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Le génocide sans théorie

Envoyé par Augustin Bordde 
26 décembre 2017, 17:13   Le génocide sans théorie
Les nazis avaient au moins un avantage, c’est que leur entreprise criminelle était théorisée. Leur racisme avait une armature à prétention scientifique que l’on pouvait démonter. En voulant détruire les juifs (entre autres) ils ne prétendaient pas oeuvrer pour le bien de l’humanité pris comme un tout, mais voulaient favoriser une race au détriment des autres. Ils voulaient construire un monde nouveau mais en s’asseyant ouvertement et sans complexes sur les valeurs humanistes.

Le nouveau racisme avance masqué en commençant par dire qu’il n’y a pas de race. Mais c’est pour en réintroduire immédiatement la notion, comme repoussoir, dans deux directions opposées : soit toute allusion à la race est dénoncée comme répréhensible, soit, par un subtil déplacement, est désignée comme inférieure moralement, une race ainsi définie. Elle est alors dénoncée comme un ennemi de l’humanité aux noms de valeurs universelles, que ce soit le droit, la république, l’humanisme, la tolérance, etc. On n’exclut plus celui qu’on veut détruire, on constate qu’il s’est situé de lui-même hors du camp du bien, le seul qui peut protéger. Dès lors, il n’est plus nécessaire de donner des explications, d’argumenter, il suffit de jouer entièrement sur le sentiment.

« Un blanc gentil ça n’existe pas ! » ; « Pouvons-nous croire aux larmes des blancs ? » ; « Le racisme génétique des blancs... » ; « Cette race maudite ! »... On peut en trouver autant qu’on en veut. Il semble qu’on soit souvent venu de loin pour le plaisir de voir de près l’ignominie des blancs. Mais comme les dunes du désert édifiées par le vent ces constructions mentales n’ont pas de fondation, pas de structure, elles se posent là, elles constituent un paysage sans urbanité fait afin qu’on s’y perde. Car on ne peut pas contredire de telles assertions sans verser aussitôt dans l’infantilisme. Impossible de contester, on ne peut que constater. Certains naïfs, nostalgiques d’un passé enfui, pourront quand même aller jusqu’à s’indigner, protester, tempêter... Bah ! Les souchiens aboient la caravane passe.

Alors à quoi sert cette accumulation de lieux communs ? A créer, à partir d’éléments très hétérogènes, une communauté basée sur le rejet. Rappelez-vous comment les colons de l’Amérique du Nord, venus de partout, ont construit le sentiment de leur propre valeur, qui les unissait dans le rêve américain, sur la dévalorisation systématique des indiens (un bon indien est un indien mort !) qui furent dépossédés dès le départ de leur identité par une appellation erronée. Cela commence exactement comme cela, par un surnom qui vous assigne une place où viennent se rassembler tous les lieux communs. On s’y retrouve cantonné. On ne peut plus en sortir comme d’un ghetto. Partant de là il est facile d’imaginer la suite.

Mais avant de passer à l’action la stratégie dit qu’il faut préparer le terrain. Cette préparation est fondée sur la démoralisation, sur une invitation à disparaître, à se dissoudre dans le temps. C’est une sorte de dépression induite dont le maître mot est “culpabilité”. À côté de ceux qui comptent en faire leurs choux gras, un nombre indéterminé de courants moutonniers divers convergent, avec une sorte de délectation, vers ce destin apparemment inéluctable de l’effacement progressif. Ceux qui relèvent le défi de la résistance sont marqués à la culotte et promis au pire.

Pourtant les nazis sont arrivés au résultat inverse de celui souhaité. Les Allemands qui les avaient suivi ont vu leur espace vital considérablement réduit et leur population aussi. Ils ont compris trop tard leur erreur et quand certains d’entre eux se sont réveillés pour essayer maladroitement de faire sauter le führer, il était déjà moins cinq. Le résultat fut que cette race imaginée comme étant la seule véritable humanité s’est largement auto-détruite. Il y a là une leçon à méditer : quel que soit son contexte, et aussi favorable qu’il puisse paraître, la solution finale est une entreprise risquée.
Utilisateur anonyme
26 décembre 2017, 18:04   Re : Le génocide sans théorie
Mais comme les dunes du désert édifiées par le vent ces constructions mentales n’ont pas de fondation, pas de structure, elles se posent là, elles constituent un paysage sans urbanité fait afin qu’on s’y perde
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Pas de fondation ? Pas de structure ? Pas de théorie ? À mon avis c'est tout le contraire.

Que faites-vous du dogme des "droits de l’homme" ?

Car si les droits de l’homme ont dans un premier temps fourni une boîte à outils critique envers les régimes absolutistes, ils n’ont pas tardé, au plan international et sous des prétextes humanitaires, à légitimer des opérations impériales et parfois militaires (ingérence humanitaire, Kosovo, Libye, Syrie, …) ; et au plan national, à tenir sur des enjeux politiques importants des discours compassionnels, à judiciariser les rapports sociaux et à donner, au nom de la "lutte contre le racisme et les discriminations", un soubassement aux revendications sociétales (égalité d’accès à l’emploi public, antiracisme, droit du sol, mariage pour tous…). D’où l’extraordinaire montée en puissance de l’arsenal juridique, sur le plan national autant qu’international. Toute question politique se résolvant tôt ou tard en question judiciaire.

L'idéologie des droits de l’homme (faisant office de structure et de fondation) - sous prétexte de garantir la liberté, l’autonomie des individus et de les soustraire à la domination - est bel et bien, comme on l'observe dans sa déclinaison "antiraciste", un formidable outil d'oppression.

Pour faire court : l'antiracisme ne tombe pas du ciel. Et c'est une grave erreur de ne le voir que comme une expression du sentimentalisme.
26 décembre 2017, 20:17   Re : Le génocide sans théorie
A vous lire on mesure mieux la contradiction mortelle, mortelle et douce comme le noeud coulant qui étrangle le pendu, du Troisième Reich : un empire, s'il doit se donner un avenir, ne peut fonder son expansion sur la négativité et l'exclusivisme racial. Tous les empires d'Europe ont nécessairement été multiraciaux et multiethniques, à commencer par l'Empire romain. L'Allemagne, bonne étudiante en Histoire, capable de méditer ses travers et les impasses où l'ont conduite ses contradictions et les noeuds de la raison, en a fondé l'Union europeenne, absolument dé-raciale, abolitionniste des races et des particularismes, pour repartir d'un bon pied. La solution finale vraiment finale passe par une élimination de soi en tant que race. Tout le reste, toutes les autres races, et avec elles l'intendance de l'histoire, recommencée en sagesse, suivra. C'est le calcul germanique et européiste occidental depuis 1992. Ca aurait pu marcher, jusqu'à ce que l'hubris germanique reprenne le dessus en 2015 et que l'impératrice sans couronne, Mme Merkel en fasse trop et réveille le patient Europe à un retour à son histoire. L'Est, avec Victor Orban et ses amis du groupe de Visegrad, sonnent le reveil de l'identité et dénoncent le calcul euro-germanique. Est-il trop tard ? Peut-être. Mais n'était-il pas aussi trop tard en juin 1940 ?
Utilisateur anonyme
26 décembre 2017, 22:12   Re : Le génocide sans théorie
Il est vrai que l'allégeance à l'empereur n'est pas soumission à un peuple et à un pays particulier. Dans l'empire austro-hongrois, par ex., la fidélité à la dynastie des Habsbourg constituait le lien fondamental entre les peuples et tenait lieu de patriotisme.

Mais à mon avis l'essentiel n'est pas (pas seulement) que "Tous les empires d'Europe ont nécessairement été multiraciaux et multiethniques" - non, l'essentiel réside dans le fait que l'empereur tient son pouvoir de ce qu'il incarne un principe spirituel qui excède la simple possession. En tant que dominus mundi, il est le suzerain des princes comme des rois, c.a.d. qu'il règne sur des souverains, non sur des territoires, et représente une puissance transcendant les communautés fédérées dont il assume la direction.
Dans ce cas, je ne vois pas très bien comment on peut parler d'"empire merkellien", ou de l'UE comme empire... ?, car il y manque ce caractère spirituel du principe impérial.

Privée au départ de tout contenu militaire la notion d'Empire a reçu dès le début dans le monde germanique médiéval une forte imprégnation théologique, due à la réinterprétation chrétienne de l'idée romaine d'impérium.
27 décembre 2017, 13:21   Re : Le génocide sans théorie
C'est un empire acéphale, fou comme un canard décapité, livré aveuglément à l'ordre musulman à venir.

Ceux qui figurent à sa tête ne songent qu'à livrer, qu'à donner cet empire qui n'est qu'un gros corps mou et ouvert, en croissance désordonnée, agressivement passif.

Pour tout empire : une énorme tumeur continentale.
Utilisateur anonyme
27 décembre 2017, 13:40   Re : Le génocide sans théorie
Citation
Francis Marche
C'est un empire acéphale, fou comme un canard décapité, livré aveuglément à l'ordre musulman à venir.

Ceux qui figurent à sa tête ne songent qu'à livrer, qu'à donner cet empire qui n'est qu'un gros corps mou et ouvert, en croissance désordonnée, agressivement passif.

Pour tout empire : une énorme tumeur continentale.


Oui et on peut dire que le déclin de l'Empire, au fil des siècles, est avant tout le déclin du rôle central joué par son principe et, corrélativement, sa dérive vers une définition purement territoriale.
Utilisateur anonyme
27 décembre 2017, 13:47   Re : Le génocide sans théorie
Julius Evola : "L'Empire au sens vrai ne peut exister que s'il est animé par une ferveur spirituelle (...). Si cela fait défaut, on n'aura jamais qu'une création forgée par la violence - l'impérialisme - simple structure mécanique et sans âme." Essais politiques.
29 décembre 2017, 15:43   Re : Le génocide sans théorie
» Pour faire court : l'antiracisme ne tombe pas du ciel. Et c'est une grave erreur de ne le voir que comme une expression du sentimentalisme.

Absolument d'accord avec cela, et non seulement le socle idéologique des droits de l'homme est profondément ancré dans l'histoire de la pensée occidentale, comme expression allant s'affirmant de la primauté du point de vue du sujet, jusqu'au morcellement généralisé de l'individualisme forcené, mais en plus, et c'est vraiment un manque de pot, la doctrine de l'antiracisme est bien plus fondée que ne le sera jamais tout racialisme biologique, pratiquement par défaut, pour la simple raison que le racialisme semble bien être impossible à établir et à démontrer, nonobstant la meilleure (ou la plus mauvaise, c’est selon) volonté du monde.
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