Interversion des termes du mythe du Cargo

Dans cette vidéo (à partir de 3.32 min) est cité le discours d'une députée socialiste de Loire-Atlantique accueillant des migrants de la Jungle de Calais. Cette personne, qui siège à l'Assemblée nationale, se lance dans une péroraison publique hallucinée. Il faut l'entendre pour le croire. Son allocution est une adresse au migrant qu'elle tutoie, dans un mode à la foi mythologique et populacier très particulier. S'y proclame l'espérance messianique en Lui, le Naufragé du monde. L'exhorte pourrait être christologique quand elle est un acte de foi païenne en le cargo salvateur, celui-ci étant chargé de chair humaine quand l'autre, celui du mythe de certains peuples premiers en Océanie (et, il me semble, en Afrique) était chargé de marchandises et d'espérance d'embarquement (mais dans le monde actuel, marchandise et chair humaine, c'est tout un)

Voilà donc le mythe du Cargo qui reprend du poil de la bête ... en Europe ! Les Africains espéraient messianiquement le Cargo des Blancs ; les Européens d'aujourd'hui misent toute leur espérance sur le cargo de Noirs, qui viendra les tirer ou les délivrer de la mouisse, c'est ce que déclare, dans ces termes-là, cette députée.

Il y plusieurs années (cinq ans déjà), nous disions ici en commentant une image de propagande de la CIMADE montrant un nourrisson noir encadré de deux Blancs dans une pouponnière que cétait là de l'imagerie messianique. Voilà l'imagerie qui s'est faite verbe dans la sphère décisionnaire suprême (l'Assemblée nationale) de l'Etat français.

La vidéo : [www.youtube.com]

Cher Francis,

Il me semble que votre intervention aurait toute sa place dans le "fil" concernant les déclarations de Mme Rabin.

J'en ai bien conscience Thomas. Ce phénomène de vache en chaleur qui beugle et mugit bruyamment son désir d'accueillir le mâle visiteur, bronzé et musculeux a souhait ne frise plus l'indécence mais a les deux pieds dedans.

L'image commentée en 2011 n'était pas de la CIMADE mais de la LICRA. Messianisme, mythe du cargo : honte générale de voir comment se vautrent les dirigeants de la France et de l'Europe, de voir les états hystériques dans lesquels ils/elles (elles surtout) se mettent pour compenser leur impuissance, la masquer, détourner d'elle l'attention et dans l'exaltation hystérique, faire qu'elle produise, par miracle, une issue positive. L'immigration sauvage tue des milliers d'Africains en Méditerranée et en Afrique, elle pille de ses forces vives le Continent noir, elle laisse ces pays à la dérive, et elle introduit en Europe des barbares conquérants, pillards, incendiaires et violents, et violeurs, et terroristes, mais dépeignons-la sous des traits désirables, puisque nous n'y pouvons rien.

Honte, honte, honte ! trois fois honte, à eux de glorifier ce désastre, comme à nous de le tolérer avec sa glorification.

La discussion, nourrie, de cette affiche (hélas évaporée), de la LICRA en 2011. On constate qu'en cinq ans, les délinéaments du réel n'ont fait que grossir, enfler; que, à vrai dire, rien n'a changé mais que tout a grossi. Pas une virgule à changer de mes commentaires et intuitions d'alors, que cinq années d'évolution de la situation en France n'ont fait que confirmer et valider cent fois.

[www.in-nocence.org]

Je suis surpris de lire dans cette discussion de 2011 ceci (qu'on me pardonne de me citer) dont je vois, dans les interventions publiques actuelles des fous hystériques qui nous dirigent, la réalisation du troisième volet :

Les trois niveaux de l'architecture de cette révolution millénariste devraient être décrits comme suit:

1. - Remplacement du peuple historique déchu par un peuple nouveau, encore vierge du commandement européen, sauvage, donc bon, virtuellement endetté envers l'institution nouvelle (UE) créée exprès pour l'accueillir;

2. - Remplacement de la Révolution faillie des masses populaires, qui eût été instauratrice d'un Etat nouveau, par l'instauration d'un Etat révolutionnaire qui purge les masses populaires de leur identité en sus de leurs aspirations;

et enfin, troisième étage:

3. - Remplacement, au fronton spirituel de cet édifice, du rédempteur fils-de-Dieu par un peuple-rédempteur, un peuple-Dieu, dont il faut souhaiter désormais la venue et l'installation comme du Nazaréen l'on avait vainement attendu la parousie au millénaire précédent.

Ce phénomène de vache en chaleur qui beugle et mugit bruyamment son désir d'accueillir le mâle visiteur, bronzé et musculeux a souhait ne frise plus l'indécence mais a les deux pieds dedans.

(Rires).

On voit hélas que rien ni personne ne pourra les raisonner, ou seulement les freiner un peu, il leur en faut toujours plus - toujours plus de nouveaux remplaçants, toujours plus de place pour les Autres, c'est une sorte d'addiction, c'est infernal. J'avais parlé il y quelques mois de "passion remplaciste", ou de "furie remplaciste".

Duflot étant hors-course, et la nature ayant horreur du vide, toutes les Rabin de la place remplaçiste ont un coup à jouer.

Vé, en parlant de chaleur: [lerecho.com] (Plus énervant, je vois pas: [vimeo.com])

Pourquoi ne semble-t-il y avoir personne en France (journalistes, intellectuels, personnalités éminentes, de la chanteuse de variété à l'acteur de cinéma en passant par le footballeur professionnel, quelqu'un vers qui les micros se tendent spontanément) pour interrompre ces discours moralisateurs et folles exhortations et harangues en faisant ne serait-ce qu'observer que ces gens qui se concentraient dans la "jungle" de Calais se trouvaient là parce que leur dessein étaient d'atteindre l'Angleterre, à savoir qu'ils n'ont jamais eu le moindre souhait de demeurer ou d'être accueillis en France, aussi chaleureux que fût cet accueil, et que par conséquent leur enfouissement dans les provinces française n'a aucune espèce de sens politique ou humanitaire ? Pourquoi n'y a-t-il personne pour faire gentiment remarquer qu'un réfugié de guerre met un terme à ses pérégrinations dès le jour où il se trouve en sécurité et que par conséquent, le souhait de ces gens de s'embarquer pour l'Angleterre alors qu'ils se trouvaient en France déjà à l'abri de tout fait de guerre et de toute persécution, les disqualifie de fait du statut de réfugiés présumés ?

Dans n'importe quel pays à peu près normal où la rationalité dans les débats politiques continue de prévaloir, ou du moins d'être valorisée en tant que telle, ces deux objections naturelles seraient émises spontanément, dès l'abord, au lieu qu'en France, c'est la harangue et la contre-harangue moralino-principielle qui couvrent tout de leur fracas perpétuel.

Ce pays est dirigé par des fous, ça ne fait plus de doute, mais on se demande aussi si ce peuple, les Français, n'a pas, en quelque sorte installé au pouvoir les fous qu'il mérite.

Dans ses exhortations aux migrants de la "jungle" de Calais, dans ses réassurances adressée à ces gens que nous les aimons à la folie, que nous avons besoin d'eux absolument et pour tout, à commencer par notre salut collectif, la députée socialiste citée par Bourjon dans sa vidéo use d'un tutoiement aux résonances très particulières : ce tutoiement est celui dont on use en français dans la prière ou la supplique à un dieu-fétiche.

« Ce pays est dirigé par des fous, ça ne fait plus de doute, mais on se demande aussi si ce peuple, les Français, n'a pas, en quelque sorte installé au pouvoir les fous qu'il mérite. »

Mais bien sûr que si, bien sûr que si !

Il y a plusieurs années maintenant que je ne m'intéresse plus le moins du monde aux hommes et aux femmes politiques, mais bien davantage à ceux qui votent pour eux, aux Français, au brave peuple, bref, aux gens. La télévision, les réseaux sociaux, les transports en commun — on a mille et une occasions de les observer, de les analyser ; et l'on dispose pour ce faire, à chaque instant, d'un échantillon remarquable car gigantesque.

Et que remarque-t-on ?

Que l'on a affaire qu'à des zombies : non seulement incultes, mais quasiment tous incapables d'aligner deux phrases simples dans un français correct. Et si ce n'était que cela. Regardez-les un peu : satisfaits d'eux-mêmes, de leur existence minable, de leur vilaine progéniture braillarde. Des moutons du jesuischarlisme, toujours prêts à verser leur petite larme virtuelle sur Facebook, mais qui sont en réalité des êtres mauvais et mesquins, dont le seul but dans la vie semble d'économiser trois euros sur le dernier produit Nestlé. Des prolétaires affamés de consumérisme. Les rois du cheap. Toujours un pied dans la “culture” white trash — il n'y a qu'à voir la banalisation des tatouages.

Voilà pourquoi le “combat” antiremplaciste est en fin de compte si décevant, si vain.
Sauver qui ? Sauver quoi ?
Ce peuple ne mérite rien d'autre que les poubelles de l'Histoire.

Si pas le peuple, alors, au moins... les paysages.

Les Îles d'Or au large d'Hyères, les pinèdes du pays d'Aix sur la route de Vauvenargues qui contourne la Sainte-Victoire, le haut bassin du Trièves où la Provence soudainement devient le Dauphiné; l'insensible et indéfinissable passage par lequel la Touraine devient le Poitou quand on s'éloigne un peu de Chinon; les vignobles qui ornent la vaste embase du mont Ventoux; le départ des Cévennes après Anduze, celui de la Camargue après Saint-Gilles d'un côté, après Arles de l'autre ; le flux dangereux du Rhône, fleuve romain, fleuve arlésien et mistralien ; les minuscules et incompréhensibles falaises de poupées qui frangent la Seine en bordure du Vexin français ; la vue lointaine et souvent embrumée des remparts de Carcassonne depuis l'autoroute et le sentiment général, et la sensation quasi-olfactive d'être dans les Corbières à Lagrasse...

Ces espaces sont encore habités de gens qui se souviennent, qui ne sont pas des veaux tatoués.

Au pied des Pénitents des Mées, face au plateau de Valensole (ah, ma Provence...) ou aux abords d'un étang du Perche vivent encore de grands Français, forcément.

''Ce peuple ne mérite rien d'autre que les poubelles de l'Histoire.''
(Et le pire c'est qu'il y sera jeté par ceux qui les méritent encore plus que lui.)

Ce genre de phrase me donnerait presque envie de pleurer car je me dis qu'elles sont sans doute dans le vrai. Mais j'ai tellement aimé le petit peuple de ce pays parmi lequel j'ai grandi à une époque où le ''vivrensemble'' entre les différentes classes sociales n'était pas un vain mot, que j'ai du mal à admettre la sentence. Les plus coupables, à mes yeux, seront toujours ceux qui ont fait en sorte que ce malheureux peuple soit devenu ce qu'il est actuellement. Jamais, je crois, dans toute l'Histoire, mais je peux me tromper, peuple n'a été autant traîné dans la boue par ses ""élites"" et ses dirigeants. Même l'ancien régime a témoigné plus de respect à son égard. On lui a fait honte d'aimer sa patrie, on lui a fait honte de son racisme, à lui, le peuple le moins raciste du monde. Je me souviens que dans ma jeunesse, les Français toutes catégories confondues, comparaient volontiers la France à l'Amérique, et se félicitaient, à juste titre, qu'elle ne soit pas un pays raciste et ils en tiraient fierté. Non seulement on leur a fait honte de leur amour de la patrie mais encore on les a privé de cette fierté-là. Le peuple français ne s'est plus reconnu. Il n'a pas compris ce qu'il lui arrivait d'autant qu'on ne lui a pas permis de le comprendre. D'où son apathie, sa résignation et sa fuite dans le consumérisme imbécile puisqu'on ne lui a rien laissé d'autre.

Le plus difficile, pour moi, c'est de ne pas prendre en grippe ''Ce peuple qui ne mérite rien d'autre que les poubelles de l'Histoire..." Des moments où tout ce que je souhaite qu'il lui arrive, je ne le souhaiterais même pas à mon pire ennemi.

De l'étranger, c'est un drame terrible à vivre, une honte: on attend plus rien de nous! La France n'est plus qu'un bronze-cul dirigé par des zouaves (même le New York Times perd son sang froid avec Hollande).

Et quand le peuple, les gens, étaient-ils encore bien ? Peut-on identifier une période de transition au cours de laquelle les choses ont commencé de se gâter ?
Ce qui est tarabustant surtout, c'est qu'il semble s'agir de phénomènes très contemporains, et l'on est alors stupéfié de constater qu'il aura suffi de deux générations (éventuellement ?) pour changer du tout au tout la "mentalité" de ces pauvres gens, de détruire leur spiritualité, leur moralité, leurs facultés intellectuelles, leur goût, leur vitalité, leur capacité d'invention et de rebondissement, leur instinct de survie, jusqu'à devenir ces zombies actuels, et que les femmes, oh les femmes, ne régressent en l'espèce de ces nymphos xénomaniaques, Gorgones lubriques portant la mort de la civilisation dans le regard... À ce compte, ce n'est plus seulement le Français, l'"Européen moderne" qui prend un terrible coup dans l'aile, mais l'homme en général, l'Homme de l'espèce, même, l'Homo, qui se révèle être un bonhomme rien moins que fiable, manquant totalement de colonne vertébrale et d'aplomb dans son cheminement erratique...
Mais c'est l'humanité tout entière qu'il faudrait jeter à la poubelle.

D'accord avec Alain Eytan. La France n'est pas la seule visée, loin de là. C'est bien l'Homme en général qui subit de plein fouet une révolution technologique sans précédent et dont les effets commencent véritablement à se faire sentir. Les gens qui sont nés en l'an 2000 ont aujourd'hui 17 ans, ceux nés au milieu des années 90 arrivent aux affaires...

(En ce qui concerne le cas particulier de l'état de la langue, en France (mais on me dit que c'est la même chose dans les autres pays d'Europe), je placerais volontiers le moment de la "bascule" chez ceux qui ont appris à lire au début des années 80, qui sont donc nés vers 1975. Conduit à gagner ma vie dans la réécriture, j'ai en effet observé, dans les manuscrits de toute sorte qui sont passés entre mes mains, une perte d'orthographe et surtout de syntaxe, assortie d'une nette difficulté à organiser les idées, qui se manifeste singulièrement chez les divers protagonistes de la chose écrite (écrivains, essayistes, universitaires) de cette génération-là. Mais le plus étonnant est d'observer, aussi, la régression des plus âgés. Ceux-là ont appris mais ont oublié.)

Vouloir sauver ça ?
video: [www.youtube.com]

Je crois qu'en la matière, s'il faut être lucide et impitoyable jusqu'au bout, il faut se garder de décoller dans les généralisations : ce n'est pas "l'homme" qui est malade. Pour continuer de ne pas quitter l'Europe, disons les choses durement, crûment et lucidement : les Hongrois, les Britanniques (qui ont sagement voté pour sortir de l'Empire Mol) sont moins cons que les Français.

L'inconscience (politique), la perte de sens de son identité et de son histoire restent mal réparties dans l'humanité : les Français sont au fond du trou. Ne jamais perdre de vue ce chiffre : 150 manifestants aux événements organisés par Riposte Laïque, site suivi par 40000 personnes.

Quant à l'état de la langue... passons à autre chose s'il-vous-plaît.

@Trystan Dee

Je fait que de regarder cette vidéo et je rigole toujoours autant moi aussi j'aime pas les bonbons gros bisous à vous 3 je vous adore je te suis tous les jours

Ca a toujours existé comme pourrait le dire l'ami Eytan. Je ne suis pas sûr que je n'aurais pas fait la même chose quand j'avais 10 ans.

Le problème est évidemment que ces marmots ont au moins 22 ans. On peut espérer qu'à 40 ans, ils auront atteint le stade de la trottinette à moteur. Fin de race. Le plus triste est qu'ils restent beaux à regarder.

"Quant à l'état de la langue... passons à autre chose s'il-vous-plaît."

Un peu chargée, en effet.

"Le problème est évidemment que ces marmots ont au moins 22 ans. On peut espérer qu'à 40 ans, ils auront atteint le stade de la trottinette à moteur. Fin de race. Le plus triste est qu'ils restent beaux à regarder."

Ah ! Ces Français ! Quand même, qu'est-ce qu'ils ne vont pas chercher au fond de leur trou ! Ce n'est pas les jeunes Anglais qu'on verrait se comporter comme ça !

En effet. Les jeunes Anglais font bien pire. Pourtant, ils ont porté au pouvoir un premier ministre suffisamment intègre et patriote, et respectueux du peuple, pour que soit organisé un référendum sur le maintien de leur pays dans l'empire Mol, avec les résultats que l'ont sait lesquels seront eux aussi respectés, ce qui est beaucoup plus qu'on ne peut dire des Français, qui n'ont pas bronché quand leur premier ministre Valls leur a annoncé tout crûment qu'il interromptrait le processus électoral si d'aventure M. Le Pen arrivait en tête aux présidentielles de l'an prochain.

C'est peut-être injuste mais on ne peut pas ne pas mettre en rapport l'abetissement qui se donne à contempler dans cette vidéo et l'apathie politique des Français.

L'impression générale étant que tout en France est en coma dépassé, que tout se veut animation et n'est que réanimation, et que c'est ainsi parce parce que "nous sommes déjà morts" (Muray).
Peut-être faudrait-il accepter triomphalement cette mort et dresser un monument ou un anti-monument équivalent de l'inanité phallique de la tour Eiffel en son temps. Monument à la crétinisation totale, à l'implosion de la culture et au désir de soumission.

Quant au "Brexit", permettez-moi d'être sceptique. Avant le "Brexit", la Grande-Bretagne faisait partie de l'Europe tout en n'y étant pas vraiment, après le "Brexit", c'est le contraire.

Quelle différence, par exemple, entre le traitement de la question des "migrants" qui veulent se rendre en Grande-Bretagne, avant et après le "Brexit" ? Où en est la question de la frontière entre nos deux pays ?

Sur la Hongrie et le groupe de Visegrad, je crains qu'il ne faille attribuer le nationalisme encore vivace dans ces pays aux soixante-dix ans de "Rideau de fer". Jolie ironie de l'histoire le fait que l'on doive indirectement aux Soviétiques l'existence d'une poche de résistance au déferlement migratoire sur l'Europe...

"L'impression générale étant que tout en France est en coma dépassé"

Merde à la fin ! J'habite à Nice, je vois défiler la terre entière dix mois sur douze (et non plus trois comme quand j'étais enfant) et je dis bien entière car le tourisme n'épargne absolument plus personne et je ne serais pas étonné de croiser bientôt des Papous en file indienne, eh bien non, non et non, je ne vois rien de plus ni de moins dans le comportement de ces visiteurs qui les distinguerait des Français, hormis, de temps à autre, une ou deux Japonaises en ombrelle assez distinguées, justement. Autrement, c'est la même universelle mélasse humaine traînant ses boulets intelligents.

Ah bon ?, vous en connaissez beaucoup vous des peuples aussi ethno-masochistes et aussi facilement remplaçables que les Français (tellement dociles, uniquement passionnés par "le problème des retraites", le sôôcial, Juppé a tout compris et je vous prédis (désolé Francis) qu'il va faire un carton)? Je reviens d'Asie et je peux vous dire que les gens là-bas sont effarés. Le plus sidérant pour eux étant la non-réaction des Français face à la déferlante migratoire. Ça les dépasse.

Grosso modo, les vagues migratoires ont atteint tous les pays de l'Europe de l'Ouest, y compris bien entendu la Grande-Bretagne, et la France a quand même, si l'on peut dire, certaines circonstances atténuantes, ayant eu des "liens privilégiés" avec les régions dont proviennent une majeure partie des immigrés, du moins jusqu'à un passé récent.
En outre, il est incontestable que les pays qui actuellement résistent le mieux sont ceux dont les peuples ont subi une forte répression politique et une mise au pas idéologique implacable : les pays de l'Europe de l'Est sont tout de même les ex-taulards de l'Europe, ayant longtemps à peine survécu dans des conditions où la casse était considérable et la qualité de vie désastreuse, comme le remarque justement Thomas, alors que les plus touchés par l'immigration sont les sociétés qui ont joui des plus grandes libertés et produit les plus grandes richesses.
En considération de cela, un nostalgique désir de dictature de certains peut s'expliquer...

Je ne vois du reste rien qui pourrait expliquer pourquoi les Français seraient si fondamentalement différents des autres Européens, au point d'être devenus en un tournemain si physiquement débiles qu'ils seraient en passe d'abdiquer leur propre humanité (pour devenir les zombies sus-évoqués), alors que les autres non...

"Ah bon ?, vous en connaissez beaucoup vous des peuples aussi ethno-masochistes et aussi facilement remplaçables que les Français (...)"

Et que se passe-t-il en Allemagne ? Auriez-vous oublié que la gare de Munich a connu l'année dernière un trouble à l'ordre public des plus inédit : trop d'Allemands chargés de dons, venus accueillir les "migrants" à leur descente de train ! Et je ne sais plus quels Scandinaves déposant des fleurs à l'endroit où venait d'être abattu un terroriste ? Et au Canada ? En Italie ? En Grèce ? En Espagne ? Comment ces peuples réagissent-ils face à leur propre "Grand Remplacement" ?

Quant à l'ethno-masochisme, la déploration perpétuelle sur la France "en coma avancé", telle qu'elle s'exprime à longueur de messages ici même et sur d'autres sites, en est peut-être, à la longue, une version tout aussi lassante que l'auto-flagellation bien pensante.

Alors je ne comprends toujours pas pourquoi les islamistes affirment à longueur de temps que le premier pays à tomber en Europe, c.a.d. à se soumettre à l'islam, sera la France... Idem pour Breivick (oh sorry). Mais sûrement ai-je un peu trop confiance dans l'instinct des "Barbares", et pas assez dans les cerveaux agités des gens" civilisés".

L'originalité - la triste originalité des Français - réside dans le fait que, pour la première fois peut-être, ils reculent devant les implications de ce que seraient leur désir et leur volonté de résoudre la crise. Il sentent, plutôt ils croient, que les problèmes les dépassent. Ils ont la frousse. Vous me répondrez qu'ils ne sont pas les seuls... Bien sûr. Mais venant d'un peuple qui a longtemps prétendu être plus malin que les autres, c'est autrement pathétique.

"Alors je ne comprends toujours pas pourquoi les islamistes affirment à longueur de temps que le premier pays à tomber en Europe, c.a.d. à se soumettre à l'islam, sera la France..."

Cela prouve qu'en effet la France est aux yeux de ses ennemis le principal verrou à l'expansion de l'Islam en Europe et que la partie est loin d'être gagnée. Londres a déjà son maire musulman, l'Allemagne est mise en demeure de "changer" par sa chancelière même, la Scandinavie est pathologiquement engluée dans la niaiserie, l'Italie n'en peut mais, avec son pape inévitablement "pro-accueil", l'Espagne a fort à faire avec son existence même en tant qu'Etat, alors oui, la France représente LE champ de bataille et il est de bonne guerre propagandiste d'affirmer qu'elle tombera la première parce que les autres sont déjà à moitié tombés ou sont débordés. Attendez qu'on entre dans le vif du débat, et vous verrez si la France est en état de "coma avancé".

Voyez plutôt ce que le Grand Poutine en pense, de la politique migratoire de l’U.E, et accessoirement de la "France verrou" : «Une société incapable de protéger ses enfants n’a pas d’avenir» 02/11/2016


Le président russe Vladimir Poutine a appelé à ne pas suivre l’expérience européenne dans le domaine migratoire qui, selon lui, laisse à désirer.

Le numéro un russe a fait ce constat lors d’une réunion du Conseil pour les relations interethniques dans la ville russe d’Astrakhan, le 31 octobre.

Pour justifier sa déclaration, M. Poutine a noté les crimes graves commis par des migrants arrivés en Europe du Proche-Orient et de l’Afrique. En particulier, il a rappelé le cas de viol d’un petit garçon en Autriche par l’un des migrants dont la condamnation a été finalement annulée.

En outre, le chef de l’État a suggéré que ce qui se passe maintenant dans l’Union Européenne est le résultat de la « culpabilité devant ces migrants » et de l’« érosion des valeurs traditionnelles nationales ». « Il est même difficile d’imaginer ce qu’ils font là-bas » a souligné le président russe.

Je suis déchiré : je partage le point de vue de Thomas et celui de Pascal.

Dans aucun des pays d'Europe dont Thomas dresse la liste un ministre de l'Intérieur ne resterait au pouvoir après plus de cinq cents victimes (tués et mutilés à vie) d'attaques terroristes évitables en 18 mois, sur trois théâtres différents, après les mensonges diffusés sur l'attaque du 14 juillet dernier à Nice, notamment.

Dans aucun de ces pays, des voyous qui squattent le pays seraient généreusement répartis dans des relais-châteaux aux frais de la collectivité, en déversant sur eux des discours-carpettes laudatifs comme on l'a vu faire la semaine dernière, par la bouche des plus hauts représentants de la République.

Dans aucun de ces pays la police se terre et ne tremble de peur dans ses commissariats.

En Espagne, des manifestations monstres et des attaques de l'opposition eurent raison du gouvernement Aznar après les attaques terroristes de Madrid en 2004. L'opposition politique s'étant mobilisée.

L'Allemagne a Pegida et ses démonstrations de force.

La Suisse a ses "votations".

En Grande Bretagne David Cameron a démissionné dans les 24 heures suivant les résultats du référendum sur le Brexit

La France n'a ni référendum, ni opposition digne de ce nom, mais elle a la méthode législative 49.3 ; elle lance ses policiers mal équipés mais violents sur les familles de la Manif pour Tous. Et les manifestations de Riposte Laïque rassemblent 200 personnes les meilleurs jours. Elle a une frange non négligeable de sa jeunesse mobilisée dans le mouvement "antifas", chiens courants du Régime, milice de voyous prêts à tout pour sauver ce dernier et mener à bien son programme de société appelé Grand Remplacement.

Elle compte des intellectuels de renom -- intellectuels "à la française", penseur tous azimuts et auteurs pléthoriques -- parmi lesquel François Jullien, Michel Serres ou Jean-Luc Nancy, dont nous avons vu l'indigence de la pensée politique, le goût spectaculaire pour la félonie et les réflexes de mise à l'index de leur pays quand il est attaqué.

Et la France est affligée de mille autres faiblesses que je n'ai pas le coeur de nommer.

Néanmoins, je souscris pour une part à la "théorie du verrou" défendue par Thomas. Et je me réjouis d'apprendre que ces jours-ci les artilleurs français de "la task force Wagram" pilonnent sans relâche les positions de l'Etat islamique autour de Mossoul.

Brexit, Donald Trump, Marine Le Pen ?

Le parti de l'In-nocence, on le sait, ne raffole d'aucun de ces trois “phénomènes”. Aucun ne fait vraiment l'affaire, et c'est peu dire. Pourtant, même si elles sont encore bien improbables, leurs trois victoires enchaînées pourraient clairement signifier le retour des nations et des peuples occidentaux.

Oui Trystan, et ça vaudrait vraiment son pesant de cacahuètes, croyez-moi... Rien que pour le plaisir de contempler les trognes défaites et vertes de rage des "people", des journalistes, des "experts" et autres lepénologues subventionnés. Quelle claque !
Je crois d'ailleurs que ça ne pourra commencer que comme ça, en claquant le beignet de la caste médiatique !

Bon papier de Marcus Graven sur le sujet du Grand Consentement et de l'abêtissement volontaire des Français :

[ripostelaique.com]

Très bon papier en effet. Mais le fond du problème, c'est que nous vivons à l'époque des masses, et les masses ne sont pas et ne font pas l'Histoire. Les peuples oui. Comme l'avait vu Baudrillard les masses engloutissent le sens, engloutissent les significations - et ne restituent rien. Le bombardement des messages, l'explosion des stimuli, la multiplication des images n'aboutit à rien d'autre qu'à ce sentiment d'impuissance, d'"à quoi bon ?" généralisé qui est peut-être la pire forme de décadence. Et derrière le vacarme et les turbulences quotidiennes, ce qui se dessine, c'est un silence absolu, une indifférence mortelle (Juppé, qui s'adresse aux masses, à une masse, mais pas à un peuple, l'a très bien compris : les masses veulent jouir, elles absorbent tout pour le dissoudre (l'identité des peuples en particulier), en clair elles veulent tout sauf rentrer dans l'Histoire. Elles le voudraient qu'elles ne le pourraient pas. Elles ne désirent que la wärme Tod, cette "mort chaude" dont parlait Lorenz).

Souvenons-nous de l'exclamation de Nietzsche : "Oh ! bruit d'un silence de mort !"

Les temps que nous vivons produisent un vacarme intérieur, qui ne s'extériorise pas dans une voix populaire.

Le vacarme intérieur est bourgeois, aujourd'hui petit bourgeois, par essence.

Ces vingt dernières années en France ont produit des temps lisses comme n'en avait guère connu le pays (sur une enfilade de vingt années).

Fin de l'histoire et vacarme enfermé ; le vent de l'histoire ne faisant plus sentir son passage que par les seuls trous de serrure : composer l'histoire avec ça oblige de repenser l'histoire.

Quand des hommes comme Heidegger ou Jan Patocka entreprenaient de penser l'histoire son vacarme était tout extérieur.

Nous subissons un régime nouveau : le virtuel et l'intériorité ont mangé l'histoire. Les masses ont écrasé les peuples.

Penser fortement et puissamment l'histoire et l'action impose l'acceptation de l'imprévu, la pensée inédite, profonde à l'infini, dans la ruine de tout modèle instauré.

Nous sommes sans modèle possible. Nous sommes seuls face à elle, l'Histoire, dont tous les papes, ceux de son intelligence, nous ont laissé tomber, laissé filer, dans la masse, l'inarticulé, le possible inconnu et inconnaissable.

Nous ne sommes sûrs que d'une chose : nous ne voulons pas finir bêtement, mal finir. Nous ne voulons pas finir et disparaître ordinairement.

Le bruit des déflagrations que produisent les ennemis déclarés de l'Occident en ces dernières années n'est pas qu'intérieur, et les ratés de cette "fin de l'histoire" sempiternellement annoncée risquent d'être même plus pétaradants que jamais.

"Le bruit des déflagrations que produisent les ennemis déclarés de l'Occident en ces dernières années n'est pas qu'intérieur, et les ratés de cette "fin de l'histoire" sempiternellement annoncée risquent d'être même plus pétaradants que jamais."

Alain,


Vous ne voulez pas voir ce que la situation présente a d'absolument inédit.

Je m'explique : jusque vers 1965-1968 les principaux événements politiques se situaient dans le prolongement direct de la situation créée en 1945. La démocratie chrétienne, la guerre froide, la décolonisation, etc., ont été autant de phénomènes résiduels.
Les événements que nous vivons aujourd'hui ne terminent pas, ne "complètent" pas une époque. Ils en annoncent une autre. Ils en forment déjà une autre. Ce sont des signes annonciateurs. De quoi ? Je n'en sais rien. Mais je suis convaincu que les lignes de partage à venir seront très différentes de celles qui existent encore aujourd'hui (remplacistes/anti-remplacistes ?, musulmans/non musulmans ?, progressistes/réactionnaires ?). Je crois que la prochaine décennie ruinera les prévisions de beaucoup de "futurologues". Et qu'elle redonnera toute son importance à la politique étrangère - la seule, finalement, qui compte vraiment.

Me reviennent ces mots de Jünger : "Il n'y eut pas de création au début, mais il est possible à chaque époque de s'enflammer à sa mesure."