Ces derniers jours, un déchaînement de points Godwin, avec Delanoë notamment, qui nous a rappelé charitablement que "Hitler avait été porté au pouvoir par des élections démocratiques".
Ce type d'aveuglement généreux sur MLP en masque peut-être un autre : que le puceau de tout processus démocratique que les Français s'apprêtent à porter au pouvoir "pour faire barrage" à l'Abbé Timonde, est issu d'un mouvement qui a un an d'âge, qui est porté par une forme d'hystérie amoureuse pour la personne de son chef, de trente-neuf ans, lequel montre une patience très mince à la critique, et un penchant très visible à la décision personnelle et à la jouissance du pouvoir, dont les discours semi-délirants se perdent dans des imprécations très générales et des gesticulations mécaniques où sa voix s'éraille dans des cris perçants, ce qui présente un tableau clinique un rien préoccupant chez cette fusée politique à la carrière fulgurante et toute personnelle (soutenu par aucun parti politique qui rassurerait par sa patine historique), pour quiconque est un peu familier des caractéristiques physiques et psychologiques emblématiques de certains dictateurs du siècle dernier.
Quel âge avait ce cher Adolf déjà le 20 mai 1928 quand se tinrent les élections législatives où le NSDAP obtint 2,68% des voix et 12 sièges au Bundestag ? Quoi ? Trente-neuf ans ! Eh bé ! Il est en avance le petit, avec ses 23% à la présidentielle française !
L'histoire regorge de ce type d'ironie où, croyant bien faire (le "vote barrage" contre le fascisme présumé), un pays se jette dans la gueule du loup. Elle en est farcie.