J'ai eu la chance de vivre dans un pays, le Cambodge, où j'ai vu des gens relativement heureux, où en huit ans, j'ai vu peu à peu la misère noire, la faim et la mendicité, et la criminalité reculer jusqu'à presque s'effacer. Ce pays connaît certes d'énormes problèmes dont nous n'ignorons rien des solutions (certains programmes sociaux qui nous sont familiers et un droit du travail, dans sa conjoncture, feraient sans doute merveille en la matière). Or ce pays, qui progresse, et où la joie de vivre est revenue et tend à s'installer dans toutes les couches de la société, a instauré le régime à deux monnaies que prône Marine Le Pen : il existe le dollar des Etats-Unis, qui sert au commerce, aux gros achats et qu'utilisent volontiers les résidents étrangers, et, parallèlement, la monnaie nationale, le Riel dont il faut quatre mille pour faire un dollar. Ca fonctionne très bien, il m'arrivait tous les jours de payer mes courses en dollars et d'obtenir, si je le souhaitais, des riels cambodgiens comme menue monnaie. Les automates des banques distribuent au choix, riels ou dollars. Aucun problème, et une croissance à 8% et pas de "chômeurs" de longue durée parmi la population en bonne santé. Et les locaux dépensent en riels l'argent de la paie, le budget du foyer et celui de leurs divertissements (sorties dans les guinguettes, etc.)
Bien des pays d'Afrique utilisent, conjointement à leur devise nationale (ou au FCFA), l'euro. Or l'Afrique ne semble pas, économiquement, s'en porter si mal que ça puisque le continent, dans sa quasi majorité, réalise des taux de croissance bien supérieurs à ceux des pays européens...
L'argument "du dentifrice qui ne peut être remis dans le tube" n'a strictement rien d'économique mais tout de politique et de ... philosophique : il s'agit pour ceux qui l'énoncent d'énoncer une forme d'inexorabilité historique, plus précisément une forme d'eschatologie mâtinée de faustisme :
cela est puisqu'il faut que cela soit et "tout processus engagé ne saurait être retourné", tout regard vers l'arrière est banni une fois signé le pacte transcendant.
L'euro, et l'Union européenne sont articles de foi politique et religieuse et rien d'autre, on s'en rend compte très vite dans toute discussion avec ses tenants. C'est TINA et rien d'autre, toujours.