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Barbarie

Envoyé par Francis Marche 
05 mars 2017, 18:33   Barbarie
La lapidation, c'est plus fort qu'eux, ça leur démange :

[www.lexpress.fr]-[20170304_09_edi_xpr_monde_tunis_crocodile_zoo_lapide_visiteurs_58b99c288b4467df317b23cb_001WJ3]-20170304-[_004EIGS]-[RB2D106H001LGDUC]-20170304050200#PMID=b211cmE1Mi5tQGdtYWlsLmNvbQ==
05 mars 2017, 19:14   Re : Barbarie
Les premiers articles en France sur cette affaire parlaient, sans doute à la suite de l'AFP, d'un acte commis par des touristes !
Utilisateur anonyme
05 mars 2017, 19:21   Re : Barbarie
Citation
Marcel Meyer
Les premiers articles en France sur cette affaire parlaient, sans doute à la suite de l'AFP, d'un acte commis par des touristes !

Sûrement des touristes japonais, comme d'hab. Les mêmes qui se font tabasser et dévaliser chez nous (par des "jeunes" simplement désireux de venger les animaux).
06 mars 2017, 09:47   Re : Barbarie
Les salauds...
07 mars 2017, 17:21   Ne jetez pas la pierre...
Il n'empêche que pleurer sur des crocos est d'emblée suspect, d'autant qu'on se retrouverait plus volontiers nez à nez avec une femme adultère.
Entre des larmes de crocodile et des larmes de femmes adultère... je crois que le crocodile ne mérite pas plus que la femme adultère les lâches jets de pierre.

La méprisable facilité qui consiste à jeter des blocs sur un pauvre animal qui n'a pas même demandé de se trouver là ne mérite pas plus d'indulgence que l'élan lâche des minables qui caillassent la femme faillie.

A vomir. La barbarie est à vomir. Sa manière est immuable, aisée à reconnaître et à abolir si nous le décidons. Mais nous ne le décidons pas. Et de cette réserve, nous mourons de honte.
08 mars 2017, 14:29   Naturalistic encounters
Le crocodile est un monstre de la nature, admirable en tant que tel, si l'on veut, capable d'une des plus puissantes morsures qui soient, en règle générale peu scrupuleux sur la provenance de sa mangeaille, il ne chipote pas, il broie, arrache, dépèce, c'est une remarquable et fascinante sale bête parfaitement représentative de l'horreur naturelle.
S'apitoyer sur son sort serait le déclasser dans l'ordre inhumain où il excelle et règne : the beast has met its match.



Reprocher au crocodile son cerveau reptilien a quelque chose de consternant, Alain. Je suis prêt à admettre que le crocodile, en un sens, est peut-être pire encore qu'Edgar Morin ou qu'une conférence de rédaction du Monde, mais lui au moins a l'excuse d'être dans son rôle, crocodilien et annoncé tel.

Je n'ai pas eu une vie si aventureuse mais il se trouve qu'un jour, c'était dans une plantation arboricole en Colombie, j'ai failli être happé par les mâchoires d'un crocodile. La bête a soudainement franchi un large et profond fossé au-delà duquel je l'observais. Dire que j'ai détalé comme un lapin serait très en dessous de la vérité. Je crois avoir décollé du sol, m'être envolé. Il ne m'a pas eu, mais il s'en fallut de peu. J'ai pu constater à cette occasion que la bête, précisément parce qu'elle est affligée d'un cerveau reptilien, ne poursuit pas ses proies en fuite si la distance entre sa gueule et celles-ci dépasse un certain seuil, probablement inférieur à un mètre. Elle ne poursuit ni ne harcèle.

Tous les canards ne peuvent en dire autant.
Mais enfin Francis, où avez-vous lu que je reprochais quoi que ce soit au crocodile ?
"Sale bête" n'a rien d'un reproche, c'est une simple constatation qui assigne à l'animal la place qui de droit lui revient dans l'ordre des choses naturel, ordre parfaitement opaque à toute sorte de jugement moral qui en l'occurrence n'a pas de sens.
N'est-ce pas plutôt vous qui, vous compassionnant pour le monstre, l'entraînez à toute force dans le marécage de la moraline où il n'a que faire — histoire de vous venger de votre frousse passée, peut-être —, et lui contestez la souveraine inhumanité reptilienne qui lui permet d'infliger les plus sauvages violences sans reproche, mais également, beaucoup plus rarement, de les subir sans être incongrûment accablé par la vaine pitié des hommes ?
09 mars 2017, 16:39   Re : Barbarie
Vaste débat que celui de l'animalité. Je suis sans pitié pour le moustique, par exemple, résolument partisan de son éradication de la planète par tous les moyens à la disposition de la science. Voilà une vraie sale bête : sournois, intelligent, mesquin, qui "vous cherche", vous trouve, se rit de vos misères, taquine sa proie par pur plaisir, s'en amuse, s'en joue, est capable de tous les coups bas, les plus bas, d'infliger des morsures en des endroits du corps de l'homme (bien de l'homme, pas de la femme) où seule la créature la plus vile et perverse irait songer à mordre, quand le bonhomme est nu dans son jardin, plongé dans le Traité de métaphysique de Jean Wahl ou les notes de lecture de Paul Ricoeur, pour le seul bonheur d'ajouter à la gêne l'humiliation. Le moustique, seul insecte capable de voler à reculons et connaissant les techniques du camouflage (pourchassez-le, vous le verrez éviter de voler devant des surfaces trop claires), le moustique qui par constraste fait paraître le crocodile un animal franc, placide comme un tronc d'arbre pourrissant. Le crocodile ne cherche noise à personne, faut pas lui casser les noix, c'est tout. Le moustique, lui, vous les cherche, vous les brise en vous les faisant mettre en charpie par vos propres ongles et cela par pure taquinerie sadique, plaisir d'humilier.

Sachant qu'ils interagissent avec nous, je crois légitime d'anthropomorphiser les animaux. Ils nous animalisent par leur contact, dès lors il est sain et régulier de les classer et de les traiter à l'aune de nos valeurs.
10 mars 2017, 12:57   Re : Barbarie
J'ai une peau à moustique, je vis chaque été un enfer... Le moustique est vraiment la saloperie ultime produite par la nature. Soyons précis : non seulement je l'attire mais ma peau réagit très mal à ses piqûres, sur les mains notamment, qui me brûlent terriblement, au point de me réveiller au beau milieu de la nuit. Mon fils a lui aussi une peau à moustique mais les morsures de cette authentique bordille ne lui occasionnent aucune douleur. En revanche, le lendemain, les démangeaisons sont incessantes. C'est aussi le lendemain que je peux écraser la bestiole, ralentie par la charge de sang qu'il transporte à présent en zigzaguant. Je me dois de l'exploser (à la main ou avec un coussin): pour me venger et empêcher la ponte.
10 mars 2017, 14:10   Re : Barbarie
Peau à moustique ici aussi (incidemment, la sapience médicale populaire, en Asie tout au moins, prête aux personnes attirant les moustiques une excellente constitution, ce que je ne vois pas démenti par les faits -- les personnes de santé fragile n'attirent pas les moustiques, ces fripouilles savent quel sang est bon à boire).

Il existe depuis une dizaine d'années un produit, sinon miracle, du moins efficace, originellement mis au point au Japon, et copié partout. La version japonaise est seule à garantir des soirées relativement paisibles, sauf à se trouver sur des pelouses, en plein air :



[www.amazon.co.jp]

On le trouve dans les pays d'Asie du Sud-Est (mais je ne l'ai pas vu en France), c'est un liquide qu'on vaporise dans une chaufferette électrique, les vapeurs sont entièrement inodores.
10 mars 2017, 14:18   Re : Barbarie
Vos mésaventures me remettent en mémoire ce vieux dicton d'origine incertaine, dont la grande justesse ne vous échappera pas :

Il vaut mieux avoir les couilles piquées par un moustique, que se les voir arrachées par un gavial.
10 mars 2017, 14:34   Re : Barbarie
Oh il y a pire que gavial, il y a le "dragon de Komodo", Varanus komodoensis véritable bête échappée de l'enfer, qui chasse sur l'île indonésienne de Komodo. A la différence du crocodile, lui renifle votre existence à des kilomètres de distance et part à votre recherche. Il chasse l'homme comme s'il était l'homme et vous la bête ! Sa gueule est chroniquement infectée de bactéries qui vous tuent aussi sûrement que ses crocs. Sa morsure vous transforme illico en charogne.

Il en existe des versions light dans d'autres îles de l'Archipel, à Bali notamment. Je sais cela pour en avoir eu un qui s'était introduit dans mon arrière-cuisine. Il est allé jusqu'à dévorer les balais-brosses qui y était entreposés. Furieux de se trouver prisonnier, il a plié les étendoirs en métal comme du chewing-gum. Il a fallu deux hommes aguerris pour l'en extraire. Il était d'une belle couleur vert bouteille, le dos constellé de point brillants comme du métal brossé.

Si au moins il pouvait se nourrir de moustiques, comme son cousin le gecko, mais non. Il ne va pas vous faire ce plaisir.

[www.google.fr]


10 mars 2017, 14:35   Re : Barbarie
Alain, jamais mes burnes ne furent touchées, Dieu merci. La perspective d'une piqûre à cet endroit me paraît d'ailleurs aussi lointaine que celle de me faire un jour arracher les couilles par un gavial : je répugne, même seul, à me balader nu, y compris pour lire du Louis Lavelle.

Francis, je regarde cela (un ami parfaitement bilingue pourra me traduire la page). Je suis prêt à casser la tirelire. Merci.
10 mars 2017, 15:39   Pullulation
Ajoutons que, dans la région niçoise, la "saison" des moustiques qui, lorsque j'étais enfant, durait à peu près trois mois, commence désormais en avril et se termine en novembre (mais j'en ai aperçu un, cette année, début décembre !) En outre, ces insectes ont fait leur apparition dans les villages de l'arrière-pays, à 600 mètres d'altitude. Ce sont des moustiques "tigres". On dit qu'ils ont voyagé dans des stocks de pneus.

Il est d'ailleurs amusant de dresser le même constat en ce qui concerne la saison touristique. Moustiques et touristes ne laissent plus que deux ou trois petits mois de répit aux autochtones, à qui ils donnent furieusement envie de prendre la fuite.
10 mars 2017, 17:21   Re : Barbarie
Absolument, dans ce coin de France, la plaie dure désormais six mois par an...
10 mars 2017, 22:05   Re : Barbarie
Tout animal est dangereux, non parce qu'il ferait courir un risque pour votre sécurité, mais parce que son comportement naturel vous est contagieux. Fréquenter l'animal, même de loin, c'est courir le risque toujours mal mesuré de commencer à lui ressembler, obliquement, subrepticement et de manière impossible à décrire par les moyens de description humains.

L'emprise de l'animal est subtile, souveraine. On ne ressemble pas à son chien par hasard.

L'animal est porteur d'une proposition permanente faite aux humains. Dans les théologies monothéistes, les anges proposent des aventures spirituelles aux mortels (Gabriel de cela est un grand spécialiste), l'animal n'est point différent qui est un grand offrant, une force propositionnelle de détachement de l'humain qui fait pendant à toute transcendance. L'animal offre l'animalité, proposition qui se situe en-deça de l'offre méphistophélique mais qui par son naturel et sa puissance résonante et anthropomorphe, exerce sur l'humain fragile une subjugante, sympathique (comme l'est l'encre du même nom), insidieuse attraction, simplificatrice, efficace, exaltante.

Etre chien, être bouc ou éléphant, voilà des propositions d'avenir de l'homme contre lesquelles l'homme se juge, à tout instant, contraint de lutter.
11 mars 2017, 00:04   Re : Barbarie
vivit et est vitæ nescius ipse suoe.

La sympathique proposition animale, chez Maine de Biran :

« Les modes fugitifs d'une telle existence, tantôt heureuse, tantôt funeste, se succèdent,
se poussent comme des ondes mobiles dans le torrent de la vie. Ainsi nous
devenons, sans autre cause étrangère à de simples dispositions affectives sur
lesquelles tout retour nous est interdit, alternativement tristes ou enjoués, agités ou
calmes, froids au ardents, timides ou courageux, craintifs ou pleins d'espérance.
Chaque âge de la vie, chaque saison de l'année, quelquefois chacune des heures du
jour voient contraster ces modes intimes de notre être sensitif : ils ressortent pour
l'observateur qui les saisit à certains signes sympathiques, mais placés, par leur
nature et leur intimité même, hors du champ de la perception, ils échappent au
sujet pensant, par l'effort même qu'il ferait pour les fixer. Aussi, la partie de nous
même sur laquelle nous sommes le plus aveuglés, est-elle l'ensemble de ces
affections immédiates qui résultent de notre tempérament, dont ce que nous
nommons notre caractère n'est que la physionomie ; cette physionomie n'a point de
miroir qui la réfléchisse à ses propres yeux »

Mémoire sur la décomposition de la pensée, 1802
[classiques.uqac.ca]


Or jeter des blocs de pierre sur cette proposition semi-barbare, est barbare absolument.
Utilisateur anonyme
11 mars 2017, 06:53   Re : Barbarie
Variations :



Tout "migrant" ou CPF est dangereux, non parce qu'il ferait courir un risque pour votre sécurité, mais parce que son comportement naturel vous est contagieux. Fréquenter le "migrant", même de loin, c'est courir le risque toujours mal mesuré de commencer à lui ressembler, obliquement, subrepticement et de manière impossible à décrire par les moyens de description humains.

L'emprise du "migrant" est subtile, souveraine. On ne ressemble pas à son "migrant" par hasard.

Le "migrant" est porteur d'une proposition permanente faite aux humains. Dans les théologies monothéistes, les anges proposent des aventures spirituelles aux mortels (Gabriel de cela est un grand spécialiste), le "migrant" n'est point différent qui est un grand offrant, une force propositionnelle de détachement de l'humain qui fait pendant à toute transcendance. Le "migrant" offre l'animalité, proposition qui se situe en-deça de l'offre méphistophélique mais qui par son naturel et sa puissance résonante et anthropomorphe, exerce sur l'humain fragile une subjugante, sympathique (comme l'est l'encre du même nom), insidieuse attraction, simplificatrice, efficace, exaltante.

Etre "migrant", être "autre" ou "divers", voilà des propositions d'avenir de l'homme contre lesquelles l'homme se juge, à tout instant, contraint de lutter.
11 mars 2017, 13:18   Re : Barbarie
Ah les joies de l'herméneutique oulipienne Pascal ! Bravo pour celle-là en tout cas.
11 mars 2017, 19:42   Re : Barbarie
Tu non dici mai niente :

[www.youtube.com]
12 mars 2017, 14:48   La grosse tête
» L'animal est porteur d'une proposition permanente faite aux humains

Sur le plan du phantasme peut-être, ou comme déguisement ou jeu, mais en réalité il est à craindre que la voie souveraine de l’animalité nous soit définitivement inaccessible, depuis la Chute, lors que nous fûmes honteusement chassés du paradis et prîmes pied dans une épouvantable histoire humaine, mal d’aplomb et constamment déportés vers l'avant par le poids d'un ridicule cerveau hypertrophié.
13 mars 2017, 14:04   Re : La grosse tête
« Mais la femme, la femme : elle était tout entière tombée en elle-même, en avant, dans ses mains. »


video: [youtu.be]
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