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Que de temps perdu

Envoyé par Michel Le Floch 
22 juillet 2016, 15:46   Que de temps perdu
Immigration : quand la droite était (très) à droite


Les Etats-généraux sur l'immigration, en 1990“Valeurs actuelles” a retrouvé les propositions chocs des états généraux de l’opposition RPR-UDF sur l’immigration. Pour la plupart “oubliées”.

« La France ne peut plus être un pays d’immigration », elle « n’est pas en mesure d’accueillir de nouveaux immigrants »… Voilà, entre autres, ce à quoi s’engageaient la droite et le centre, en cas de retour au pouvoir, à l’occasion de ses “états généraux de l’opposition” (RPR et UDF, transformés en UMP) consacrés à l’immigration, des 31 mars et 1er avril 1990 à Villepinte.

Parmi les participants : Valéry Giscard d’Estaing, Jacques Chirac, Michèle Alliot-Marie, Roselyne Bachelot, Alain Juppé, Gérard Longuet, mais aussi… François Bayrou. Co­responsable, au nom du RPR, de cette convention, c’est Nicolas Sarkozy lui-même qui a cosigné (avec Alain Ma­delin) la préface du compte rendu de 39 pages publié à cette occasion.

Affirmant que « la France ne doit pas être considérée comme un simple espace géographique sur lequel plusieurs civilisations pourraient coexister » et dénonçant le « faux antiracisme militant », ce qui est depuis devenu l’UMP en appelait alors clairement à « la fermeture des frontières » et à la « suspension de l’immigration ». Loin, très loin, du “contrôle régulé” et de “l’immigration choisie” aujourd’hui défendus…

Pas question non plus de « régularisation au cas par cas » pour les « clandestins » (on ne parlait pas alors de “sans-papiers”). Seule solution envisagée : une politique assumée d’expulsions : « On ne peut tolérer que des clandestins puissent rester en France. […] Il faut tout mettre en œuvre pour que les décisions de reconduite à la frontière soient effectives. » Vingt ans après, en 2010, Éric Besson, alors ministre de l’Immigration, reconnaissait pourtant que près de 80 % d’entre elles n’étaient pas exécutés…

Expulsables, aussi, pour la droite des années 1990, les “faux réfugiés” : « La très grande majorité des dossiers déposés à l’Ofpra [Office français de protection des réfugiés et apatrides, NDLR] s’avère injustifiée (de l’ordre de 90 %), ces demandes n’étant qu’un prétexte pour bénéficier des avantages sociaux français. » Même les étudiants étrangers ne sont pas épargnés : « Il faut conditionner le séjour des étudiants étrangers en France à un déroulement normal du cursus universitaire : le titre de séjour doit être renouvelé annuellement en tenant compte des résultats obtenus » – une proposition jamais mise en pra­tique.

Également dans le collimateur : « Le regroupement familial, [qui] pose par son ampleur des problèmes très réels de logement, de scolarisation et d’encadrement so­cial. » Proposition alors « lar­gement ap­prouvée » par l’ensemble de la droite et du centre : « Corriger l’automaticité du regroupement familial et la réserver aux immigrés titulaires d’une carte de long sé­jour (10 ans) » – ce qui, là encore, n’est toujours pas le cas.

Afin de ne plus attirer de nouveaux immigrés, la droite n’hésitait pas non plus à briser le “tabou” de « notre système de protection sociale », dont il faut « éliminer les points faibles qui créent une incitation artificielle à l’immigration ». C’est ainsi, notamment, que doivent être « vigoureusement combattus […] l’accès aux soins médicaux et hospitaliers par des étrangers en situation irrégulière » – qui envisage aujourd’hui la suppression de la CMU ? Quant à « l’immigré chô­meur, [il] percevrait alors non des allo­cations chômage mais une allocation pour le retour sous forme de capital ou de rente ».

Flirtant avec la “préférence nationale” prônée par le FN, la droite allait jusqu’à s’interroger « s’il ne convient pas de réserver certaines prestations sociales aux nationaux » : « Dans ce domaine, rap­pelle-t-elle, le législateur a admis dans le passé le bénéfice des prestations aux seuls nationaux […] : être étranger en France, ce n’est pas avoir automatiquement et intégralement tous les droits liés à la citoyenneté française. »

“Ce n’est pas aux pouvoirs publics d’organiser l’islam”

N’hésitant pas à pointer « la fécondité des étrangères très supérieure à celle des Françaises (3,2 enfants contre 1,84) et spécialement celle des Maghrébines (entre 4 et 5 enfants) », la droite d’il y a vingt et un ans estimait que « l’automatisme actuel d’acquisition de la natio-nalité pour les jeunes nés en France de parents étrangers n’est pas bon » : « la nationalité doit être demandée par le jeune étranger : elle n’est plus accordée automatiquement » – en 2011, la nationalité française (et l’impossibilité d’être expulsé) est pourtant toujours attribuée d’office entre 16 et 18 ans à tout enfant d’étrangers né sur le sol français.

Particulièrement sévère dans le ta­bleau qu’il dresse des banlieues, où « la lutte des races [sic] remplacerait maintenant bien souvent la lutte des classes », le document de ces états généraux pro­pose de lutter contre la « concentration des populations immigrées » par la mise en place de quotas – mais sans utiliser le mot : « Les élus peuvent intervenir efficacement [et] les collectivités locales […] doivent avoir leur mot à dire quant au nombre d’immigrés qu’elles accueillent sur leur territoire », afin de « tenir compte du seuil de tolérance qui existe dans chaque immeuble ». On imagine les réactions, y compris en son sein, si la droite évoquait aujourd’hui ces mêmes “seuils de tolérance”…

Tout aussi décomplexée promettait d’être la droite concernant l’école, où « l’importance numérique des enfants d’immigrés est trop forte dans certains secteurs géographiques » : « L’école, avançait-elle, n’est pas un lieu d’expression multiculturelle. » Alors que Jean-François Copé proposait, à la fin 2010, des « cours d’ara­be », et Fabienne Keller l’introduction de « cours sur l’histoire de l’Afrique », la droite d’alors était sur une ligne 100 % in­verse : « Les cours de “langues et cultures des pays d’origine” doivent être facultatifs et déplacés en dehors des horaires scolaires. »

Concernant l’islam, nul besoin à l’époque de “débat”, comme l’UMP va en organiser le 5 avril (contre l’avis des centristes), pour assumer que « l’islam n’apparaît pas conforme à nos fondements sociaux et semble incompatible avec le droit français » : « Il y a bien incompatibilité entre l’islam et nos lois. » Les choses, il y a vingt ans, étaient on ne peut plus claires : « C’est à l’islam et à lui seul de [s’adapter] afin d’être compatible avec nos règles. »

Aux antipodes de la voie suivie en 2007 avec la création du Conseil français du culte musulman (CFCM), la droite affirmait en 1990 que « ce n’est pas aux pouvoirs publics d’organiser l’islam ». « On n’intègre pas des communautés mais des individus », estimait-elle : « Il convient de s’opposer […] à toute tentative communautaire qui viserait à instaurer sur le sol français des statuts personnels propres à certaines communautés. »

Pas question, non plus, d’associations musulmanes – permettant aujourd’hui de financer les mosquées : « Les activités cultuelles doivent être exclues de la compétence des associations relevant de la loi de 1901. » Et d’ajouter que « la mainmise de l’étranger sur certaines de ces associations est tout à fait inacceptable », au point de proposer d’« abroger les dispositions socialistes de 1982 supprimant l’autorisation préalable pour les associations étrangères » – qui ne l’ont jamais été. Enfin, « la création de lieux de culte doit se faire dans le respect […] du patrimoine architectural de la France » – ce qui exclut les minarets !

Nicolas Sarkozy l’écrivait dans sa pré­face : cette « véritable politique alternative de l’immigration […] répond aux préoccupations des Français et pourra soustraire enfin ce dossier aux extrêmes qui se le sont accaparé ». Vingt et un ans plus tard, après seize ans de présidence de droite, le discours n’a pas changé. Mais les problèmes – et le FN – demeurent. Arnaud Folch
Probablement moins du temps perdu que du temps refondé : tandis que la droite française formulait ces propositions en 1990, l'Allemagne opérait sa réunification sans demander l'avis des Français, dont la classe politique approuva cette opération. Deux ans plus tard l'Empire Mol était fondé par le traité de Maastricht et toutes les propositions énumérées dans cet article devinrent caduques du jour au lendemain pour cause de levée générale des frontières nationales mesure qui fut doublée, à terme, par la primauté du droit européen imposé aux droits des différentes nations prises dans l'Empire Mol comme dans un pot de glue.
Toutes ces mesures, non content d'être inapplicables aujourd'hui, d'être hors-sujet, incongrues, seraient aussi illégales, et pour tout dire, tabou, impensées car impensables. Elles appartiennent à une autre ère, à l'histoire d'avant, elles se situent désormais de l'autre côté du Rideau de fer qui tranche l'histoire en deux segments séparés comme jadis celui qui scindait l'Allemagne en deux espaces distincts. Ce rideau de fer historial et paradigmatique est tombé sur l'Europe en février 1992. Tout ce qui a pu se dire ou se faire auparavant en Europe pendant des siècles, non seulement ne compte pas, ne vaut rien mais doit être pensé comme irrécouvrable. Telle est la doctrine universelle en vigueur, le kantisme politique et la guerre pérpétuelle qu'il nous impose ne plaisantent pas avec ces choses là. Cela est bien plus radical que toute révolution : il s'agit d'un point de rupture absolu, d'un départ d'aventure sans précédent, comme peut être considéré sans précédent non plus le Grand Remplacement que l'Empire Mol force et déchaîne sur tout son espace.

Tant que l'Empire Mol ne sera pas aboli, démantelé officiellement, tant que la France n'en sera pas sortie, le cauchemar se continuera et la mémoire des choses dites ou faites avant 1992 ne vaudra rien, sera nulle et non advenue, inexploitable pour l'action politique ou même sociale (le concept de "sécurité sociale", par exemple, antérieur à cette fondation, ne vaut plus rien dans un contexte de solidarité universelle et de constitution du territoire national français en zone d'accueil pour toute l'humanité, en zone, pour tout dire, n'a plus aucune espèce de sens --- son sens, plus encore que les finances du vieux dispositif explosé, est ruiné)

Pour rappel, ceci, trouvé ce matin sur Boulevard Voltaire :

Et, pourtant, des solutions existent. Mais elles nécessiteraient de sortir de cette aporie, qui voit s’opposer le devoir qu’ont les gouvernants de protéger les populations dont ils ont la responsabilité et leur obligation de respecter les directives et les injonctions qui émanent d’institutions et de juridictions supranationales représentées par Bruxelles et Strasbourg. Car c’est bien cet état de soumission, auquel les Britanniques ont osé tourner le dos, qui paralyse notre pays dans son action contre le terrorisme. Liée par un nombre considérable de conventions et de traités, la France, comme beaucoup d’autres nations en Europe, a perdu toutes ses marges de manœuvre. Chaque initiative nationale, quel qu’en soit le domaine, est aussitôt analysée, décortiquée et parfois même jugée par des fonctionnaires étrangers qui ont le pouvoir de dire ce qui est bon ou pas pour un pays, dont ils ne connaissent le plus souvent ni les mœurs, ni l’histoire, ni la culture.

[www.bvoltaire.fr]
23 juillet 2016, 07:14   Re : Que de temps perdu
L'Allemagne se libérant du partitionnement de son territoire a partitionné l'ordre historial en deux séquences antagoniques.
Utilisateur anonyme
23 juillet 2016, 07:48   Re : Que de temps perdu
A écouter certains larbins représentants de l'Empire Mol, la critique du gouvernement français, comme celle de tout gouvernement de l'E.M. j'imagine, serait dangereuse pour la démocratie : à proscrire. C'est ce qu'a expliqué sans rougir le secrétaire d'Etat aux relations avec le Parlement, très agacé par les critiques visant le gouvernement depuis l'attentat de Nice.

Au micro de RTL : «S'il y a eu des erreurs de communication, Bernard Cazeneuve en est victime», a lancé Jean-Marie Le Guen, référence aux accusations virulentes qui visent le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, quant à sa gestion de l'attentat survenu à Nice. «Arrêtons ce jeu délétère qui est dangereux pour la démocratie», a tancé le secrétaire d'Etat.
Dans son viseur, les médias, et en particulier le quotidien Libération, dont une enquête révèle d'éventuelles incohérences dans la communication de la place Beauvau autour du dispositif de sécurité mis en place le soir du drame. «Bernard Cazeneuve a été victime d'attaques, un quotidien l'a traité de menteur, a parlé de mensonge, de dissimulation alors que tout a été rendu public de façon très claire!», a t-il sévèrement poursuivi. «En fait, c'est le journal qui s'est trompé dans l'interprétation», a-t-il assuré.
« Bernard Cazeneuve a été victime d'attaques, un quotidien l'a traité de menteur »

«Je veux bien qu'on aille sur ce terrain-là mais à ce moment-là il n'y a plus d'Etat de droit dans ce pays», a-t-il répondu, interrogé sur l'indépendance de l'enquête de police. Avant d'ajouter: «Si un certain nombre de journalistes, de commentateurs, de responsables politiques, mettent en cause le fonctionnement de la justice et des services administratifs de l'Etat, alors c'est une thèse qui est extrêmement dangereuse pour la démocratie».


Le Figaro.
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