Il y a dans le libéralisme, résumé en son essence par notre ami Alain, une foi quasi-païenne en l'ordre naturel, tandis que dans l'autre bord, celui de la maîtrise humaine des processus naturels, du "socialisme", donc, il y a une foi quasi-idiote en la domination de la Raison sur la nature.
L'humain face à la nature, lutte contre l'Ange, a quelques chances de montrer ses forces, c'est vrai, mais comme dans tout combat au corps-à-corps, il importe que le vainqueur, le protagoniste en passe de vaincre, sache obéir au vaincu
et à ses morts.
Il y a là un dilemme politique et philosophique profond :
à qui obéir ? à l'homme ou aux créations qui le précèdent dans le temps et qui lui résistent passivement, sans intelligence interprétable en raison ? La question de l'ordre divin, exprimé dans le désordre naturel, en dispute avec l'ordre humain qui en conteste la domination, continue de se poser. L'exigence divine, l'injonction du divin à l'humain étant toujours la même, insistante, incontournable, résolue autant que sans solution : faut-il se soumettre à elle ou bien la contester sottement ou encore, danser avec elle en s'y conjuguant, et si telle est bien la réponse,
comment s'y prendre ?