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Approprier par ?

Envoyé par Thomas Rhotomago 
13 décembre 2016, 01:20   Approprier par ?
« Si la démocratie n'est pas renouvelée, si la démocratie n'est pas revisitée, si elle n'est pas appropriée par les citoyens eux-mêmes, les risques de son dépérissement sont possibles et sa contestation ne finira pas de monter », a-t-il [François Hollande] prévenu. (C'est moi qui souligne)

Je ne suis même pas certain que cela soit faux mais j'ai un doute.
13 décembre 2016, 11:29   Re : Approprier par ?
Non, ça ne va pas je crois. Il fait un mélange de deux formes différentes : d'une part le verbe transitif approprier qui peut signifier attribuer en propre à quelqu'un (« Les apôtres approprient à Jésus-Christ ce qui est dit au psaume huitième »), ou bien rendre quelque chose convenable à un usage, à une destination, mettre en accord avec (« Approprier son style au sujet, son discours aux circonstances, les remèdes au tempérament du malade ») et, d'autre part, le verbe pronominal s'approprier, faire sien, s'attribuer la propriété de quelque chose.
13 décembre 2016, 12:55   Re : Approprier par ?
Il fait un mélange de deux formes


C'est une bonne définition du vrai-faux français dans lequel Hollande s'exprime tout le temps. L'une des autres manifestations frappantes de ce vrai-faux français, tout constitué de mélanges et de confusions et qui est devenu la langue dominante, est cette sorte d'amalgame d'expressions qui avait été évoquée il y a quelques mois dans un fil de discussion. Un exemple récent de cela auquel j'ai récemment été confronté: "Pour la petite anecdote...". Mais non, c'est soit: "Pour l'anecdote...", soit: "Pour la petite histoire..." Le vrai-faux français surgit oralement de ces mélanges, fusions et confusions, conduisant à un véritable strabisme de la compréhension (l'édifiant "Je ne suis même pas certain que cela soit faux mais j'ai un doute" de Thomas).
13 décembre 2016, 15:28   Re : Approprier par ?
En outre l'emploi de revisité, dans ce sens là, constitue, dirait peut-être Renaud Camus, une scie du langage à la mode.
Jean Dutourd condamnait formellement l'emploi de revisité à la place de revu ou de modifié ou aussi de corrigé. De nos jours le sens premier de ce verbe (visiter à nouveau) semble complètement ignoré.
13 décembre 2016, 15:33   Re : Approprier par ?
Citation
Daniel Teyssier
En outre l'emploi de revisité, dans ce sens là, constitue, dirait peut-être Renaud Camus, une scie du langage à la mode.
Jean Dutourd condamnait formellement l'emploi de revisité à la place de revu ou de modifié ou aussi de corrigé. De nos jours le sens premier de ce verbe (visiter à nouveau) semble complètement ignoré.

Absolument. Renouveler la démocratie, aussi... On la modernise, la revitalise éventuellement. Ce sont plus sûrement les assemblées qui assurent le fonctionnement des démocraties que l'on renouvelle, pas la démocratie elle-même.
13 décembre 2016, 15:40   Re : Approprier par ?
Le CNRTL fait mention d'un possible emploi passif, dans le sens de "devenir la propriété de quelqu'un" ; je ne sais si la tournure "être approprié par" ne pourrait alors être appropriée...
13 décembre 2016, 17:14   Re : Approprier par ?
« Parmi les agens (sic) naturels, les uns sont susceptibles d'appropriation, c'est-à-dire de devenir la propriété de ceux qui s'en emparent, comme un champ, un cours d'eau ; d'autres ne peuvent s'approprier, et demeurent à l'usage de tous, comme le vent, la mer et les fleuves » dit en effet le TLF. Mais il me semble que pour que ce soit comme « si la démocratie (...) n'est pas appropriée par les citoyens eux-mêmes », il aurait fallu que Say écrivît « d'autres ne peuvent être appropriées, et demeurent à l'usage de tous, comme le vent, la mer et les fleuves »
13 décembre 2016, 22:19   Re : Approprier par ?
François Hollande n'a très probablement -- tout l'indique, tout dans son verbe, le clame -- jamais lu une oeuvre littéraire de sa vie, comme du reste Nicolas Sarkozy. Pour s'exprimer dans cette non-langue, mal assurée, trébuchante, invertébrée, ni fausse ni juste, ou bien juste comme par accident, il faut n'avoir jamais perdu deux heures de sa vie à lire ne serait-ce qu'une nouvelle de Maupassant. Hollande et Sarkozy ont cela en commun : de n'avoir jamais lu un livre pour le plaisir. Leur cas est peut-être sans pareil dans l'histoire de la France moderne : deux présidents de la République sans lettres aucunes et qui, de par ce trait, se ressemblent comme deux frères. Giscard avait produit un ouvrage sur Maupassant ; Mitterrand parlait de la littérature comme de "son paradis" ; Pompidou avait composé une anthologie de la poésie française, De Gaulle, etc..

Avec ces deux-là, c'est le marchand de tapis, le vendeur de cravates à la sauvette qui s'installe à l'Elysée. Deux balourds dévorés d'ambition, l'un un peu voyou et l'air faraud, l'autre matois, cynique et incompétent.

Ces deux présidents successifs auront été les plus détestés par les Français dans toute l'histoire moderne de la République -- difficile ne pas supputer pour cause à ce rejet cette formidable carence dans leur éducation, cette béance, ce rien de leur personne, ce degré zéro de la langue qui caractérise leur personnage, cette complète absence d'intérêt pour le verbe désintéressé.
13 décembre 2016, 22:31   Re : Approprier par ?
Un ami me disait l'an dernier qu'il voterait Juppé "uniquement parce qu'il est agrégé de lettres classiques". Sur le principe, pas mal...

Les sciences humaines françaises étaient guidées par "l'éthique du bien-dire" (Lacan). Pour Deleuze, tous les grands philosophes français sont aussi de grands écrivains. Voilà ce que raconte Levinas de ses premières années de formation à Strasbourg: "J'y ai rencontré quatre professeurs auxquels s'attache dans mon esprit un prestige incomparable: Charles Blondel, Maurice Halbwachs, Maurice Pradines et Henri Carteron. Des hommes, c'est cela ! C'est au contact de ces maîtres que se révélaient à moi les grandes vertus de probité intellectuelle et d'intelligence, mais aussi de clarté et d'élégance de l'université française."

A ma connaissance, à part quelques ethnologues de plus de 50 ans, plus aucun chercheur français de haut rang n'écrit bien.
13 décembre 2016, 23:28   Re : Approprier par ?
À vrai dire je ne vois pas trop ce qu’on peut reprocher à “approprié par” :
« Ce grand domaine aristocratique s’est vu progressivement dépecé et approprié par des régisseurs indélicats ».
« Un moment de distraction de la vicomtesse avait suffi pour que son diamant fût discrètement approprié par Lupin ».
13 décembre 2016, 23:34   Re : Approprier par ?
"À vrai dire je ne vois pas trop ce qu’on peut reprocher à “approprié par”"

De là mon doute. Mais l'absence de reproche peut sonner très mal.
13 décembre 2016, 23:35   Re : Approprier par ?
"A ma connaissance, à part quelques ethnologues de plus de 50 ans, plus aucun chercheur français de haut rang n'écrit bien."

A quelque chose malheur est bon. Autant d'occasions pour les "rewriters" de gagner leur vie ...
14 décembre 2016, 02:41   Re : Approprier par ?
Les deux exemples donnés par Renaud Camus confèrent à "approprié par" le sens de "subtiliser", négatif donc, et contraire à la valeur positive qu'entend donner à ce terme ce malheureux Hollande.

Je soupçonne cet "approprié par" d'être la transcription littérale et balourde du buzz word anglais des pisse-copie onusiens, qui est celui de own au sens actif que les traducteurs plus avisés donnent en français par le verbe socialiser.

ex : the outputs of the project are expected to be owned by the stakeholders over a period of four years
("les acquis ou produits du projets devraient être socialisés chez les acteurs dans une durée de quatre ans" ou "l'appropriation des acquis du projet par les acteurs devrait prendre quatre ans", etc.)

ownership est employé en anglais pour la "socialisation" de ceci ou de cela qui aura été créé un peu de toutes pièces dans un environnement social objet d'une expérience ou d'une intervention extérieure, et on retrouve cet ownership en français sous le terme "appropriation" dans le sens que lui donne Hollande ici (s'agissant de la démocratie dont seraient censés s'emparer les acteurs)

Mais quoi qu'il en soit c'est le verbe pronominal "s'approprier" qui conviendrait ici pour restituer ce sens et qui est tout autre que la passivation "approprié par" du verbe approprier (subtiliser, s'emparer illégitimement, etc.)
14 décembre 2016, 07:10   Re : Approprier par ?
Sur un plan plus général on constate l'érosion, l'étiolement des formes pronominales des verbes français, sous l'influence des verbes anglais qui ignorent cette forme pronominale ("A approprié par B" au lieu du français correct B s'approprie A).

Un exemple trouvé hier dans le figaro sur le verbe s'ouvrir dont le marqueur pronominal a fondu :

De superbes images de l'Etna, en Sicile, ont été capturées vendredi. Elle montrent une fissure éruptive qui a ouvert sur le cratère du sud-est du volcan.

Mon commentaire à ce torchon, bien évidemment rejeté par sa modération :

Votre français est faux : "qui a ouvert" sans complément d'objet est une construction anglaise. En français : "qui s'est ouverte". Mon commentaire sera supprimé mais tant pis. Ce qui doit être dit aura été dit. Et en français des images sont prises, une scène est saisie, et non "capturée".

Le tsunami du désastre qui a touché l'éducation nationale gagne à présent les colonnes de la presse nationale. Comment s'en étonner ?
14 décembre 2016, 16:44   Re : Approprier par ?
(le plus fort est encore qu'il se trouvera des gens pour vous dire que "ouvrir sur", ça se dit, comme dans la phrase "la porte au fond du couloir ouvre sur la rue", sans voir ni penser que "la porte au fond du couloir ouvre sur la rue" s'articule sur un verbe tout autre que "la fissure éruptive s'est ouverte sur le cratère sud-est du volcan". Et qui vous chipoteront la chose à longeur de débat stérile. La perte du langage rend fou (et violent), ceux qui en ont conscience comme ceux qui n'en ont pas conscience : syndrome de Babel).
14 décembre 2016, 22:14   Re : Approprier par ?
Citation
Thomas Rothomago
"À vrai dire je ne vois pas trop ce qu’on peut reprocher à “approprié par”"

De là mon doute. Mais l'absence de reproche peut sonner très mal.

À dire vrai, ce qui m'avait surtout frappé à première lecture était que ce "approprié par" paraissait trop stylé, trop personnellement négligé, "trop bien" : dans la bouche de Hollande, cela choque...
15 décembre 2016, 13:11   Re : Approprier par ?
Citation
Pierre Jean Comolli
Il fait un mélange de deux formes


C'est une bonne définition du vrai-faux français dans lequel Hollande s'exprime tout le temps. L'une des autres manifestations frappantes de ce vrai-faux français, tout constitué de mélanges et de confusions et qui est devenu la langue dominante, est cette sorte d'amalgame d'expressions qui avait été évoquée il y a quelques mois dans un fil de discussion. Un exemple récent de cela auquel j'ai récemment été confronté: "Pour la petite anecdote...". Mais non, c'est soit: "Pour l'anecdote...", soit: "Pour la petite histoire..." Le vrai-faux français surgit oralement de ces mélanges, fusions et confusions, conduisant à un véritable strabisme de la compréhension (l'édifiant "Je ne suis même pas certain que cela soit faux mais j'ai un doute" de Thomas).

(A l'instant, j'entends une fonctionnaire syndiquée dire: "Ce sera le point d'orgue de ce dispositif". Elle voulait dire: "Ce sera la clé de la réussite de ce dispositif".)
15 décembre 2016, 14:21   Re : Approprier par ?
Le "point d'orgue" doit être une des expressions les plus malmenées, étirées de tous les côtés...
15 décembre 2016, 14:45   Re : Approprier par ?
Surtout qu'elle n'incite pas au contresens. Je conçois qu'on puisse mal utiliser une expression comme "(se) dorer la pilule" pour dire "se la couler douce au soleil", et ce même si le contresens, à l'arrivée, est complet. On peut comprendre aussi le mésusage de "dans l’œil du cyclone" (les gens l'emploient dans un sens carrément contraire, pour dire de quelqu'un qu'il est dans la tourmente alors même que l’œil du cyclone est précisément le seul lieu non tempétueux d'un cyclone!). Mais point d'orgue utilisé systématiquement de travers, et notamment pour parler (je crois) d'un apogée...
15 décembre 2016, 19:46   Re : Approprier par ?
Voire d'un apogée…
16 décembre 2016, 09:59   Re : Approprier par ?
Citation
Didier Goux
Voire d'un apogée…

Corrigé, piteusement.
16 décembre 2016, 12:06   Re : Approprier par ?
J'ai moi aussi, comme beaucoup, longtemps cru qu'apogée était féminin, probablement à cause de la terminaison.
16 décembre 2016, 15:11   Re : Approprier par ?
Oui : entre l'empyrée qui est masculin et l'acné qui est féminine, il y a vraiment de quoi se choper des boutons.
16 décembre 2016, 15:50   Re : Approprier par ?
Et acmé, qui est féminin ou masculin...
16 décembre 2016, 16:01   Re : Approprier par ?
Quand on pense qu'hypogée est masculin, de même qu'en astronomie périgée, on retiendra qu'apogée est logiquement lui aussi masculin, avant de trébucher immanquablement sur hypallage, qui est féminin. Cette langue, le français, comme la Française, ou la Femme avec un grand feu, ne se laisse pas maîtriser, dominer facilement, c'est ce qui fait son charme : comme l'épouse ou la compagne d'une vie, nous mourrons tous sans la connaître vraiment, sans jamais l'avoir possédée à fond, et c'est cette incomplétude persistante, sa manière de ne jamais se laisser saisir pleinement et définitivement, de ne nous autoriser jamais d'arrêter sa connaissance, qui nous motive à demeurer auprès d'elle, sans nous lasser de sa couche.
Utilisateur anonyme
17 décembre 2016, 10:14   Re : Approprier par ?
Dès lors on imagine facilement que la perte ou l'oubli de sa langue est une pathologie qui prive l’individu à la fois de son identité singulière (son nom) et de toute sociabilité possible, puisque celle-ci implique toujours une médiation. Perte et/ou oubli qui sont en cela comparable à l’amnésie, dont le propre est de plonger les êtres et les choses dans l’indistinction. Le résultat, c'est cette « parole sans voix » dont parle Nietzsche dans "Ainsi parlait Zarathoustra" : une parole sans sujet, sans identité. Elle correspond à ce processus par lequel le sujet cesse d’exister comme tel, et n’existe plus que comme objet. La perte d’identité, et donc de sa propre langue (et donc de ses femmes ("cette langue, le français, comme la Française, ou la Femme")), pour les individus comme pour les peuples, c’est la sortie du symbolique. Cette sortie condamne à l’errance dans le perpétuel présent, c’est-à-dire à une fuite en avant qui n’a plus ni but ni fin. Nous en sommes-là.
17 décembre 2016, 18:29   Re : Approprier par ?
acmé est par essence si dépourvu(e) d'adjectif possible ("sublime acmé" serait déjà un pléonasme) qu'il est impossible de lui arrêter un genre. L'orgasme a réussi à en avoir un (masculin) à cause de son imperfection possible ("orgasme incomplet", "orgasme simulé", etc.) et des épithètes qui l'accablent ou le valorisent. L'acmé est trop absolu pour tomber dans un genre et faire l'objet de discours. L'acmé, à la différence de l'orgasme, est trop objectif pour être simulable, ce qui le fait échapper à la catégorie du genre. Son indécidabilité sur ce plan est redevable à son caractère d'absolu objectif : il est le dit de l'observateur impartial et neutre.

Les substantifs, en français (et en allemand) tombent dans un genre ou dans l'autre par leur statut d'incomplétude et par effet de la subjectivité : lorsqu'il y a discussion possible sur le plein étant de la chose substantivée, il y a genre. L'être composite est genré, discutable, il suscite le verbe. L'être plein et abouti, accompli, et de ce fait, dénué d'importance pour le verbe, est ingenré, indicible : il existe consensuellement et dans cet état, tutoye le néant.
17 décembre 2016, 19:28   Re : Approprier par ?
Du blabla, Monsieur Marche, du blabla que tout cela. Expliquez-nous donc en quoi une acmé ne pourrait pas être recherchée ? Ou rêvée ? Voire compromise ?
18 décembre 2016, 01:19   Re : Approprier par ?
Parce qu'elle n'est que constatable extérieurement à son sujet. Blabla vous-même Monsieur Goux.
18 décembre 2016, 05:05   Re : Approprier par ?
L'acmé vaut pour des phénomènes, du moins me semble-t-il, et ne s'inscrit pas, ne ressortit pas à l'expérience subjective, à la différence de l'orgasme, de la réussite sociale ou du succès auprès des femmes. On ne dira pas : Festivus atteignit l'acmé quand il parvint à introduire Festivette dans sa garçonnière. En revanche on dira, ayant constaté la chose après coup, que la relation entre Festivus et Festivette atteignit son acmé quand Festivus introduisit Festivette dans sa garçonnière et qu'elle lui montra sa culotte framboise à pois blancs (et lui sa framboise à poils blancs). C'est plus clair comme ça ? Ca vous parle mieux comme ça Monsieur Goux ?

Festivus n'aura pu rêvé l'acmé, qui n'aura pas été anticipée non plus que compromise dans sa venue, celle-ci n'étant posée qu'à postériori.

Vous remarquerez qu'il en va autrement de l'hymen, anticipable, projetable, décidable en tant que tel et avant coup.
18 décembre 2016, 07:40   Re : Approprier par ?
Cela dit, oui, on peut parler d'acmé petite ou grande ou d'acmé dérisoire et que sais-je, et bien sûr, d'avenue de la Grande-Acmé, que je place ici pour préempter un jeu de mot à la Didier Goux dont il doit à cette heure s'apprêter à nous gratifier -- Monsieur Goux, c'ui qu'aime pas qu'on blablate en sa présence et qui ne manquerait pour rien au monde une occasion de le faire savoir.
18 décembre 2016, 11:39   Re : Approprier par ?
Je ne comprends pas bien pourquoi on ne pourrait dire que Napoléon atteignit l'acmé de sa trajectoire avec la paix de Schönbrunn ?
18 décembre 2016, 15:15   Re : Approprier par ?
On peut le dire Marcel, mais lui, Napoléon, ne le dit point, ne le pensa point. L'acmé, pour Napoléon, c'était à Waterloo, à dix heures du matin, quand il ronchonna qu'il avait hâte d'en finir avec ce merdeux de Wellington car il n'était pas question d'arriver en retard à l'opéra de Bruxelles pour assister à la représentation qu'on y donnait le soir-même à 20 heures. L'acmé napoléonienne eut lieu ce matin-là. Les historiens voient l'acmée napoléonienne autrement -- l'intéressé eut plusieurs acmés, certaines politiques (celle que vous dites), d'autres militaires (Wagram peut-être). Les grands créateurs politiques ou artistiques vécurent plusieurs vies concaténées, plusieurs cycles et des acmés diverses, concurrentes, contradictoires. C'en est évidemment fini de tout cela.

Napoléon, faut-il le préciser, ne fut pas un homme mais un phénomène.
19 décembre 2016, 16:57   Ne boudons pas notre plaisir
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