trouve en présence non pas d'un "effondrement de la livre Sterling" mais d'une descente de l'échelle des trois monnaies par rapport à l'or, et que les différentiels de valeur entre les trois échelons que composent ces trois monnaies sur cette échelle sont restés sensiblement les mêmes entre le 22 et le 24 juin.

Conclusion: les économistes alarmistes qui se sont livrés à leur pétard habituel ces derniers jours (Soros en tête) sont soit des tocards soit des enfumeurs. Je vous laisse en décider.

Des tocards, que l'odieux alarmisme calculé rend encore plus tocards. La fausseté et le ridicule consommés des annonceurs d'apocalypse imminent en cas de Brexit, tout cet admonestatoire "après-moi le déluge" bruxellois...Mais quelle honte, quelle nullité....
En substance: "Mais alors, que vont vouloir faire les 'migrants' de Calais, maintenant ?.."

Je ne sais pas ce que les migrants vont vouloir faire ou ne pas faire, par contre j'imagine assez bien ce que nos "responsables" politiques vont vouloir faire : "Bah euh, puisqu'ils sont là... La France a des valeurs, elle ne peut pas les abandonner : c'est notre devoir de les acceuillir ! A partir de maintenant, et suite au vote raciste et xénophobe des Anglais, tous les migrants sont français comme vouzémoi !"etc.
Moins d'une semaine après l'apocalypse boursier annoncé (le Brexit aura eu moins d'effet sur les marchés qu'une simple rumeur de relèvement des taux de la Fed):

L'euro et la livre repartent de l'avant après le vote du Brexit
Notez que Georges Soros continue de jouer du tam-tam sur les marchés en "prédisant" que la livre Sterling "pourrait/va perdre" 20% de sa valeur. Il applique la tactique, absolument classique, de la prédiction auto-réalisatrice des spéculateurs à la baisse : faire courir le bruit qu'un titre va baisser et dans le même temps vendre ce titre qu'on ne possède pas encore pour le racheter quand la rumeur ainsi lancée aura fait son chemin. Si l'on a les poches assez profonde ses propres ordres de vente, par leur volume gargantuesque, peuvent en effet lancer la machine baissière qui doit nous enrichir à terme (à une échéance de trois ou quatre semaines). En 1992, il avait gagné au moins deux milliards sur la Sterling à ce petit jeu ; cette fois-ci, il est en train de se ruiner (devant acheter plus cher les lots qu'il a pré-vendus). Il doit l'avoir mauvaise : pour financer la prochaine révolution colorée à Londres, les caisses risquent d'être vides.
Brexit : l'économie britannique déjoue les pronostics

Fusillez-moi (avec des balles remplies de caca de vache) tous ces bonimenteurs, ces oiseaux de mauvaise augure, ces catastrophistes professionnels, ces sales manipulateurs d'opinion!
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