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Communiqué n° 1963 : Sur les envahisseurs “secourus”

Communiqué n° 1963, mercredi 5 octobre 2016
Sur les envahisseurs “secourus”

Le parti de l’In-nocence et le NON (au changement de Peuple & de Civilisation) remarquent que l’invasion, dans sa monotonie de sablier géant, décourage le communiqué, qui ne pourrait être que tous les jours le même. Remplacistes et remplaçants ont imposé leur routine de tsunami permanent, et le langage de leur routine, qui fait du naufrage un moyen de transport comme un autre et des secours en mer un instrument de collaboration quotidien au changement de peuple et de civilisation. Les migrants ne sont évidemment pas “secourus”, puisqu’ils n’ont embarqué que pour l’être. Ils sont “réceptionnés”, comme le produit de remplacement humain qu’ils sont dans le système du remplacisme global. La seule donnée, hélas, qui enrayera ce système et le conduira à sa perte, et celle de l'Europe avec elle, c’est que les remplaçants “secourus”, “réceptionnés”, imposés aux remplacés, ne sont pas du tout déculturés, décivilisés, désoriginés, eux. Ils amènent avec eux leur culture, leur civilisation, leurs façons d’habiter la terre, l’enfer même qu’ils fuient.
Ce matin la chaîne de télévision américaine CNN : en deux jours, 10000 migrants secourus par l'Italie en Méditerranée. Le commentateur (ton grave): c'est un drame humain, qui, encore une fois, se solde par la mort de plusieurs de ces migrants, 24 d'entre eux, en effet, on perdu la vie durant la traversée; (puis ragaillardi en un éclair, soulagé) : mais il y a une bonne nouvelle dans ce malheur, matière à se réjouir -- ce sont en effet quatre nouveaux-nés qui sont venus au monde au cours de cette traversée.

Ce n'est pas un gag. Cela a été dit, et comme ça.

A propos, quel était le taux de mortalité dans les traversées de la traite transatlantique des siècles passées ? Etait-il tellement supérieur à celui de la traite transméditerranéenne organisée ces temps-ci par les traficants d'esclaves actuels, les importateurs de populations (lesquelles "paieront nos retraites" et, accessoirement voteront comme il faut) et leurs sous-traitants des Etats de l'UE a qui l'on confie la logistique de cette horreur, et les directeurs de com de l'ONU et de l'oligarchie mondiale ?

Des milliers d'enfants non accompagnés sont chargés et déchargés d'Afrique en Europe pour connaître un sort que personne ne veut connaître. Et toujours aucun "autorisé de parole" en Europe droit-del'hommiste qui donnerait enfin de la voix pour s'élever contre ce scandale ? Mais enfin où sont nos intellectuels, les véritables, ceux qu'on ne voit pas sur les plateaux de télévision et qui écrivent de vrais livres pétris de vrai savoir ? Ceux qui, "sortiront de leur réserve" pour dénoncer enfin cette folie ? Pourquoi ce silence ? De qui craignent-ils des représailles pour rétribution de leur juste indignation ? De Georges Soros ? de Mme Lagarde, de Jean-Claude Juncker ? Je ne comprends rien à ce qu'est devenu ce monde. Enfin ne me dites pas qu'il n'y a qu'à Boulevard Voltaire, dans Causeur, ici et dans quelques cercles de la "réacosphère", que cette monstruosité est jugée comme telle ? Ou bien si ?

Ne me dites pas qu'ils sont tous faux-cul et tenus par le ventre à ce point ! Pourquoi par exemple, un François Jullien, un Jacques Bouveresse semblent n'avoir rien à dire sur le sujet ? Ils ne craignent tout de même pas pour leur chaire au Collège de France ou bien si ?
Ce convoiement de chair humaine destinée à remplacer les peuples d'Europe dans le but servir, entre autres, les intérêts du ''grand capital'' comme on disait, qui se solde par des milliers de morts et que l'on fait passer pour une entreprise de sauvetage humanitaire, est sans doute une des plus grandes impostures de tous les temps. Le silence des ''Grandes consciences'' est , en effet, incompréhensible.
Robert Misrahi, Rémi Brague, Finkielkraut bien sûr, Jeanne Favret-Saada, Yves-Charles Zarka dans sa revue Cités... Ils essaient bien de dire les choses telles qu'elles sont mais au sujet de cette infernale question des migrants, c'est vrai, personne de la stature en effet d'un Bouveresse, pourtant véritablement travaillé par la question de la vérité, n'y va à coups de marteau. Il serait de son devoir de mettre entre parenthèse sa détestation pour l'ontologie foucaldienne du présent et autres sartreries, pour, dans un bref livre écrit d'une traite, dévisager philosophiquement les phénomènes en cours, phénomènes, on le sait, parfaitement décrits ailleurs et autrement par Renaud Camus. Bouveresse clouant le bec d'un Badiou par exemple, on a le droit d'en rêver.
"ce sont en effet quatre nouveaux-nés qui sont venus au monde au cours de cette traversée."

La bêtise à front de bout d'chou.
J'ai mentionné Bouveresse qui est un intellectuel, enfin à mes yeux, intègre et critique, formé rue d'Ulm, esprit intraitable, qui n'a ni pour penchant, ni pour besoin de courber l'échine face au pouvoir politique, sa position sociale et professionnelle étant largement assurée et inattaquable ; l'autre aussi, François Jullien a été formé rue d'Ulm. Voilà un intellectuel de haute volée, du type dont on peut sans sourire dire "que le monde entier nous l'envie". A soixante-cinq ans passé, il est une véritable sommité, l'autorité intellectuelle pure à la française, ayant derrière lui non seulement une carrière universitaire éblouissante mais une oeuvre qui lui confère un prestige mérité que rien ni personne ne pourra entamer, quoi qu'il dise et quoi qu'il fasse. Voilà un auteur qui a signé des ouvrages tels que "Le Destin de l'Europe" (Titre exact : L'Invention de l'idéal et le destin de l'Europe, excusez du peu).

Je pose la question sans arrière-pensée, comment peut-on avoir signé un ouvrage de 400 pages ou presque sur "le destin de l'Europe" et se taire face à ce qui survient, face au naufrage de l'Europe ? L'homme n'a strictement rien à craindre de personne, d'aucun pouvoir, d'aucune autorité, pour son prestige ni pour sa gamelle. Pourquoi ce silence ? Sa carrière est faite, et je crois pouvoir dire qu'il n'y a personne, en France, dans les sphères intellectuelles et universitaires qui ait moins à perdre que lui à émettre une opinion critique (ne parlons pas de sonner l'alarme, ne rêvons pas non plus) sur le cours politique qui est en train d'emporter l'Europe, son idéal et son destin flottant au gré du flot comme dans les images du tsunami japonais de 2011 les immeubles et habitations en petit bois.

Quelqu'un a-t-il une explication? Encore une fois ni l'attachement à la gamelle ni le goût de la soumission à un pouvoir politique qui sera de toute façon balayé dans moins d'un an ne sauraient rendre compte du déshonneur dont se couvrent ces intellectuels par ce mutisme.
Utilisateur anonyme
07 octobre 2016, 16:32   Re : Communiqué n° 1963 : Sur les envahisseurs “secourus”
François Jullien s'exprime : « L’identité culturelle n’existe pas » — reprenez avec moi tous en chœur !

J'ai été naguère intrigué par ses livres, que je n'ai pas lus mais que j'ai souvent vus dans les librairies, où ils ont bon air. Eh bien c'est parfait : une déclaration de ce genre me débarrasse tout à fait de la corvée d'avoir à le lire !

Simon Leys, lui, n'aurait jamais ainsi aboyé avec les bien-pensants...
» personne de la stature en effet d'un Bouveresse, pourtant véritablement travaillé par la question de la vérité, n'y va à coups de marteau

Je doute fort qu'aucun intellectuel de quelque renom se hasarde jamais à laisser entendre qu'il ne faudrait pas secourir des gens en passe de se noyer : car il semble que c'est bien la sorte de chantage auquel sont confrontés les sauveteurs (sans guillemets) : "Vous me secourez ou je crève."
On ne peut pas ne pas secourir des naufragés ; ce qu'on doit en faire ensuite est une autre question...
Utilisateur anonyme
07 octobre 2016, 17:20   Re : Communiqué n° 1963 : Sur les envahisseurs “secourus”
François Jullien a été formé rue d'Ulm. Voilà un intellectuel de haute volée, du type dont on peut sans sourire dire "que le monde entier nous l'envie". A soixante-cinq ans passé, il est une véritable sommité, l'autorité intellectuelle pure à la française, ayant derrière lui non seulement une carrière universitaire éblouissante mais une oeuvre qui lui confère un prestige mérité que rien ni personne ne pourra entamer, quoi qu'il dise et quoi qu'il fasse.
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Francis,

J'ai déjà cité plusieurs fois sur ce Forum ce sinologue pour lequel j'éprouve, bien évidemment, et comme vous je suppose, une immense admiration. Pour le dire simplement : je crois qu'il ne veut pas d'emmerdes, et qu'il tient avant tout à ce que son image de "grand sinologue" ne soit pas écornée par un "vous faites le jeu du FN", un "vous dérapez", ou un "vos propos son abjects, ils nous rappellent les heures les plus sombres de notre histoire" etc., à l'instar de la majorité de ses collègues dans le milieu (ô combien suiviste ! ) universitaire.

Je suis à Shanghai ces jours-ci et je peux vous dire que les Chinois sont horrifiés de voir ce qui arrive, je veux parler de tout ce qui déferle chez nous, bref de ce qui nous arrive.
Ils ne comprennent pas. Ils pensaient que les Français réagiraient, surtout après l'égorgement du prêtre (ils ont touché là à un symbole qui pour eux, athées ou pas, dépasse les bornes). Beaucoup me disent un peu crânement qu'en Chine, au moins, le Grand Remplacement, "nos dirigeants ne laisseraient pas faire…'"
07 octobre 2016, 19:03   Mutisme
Peut-être ces intellectuels de bon aloi se taisent-ils parce que s'ils parlaient, ce serait pour dire que la cause est entendue, qu'une civilisation est en train de disparaître et qu'il n'y a rien à y faire. Les historiens de quelque envergure sont familiers avec la notion de chute des Empires, de civilisations englouties et ils reconnaissent peut-être que c'est précisément ce qui est en train d'arriver.
Moi-même qui me trouve en Indonésie je peux vous dire que personne ici ne comprend davantage ce qui arrive aux Français : la France est envahie, les Français se font massacrer et terroriser par des bandes qui affluent de tous les coins de la terre bannière en main, et le gouvernement français et ses amis autorisés de parole dans les médias s'occupent de tancer et de fustiger et de mettre en garde ceux qui s'en inquiètent et s'en émeuvent. A-t-on jamais vu pays connaître pareille mésaventure ? Les cas doivent être très rares dans l'histoire, particulièrement celle des pays d'Asie orientale.

Le monde entier, souvent ami de la France, voit l'évidence de ce que les dirigeants français et leurs autorisés de parole ne voient pas ou refusent de voir, ou s'évertuent à nier. C'est à hurler. Et d'ailleurs il doit falloir hurler pour s'en réveiller comme d'un cauchemar. J'ai très honte de me dire Français. Je n'avoue plus ma nationalité que penaud, à court d'explication face aux questionnements qui se pressent sans toujours être émis comme tels par mes hôtes ou tous ceux que je croise.
Citation
Alain Eytan
» personne de la stature en effet d'un Bouveresse, pourtant véritablement travaillé par la question de la vérité, n'y va à coups de marteau

Je doute fort qu'aucun intellectuel de quelque renom se hasarde jamais à laisser entendre qu'il ne faudrait pas secourir des gens en passe de se noyer : car il semble que c'est bien la sorte de chantage auquel sont confrontés les sauveteurs (sans guillemets) : "Vous me secourez ou je crève."
On ne peut pas ne pas secourir des naufragés ; ce qu'on doit en faire ensuite est une autre question...

Vous pensez sérieusement qu'on attende ici d'un Bouveresse qu'il prône, concepts philosophiques à l'appui, l'abandon à la noyade de milliers de personnes?.. On attend de lui qu'il dise la vérité, Alain: que cette importation de masses humaines aux fins de grand remplacement, et qui se produit dans des conditions d'une absurdité telle qu'elle aurait coupé la chique au plus imaginatif des écrivains cyniques, est la Malédiction qui s'abat sur l'Europe et non la Chance qui la sauvera (de la fadeur, du vieillissement, de la crise économique, etc.) Un réaliste aurait pour tâche simple de rappeler aux opinions enfumées qu'un poison n'a jamais ressuscité personne. On en est là.
Utilisateur anonyme
08 octobre 2016, 09:35   Re : Communiqué n° 1963 : Sur les envahisseurs “secourus”
Je suis d'accord avec vous Pierre Jean mais c'est Alain qui a raison, hélas, 3 fois hélas... ( "Je doute fort qu'aucun intellectuel de quelque renom se hasarde jamais à laisser entendre qu'il ne faudrait pas secourir des gens en passe de se noyer : car il semble que c'est bien la sorte de chantage auquel sont confrontés les sauveteurs (sans guillemets) : "Vous me secourez ou je crève."
On ne peut pas ne pas secourir des naufragés ; ce qu'on doit en faire ensuite est une autre question...").



Nous sommes coincés, comme ne cesse de le répéter Jean Raspail :

1) Soit on les repousse et beaucoup finiront au fond de l'eau avec femmes et enfants, et alors là je vous laisse imaginer la suite (un méga-tsunami politico-médiatique dont on n'a même pas idée comparé à la "petite" vague d'indignations qui avait soulevé le monde entier suite à la publication de la photo d'un enfant mort sur une plage).

2) Soit on accepte de recevoir chez nous tout ce beau monde-là comme nos gouvernants ont décidé de le faire sans jamais nous consulter et c'est vous et moi qui, pour le coup, finiront au fond de l'eau.


Bref, "c'est à hurler !", comme dit Francis.

(Il va sans dire que si on me demandait de choisir...)
La question est piégée en effet, mais par nous-mêmes. C'est évidemment notre sollicitude qui a créé l'afflux, il n'est pas besoin de longue démonstration pour le montrer, et l'afflux nous piège et nous enferme dans cette sollicitude. Mais il est un moyen simple pour en sortir, d'autant plus simple que les canonnières-secouristes se tiennent désormais à l'affût de “migrants” à “secourir” à quelques encablures des côtes libyennes : point n'est besoin de couler les rafiots débordants d'envahisseurs putatifs ni même de les laisser à leur sort, il suffit, après les avoir recueillis, soignés et nourris, de les ramener à leur point de départ et basta. Ah non, il faut aussi couler les milliers de coquilles de noix amassées là par les passeurs en attente de candidats au “sauvetage”.
Utilisateur anonyme
08 octobre 2016, 11:36   Re : Communiqué n° 1963 : Sur les envahisseurs “secourus”
point n'est besoin de couler les rafiots débordants d'envahisseurs putatifs ni même de les laisser à leur sort, il suffit, après les avoir recueillis, soignés et nourris, de les ramener à leur point de départ et basta.

Oui cher Marcel, j'entends bien. Mais une fois ramenés à leur point de départ (dans quelles conditions ?, beaucoup ne l'accepteraient pas et ils seraient sûrement prêts à en découdre, à sacrifier leur vie pour ça ; il y aurait des affrontements, des blessés, des morts... ) ces "migrants" n'auraient qu'une chose en tête : revenir chez nous, et accessoirement récupérer leur mise de départ.

Et je vous épargne les affrontements verbaux, et sûrement physiques, chez nous, entre d'un côté gentils remplacistes et gentils remplaçants, et de l'autre, ces "fachos" d'anti-remplacistes... Quel pays résisterait à ça ?
"Récupérer leur mise de départ". C'est un aspect des choses que nos secouristes droits-du-migrantistes peinent à admettre : ces gens sont des investisseurs ; ils ont fait une mise de fonds ; ils appartiennent à des cercles de tontines pour lesquels il n'est pas question, vu du bled, que le partant rentre au Sahel penaud, la queue entre les jambes en exposant à ses oncles qu'il a échoué, que le pognon récolté dans la tontine villageoise s'est évaporé. La mafia des passeurs qui n'en peut mais et qui l'aura laissé à son sort après l'intervention de la puissance publique européenne, s'effacera devant les mafiosi du bled si cette dernière se pique de renvoyer l'intéressé chez lui, mafiosi du bled, qui, eux, entendent bien rentrer dans leurs sous. D'où la mort par noyade, de toute façon préférable à un recul vers le bled originel dans l'infâmie et la dure représaille familiale qui fera du réfugié échoué un paria, un mort vivant, dont on bottera l'arrière-train à la première occasion pour qu'il reparte.

Les secouristes droits-du-migrantistes ne connaissent ni l'Afrique ni la vie.
Utilisateur anonyme
08 octobre 2016, 14:13   Re : Communiqué n° 1963 : Sur les envahisseurs “secourus”
"ces gens sont des investisseurs ; ils ont fait une mise de fonds"


Un raisonnement et une logique que l'on retrouve chez n'importe quel businessman alors que dans le même temps, côté remplacés, on n'en finit plus de se vautrer dans la moraline. Cherchez l'erreur... comme dit l'autre. C'est logique dure contre logique molle.
C'est logique dure contre logique molle.

Bien se représenter que la logique molle, comme son qualificatif l'indique, est la logique de l'Empire Mol. La moraline tartuffière lui tenant lieu d'ordre moral, en face, la logique dure y trouve matière à pénétration. Les co-investisseurs du partant pour cette traversée sans retour autorisé ni envisageable attendent au bled, dans l'ombre du grand fromager ou du banyan de la place du village, un retour sur investissement, auquel les auxiliaires européens en uniforme (et en blouse blanche depuis que MSF s'y est mis) de cette internationale du maquereautage ont mission de pourvoir en assurant la logistique du bon acheminement du "gagneur" ou de la "gagneuse" jusqu'aux rivages européens d'où il ou elle ne doit, sous aucun prétexte, revenir.
Utilisateur anonyme
08 octobre 2016, 16:44   Re : Communiqué n° 1963 : Sur les envahisseurs “secourus”
Pour être tout à fait honnête il faut dire aussi que de la logique dure, lorsqu'il s'agit de mater les anti-remplacistes, c.a.d. de les faire taire et de les mettre au banc de la société, l'Empire Mol n'en manque pas… Pour résumer : c'est logique molle, mais pas pour tout le monde.
Un autre cas typique d'intellectuel que l'on voudrait "plus présent" dans les temps que nous traversons : Jean-Luc Nancy. Voilà un philosophe né en 1940 qui a derrière lui une oeuvre des plus respectables (même si elle a eu le tort de croître un peu dans l'ombre de celle de Derrida). C'est un penseur, sous des dehors qui pourraient le faire prendre parfois pour sophiste, d'une grande finesse, rigoureux et, ce qui ne gâche rien, élégant. C'est aussi, crois-je pouvoir dire, un authentique savant de la philosophie occidentale. Voici ce qu'il écrivait, par exemple, sur la violence et l'image, en 2000, dans le numéro 6 de la revue de philosophie Le Portique (https://leportique.revues.org/) :


I. "Violence et vérité " On peut définir la violence, a minima, comme la mise en oeuvre d’une force qui reste étrangère au système dynamique ou énergétique dans lequel elle intervient. Prenons un exemple anodin, mais qui peut témoigner d’une violence au sens d’un tempérament violent, ou bien d’une contrainte objective à devenir violent : la nécessité d’extraire une vis rebelle en l’arrachant avec une tenaille, au lieu d’user du tournevis et du dégrippant. Celui qui procède ainsi ne compose plus avec la logique du pas de vis, ni avec celle du matériau (du bois, par exemple) qu’il arrache et qu’il rend inutilisable à cet endroit.

La violence n’entre pas dans un ordre des raisons, ni dans une composition des forces en vue d’un résultat. Elle est en-deçà de l’intention et au-delà du résultat. Elle dénature ce qu’elle violente, elle le saccage, elle le massacre. Elle ne le transforme pas, elle lui ôte sa forme et son sens, elle n’en fait rien d’autre qu’un signe de sa rage à elle, une chose ou un être violenté – chose ou être dont l’essence même est devenue cela : avoir été violenté, violé. Au-delà ou ailleurs, la violence brandit une autre forme, sinon un autre sens.

La violence reste dehors, elle ignore le système, le monde, la configuration qu’elle violente (personne ou groupe, corps ou langue). Elle ne se veut pas compossible, elle se veut au contraire impossible, intolérable pour l’espace des compossibles qu’elle déchire et qu’elle détruit. Elle ne veut rien en savoir et elle ne veut être que cette ignorance ou cet aveuglement délibéré, volonté obtuse soustraite à toute connexion, occupée de sa seule intrusion fracassante. (Mais ainsi, posons-le en attente, la violence déclare sa propre irruption comme la figure même, l’image du dehors.)
C’est pourquoi la violence est profondément bête. Mais bête au sens le plus fort, le plus épais, le moins réparable. Non pas la bêtise d’un défaut d’intelligence, mais bien pire, la connerie de l’absence de pensée, et d’une absence voulue, calculée par son intelligence crispée. (« Connerie » : j’emploie à dessein ce mot deux fois violent : une fois en tant qu’argotique, une autre fois par l’image obscène et violeuse qu’il mobilise.)


La violence ne joue pas le jeu des forces. Elle ne joue pas du tout, elle hait le jeu, tous les jeux, les intervalles, les articulations, les battements, les règles que rien ne règle sinon leur pur rapport. De même qu’elle écarte et qu’elle écrase le jeu des forces et le réseau des rapports, de même il lui faut s’épuiser elle-même dans son déchaînement. Elle est en-deçà de la puissance, et au-delà de l’acte. Le violent veut cracher toute sa violence, il doit s’y cracher lui-même. Il doit y expulser toute sa propre épaisseur, et n’être plus que ce qui cogne, casse, celui qui torture jusqu’à l’hébétude : celle de la victime, mais aussi la sienne. Sa force n’est plus de la force, elle est une sorte de pure intensité empâtée, stupide, impénétrable. Une masse se noue sur soi et se fond dans sa masse, où elle se fait coup : inertie ramassée et lancée pour briser, disloquer, faire craquer. (De nouveau, mettons en attente : la violence s’expose comme figure sans figure, monstration, ostension de ce qui reste sans visage.)

De même qu’elle n’est pas l’application d’une force en composition avec d’autres, mais en somme le forçage de tout rapport de forces, son écrasement pour rien d’autre que l’écrasement, et ainsi une faiblesse exaspérée, de même la violence n’est pas au service d’une vérité : elle se veut elle-même la vérité. À l’ordre composé dont elle ne veut rien savoir, elle ne substitue pas un autre ordre, mais elle-même (et son pur désordre). C’est elle, c’est-à-dire ce sont ses coups qui sont ou qui font la vérité.

La violence raciste est exemplaire : elle est violence qui tape sur la gueule, parce que c’est – en toute connerie – cette gueule qui « ne lui revient pas ». Cette gueule est privée de vérité, tandis que la vérité réside dans une figure qui se réduit au coup qu’elle porte. Ici, la vérité est vraie parce que violente et dans sa violence : vérité écrasante, au sens où c’est l’écrasement qui vérifie.


Alors monsieur le professeur Nancy, seize ans après, après le 11 septembre 2001, Mohamed Merah, Charlie-Hebdo et l'Hypercachère, le Bataclan et le 14 juillet 2016 à Nice, qu'avez vous donc à nous dire de neuf, de pertinent, de sage et d'utile sur la violence autre que "la violence raciste". VOTRE OPINION SUR LE DJIHAD, monsieur le professeur, s'il-vous-plaît. Nous en avons besoin hic et nunc. Fendez-vous d'un article now, la France entière a besoin de votre éclairage !

Sait-on si le prof. Nancy a devancé cet appel par de puissantes analyses sur "la violence djihadiste" qui frappe la France depuis cinq ans ? Où bien si lui aussi est aux abonnés absents ? L'homme a 76 ans, s'il a quelque idée décisive à nous livrer sur la question, c'est à présent, c'est maintenant ou jamais. Si j'atteins un jour l'âge canonique qui est le sien, et s'il apparaît que je n'ai fait toute ma vie qu'errer et me tromper de cible, je me ferai un plaisir, je soulagerai ma conscience de le faire savoir à tout le monde par tous les moyens à ma disposition. Affaire d'honneur.

Le Deshonneur des poètes est un texte de Benjamin Péret. Le Deshonneur des philosophes reste à écrire.
Eh bien voilà ce que Nancy, qui, c'est rien de le dire, n'est pas n'importe qui, a écrit dans Libération au lendemain du massacre de Nice:

Un camion lancé…


Un camion lancé pour écraser des enfants - entre autres - donne une image insoutenable du nihilisme. Le nihilisme lui-même nomme un aboutissement : celui de notre histoire et de notre civilisation. Qu’il s’empare de simulacres religieux ou bien d’égarements psychotiques, qu’il se veuille fou de Dieu ou de transhumanisme, il trouve à se distiller et à empoisonner partout et chez tous ceux que peuvent fasciner les puissances d’anéantir.

Il ne suffit pas de lui déclarer la guerre. Il faut nous en prendre à nous-mêmes, à notre entreprise universelle de puissance jamais assouvie. Il faut arraisonner et démonter les camions fous de nos supposés progrès, de nos fantasmes de domination et de notre obésité marchande.

Le monde est à un tournant. Il a un nouvel avenir à inventer. Tuer les enfants (et les autres), c’est tuer l’avenir sans même faire exister un présent. Il ne suffit pas de hausser le ton : il faut aussi penser ce qu’exister peut vouloir dire d’autre que faire rouler des camions, des machines et des entreprises. Un homme politique, une femme politique aujourd’hui ne peut plus éviter de parler du sens de notre monde. Et pas seulement en récitant la devise de la République française. Car chacun de ces mots est écrasé par les camions, les machines et les entreprises. Et par l’insuffisance ou la négligence de nos pensées.

Il ne s’agit pas de nous accuser plus que d’accuser les fanatiques, les terroristes et les terrifiés. Il s’agit de passer outre toutes les formes de réflexes conditionnés. Car ce qui est en jeu est l’exigence inconditionnelle d’un monde possible.
Verbiage doxique sans aucun intérêt. Cependant, lorsqu'il écrit que le « nihilisme lui-même nomme un aboutissement : celui de notre histoire et de notre civilisation », il a très involontairement raison mais le nihilisme, ce n'est pas le camion du terroriste qui relève d'une entreprise rationnelle de destruction de ce qui reste de notre civilisation et de conquête de notre territoire, c'est sa “pensée” à lui qui est, en effet un des signes, des produits et des facteurs en même temps de l'aboutissement, au sens de la fin, de notre civilisation.
Utilisateur anonyme
09 octobre 2016, 14:41   Re : Communiqué n° 1963 : Sur les envahisseurs “secourus”
Oui Francis. C'est effarant. Pas un qui ait quelque chose à dire d'un peu '"intéressant" sur le sujet. Et Serres ?… Ils sont tous devenus muets, ou autistes, allez savoir… ? - Non. Pour le dire crûment, ils ont vraiment la chiasse frousse ! Une peur panique de descendre dans l'arène - la vraie, pour le coup, pas celle des plateaux TV et de l'entre soi. Aucun ne désire vivre comme un Redecker, c'est aussi simple que ça.



"la France entière a besoin de votre éclairage !"

Ah non Francis !, les Français ne veulent surtout pas qu'on les éclaire ! Qu'on les amuse, qu'on les divertisse, éventuellement qu'on aborde le "problème des retraites", pour le reste...
Utilisateur anonyme
09 octobre 2016, 14:47   Re : Communiqué n° 1963 : Sur les envahisseurs “secourus”
c'est sa “pensée” à lui qui est, en effet un des signes, des produits et des facteurs en même temps de l'aboutissement, au sens de la fin, de notre civilisation

Entièrement d'accord.
Je suis frappé par l'insoutenable indigence du propos de Nancy sur le 14 juillet 2016. Tout ça est donc la faute aux camions, aux machines et aux entreprises ? J'ai bien lu ?
Il est très possible que Pascal ait résumé la situation : ils n'ont pas envie de vivre comme Robert Redecker, ils se planquent, se terrent, ont la frousse. Tout simplement.

Ils nous ont donc tous lâchés. Nous sommes seuls.

Ca va être difficile, mais quelle belle table-rase en perspective, quelle avalanche dans la vaste poubelle de l'histoire (de la pensée en France ces trois ou quatre décennies) cela promet-il quand l'heure viendra de vaincre et d'inverser ce cours politique à l'échelle du continent ! quand la maladie chronique du penseur à la française -- son inqualifiable crétinerie politique -- qui est un mal qu'il traine depuis près de trois quarts de siècle, connaîtra enfin son terme et son dénouement...
Utilisateur anonyme
09 octobre 2016, 16:51   Re : Communiqué n° 1963 : Sur les envahisseurs “secourus”
Imaginons un instant qu'un de ces grands intellectuels remonte subitement son pantalon et qu'il prenne la parole pour nous asséner quelques vérités bien saignantes... Que se passerait-il ? RIEN. L'homme de la rue ne l'entendrait pas (quel poids peut bien faire la parole d'un Nancy face à celle d'un Ruquier ?) et le milieu universitaire monteraient une gigantesque cabale contre lui. Il perdrait réputation, prestige, amis, argent, santé. Tout ça pour RIEN. Parce que la parole d'un grand philosophe, aujourd'hui, "ça compte pas".



Ils nous ont donc tous lâchés. Nous sommes seuls


Et si l'occasion venait à se présenter ils seraient nos pires ennemis.
Et Michel Serres ? demande Pascal Mavrakis. Alain Finkielkraut a raconté aujourd'hui ici avoir participé récemment à une soirée organisée par Le Monde au cours de laquelle Serres a pris la parole pour expliquer que le nombre d'Américains morts l'année dernière à cause du tabac était un million de fois plus important que celui d'Américains morts à cause du terrorisme et que donc l'industrie américaine du tabac est un million de fois plus dangereuse pour les Américains que le terrorisme, ce qui lui valut une standing ovation de la part du personnel du Monde et de ses invités.
(Je crois que c'est Caroline Fourest qui disait après les attentats de Charlie Hebdo qu'il fallait se calmer un peu, car les accidents de la route font beaucoup plus de morts que le terrorisme -- et elle a collaboré à Charlie Hebdo, certaines des victimes étaient de ses amis!)
Michel Serres est confondant. Dans son jeune temps, l'homme a produit une véritable somme (sa thèse de doctorat) sur Leibniz Le Système de Leibniz et ses modèles mathématiques. Ce qui, disons-le, n'est pas donné à n'importe qui. On peut donc avancer sans risque à son sujet ce que Finkielkraut avance sur Zemmour dans une langue fleurie : Michel Serres n'est pas la moitié d'un con. Son oeuvre est un peu inégale mais elle contient de très jolis livres, comme Hominiscence, par exemple, à côté de quelques canards, comme Noise, que, me semble-t-il, il ne mentionne plus dans sa bibliographie, ou comme sa plaquette sur Carpaccio, qu'on ne peut parcourir sans sourire. L'homme est aussi l'auteur d'un vaste projet, mal abouti mais très louable, d'édition d'un panorama de la philosophie en langue française, qui a permis de faire redécouvrir La Mettrie. Et il est l'auteur de cette série de volumes de bonne tenue qu'il a intitulée Hermès.

Michel Serres devrait avoir des choses intéressantes à dire sur ce qui advient. Or il s'occupe au lieu de ça à faire le clown, l'imbécile, pour se faire applaudir.

Le premier venu des élèves de terminale nourrissant quelque espoir d'obtenir la moyenne à l'épreuve de philosophie du baccalauréat démontera en deux cuillères à pot son argument débile par lequel le vénérable Michel Serres met en balance les ravages de la cigarette et celle des attaques terroristes islamiques sur le sol américain :
1. que la liberté de se prémunir contre les ravages de la cigarette est efficiente :il suffit de ne pas fumer et de se garer des fumeurs;
2. que se prémunir des bombes posées par les islamistes et de leurs rafales de fusils d'assaut, ou de leurs attaques intempestives au couteau, est en revanche quasi-impossible ce qui nous prive de toute liberté de ne pas mourir assassiné;
3. que l'islamisme et l'islamisation ont pour projet l'installation d'un ordre politique totalitaire et qu'ils usent de cette arme, le terrorisme ou djihad, en vue de pousser les populations à accepter cet ordre comme seul à même de leur garantir la paix et la sécurité; et que cet ordre promis est l'enfer sur terre pour quiconque est condamné à le subir, comme l'expérience des Chrétiens d'Orient, par exemple, le démontre amplement.

En outre, si l'élève de terminale a un peu de vice et une once de ruse politique, il acculera le malheureux vieux clown à admettre que sa dénégation des ravages du terrorisme islamiste par le recours à l'argument quantatif brut du nombre de tués conduit tout droit au négationnisme : Combien de morts par la cigarette et l'alcool en Occident (Europe et Amérique du Nord) depuis 1945 ? Vraisemblablement et au bas mot, plus de 100 millions. Ergo la Shoa, qui n'a tué que six millions de juifs, n'est qu'un détail de l'histoire.

Qu'est-ce qui pousse Michel Serres à se vautrer dans la crétinerie jusqu'au plus abject des reniements intellectuels ?

Voilà LA question.
Tenez, puisqu'il a été question de lui dans ce fil, de Benjamin Péret, poète surréaliste radical, ces deux poèmes, comme pour "détendre l'atmosphère". Et pour vous dire que si la philosophie se mettait à l'école de la liberté, à l'école d'elle-même, elle produirait l'équivalent en philosophie de ce que cette poésie fut pour la poésie : l'essence pure.

Ces deux poèmes (probablement d'écriture automatique) sont tirés du recueil Je Sublime (1936) :

ALLO

Mon avion en flammes mon château inondé de vin du Rhin

mon ghetto d’iris noirs mon oreille de cristal

mon rocher dévalant la falaise pour écraser le garde-champêtre

mon escargot d’opale mon moustique d’air

mon édredon de paradisiers ma chevelure d’écume noire

mon tombeau éclaté ma pluie de sauterelles rouges

mon île volante mon raisin de turquoise

ma collision d’autos folles et prudentes ma plate-bande

sauvage

mon pistil de pissenlit projeté dans mon œil

mon oignon de tulipe dans le cerveau

ma gazelle égarée dans un cinéma des boulevards

ma cassette de soleil mon fruit de volcan

mon rire d’étang caché où vont se noyer les prophètes

distraits

mon inondation de cassis mon papillon de morille

ma cascade bleue comme une lame de fond qui fait le

printemps

mon revolver de corail dont la bouche m’attire comme l’œil

d’un puits

scintillant

glacé comme le miroir où tu contemples la fuite des oiseaux

mouches de ton regard

perdu dans une exposition de blanc encadrée de momies

je t’aime



CLIN D’OEIL

Des vols de perroquets traversent ma tête quand je te vois

de profil

et le ciel de graisse se strie d’éclairs bleus

qui tracent ton nom dans tous les sens

Rosa coiffée d’une tribu nègre égarée sur un escalier

où les seins aigus des femmes regardent par les yeux des

hommes

Aujourd’hui je regarde par tes cheveux

Rosa d’opale du matin

et je m’éveille par tes yeux

Rosa d’armure

et je pense par tes seins d’explosion

Rosa d’étang verdi par les grenouilles

et je dors dans ton nombril de mer Caspienne

Rosa d’églantine pendant la grève générale

et je m’égare entre tes épaules de voie lactée fécondée par des

comètes

Rosa de jasmin dans la nuit de lessive

Rosa de maison hantée

Rosa de forêt noire inondée de timbres poste bleus et verts

Rosa de cerf-volant au-dessus d’un terrain vague où se battent

des enfants

Rosa de fumée de cigare

Rosa d’écume de mer faite cristal

Rosa
Deleuze l'a vu un temps comme un frère d'Immanence, quelqu'un capable de penser à nouveau frais l'événement. Maintenant, il dit ce que Francis Marche démonte puissamment et s'extasie sur les textos... On notera aussi le gentil paradoxe d'un philosophe qui vomit l'impérialisme et qui, pourtant, n'a jamais résisté aux ponts d'or des grandes universités américaines.
Utilisateur anonyme
10 octobre 2016, 14:14   Re : Communiqué n° 1963 : Sur les envahisseurs “secourus”
« une soirée organisée par Le Monde au cours de laquelle Serres a pris la parole pour expliquer que le nombre d'Américains morts l'année dernière à cause du tabac était un million de fois plus important que celui d'Américains morts à cause du terrorisme et que donc l'industrie américaine du tabac est un million de fois plus dangereuse pour les Américains que le terrorisme, ce qui lui valut une standing ovation de la part du personnel du Monde et de ses invités. »

Plus murayien, tu meurs !
Utilisateur anonyme
11 octobre 2016, 06:20   Re : Communiqué n° 1963 : Sur les envahisseurs “secourus”
Qu'est-ce qui pousse Michel Serres à se vautrer dans la crétinerie jusqu'au plus abject des reniements intellectuels ?


Essayons une autre piste : c'est peut-être (très peut-être) qu'il existe une rivalité, voire un antagonisme radical, entre l'activité universitaire, philosophique, conceptuelle, et l'activité d'imagination, ou de vision (voir ce qui advient). Deux axes qui seraient inverses, comme le seraient deux pôles de la vie psychique. Une dualité au sein même de la conscience.
Utilisateur anonyme
11 octobre 2016, 06:27   Re : Communiqué n° 1963 : Sur les envahisseurs “secourus”
Question : Jacques Rancière s'est-il exprimé sur le sujet ? Je n'ai rien vu. - Et Morin ?... Non, rien, aucun intérêt.
11 octobre 2016, 07:20   Dies Irae
En moins de dix-huit mois, sur le sol de France, le djihad international a massacré et mutilé à vie des centaines de nos compatriotes et étrangers visiteurs ou résidents, à la bombe, au couteau et au fusil d'assaut. Les générations futures, quand elles se pencheront sur notre présent, jugeront très durement les délires insanes et grotesques des Michel Serres, Jean-Luc Nancy, Michel Onfray, Alain Badiou, Guy Sorman (*) et la kyrielle interminable (il faudrait une pleine page pour les nommer tous) des "philosophes" en chaire et en carton-pâte que l'Etat français entretient dans ses institutions et qui ont cru bon de s'exprimer sur le sujet. Gageons que les pluies de crachats, symboliques ou littérales, sur leur pierre tombale seront abondantes, méritées, et qu'elles dureront longtemps. C'est tout ce que je souhaite à ces fripouilles méprisables.


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(*) Voici ce que ce dernier (je retiens ma plume à grand mal, l'avalanche des noms d'oiseaux qui se presse sur elle pour qualifier l'individu pouvant me conduire directement à la 17e chambre) écrivait et publiait moins d'une semaine après le carnage de Nice sur lequel l'enquête des services a révélé ultérieurement que son auteur n'était pas du tout un "radicalisé éclair" mais bien l'agent d'un réseau constitué :

Si les Occidentaux, hypothèse gratuite, n’étaient jamais intervenus dans le monde musulman ou cessaient d’y intervenir, nous ne serions probablement plus des cibles du terrorisme. Mais les Occidentaux n’ont cessé d’être présents depuis la colonisation des mondes musulmans, du Maghreb au Proche-Orient, à l’Inde et à l’Indonésie. Quand ils se sont retirés de ces colonies, des Etats dysfonctionnels les ont remplacés : le terrorisme est, en grande partie, le résultat d’une décolonisation ratée, il émane de sociétés sans liberté, sans prospérité. Le djihadisme a fleuri sur cet échec. Echec là-bas, et échec chez nous dans la mesure où les pays d’accueil des ex-colonisés, devenus des immigrés, n’ont pas mieux réussi l’intégration que la décolonisation. Si bien que le djihadisme en Syrie ou au Mali n’est pas différent du djihadisme des banlieues européennes.

Tout y est : l'excusologie, le mépris et la culpabilisation des victimes, la manipulation politique, l'argument spécieux, le raisonnement tordu et le mépris du réel -- le Cameroun, la Somalie, le Pakistan lui-même, et l'Allemagne, et les Etats Unis, qui n'ont jamais eu de colonies au Maghreb ou ailleurs sont mêmement touchés par le djihad islamiste international -- et pour ne rien dire de la malheureuse Belgique frappée de plein fouet cette année à Bruxelles, qui si elle a bien eu une colonie au Congo ne fut jamais présente dans le monde musulman ; et faut-il encore rappeler que les terroristes sont souvent des gens parfaitement intégrés (informaticiens, experts en ceci ou cela et parfois même éducateurs comme cela est arrivé en Grande-Bretagne). Et il y a surtout cette façon écoeurante de blâmer et de culpabiliser son propre pays, la France, pour n'avoir pas selon lui "mieux réussi l'intégration que la décolonisation". Cela quand la Promenade des Anglais à Nice n'avait pas encore été complètement nettoyée des tripes fumantes des victimes innocentes.


[www.hebdo.ch]
11 octobre 2016, 07:42   Re : Dies Irae
Ce qui choque et provoque l'ire, et appelle un jour futur, la correction : ce goût spontané (car c'est très souvent, presque toujours, spontanément, "à chaud" que ces fripouilles infâmes se prennent à baver leur fiel sur les cadavres) pour la félonie. Leur premier réflexe est toujours celui de mettre leur pays à l'index. D'abord, se maudire, maudire et vouer aux gémonies non point le gouvernement, ni l'Etat français actuel mais toujours la Nation dans son histoire et son être.

Il faut que ça sorte, que sa sue de leurs pores : le sang français coule et jaillit et inonde les rues, vite, disculpons les assassins et inculpons la France !
Utilisateur anonyme
11 octobre 2016, 08:08   Re : Dies Irae
Leur premier réflexe est toujours celui de mettre leur pays à l'index. D'abord, se maudire, maudire et vouer aux gémonies non point le gouvernement, ni l'Etat français actuel mais toujours la Nation dans son histoire et son être.

Oui. Et aussi cette façon qu'ils ont de se mettre systématiquement à la place de l'autre (voir un de vos messages, sur un autre fil). Je ne sais vraiment pas d'où vient cet alaplacedelautruisme ni quand il a réellement commencé de faire des ravages chez nous (?). Pour des hommes et des femmes appartenant à "un peuple normalement constitué" c'est absolument incompréhensible... Je parlais de cela hier encore à un ami chinois et celui-ci pensait que j'exagérais, ou que je plaisantais, il ne m'a pas cru. Il a beaucoup ri (Really ? French people are so funny !...), et je n'ai évidemment pas osé lui en dire davantage. J'avais déjà assez honte d'être français comme ça.
Utilisateur anonyme
11 octobre 2016, 11:04   Re : Communiqué n° 1963 : Sur les envahisseurs “secourus”
Tout cela est dû à un terrible contexte de supériorité qui co-existe, comme de juste, avec un non moins terrible contexte d'infériorité — ce sont les deux faces d'une même psychose narcissique.
Ainsi, l'antiracisme (utilisons encore une fois ce mot pour qualifier ce complexe de supériorité) de ces intellectuels n'est que l'expression paradoxale d'un racisme qu'ils ont profondément refoulé. Voyez : ils adorent l'étranger quand il est sale, pauvre, affamé, illettré, violent, etc., bref, quand il leur donne l'occasion de se trouver beaux dans le miroir gratifiant de la Magnanimité et de la sainte Compréhension.

Mais dès que l'étranger (ou la personne d'origine étrangère) n'est pas ainsi, dès que la personne s'intègre à la société sans la parasiter et sans nuire aux personne et aux biens, il cesse d'avoir à leurs yeux le moindre intérêt.

Vient enfin le dernier stade — le pire, évidemment —, quand l'étranger intégré et non-nocent leur dit que l'empereur est nu, que toute cette excusologie est bidon, et que rien, absolument rien ne justifie la nocence, à moins qu'elle ne soit le moyen de la conquête, ce qui nous fait sortir de la sociologie pour entrer dans l'Histoire. Notre intellectuel bien-pensant devient alors fou furieux et, chose très intéressante, son ancien racisme refoulé remonte à la surface avec la violence d'un tsunami lorsqu'il vous assène : « Mais qui es-tu pour dire ça, toi ? Est-ce que la France n'a pas été généreuse en t'accueillant, toi et/ou ta famille ? De quel droit, espèce d'ingrat, remets-tu en cause la façon dont la France gère ses nouveaux venus ??? »

Et là, Davoudi, ce métèque pas très intéressant en cela qu'il n'a guère eu à se plaindre du prétendu racisme des méchants Français, n'a plus qu'à baisser la tête, et méditer sur sa triste condition de métèque trop peu nocent pour être apprécié des antiracistes au grand cœur, lesquels le détestent à cause de ses origines qui ne “cadrent” pas, comme on dit, avec son attitude et son discours.

Comment ça ? Il est d'origine étrangère mais il ne casse pas, ne crache pas, ne tue pas, ne vit pas d'allocations et de combines ? Mais alors il n'est pas une source de gratification narcissique ! Quelle affront ! Qu'il retourne dans son pays ! Remboursez !
Utilisateur anonyme
11 octobre 2016, 11:28   Re : Dies Irae
Je viens de retrouver ceci :

Qu'elle est la vraie motivation des jihadistes ?, par un professeur de sociologie... Ca vaut la peine d'aller jusqu'au bout : TOUT Y EST ; un modèle du genre, je crois que ça mériterait d'être encadré. Les "grands intellectuels" disent-ils autre chose ?


Mars 2016
DANIEL BACHET Le terrorisme islamiste : ses causes, ses effets et ses suites


ll serait nécessaire de revenir sérieusement vers les déterminants du terrorisme islamiste qui ont frappé ces jours derniers en France afin d’aller bien au-delà des premières émotions, au demeurant légitimes, qu’il suscite.

La répétition en boucle par certains médias des termes “barbares”, “fascistes verts” ou “bête immonde” ne nous fera pas beaucoup avancer. Ni même le durcissement des peines par l’arsenal répressif que certain semblent déjà appeler de leurs vœux.
Il est de la responsabilité des politologues, des sociologues et de bien d’autres observateurs de mettre à jour les systèmes de causalités qui sont à l’œuvre avant tout passage à l’acte de type terroriste. Et ceux-ci sont nombreux.

Cela suppose de restituer 1) les logiques sociales et mentales qui orientent les trajectoires de certains jeunes dans les cités à travers des filières organisées ; 2) le cadre général d’un capitalisme dérégulé et financier qui désarticule les liens sociaux pour des millions d’individus ; 3) les effets des attaques militaires contre certains États arabes — avec parfois l’appui de groupes djihadistes — par les puissances occidentales qui se font sentir violemment dans les pays directement concernés mais dont les retours politiques, religieux et idéologiques sont également déstabilisateurs pour les pays occidentaux.

1-Les passages à l’acte ont été préparés bien en amont par des filières organisées et ceux qui “adhèrent” à cette idéologie obscurantiste ont été manipulés en raison de leurs trajectoires de déclassés (scolarité très faible et émaillée de passages multiples vers la case prison, insuffisance de revenus, pauvreté culturelle, impossibilité de se projeter et de construire un avenir, etc.) et de leurs “dispositions” (pauvreté des relations sociales et humaines et perméabilité aux références identitaires et narcissiques antagoniques à la République).

Il serait souhaitable que les chercheurs en sciences sociales et humaines rappellent ce que signifie par exemple « l’anomie » car ce concept employé par le sociologue Emile Durkheim décrit assez bien la perte ou l’effacement des valeurs chez certains jeunes déclassés et le sentiment associé d’aliénation et d’irrésolution. Ce sentiment collectif partagé peut être ensuite récupéré et propice à toutes les manipulations. Dans le cas de ces jeunes de quartiers populaires abandonnés, c’est la rencontre entre une histoire personnelle très fragilisée et malléable et le besoin d’une reconnaissance qui pourra être réceptive à un moment donné à une offre identitaire et politique donnant du sens (pour une fois) à leur existence !

Le mode sectaire intégriste se développe sur la destruction préalable du lien familial et social ou sur sa pauvreté qualitative avec la promesse à venir d’une communauté politique fusionnelle alors que l’autonomie et l’émancipation postulent au contraire une multiplication et une diversification des liens sociaux.

Déjà, une société organisée sur le principe de la libre compétition est un appel à la violence et une légitimation sociale de la violence.

Que reste-t-il à ces jeunes désocialisés qui ne pourront pas s’inscrire dans la libre compétition marchande et qui vont « vivoter » misérablement durant de longues années ?

Certes, tous ne seront pas délinquants ou djihadistes mais les conditions de possibilité de la délinquance et/ou du passage à l’acte violent seront déjà présentes.
Les filières djihadistes ont la possibilité de produire une offre politique fusionnelle, totalitaire et valorisante pour des parcours spécifiques de jeunes déclassés mais la rencontre et le déclic de l’engrenage relèvent de la contingence irréductible c’est à dire de circonstances qui sont le plus souvent provoquées. La rencontre mortifère peut se mettre en place mais elle peut aussi ne pas avoir lieu. Tout dépend si l’individu fragilisé peut compter encore autour de lui sur la force d’autres soutiens et sur des liens solides ou non susceptibles de lui offrir des repères stabilisants.

Dans une communauté vraiment solidaire, dense et égalitaire, les conditions de possibilité de tels passages à l’acte ne sont pas réunies. Car cette communauté permet à la fois “l’être soi” et “l’être avec” et la dialectique positive des liens qui libèrent.
Voilà pourquoi le Djihad trouve un écho important dans certaines banlieues défavorisées avec des engagements différenciés car rattachés à des histoires singulières.

Quand il n’existe plus de possibilité de résilience susceptible de se protéger psychologiquement et que des individus marginalisés et stigmatisés socialement et économiquement ne peuvent pas adhérer à un système qui les oppresse et ne les reconnaît plus, ils ne leur reste que la capacité de « fuir ». Pas dans le consumérisme marchand, inaccessible par définition, mais éventuellement dans l’imaginaire (musique par exemple lorsque c’est encore possible), dans la délinquance acquisitive, ou dans la violence terroriste (avec tous ses degrés et toutes ses palettes).

Un terroriste meurtrier ne l’est jamais “ontologiquement” mais il peut le devenir quand une histoire souvent difficile et sans repères stabilisateurs rencontre des opportunités, des raisons et/ou des idéologies et des cadres qui vont valoriser ses actes meurtriers en leur donnant du sens.

D’où la nécessité de combiner des explications par les structures sociales et mentales, les trajectoires et les circonstances aléatoires, ce qui permet d’éviter à la fois le déterminisme causal simple et les explications unilatérales (culturalistes et souvent essentialistes).

2- Les formes de domination sociale qui s’expriment depuis des décennies au moyen d’un système néo-libéral financiarisé et dérèglementé développent de manière illégitime la richesse des uns et accroît simultanément la misère des autres. Dans un capitalisme sauvage, business et crime organisé sont devenus étroitement liés. On ne sait jamais trop où l’un finit et où l’autre commence. De même, d’un côté le Djihad qui nous exhorte à défendre une identité religieuse éternelle, et de l’autre le capitalisme dérégulé qui nous promet le bonheur virtuel d’un monde sans frontières, se nourrissent l’un de l’autre, au moins autant qu’ils s’opposent. Et surtout, comme l’avait bien montré Benjamin B. Barber déjà en 1995, ils minent tous les lieux possibles de la démocratie et de la République. Dans un futur proche qui tendrait à devenir un supermarché mondial, le cruel dilemme serait de n’avoir plus qu’à choisir entre Coca-Cola et l’ayatollah local.

3- Les attaques militaires des pays occidentaux et de l’OTAN ont été d’une extrême violence ces dernières années et ont fait preuve d’un arbitraire insultant envers
certains pays arabes. Car nous avons bien assisté à l’invasion de l’Afghanistan, de l’Irak et plus récemment de la Lybie avec les résultats que l’on connaît, c’est-à-dire
une destruction des institutions et une déstabilisation des rapports sociaux conduisant à une recrudescence du terrorisme et de la violence dans tous ces pays.

L’affaiblissement de l’État en Irak a engendré presque naturellement l’exacerbation des tensions confessionnelles et des violences inouïes depuis 10 ans. L’État islamique (Daech) est né de la décomposition de l’État Irakien et de la prise de Mossoul et de territoires tout proches de Bagdad et d’Erbi, la capitale du Kurdistan irakien, par quelques djihadistes (500 à 3000). La propagande de l’État islamique s’étend dorénavant sur les réseaux sociaux et attirent nombre de jeunes devenus des djihadistes de Tunisie, Libye, Syrie, Turquie, Arabie saoudite, Tchétchénie et Europe occidentale. La déliquescence des États et les replis communautaires sont les conséquences directes des guerres conduites par les États occidentaux. Le sentiment de toute puissance de leurs dirigeants qui les conduit à ignorer certaines victimes d’un côté et à sacraliser les autres revient à disqualifier des populations (arabes et musulmanes) qui se sentent de plus en plus méprisées et humiliées.

C’est dire si le travail de réflexion à mener est complexe dès lors que l’on tente de sortir de la seule diabolisation des “barbares” (Cf. N. Sarkozy / F. Hollande). Les facteurs à prendre en compte sont indissociablement idéologiques, identitaires, politiques, religieux, militaires, sociologiques et économiques. Ce qui suppose de remettre de la rationalité pour produire un travail collectif d’analyse rigoureux et d’engager les actions qui en découlent. Il serait totalement irresponsable d’autonomiser et d’essentialiser le terrorisme, c’est-à-dire de le couper des racines qui lui ont donné naissance. D’où la nécessité de rappeler ses “conditions de possibilité” et par voie de conséquence de le combattre efficacement et de manière radicale, au sens marxien du terme. Mais cela ne pourra jamais se réaliser sans remettre simultanément en cause des règles économiques, sociales et politiques qui prévalent depuis trop longtemps. N’ont-elles pas favorisé, en effet, l’essor de cette autre barbarie que les promoteurs et les défenseurs d’un capitalisme redevenu sauvage prétendent aujourd’hui combattre ?



Daniel Bachet est professeur de sociologie à l’Université d’Evry
Le mécanisme psychologique décrit par Davoudi est sans doute présent et opérant. Les racines les plus profondes du racisme de l'excusologue félon type Guy Sorman -- le narcissisme aveugle caractérisé par Davoudi -- sont à chercher assez loin, et il est difficile de les résumer ou de les qualifier en usant de concepts sociologiques ou philosophiques construits quand il s'agit de les saisir au pied levé si nous nous mettons en devoir de le faire ici en cet instant. Mais en gros, voici ce qu'il en est : il faut que le nocent étranger soit agent réactif ; il tue et revendique des droits, et mille passe-droits et exceptions en réaction passive et mécanique, linéraire et directe, comme la bête, le ver de terre au mal ancien et persistant qu'on lui a fait. Il ne saurait être auteur et stratège originel de ses actes. Comme la bête, l'étranger est pur et sans calcul : s'il assassine des enfants c'est parce qu'il reconnait en eux, parce qu'il n'est qu'une bête ou un primitif qu'il faut comprendre et dont la simplicité d'esprit commande l'indulgence, les descendants de ceux qui lui ont fait du mal. Le souverain de l'Histoire, c'est l'Occidental qui, seul, pense et agit dans la dimension d'une volonté historique, d'un calcul stratégique adulte et de long terme. Seul lui, l'Occidental, est porteur du fardeau de l'Histoire et de la responsabilité historique de ses actes, et ce à tel point, à une telle échelle, que sa responsabilité historique enveloppe parternellement et ravit celle des autres, les inférieurs, à qui, dans ses immenses entreprises responsables (colonisation, guerres et menées stratégiques diverses), l'Occidental a pu, sans le voir, par pur mépris de l'inférieur, écraser les arpions comme à un jeune chiot sur le tapis du salon et qui vous mord en retour, et en se débattant furieusement, en usant de ses petits crocs sans danger (cf. Michel Serres et l'insignifiance quantitative des blessures infligées à la société par l'islamisme terroriste).

Voilà, grossièrement dit, la clé ultime de l'excusologie et de l'auto-inculpation française des horreurs commises par l'Autre sur le sol de France
La question de fond demeure celle de l'incapacité de penser -- ou la mauvaise foi car chez la plupart de ces intellectuels les deux sont indiscernables -- le fait que l'islam est candidat à l'histoire universelle. Son essor dans les territoires de la République française et dans la plupart des sociétés d'Europe de l'ouest n'est pas une réaction -- aux maux infligés par ces pays quand ils étaient dominants, quand ils tenaient les rênes de l'histoire universelle, quand l'histore universelle était la leur -- mais un éveil et la mise en branle d'un programme habité par une prétention de conquête, laquelle ne vise point seulement les territoires en question mais bien le territoire de l'histoire, du récit historique universel, présent, à venir et passé (le passé par la refonte des manuels scolaires d'histoire par exemple, qui désormais pour le cas français font tous l'apologie de l'islam).

Des responsables d'officines représentatives de l'islam de France (pardon, pas le temps d'aller fouiller dans les archives en ligne pour vous en dire le nom mais vous le trouverez facilement) ont déclaré il y a quelques mois, sans que cela ne fasse grand bruit, que, je cite de mémoire personne ne peut leur enlever l'espoir qu'un jour futur, la France sera terre d'islam.

L'islam est un candidat sérieux, concurrent d'égale force politique avec l'Occident, dans sa prétention à devenir bientôt le tout de l'Histoire, prétention à faire que l'histoire des sociétés humaines ne s'écrive plus désormais que comme le lent et difficultueux avènement, appelé de longue date, de l'islam sur le monde. Avènement et ère nouvelle auxquels 2000 ans d'histoire occidentale et mondiale n'auront été qu'un long, pénible et passablement inutile prélude. Voilà la force agissante, pensante, à visée longue et sûre, arrimée à une eschatologie, qui nous fait la guerre.

Zemmour a raison (contre Finkielkraut, une fois n'est pas coutume) de ne pas sous-estimer le sérieux de cette vision et de cette force. Mépriser l'ennemi qui vous déclare la guerre totale (la guerre conçue et menée pour vous supprimer de l'histoire) est toujours suicidaire.

L'islam et le djihad ne sont des réactions à rien ; leurs actes ne sauraient être considérés comme justifiés et pas davantage comme injustifiés. Ils sont sans causes immanentes ; ils ne sont conséquence de rien, d'aucun acte qui nous serait imputable.

Ils ne sont pas davantage provoqués par nous à exister que nous autres Occidentaux ne fûmes provoqués par quiconque à apparaître et à nous imposer à l'Histoire.
Je suis entièrement d'accord avec toutes les analyses ci-dessus. J'ajouterai ceci : En occident les intellectuels n'ont plus la cote, pas même auprès de leurs élèves. Ils ne séduisent plus les jeunes et jolies étudiantes qui leur préfèrent des acteurs, des footballeurs, des chanteur, des publicitaires ou des animateurs de télé. Alors ils se tournent vers l'Autre, le plus ''autre''possible, à savoir l'Ennemi, chez qui ils espèrent trouver facilement, en lui montrant compréhension et sympathie, la considération que les leurs ne leur accordent plus. En outre, il ne faut pas négliger la dimension libidineuse inconsciente de cette passion pour l'Autre, surtout s'il est jeune, insolent et ''viril''. Elle est à l'amour normal de l'étranger, ce que la pédophilie est à l'amour des enfants.

Quant aux jihadistes, pourquoi aller cher midi à quatorze heures ? Ils haïssent littéralement ''à mort'' ''les roumis'', et l'islam sanctifie, précisément, l'assassinat de ces derniers ainsi que toutes toutes les actions dirigées contre eux qui jusque là étaient considérées comme délictueuses ou criminelles. Ils ont le permis de tuer d'Allah. Ils ne vont pas se gêner. Quant à leur propre mort, ils n'y songent pas une seconde. A 20 ans, quelle que soit la façon dont elle survient, on pense toujours que ça n'arrive qu'aux autres, et eux, de toutes manières, se croient assez malins pour que ça ne leur arrive pas.
Utilisateur anonyme
11 octobre 2016, 16:18   Re : Communiqué n° 1963 : Sur les envahisseurs “secourus”
« En outre, il ne faut pas négliger la dimension libidineuse inconsciente de cette passion pour l'Autre, surtout s'il est jeune, insolent et ''viril''. »

Le laxisme hallucinant de la justice française féminisée ne trouverait-il pas là, en effet, l'une de ses grandes explications : l'admiration inconsciente des juges pour le jeune bad boy alpha bourré de testostérone ?
Utilisateur anonyme
11 octobre 2016, 19:33   Re : Communiqué n° 1963 : Sur les envahisseurs “secourus”
Ouais... enfin heureusement que "dans une communauté vraiment solidaire, dense et égalitaire, les conditions de possibilité de tels passages à l’acte ne seront pas réunies. Car cette communauté permettra à la fois “l’être soi” et “l’être avec” et la dialectique positive des liens qui libèrent."

"la dialectique positive des liens qui libèrent..." Je ne sais pas vous mais moi, ce genre de baratin, j'en r'demande !
Zemmour a raison (contre Finkielkraut, une fois n'est pas coutume) de ne pas sous-estimer le sérieux de cette vision et de cette force. Mépriser l'ennemi qui vous déclare la guerre totale (la guerre conçue et menée pour vous supprimer de l'histoire) est toujours suicidaire.

Absolument, d'où l'ire qui me tenaille quand les uns et les autres réduisent les massacreurs à des tarés écervelés, les traitent grossièrement de "petits cons", comme si ce qu'ils commettaient était minable, n'avait aucune portée, et, surtout, ne signifiait rien. Comme si la haine qui nous vise intégralement était sans objet! Le djihadisme comme grosse connerie est le concurrent du djihadisme entendu comme réponse unique et directe à une oppression.
Comme si la haine qui nous vise intégralement était sans objet!

Car je crois, avec le P. Muray de Chers djihadistes que les nihilistes, c'est "nous", pas "eux"!)
Utilisateur anonyme
12 octobre 2016, 09:00   Re : Communiqué n° 1963 : Sur les envahisseurs “secourus”
les nihilistes, c'est "nous", pas "eux"


Nous sommes aussi les cochons payeurs, les dindons de la farce, les couillons de la lune, les cibles... Plus con tu meurs.
Utilisateur anonyme
27 octobre 2016, 07:56   Re : Communiqué n° 1963 : Sur les envahisseurs “secourus”
Des Envahisseurs qui ont tout juste 16 ans... puisqu'on vous le dit. Bon alors, ya pas d'quoi s'affoler - non ?


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