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Millet vs Macron

Envoyé par Utilisateur anonyme 
Utilisateur anonyme
01 mai 2017, 23:29   Millet vs Macron



01/05/2017
Chronique n°131

La misère Macron

La macronisation de la France est en bonne voie. L’unanimité s’est constituée autour de lui, comme en toute période de crise, ou de pré-dictature ; et Marine Le Pen, censée menacer des « valeurs républicaines » pourtant bien faisandées, ne fait que resserrer davantage cette unanimité. Macron est donc le nom d’une unanimité qui ne reflète nullement la « décomposition du champ politique », comme on peut le lire ça et là ; c’est même tout le contraire qui a lieu : la coalition médiatico-politique et financière se porte mieux que jamais ; elle s’adapte à toutes les situations, y compris à la mort d’une forme de bipartisme qui ne trompait personne, au sein de l’enfumage démocratique. Ne créant plus l’Histoire, la démocratie européenne fabrique de l’événementiel, en l’occurrence un prétendu enjeu, alors que Macron est d’ores et déjà président de la République, parce que le Système le veut.
Ainsi voit-on une nouvelle clique de politicards de gauche, du centre et de droite se convertir au macronisme, applaudis par une claque d’acteurs, de chanteurs, de sportifs, d’essayistes mondains, de financiers et d’écrivassiers qui, alors qu’on est sorti du symbolique pour vivre uniquement dans l’économique, ont tous leur mot à dire sur le danger de revivre « les heures les plus sombres de notre histoire » ; on fait parler les morts, ou les demi-morts tels le Marocain Ben Jelloun qui y va de sa plume de dromadaire pour exhorter Macron à être plus de gauche, tandis que les éditorialistes font croire qu’il y a là un enjeu civilisationnel, à tout le moins un « débat », et un suspense.
En vérité, les jeux sont faits, parce que Macron est tout ce qu’on veut : de gauche, de droite, du centre, hétéro, homo, gendre idéal, fils rêvé, intello, pragmatique, « prodige », marié avec sa mère, mais pas encore père, et tout dévoué pour finir d’évacuer l’idée de nation française dans un « espace France » ouvert au grand rut migratoire et à la soumission. Macron est vide ; mais c’est un vide sémillant, donc acceptable. Macron n’est qu’un Fillon qui a 25 ans de moins que l’ex-candidat de la droite officielle, pour qui il était impossible de voter, me dit une amie, depuis qu’on avait appris que ses discours étaient réécrits par une ordure telle que Macé-Scaron. Ce simple fait en dit long sur la décomposition morale d’une France où les musulmans s’apprêtent à voter pour Macron – raison suffisante pour ne pas le soutenir, me dit encore cette amie ; car partager un bulletin de vote avec un musulman est non seulement une faute, mais une soumission au muezzin du totalitarisme mondialisé.
Si l’on pouvait souhaiter la victoire de Marine Le Pen (à supposer que celle-ci veuille vraiment le pouvoir, et non la puissance de l’opposition), c’eût été uniquement pour qu’il se passe enfin quelque chose : l’état insurrectionnel que ne manquerait pas de déclencher son élection, et qui amènerait un groupe d’officiers catholiques à prendre le pouvoir pour mettre de l’ordre dans un pays prostitué à l’audimat politico-culturel.
Redisons-le : nul candidat n’a posé les vraies questions – celle qui agite en profondeur la France et l’Europe : l’immigration de masse, principalement musulmane. L’oligarchie règne toujours sur les faibles d’esprit qui constituent le « peuple », du moins ce qu’en daignent montrer les médias. Un peuple qui ne se révolte plus pour dire ce qu’il est et chasser les intrus n’est plus un peuple.
La seule bonne nouvelle, dans ce désastre, est la découverte d’une larve capable de digérer la matière plastique. L’humanité sauvée non par la démocratie mais par une larve ? Les larves humaines devant leur salut à un ver ? Nous sommes non plus chez Macron, qui serait, lui, de l’ordre du plastique, mais chez Pascal : sans Dieu, l’homme n’est qu’une larve. Macron est le nom de cette misère.

Richard Millet

Utilisateur anonyme
01 mai 2017, 23:30   Re : Millet vs Macron
Un peuple qui ne se révolte plus pour dire ce qu’il est et chasser les intrus n’est plus un peuple.
Utilisateur anonyme
02 mai 2017, 11:33   Re : Millet vs Macron
Macron : "Ils (les salauds d'extrême droite) sont là..."

Vidéo : [www.fdesouche.com]

(Ordure !!!)
02 mai 2017, 12:13   Re : Millet vs Macron
Ce Macron fait décidément froid dans le dos !
02 mai 2017, 15:19   Macron ou l'Ambition
Et pas qu'un peu Cassandre. Ce type est une telle caricature creuse qu'on en viendrait presque à douter de son existence. Quant à sa femme, Brigitte Trogneux, elle se coule si exactement dans le rôle de première dame qu'elle en vient à se transformer sous nos yeux, par un phénomène morpho-mimétique mal exploré par la science (vous savez, celui qui fait qu'un homme se prend à ressembler à son chien), à Michelle Obama teinte en blonde :




Comme s'il avait choisi sa femme, il y a une dizaine d'années, pour le rôle qu'il projetait de lui faire jouer plus tard.
Utilisateur anonyme
02 mai 2017, 15:42   Re : Macron ou l'Ambition
Ce type a, curieusement, la tête du premier de la classe aussi bien que celle du dernier de la classe, en raison de ses airs benêts. Mais au fait : l'homosexuel / gigolo arriviste, refoulé ou pas, casé avec une “vieille” qui lui sert de maman-bis et de caution hétérosexuelle, n'est-ce pas un grand classique des familles, bien que personne n'ait jamais été dupe ? (Quel homme hétérosexuel de moins de 75 ans pourrait en effet avoir envie de la simiesque Trogneux ?)

On dit tout le temps que Macron est le candidat des médias et des banques, mais pour moi il est, par excellence, le candidat des femmes (lesquelles, majoritairement, détestent Marine Le Pen — tragique paradoxe). Elles voteront d'autant plus facilement pour lui qu'il est tout ce qu'elles adorent : un produit de consommation cheap, emballé dans un papier brillant, noyé dans des slogans creux, monté en épingle et placé en tête de gondole, et d'autant mieux vendable qu'il est sorti de nulle part.

Quand je dis qu'on n'aurait jamais dû leur donner le droit de vote.
02 mai 2017, 16:04   Re : Millet vs Macron
Citation

Quel homme hétérosexuel de moins de 75 ans pourrait en effet avoir envie de la simiesque Trogneux ?

C'est ça que l'on appelle communément l'in-nocence ? Il me semble me souvenir que, en ancien français, on parlait de goujaterie, ou simplement de grossièreté. Enfin, quelque chose dans ce genre-là, e ne me souviens plus très bien… C'est si loin…
02 mai 2017, 17:03   Re : Millet vs Macron
On nous explique que les partisans de Macron et de la mondialisation représentent les gagnants qui ont foi dans l'avenir et dans la modernité tandis que ceux qui votent ''front national'' représentent des perdants ''frileux'' et dépassés. Pourtant à y bien réfléchir, cette France qui se désertifie avec ces campagnes qui se meurent sans poste, sans école, sans hôpital, sans médecin, sans commerce, tandis que les villes ne cessent de se gonfler d'une population venue d'ailleurs en quête de travail plus ou moins précaire, de rapines ou de trafics en tous genre, se met à ressembler furieusement aux pays du tiers-monde. Je ne vois pas ce que ça peut avoir de glorieux.
02 mai 2017, 17:16   Re : Millet vs Macron
L'Association des Maires de France, apprend-on aujourd'hui, appelle à voter Macron. Elle représente plus de 10000 adhérents. MLP est arrivée en tête dans plus de 10000 communes. L'élite, jusqu'à la plus basse et basique qui soit, celle des maires de patelins désertés, dressée vent debout contre les populations qu'elle est est censée administrer. A-t-on jamais été témoin dans l'histoire de pareille aberration ? Quelle jacquerie, menée par quelque chef banni du village, brandissant fourches et faux, rétablira enfin l'ordre face à cette anomie qui veut que le peuple de France soit seul contre absolument tous, villipendé dans ses choix, ses préférences et ses désirs par toute parole autorisée dans le pays ?
02 mai 2017, 17:30   Re : Millet vs Macron
Daniel Cordier, ancien secrétaire de Jean Moulin, appelle à voter Macron. Ce dernier, qui l'a rencontré, le cite dans un twit : « Pour la première fois, je sens que la France risque de trahir ce que nous avons fait. »

Ce qu'avait fait Cordier avec Jean Moulin, c'est évident, on aurait dû se le rappeler plus tôt, était comme chacun sait, de combattre de toutes leurs forces pour que la France ait une monnaie alignée sur le Deutsche mark, que les actes de son gouvernement soient soumis au droit de regard et de véto d'une commission non élue qui siège hors de ses frontières et que celles-ci soient abolies, et que son territoire devienne espace ouvert à qui bon semble venir y rapiner ce qui l'intéresse, et y massacrer une petite centaine de ses citoyens en moyenne tous les ans pour motif politico-religieux.

Bravo monsieur Cordier, pour cette magnifique leçon d'histoire ! et de nous rappeler les acquis que le monde entier nous envie, lesquels nous devons tout ensemble à votre combat victorieux, et qui risquent fort de disparaître si nous ne votons pas Macron ce dimanche. Et comme nous avons honte d'avoir failli être tentés de voter MLP, ce que nous aurions peut-être eu le malheur de faire sans votre opportune intervention. Merci à vous !


[www.lefigaro.fr]
Utilisateur anonyme
02 mai 2017, 18:00   Re : Millet vs Macron
Pas que les Maires de France Francis... Pas que les journalistes, les syndicats, le grand patronat, les curés, les "profs", les avocats et les z'artistes... Ainsi apprend-on que plusieurs dizaines de scientifiques de premier plan, dont la médaille d'or du CNRS Claire Voisin et le mathématicien et médaille Fields Cédric Villani, appellent à "utiliser le vote Macron pour barrer la route au pire".

"Intellectuels, professionnels de la culture, de l'enseignement, des sciences et de la création, profondément attachés aux valeurs républicaines et humanistes de pluralisme, de tolérance, de paix, de laïcité et de liberté, nous sommes très inquiets de la situation politique en France au lendemain du premier tour des élections présidentielles"
...
"Quelles que puissent être nos inquiétudes et nos divergences avec le candidat Emmanuel Macron, nous appelons dans notre diversité ceux qui partagent nos valeurs à utiliser le seul bulletin de vote à leur disposition pour faire barrage au fascisme, sans se laisser abuser par le camouflage qu'il se donne
."
[www.nordnet.fr]

Et les dames pipi de la Ville de Paris ???...
02 mai 2017, 18:29   Re : Millet vs Macron
Les dames pipi de la ville de Paris votent Macron sans qu'on ait besoin de les en prier. Ca économise des frais de pétition.
02 mai 2017, 19:12   Re : Millet vs Macron
Daniel Cordier a été un héros et est encore, malgré son grand âge, un homme extraordinaire, qui mérite un profond respect.

Sa prise de position sur le Front national est très certainement liée aux déclarations ignominieuses sur la Shoah de Jean-Marie Le Pen.

Daniel Cordier a également quelques bonnes raisons de penser que le temps des nations européennes "souveraines" fut celui de deux guerres mondiales.

Quant à la politique que l'UE promeut en matière d'immigration, elle est assurément critiquable mais la France n'a pas attendu les appels de la commission européenne pour favoriser une immigration de peuplement en provenance de pays tiers.

Cette politique aujourd'hui comme hier résulte, pour l'essentiel, de décisions prises souverainement, par les pouvoirs publics français de droite comme de gauche (à commencer par F. Mitterrand, pour lequel, sur ce site, la plupart ont voté).

Quant à la domination économique et monétaire de l'Allemagne en Europe, elle ne date en aucun cas de l'UE : elle lui est antérieure. L'Allemagne n'a rien gagné à l'abandon de sa monnaie nationale au profit de l'euro, au contraire. En revanche, grâce à l'euro la France a pu s'endetter bien plus et bien moins cher qu'elle ne pouvait le faire auparavant.

La Commission européenne, qui est l'exécutif de l'UE, n'est pas plus élue que.... le Gouvernement dans la Vè République... et les deux sont responsables devant leurs assemblées respectives.

Les contre-vérités mélanchonesques et philippotiques sont vraiment un désastre car elles nuisent à la cause qu'elles prétendent défendre (la défense de l'identité européenne).
(L'irréalité apparente de Macron qu'évoque Francis plus haut mériterait une rencontre entre spécialistes mondiaux de la preuve ontologique. Seules les plus fortes têtes métaphysiques pourraient, ensemble, dévoiler l'existence réelle qui se cache derrière cette omniprésence holographique. Un être sans aspérité, sans écart, dépourvu d'épaisseur, un être capable de faire à ce point de la politique sans une goutte de sang, est-il seulement possible ?)
02 mai 2017, 19:32   Re : Millet vs Macron
Daniel Cordier a également quelques bonnes raisons de penser que le temps des nations européennes "souveraines" fut celui de deux guerres mondiales.

Ah oui bien sûr. La souveraineté des nations, c'est dépassé, ça appartient "au temps des deux guerres mondiales". Par contre le reste, Oradour et le Vel d'Hiv, c'est de l'actualité la plus brûlante, celle qui devrait nous occuper dans ce débat électoral, et de même le meurtre de ce jeune marocain jeté dans la Seine en 1995, bien avant les attentats islamiques (le GIA) de cette seule et même année 1995, qui firent au moins huit morts et 200 blessés à Paris ( [fr.wikipedia.org]) et pour ne rien dire de ceux qui ont coûté à la vie à des dizaines de nos concitoyens et de citoyens de pays d'Europe occidentale (Belgique, Allemagne) ces cinq dernières années dans l'heureuse "Europe d'après", décompartimentée de ses frontières et dépiautée de ses nations.

Au passage, la zone euro à 19 pays a un taux de chômage de 9,3 pour cent; celle de l'UE à 28 (comprenant les neuf pays hors euros) affiche un taux de chômage de 8 pourcent, avec dans les cinq premiers "bons élèves" trois pays hors euro : la République Tchèque, la Hongrie et le Royaume-Uni (chiffres EUROSTAT de mars 2017 publiés par le Figaro.fr aujourd'hui).

Voilà pour "l'euro gage de prospérité et de dynamisme économique dans l'Europe d'après".
02 mai 2017, 20:12   Re : Millet vs Macron
"Quel homme hétérosexuel de moins de 75 ans pourrait en effet avoir envie de la simiesque Trogneux ?)"

Ecrire ça, sous pseudonyme en plus, c'est vraiment, vraiment, abject.
02 mai 2017, 23:52   Re : Millet vs Macron
L'Allemagne n'a rien gagné à l'abandon de sa monnaie nationale au profit de l'euro, au contraire. En revanche, grâce à l'euro la France a pu s'endetter bien plus et bien moins cher qu'elle ne pouvait le faire auparavant.

Suis-je le seul à trouver à ces deux phrases, un ton peut-être, un rythme sinon, qui ne laisse de rappeler une certaine propagande qui eut cours, quatre ans durant dans notre beau pays que certains s'étaient mis en tête de "redresser" sous l'ombre portée de Berlin ?

Voix saccadée, nasillarde, débit précipité des nouvelles Pathé :

Le soldat allemand n'a rien à gagner à abandonner son foyer pour se consacrer à la protection des populations françaises, au contraire ! En revanche, grâce à sa présence sur notre sol, la France peut enfin retrouver la paix à laquelle aspirent les vrais patriotes ! et en retrouvant ses prisonniers libérés par la relève que nous allons fournir à Allemagne, la France voit revenir à elle les bras qui lui manquaient au champ, à la mine, à l'atelier ! Grâce à l'Allemagne qui souffre elle aussi, et qui construit pour nous l'Europe de demain, la France va pouvoir s'endetter bien plus et bien moins cher qu'elle ne pouvait le faire auparavant ! Toi aussi rejoins la vague de la relève et du renouveau, celle du Service du Travail Obligatoire ! Sans tarder ! image en contre-plongée d'un jeune homme la mèche au vent, dépoitraillé, chemise grise au tissu mou, très échancrée, crescendo de flon-flons berlioziens....
03 mai 2017, 11:16   Re : Millet vs Macron
« le temps des nations européennes "souveraines" fut celui de deux guerres mondiales. »
Les guillemets à souveraines sont intéressants. Ce qui l'est encore davantage, c'est la réduction du temps des nations européennes à la première moitié du vingtième siècle.
03 mai 2017, 13:57   Re : Millet vs Macron
Les guillemets à "souveraines" s'imposent parce que l'opposition "souveraines avant l'Europe", "non-souveraines depuis l'Europe" ne tient pas.

Les nations membres de l'UE sont aujourd'hui parfaitement libres, et donc souveraines, de quitter l'UE comme elles ont souverainement choisi d'y participer.

Avant l'UE, les nations avaient choisi souverainement d'adopter les contraintes de l'étalon-or, avant que la Première Guerre mondiale ne les contraigne à l'abandonner.

La vraie souveraineté, comme l'a écrit Machin-Truc, c'est "le moins pour le plus" : c'est choisir de renoncer à une forme / un degré de liberté pour en gagner une autre, d'un niveau supérieur.
03 mai 2017, 15:49   Re : Millet vs Macron
Oui, bon, comme vous le savez sans doute le PI est plutôt européaniste quoique très farouchement opposé à l'actuelle direction de l'UE.

Mais je suis tout de même très surpris de vous voir emboîter le pas à l'idéologie dominante qui identifie nation et guerre. C'est absurde historiquement. Du reste, si nous sommes contre la direction actuelle de l'Europe c'est précisément parce qu'elle fait tout pour que l'union ne devienne pas une nation tout en détruisant autant que faire se peut les nations existantes.
03 mai 2017, 17:09   Re : Millet vs Macron
Cet argument "les nations c'est la guerre", digne des anarcho-boutonneux de Nuit Debout, est une des plus belles supercheries contemporaines. L'UE fut fondée en 1992, sur un projet explicite d'intégration des nations membres (Traité de Maastricht). C'était le premier en date de tout projet de cet ordre en Europe depuis la fin de la guerre, et ça n'a pas traîné : pour la première fois en Europe depuis la chute du IIIe Reich en 1945, la guerre qui couvait en Yougoslavie éclata en guerre de sécession ouverte, et pour en attiser les flammes l'UE qui venait d'être créée (le 1er janvier 1992 : première présidence portugaise du Conseil de l'Union européenne), s'empressa, le 3 février
d'adopter par le Conseil européen une série de mesures afin d'aider la Croatie, la Slovénie, les républiques yougoslaves de Bosnie-Herzégovine et du Monténégro et l'ancienne république yougoslave de Macédoine. Le 15 janvier la plupart des pays européens membres de l'UE avaient reconnu la Slovénie et la Croatie comme Etats indépendants. L'empire, c'est l'ingérence, sous toutes les guises, y compris les plus aimables ("l'humanitaire").

7 février : le traité sur l'Union européenne (ou traité de Maastricht) crée l'Union européenne qui remplace la CEE, institue les trois piliers de l'Union européenne et prévoit l'union économique et monétaire, avec une monnaie unique européenne qui sera appelée ultérieurement l'euro.

Les nouveaux Etats qui naissaient de cette guerre, mini-nations yougoslaves qui n'avaient pas été désimbriquées par Yalta ni le règlement de Potsdam en 1945, ne faisaient aucun mystère de leur ambition : s'agglomérer au corps politique continental qu'on venait de créer. L'enseignement à tirer de cela est des plus clairs : ce ne sont pas les nations et leur volonté d'exister et de coexister qui provoquent les guerres en Europe et ailleurs mais les projets d'intégration et de globalisation pan-continentaux ou transcontinentaux (cas des thalassocraties), que ces projets aient nom Reich ou 1er Empire français, ou Union soviétique ou Union européenne, ou encore Empire britannique ou Etats-Unis d'Amérique. C'est là une leçon élémentaire de l'histoire, que l'élite pro-UE s'est donnée pour mission d'occulter dans les messages électoraux qu'elle adresse au bon peuple.

Au cas yougoslave succède le cas ukrainien, puis bientôt écossais, catalan et ultérieurement, un cas corse, n'en doutons pas : la logique d'intégration des débris des nations et empires défunts, le principe de leur aimantation par l'UE, ne varieront point, ne se moduleront point.

Je soupçonne nos contenmporains de ne pas saisir pleinement le sens du mot intégration. Ce terme signifie qu'à une échelle nouvelle, soit généralement une échelle supérieure, un corps nouveau prend naissance et consistance avec ses lois, ses dynamiques de croissance et surtout une spécialisation nouvelle des parties de son territoire qui bouleverse les "vocations" des régions naturelles ayant anciennement appartenu aux nations. L'impact économique de cet avènement est d'ampleur incommensurable avec les impacts que pouvaient subir les populations ayant la nation pour cadre de référence à leurs activités. C'est ainsi qu'un éleveur de bovins (cas présenté a JT de 20 heures hier soir) en Savoie, gagne à présent 500 euros par mois (ce qui est à peu près équivalent à ce que l'Etat doit donner aujourd'hui à un demandeur d'asile sénégalais ou erythréen) et doit, pour compenser ce revenu insuffisant, faire des extras sur les pistes des stations de sport d'hiver, aux remontées mécaniques, ou comme moniteur de ski ou de luge ou à la plonge dans les restaurants. Il ne le sait pas encore, mais il devra bientôt se séparer de son cheptel pour devenir Mickey à plein temps dans le Disneyland enneigé de son bourg et se spécialiser à ce métier, car sa région n'est plus la Savoie : l'intégration européenne a fait que la vocation de cet espace, les alpes savoyardes françaises, n'est pas l'élevage de bovin, ni la production laitière qui ont été "transférés" dans les quartiers du nord-est du continent, non, la "vocation" nouvelle, la spécialisation de son terroir, c'est les sports de glisse et l'or blanc. Même chose pour tout : la région PACA doit être le bronze-cul des populations du Nord, dehors les éleveurs d'ovins et les cultivateurs de lavande; la Lorraine n'a plus à produire d'acier, l'Allemagne s'en charge, etc.

Un corps nouveau qui se crée est comme un organisme biologique en morphogénèse : les cellules se spécialisent, deviennent celles d'organes spécialisés, et une cellule appelée à devenir partie du parenchyme du foie n'a rien à fiche dans le cervelet ou dans les jarrets de l'individu. D'où le massacre des liens d'appartenance tissés par l'histoire dans l'espace national qui a cessé d'exister en temps que corps, quand ce corps est traversé de lignes qui découpent des aires de spécialisation asservies à un métabolisme continental. D'où l'abandon de l'élevage près des stations de ski savoyardes, et les 500 euros par mois du paysan qui s'entête à continuer de concurrencer les éleveurs polonais ; même chose pour les légumes et le vin languedociens face aux arrivages du sud de l'Espagne, région appelée par l'UE à produire des fruits et légumes bon marché pour toute l'Europe et un vin 30% moins cher que le vin de France. Le fils du viticulteur de l'Hérault a un bel avenir de plagiste à Palavas, la côte languedocienne s'étant vu assignée, dans le grand corps européen, la spécialisation d'accueillir des vacanciers et, exceptionnellement à Montpellier, des "start-ups" technologiques.

Et il est vrai que sortir de l'euro n'a pas grand sens face à ce drame qui voit l'existant se faire piétiner par un grand plan continental, et le concept "sortir de l'Europe" pas beaucoup plus. Une prise de conscience s'impose : l'inversion de cette dynamique qui se présente comme inexorable consistera pour commencer à faire avorter l'ensemble de ce processus, à faire dérailler un "train de l'histoire" lancé sur ses rails et mu par des rouages économiques et historiques conçus à une échelle qui dépasse celle des acteurs économiques nationaux et locaux : sortir de l'Europe signifie faire enrayer et saboter par tous les moyens à la disposition des forces nationales, celles du gouvernement comme celle de la société civile, l'ensemble de tous les processus de refonte économique et politique de l'existant, engagés par une oligarchie profiteuse et visionnaire qui s'est posée au centre de sa vision de l'histoire et du continent en s'y aménageant le seul rôle enviable et en garantissant à elle seule la permanence de ses privilèges et de son mode de vie.
03 mai 2017, 17:45   Re : Millet vs Macron
Cher Marcel Meyer,
vous sollicitez par trop une demi-phrase qui ne faisait référence qu'au sens de l'intervention de Daniel Cordier.
Bien entendu, je n'avais aucunement l'intention de prononcer une sentence sur une prétendue essence du nationalisme.
Utilisateur anonyme
03 mai 2017, 19:22   Re : Millet vs Macron
"Quel homme hétérosexuel de moins de 75 ans pourrait en effet avoir envie de la simiesque Trogneux ?)"

Ecrire ça, sous pseudonyme en plus, c'est vraiment, vraiment, abject.


Si vous aviez, de même, parlé d'abjection après la grâce octroyée à Sauvage, j'aurais pu partager votre pieuse indignation — on peut être anti-féministe sans être muffle — mais là, franchement...
Utilisateur anonyme
07 mai 2017, 01:24   Re : Millet vs Macron
Macron prix Goncourt (Richard Millet)

"Ce que montre la fin de ce qu’on s’obstine à appeler une campagne électorale, alors qu’il s’agit d’un épisode de la série À l’Elysée, diffusée sur une chaîne indigène de la TV mondialiste, c’est que nous sommes bel et bien des figurants du Spectacle (actuellement rebaptisé Système) ; c’est dire que nous n’existons pas – même sous forme de « voix ». Le politicien n’existe pas davantage : il ne se passe rien, car tout a déjà eu lieu ; et si tout n’a pas encore disparu (pour parler comme Baudrillard), c’est que la disparition est le mode d’existence du politique, lequel reçoit maintenant le nom de Macron.

Nul besoin d’attendre la fin de partie ni les cent jours pour savoir que Macron n’est qu’un Trudeau français (ou post-français), c’est-à-dire, comme le Canadien, un extatique polichinelle de l’idéologie mondialiste. Il en arbore les stigmates radieux et l’air de vierge brûlée par un débordement hallucinatoire. Comme Trudeau et les autres élus de la farce démocratique, Macron n’est que la marionnette des vrais dirigeants de ce monde : Gates, Zuckerberg, Bezos, Soros, Poutine, Bono, Sting, Madonna, Tony Parker, Ronaldo, etc. Même le vieux Johnny Hallyday est plus important que Macron. Le reste ne compte pas.

Il sera intéressant d’observer, demain, l’endroit où Macron fêtera sa victoire. Le bruit court que ce sera la cour du Louvre. La cour Carrée ou bien la Pyramide ? La Pyramide, le Louvre, c’est encore le Panthéon de Mitterrand : même goût pour l’occultisme « socialiste », le muséal, le souffle des momies progressistes, le travestissement de la culture en Culturel – autrement le remugle du vide, qui est l’avant-goût du néant.

Quant à la question de s’abstenir ou de voter pour « faire barrage au F.N. » et sauvegarder les « valeurs républicaines », c’est là encore du spectacle, et assez mal orchestré néanmoins par le gauchisme d’État qui peine à faire oublier que les « valeurs républicaines » ont été prostituées par le bipartisme au pouvoir depuis 50 ans. Ces protestations de républicanisme pur et dur sont le fait d’imbéciles, de vertueux et surtout de ceux qui veulent donner à Macron l’illusion d’une forte assiette électorale, l’ultime argument publicitaire étant que sa « jeunesse » fera du bien à la France : « Une chance pour la France ! » dit d’ailleurs un de ses slogans – le même que le vieux mot d’ordre mitterrandien sur l’immigration de masse comme chance pour la France : on peut voir ce qu’il en est, un quart de siècle plus tard.

Macron sonne comme un nom de médicament. Le Macron : les probiotiques qu’il faut à votre intestin, organe puissamment à la mode. Macron ou la politique vegan, aussi bien. On rêve d’ailleurs d’une campagne intestinale macronique, orchestrée par Pierre Hermé rebaptisant ses macarons des macrons, la langue devant aller plus vite, aujourd’hui : gagner une syllabe est un signe de modernité et de jeunesse.

Le futur dirigeant macrobiotique nous fait enfin penser à un lauréat du prix Goncourt. Ce prix ne couronne jamais la valeur d’un livre – celle-ci ayant disparu avec le nouveau siècle qui avait vu nobéliser le pré-macronien Le Clézio. C’est le prix Goncourt qui se couronne lui-même par le truchement d’un lauréat acceptable, et rentable, y compris le macronien Houellebecq, couronné parce qu’il ferait bien vendre le prix. Il s’agit pour les Goncourt, comme pour la coalition médiatico-littéraire, de faire croire que la littérature et la vie littéraire existent encore, et de façon démocratique. On a vu quelque chose de ce genre avec le prix Nobel de la Paix décerné de façon anticipée et programmatique à Obama. Il en va de même pour Macron, prix Goncourt de la politique, accueilli (car fabriqué) avec reconnaissance par les « grands de ce monde ». Comme tout prix Goncourt, il est déjà oublié. Seul compte le rituel de cette messe athée. Cela nous consolera-t-il d’être des citoyens du désastre ?"

Utilisateur anonyme
07 mai 2017, 13:26   Re : Millet vs Macron
« Il s’agit pour les Goncourt, comme pour la coalition médiatico-littéraire, de faire croire que la littérature et la vie littéraire existent encore, et de façon démocratique. »

En effet. Cela peut paraître risible sur ce forum, mais on n'a pas idée du nombre de gens qui pensent encore à peu près sérieusement que le Goncourt sanctionne la valeur littéraire d'un livre, que le parti socialiste s'intéresse essentiellement au sort des “ouvriers” (alors qu'il n'y a plus guère d'ouvriers), que le journal télévisé de France 2 donne une information à peu près objective, que le scénario de l'élection présidentielle n'est pas écrit à l'avance, ou, pire encore, que l'Ecole est un lieu de transmission des connaissances. (Personnellement, je m'en rends très bien compte quand je discute avec les parents d'élèves à qui je donne des leçons particulières, parents qui pensent vraiment que cet endroit où leur progéniture pourrit à longueur d'année est un lieu où l'on apprend encore quelque chose.)

Certes, d'aucuns perçoivent indistinctement que ce n'est plus très vrai, que cela ne fonctionne plus très bien ; mais dans l'ensemble, la majorité des gens “normaux” — ceux qui ont un logement, un travail, des enfants, etc. — vivent encore dans cette cruelle illusion. Sur ces questions, ils semblent mentalement coincés en 1975 et ne voient pas le spectacle épuisé, la mauvaise farce, la sinistre comédie que sont devenues ces institutions qui influencent en grande partie leur triste et médiocre petite vie.
Utilisateur anonyme
07 mai 2017, 15:03   Re : Millet vs Macron
@Trystan
Certes, d'aucuns perçoivent indistinctement que ce n'est plus très vrai, que cela ne fonctionne plus très bien ; mais dans l'ensemble, la majorité des gens “normaux” — ceux qui ont un logement, un travail, des enfants, etc. — vivent encore dans cette cruelle illusion. Sur ces questions, ils semblent mentalement coincés en 1975 et ne voient pas le spectacle épuisé, la mauvaise farce, la sinistre comédie que sont devenues ces institutions qui influencent en grande partie leur triste et médiocre petite vie.

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Et ces mêmes gens ont été généralement "révoltés" pendant leur jeunesse, et encore un peu vers leur âge mûr (manifs anti-Le Pen, "insoumission" façon Mélenchon, lecture de Libé, culture Inrock, etc.). Ils baignent dans un conditionnement (comme vouzémoi) où l'esprit critique est continuellement anesthésié par le Spectacle, où tout est représenté sous un faux jour dans le dessein d'inspirer à chaque individu le besoin de répondre d'une façon passive et conventionnelle - le besoin d'apporter à tout moment, quel qu'il soit, un consentement banal, automatique.
Pour l'homme moyen, découragé et inquiet, sans pouvoir de concentration mais cependant "libre de choisir" (Rires), une oeuvre artistique, mais pas seulement, ne peut être remarquée que si elle est placée en compétition au niveau du Spectacle.

Pour résumer : ce qui s'installe est la possession, au point le plus grossier de l'aveuglement et de la démission du sens critique. Un sens critique qui n'a évidemment rien à voir avec la grossière "liberté d'expression".
07 mai 2017, 18:57   Re : Millet vs Macron
Pardon de revenir ici sur l'épineuse question, à vrai dire, passablement occulte, du vice économique.

Libre échange et dérégulation ne sont pas ce qu'on prétend qu'ils sont. Ce sont des processus partie à une construction fixiste, arrêtée, qui ressortissent à un projet fini, à une idée sans concurrence.

L'idée bornée et finie, c'est l'idée d'une intégration européenne qui, elle, est sans exemple dans l'histoire des nations et sans concurrence dans le monde contemporain. Il y a donc bien une orientation, un vecteur de "force de gravité" aux processus économiques du libéralisme et de la "libre concurrence" laquelle personne ne veut ni faussée ni "dirigée" ou sournoisement biaisée ou illicitement entendue : quand un ouvrier, un paysan, un petit entrepreneur est mis sur la paille ou perd son emploi à cause de "la concurrence déloyale au sein de l'UE", il n'est dans cette affaire aucunement question de "déloyauté" de la part de qui que ce soit mais de tout autre chose : la "libre concurrence" entre producteurs et entre entreprises et prestataires de services (ce que sont de plus en plus les ouvriers en Europe, du fait même de leur mobilité pan-continentale) dès lors qu'elle se pose, se conçoit et se déploye dans un espace fini (celui de l'UE) produit, à l'occasion de ses oeuvres, comme un sous-produit politique ; elle crée et trace un motif de zonation extérieur à son objet économique, qui est une zonation nouvelle, territoriale, des activités et des vies des hommes.

Le vivant offre maints exemples de ce shéma : le corps nouveau, en ontogenèse, dessine ses contours, et ses organes distincts entrent en formation par souci économique, celui d'une croissance intégrée. La libre concurrence au sein du chaos originel des cellules du vivant ne s'exerce pas pour rien, sans finalité ni sans effets débordants : le schéma du produit fini guide, oriente, biaise les métabolismes des parenchymes locaux pour faire que plus rien, un certain jour, plus aucune cellule de l'amas inorganisé mais en voie d'être organisé, ne prendra en charge, désormais, même secondairement ou anecdotiquement, des fonctions qui relèvent de parties ou d'organes du corps dont c'est devenu la spécialité (le foie et les fonctions de purification, ou le rein, etc.) au fil de l'ontogénèse ou de la concurrence économique si l'on parle d'Union européenne.

Donc, rouspéter contre "le mondialisme", ou "la globalisation" ou "la concurrence déloyale", c'est comme se plaindre et réclamer des anti-pyrétiques pour lutter contre le cancer. Le cancer est un projet de refonte des cellules, une tentative de mutation ordonnée : un désordre ordonné (commandé).

Le continent européen est en processus de re-zonation non point tant sur ordre de Bruxelles qu'en vertu de la "concurrence libre et non faussée" qui se déchaîne dans un espace fini. "Libre et non faussée" ne veut pas dire innocente, ne veut pas dire "libre de toute extériorité induite et organisée".

Si l'Europe n'existait pas, si le monde seul, composé de nations se livrait une guerre économique en ayant adopté le principe d'une concurrence libre et non faussée, ou d'un libre-échange universel, les conséquences en seraient tout autres : on ne verrait pas s'engager un processus incident de zonation induite sur un espace donné par une économie qui se veut autoguidée.

Le totalitarisme a ses limites : elles sont géographiques ! Et c'est bien l'existence du vase (l'UE) ou du dessin d'un corps en devenir ou en voie d'intégration, aux limites posées, aux contours arrêtés qui transfigure le chaos de la concurrence libre et non faussée en un dessein d'infrazonation ; le corps en croissance et en activité économique automatique et déchaînée autodiffuse un poison dissolvant sur les organes internes anciens que cette pan-activité bornée rend caducs, et elle opère ainsi sur eux cette refonte totalitaire qui se montre si violemment méprisante de l'existant. Le schéma d'intégration européenne est un schème révolutionnaire, un des plus radicaux que le continent ait connus avec la révolution française (et le bonapartisme) et l'hitlérisme. Il est sans exemple dans l'histoire (l'Union soviétique ne connut pas ce lent et inexorable processus d'infra-aimantation de ses parties constitutives et d'agglomération de ses limes sous le seul mobile, ou au seul prétexte, économique) et surtout sans concurrence à l'échelle mondiale.

L'UE est un projet qui s'inscrit contre toute concurrence, celle-là même qu'elle prône en son sein. Il y a là comme une volonté de puissance qui échappe totalement à ses acteurs, et dont personne, semble-t-il ne mesure les conséquences actuelles et futures.

[texte modifié]
Utilisateur anonyme
08 mai 2017, 14:03   Re : Millet vs Macron
@Francis


En ce qui concerne l'euro, il faut lire l’entretien de Robert Mundell au Guardian, datant de 2012. Mundell est considéré comme le génie maléfique de l’euro.
L’idée selon laquelle l’euro aurait échoué est dangereusement naïve. L’euro fait exactement ce que l’un des géniteurs de l’euro, Robert Mundell, avait prévu et planifié qu’il fasse.
« L’euro mettra la politique monétaire hors de la portée des hommes politiques », a-t-il dit. « Et sans la politique budgétaire, la seule façon pour les nations pour pouvoir conserver des emplois est la surenchère dans la réduction des règles du commerce. »
"Et quand une crise arrivera, les nations économiquement désarmées n’auront plus comme solution que déréglementer le droit du travail, privatiser les entreprises d’Etat en masse, réduire les impôts et d’envoyer les États-providence en Europe dans les égouts."
Réduire les impôts pour les transnationales et l'oligarchie, oui, mais certainement pas pour la classe moyenne, qu'on se le dise.
Et c’est là où l’on retrouve les mêmes éléments de langage partout en Europe : réformisme progressisme, modernisme, qui ne sont que de grossiers maquillages pour "réformes structurelles", un euphémisme pour l’écrasement des protections légales des travailleurs. L’union monétaire est la lutte des classes par d’autres moyens. Voir Monti, Macron, etc.
Le chômage de masse, le bradage des biens nationaux, le dumping social, amèneraient ce que Friedman a appelé une « régénération » de la Grèce. Et de l’Italie, de l'Espagne, du Portugal, de la France, de l'Irlande...
Il faut quand même rappeler que Goldman Sachs s’est fait 300 millions d’euros pour faire entrer la Grèce en fraude dans l'UE dans un premier temps, puis les banques ont gavé le pays de dettes, car les financiers appartenant tous comme par hasard aux USA, à la France, Allemagne, GB … ont conjugué LEURS EFFORTS pour fournir des prêts à outrance pour achats d’armes à la Grèce entre 2000 et 2010. "Entre mars 2005 et septembre 2008, les engagements des banques d’Europe occidentale en Grèce ont doublé. Ils sont passés de 80 à 160 milliards de dollars US."
Savez-vous qu'en 2009, le quatrième importateur d'armes au monde n'est pas l'Afrique du Sud, l'Afghanistan, le Zimbabwe ou la RDC, mais … la Grèce ! Et pour finir, depuis 2010, Goldman Sachs gagne des millions en pariant sur la dégradation de la qualité de la dette grecque. Ce qui s'appelle faire du fric avant, pendant, après.
Les ravages sociaux de l’euro, une stratégie délibérée.
[www.theguardian.com]
08 mai 2017, 14:28   Re : Millet vs Macron
Et quand une crise arrivera, les nations économiquement désarmées n’auront plus comme solution que déréglementer le droit du travail, privatiser les entreprises d’Etat en masse, réduire les impôts et d’envoyer les États-providence en Europe dans les égouts."

Sauf qu'en Europe, d'une façon générale, les dépenses des Etats providence n'ont jamais été aussi importantes et les impôts ont été très largement augmentés, notamment pour financer ces dépenses sociales.

Et c'est précisément ces dépenses publiques sociales, parce qu'elles ont soutenu la demande, couplées à une politique expansionniste de la Banque centrale européenne (distribution massive de crédits à taux nul), qui ont permis d'éviter un effondrement sur système, tout en dévaluant l'euro par rapport au dollar, ce que demandaient précisément les prétendus "souverainistes".

Et quand la crise fut venue, les Etats n'ont pas privatisé les entreprises d'Etat, tout au contraire, ils ont nationalisé une bonne partie des grandes banques ou ils ont pris des participations dans ces entreprises ou encore ils leur ont prêté de l'argent, ce qui a été une source de profit pour eux (grâce aux intérêts perçus).
Utilisateur anonyme
08 mai 2017, 14:56   Re : Millet vs Macron
« Sauf qu'en Europe, d'une façon générale, les dépenses des Etats providence n'ont jamais été aussi importantes et les impôts ont été très largement augmentés, notamment pour financer ces dépenses sociales.»

Pour que le Grand Remplacement se fasse en douceur, il faut acheter la paix sociale, ce qui en effet a un coût.
08 mai 2017, 14:58   Re : Millet vs Macron
"Pour le Grand Remplacement se fasse en douceur, il faut acheter la paix sociale, ce qui en effet a un coût".

Et pour lutter contre le Grand Remplacement, il faut bien sûr commencer par ruiner les Français, comme le proposait MLP avec le succès qu'on sait.
Utilisateur anonyme
08 mai 2017, 15:03   Re : Millet vs Macron
(Pellet pense qu'il est sur le forum officiel du FN, et qu'il n'a affaire qu'à des soutiens acharnés de Marine Le Pen.)
08 mai 2017, 15:16   Re : Millet vs Macron
(Pellet pense qu'il est sur le forum officiel du FN, et qu'il n'a affaire qu'à des soutiens acharnés de Marine Le Pen.)

Pellet pense qu'il est sur un forum qui a appelé à voter Marine Le Pen et qui n'a jamais dénoncé le risque de discrédit que MLP faisait peser sur la cause qu'elle prétendait défendre.

Pire, tous les "ténors" de ce forum ont constamment renchéri dans la dénonciation du caractère "brejnevo-hitlérien" de l'Union européenne et se sont réjouis du Brexit. Dans un de ses journaux, Renaud Camus n'a-t-il pas indiqué qu'il n'était pas même parvenu à faire adopter par le P.I. un communiqué regrettant le Brexit ?

Chaque fois que j'ai tenté sur ce forum de défendre l'appartenance de la France à la zone euro, chaque fois je me suis heurté à une hostilité virulente. Pour les plus modérés, il ne s'agissait que d'un sujet méprisable : cf. la dernière remarque de Marcel Meyer sur le sujet : "Dans les grands moments, la seule chose qu'on demande à l'intendance, c'est de suivre — ce qu'elle sait très bien faire si on lui fiche un peu la paix."

C'est cet aveuglement et cette morgue qui sont aujourd'hui la cause de l'échec de la stratégie de MLP et de ses soutiens.
Utilisateur anonyme
08 mai 2017, 15:23   Re : Millet vs Macron
« Pellet pense qu'il est sur un forum qui a appelé à voter Marine Le Pen et qui n'a jamais dénoncé le risque de discrédit que MLP faisait peser sur la cause qu'elle prétendait défendre. »

Ce n'est pas le forum, mais le P.I qui a appelé à voter Marine Le Pen. Le parti et Renaud Camus ont toujours émis de fortes réserves sur Mme Le Pen et son projet, mais que voulez vous, c'était ça ou Macron (et certes on a eu Macron). On se demande si vous lisez seulement les communiqués :

« Le parti de l’In-nocence n’approuve le programme d’aucun des candidats en présence lors du premier tour de l’élection présidentielle, le 23 avril prochain. Il demeure stupéfait de constater qu’aucun d’entre eux ne semble seulement s’aviser de l’invasion dont notre pays est la victime ni, par voie de conséquence, ne paraît décidé à prendre de mesures sérieuses pour lutter contre elle et la renverser. »

« Mme Marine Le Pen est le dernier obstacle qui demeure sur le chemin triomphal du candidat Macron. Quelles que soient les réserves qu’elle puisse inspirer, quelles que soient les divergences parfois très fortes qu'on puisse entretenir à l’égard de son programme, notamment sur l'Europe et sur l’euro (...) »

« Le parti de l’in-nocence et le NON (au Changement de Peuple et de Civilisation) estiment qu’à l’issue du débat présidentiel du 3 mai 2017 Mme Marine Le Pen, qui ne les a jamais représentés que très partiellement (...) »

Bref, vous vous acharnez contre un parti qui, sur le Grand Remplacement, l'Europe et les lacunes très réelles de Mme Le Pen, pense comme vous. Pourquoi, dès lors, cette fureur incessante ?
08 mai 2017, 15:38   Re : Millet vs Macron
Ah je vois bien la manoeuvre qui consiste à faire croire que je mets en cause le P.I., dans le but que l'on me tombe dessus.

Je n'ai jamais mis en cause le P.I. ni ce forum. Je n'ai fait que répondre à votre observation.

Je me suis acharné sur MLP et son père, c'est tout.

Et j'ai dénoncé le caractère abject d'un de vos messages.

(j'écris ça à toute vitesse)
Utilisateur anonyme
08 mai 2017, 15:40   Re : Millet vs Macron
Rassurez-vous, personne ne veut vous tomber dessus : vous pouvez réprimer votre attaque de paranoïa.
08 mai 2017, 15:51   Re : Millet vs Macron
(Complément).

Dans les extraits que cite le pseudo-Tystan-Dee, il est bien question des critiques que le P.I a adressées à MLP en tant qu'elle ne traitait pas le vrai sujet ("’invasion dont notre pays est la victime"). Il est également question de "divergences très fortes" avec le programme de MLP .

Mais, comme je l'ai écrit, jamais le P.I., à ma connaissance, n'a dénoncé le risque de discrédit que MLP faisait peser sur la cause qu'elle prétendait défendre.

Pour moi, il s'agit d'une erreur politique. C'est tout ce que je critique.

Et ce n'est pas nouveau. J'écrivais ici le 14 mai 2015 : [www.in-nocence.org]

"Le FN-MLP est parvenu à fidéliser à peu près un quart de l'électorat. Les deux-tiers des électeurs de la droite traditionnelle (UMP-UDI) condamnent le Grand Remplacement (même s'ils ne l'appellent pas comme cela) mais ils ne croient pas aux propositions du FN car elles sont anti-européennes.
Selon moi c'est à ces personnes-là qu'il faut s'adresser en défendant l'idée que la résistance au GR ne peut se faire que sur une base européenne, par le renforcement des institutions politiques de l'Union européenne. Cette position n'est pas fédératrice, elle n'est pas "un principe fédérateur" des forces hostiles au GR : elle est "clivante" car elle conduit à s'opposer à la ligne du FN-MLP qui conduit les forces anti-remplacistes dans une impasse."

Il me semble que le résultat des élections confirme ma critique de l'époque.
Utilisateur anonyme
08 mai 2017, 15:55   Re : Millet vs Macron
Pellet, le seul parti politique ou groupe de réflexion qui dira exactement ce que vous voulez dire ou entendre, c'est celui que vous fonderez (et encore, il vous faudra composer...).
08 mai 2017, 16:02   Re : Millet vs Macron
"Pellet, le seul parti politique ou groupe de réflexion qui dira exactement ce que vous voulez dire ou entendre, c'est celui que vous fonderez (et encore, il vous faudra composer...)."

Autrement dit, il ne sert à rien de venir débattre sur ce forum, sauf à n'y écrire que ce que vous voulez y lire.
Utilisateur anonyme
08 mai 2017, 16:10   Re : Millet vs Macron
Il ne sert à rien de s'acharner et de combattre un parti qui est d'accord à 95%, voire plus, avec ce que vous dites. Que n'employez-vous votre énergie à convaincre des gens pour qui le changement de peuple n'est d'aucune importance, par exemple ?
08 mai 2017, 16:23   Re : Millet vs Macron
Encore une fois, vous cherchez à me discréditer en prétendant que je m'acharne et combat le P.I., alors que je n'ai fait que mettre en doute le bien-fondé de sa stratégie à l'égard du F.N.

Rassurez-vous, à ce petit jeu, vous serez rapidement gagnant.

(Ajout)

"convaincre des gens pour qui le changement de peuple n'est d'aucune importance

C'est ce que, précisément, la ligne de MPL rend impossible car elle discrédite la critique du GR.

Avoir considéré que MLP était un pis-aller était donc selon moi une erreur.

Peut-on écrire cela ici sans être traité comme un ennemi ?
Utilisateur anonyme
08 mai 2017, 16:46   Re : Millet vs Macron
Mais oui, Caliméro, bien sûr que l'on peut ! D'ailleurs, vous ne faites que ça.

Allons, soyez raisonnable, rentrez vos griffes, et dites-nous s'il fallait appeler à voter Macron. Ou blanc. Ou encore s'abstenir. De grâce, illuminez-nous, ô Grand Sachem.
Utilisateur anonyme
08 mai 2017, 17:32   Re : Millet vs Macron
@Trystan

Allons, soyez raisonnable, rentrez vos griffes, et dites-nous s'il fallait appeler à voter Macron. Ou blanc. Ou encore s'abstenir
///////

(J'aimerais bien savoir pour qui voter, ou ne pas voter, moi aussi... même si, pour le coup, c'est un peu tard.)


MLP n'était certes pas la candidate idéale, tous l'ont dit sur ce Forum, mais avec l'ex. banquier tout risque de devenir bien pire !, dix fois, cent fois pire pour les générations à venir. Car ce sont elles qui vont morfler, coincées entre les griffes des élites mondialistes les suçant jusqu'au sang et une immigration hargneuse et prédatrice qui n'a qu'un but : les éradiquer pour les remplacer (après les avoir soigneusement depouillées). Ces millions d'afro-maghrébins ne savent hélas (pour nous) faire qu'une chose : se reproduire massivement. Et pourquoi se gêneraient-ils d'ailleurs ? Il leur suffit de faire des gosses que nous devrons habiller, loger, nourrir, éduquer, avec la complicité active de certaines élites dont Macron est désormais l'étendard visible.


@Pellet "Avoir considéré que MLP était un pis-aller était donc selon moi une erreur"

Alors dites-nous donc ce qu'il fallait faire ???
08 mai 2017, 18:25   Re : Millet vs Macron
Alors dites-nous donc ce qu'il fallait faire ???

Il y a deux ans [www.in-nocence.org], j'avais préconisé :
1° de "s'opposer à la ligne du FN-MLP qui conduit les forces anti-remplacistes dans une impasse"
2° de conduire "un travail "doctrinal" qui permette de définir sur le plan théorique et pratique ce qu'est l'identité européenne et ce que devraient être les institutions et les politiques d'une Union fidèle à cette identité". Et j'avais même proposé un schéma d'organisation de l'UE.

Il me semble que seule cette ligne aurait pu peser un peu au cours des années écoulées.

Mais, dans l'hypothèse même où MLP n'aurait pas dévié de la ligne suicidaire qu'elle avait choisie, j'aurais appelé, au premier et au second tour, à l'abstention ou au vote blanc ou nul, comme l'ont choisi spontanément un quart des électeurs.

Il me semble que cette stratégie aurait permis d' "avoir raison avant les autres" puisqu'aujourd'hui, tous ceux qui gravitent autour de MLP, comme le maire de Béziers, déclarent qu'il faut "un aggiornamento sur l'euro".

Même Jean-Marie Le Pen, vieille ordure anti-sémite mais qui sait ce qu'est la politique, juge que ce sont "les problèmes de l'euro, de l'Europe, de la retraite à 60 ans qui ont plombé la campagne de Marine Le Pen." [www.rtl.fr]
Utilisateur anonyme
08 mai 2017, 19:00   Re : Millet vs Macron
conduire "un travail "doctrinal" qui permette de définir sur le plan théorique et pratique ce qu'est l'identité européenne et ce que devraient être les institutions et les politiques d'une Union fidèle à cette identité". Et j'avais même proposé un schéma d'organisation de l'UE.

Il me semble que seule cette ligne aurait pu peser un peu au cours des années écoulées

/)))

Ce genre de travail a déjà été fait, et continue de l'être, par le GRECE et le Club de l'horloge, par ex.
Deux belles "machines intellectuelles" où les participants y sont brillants, les recherches audacieuses - pour quel résultat ?...
Utilisateur anonyme
08 mai 2017, 19:01   Re : Millet vs Macron
vieille ordure anti-sémite

Je trouve ce coup de pied de l'âne assez lamentable...
Vous réduisez à néant les justes critiques émises sur le ton harpiesque de la fille en insultant gratuitement le père.
Mais il est vrai que vous lui aviez reconnu un sens de l'opportunité politique alors il ne fallait pas qu'on pense...

J'imagine qu'un allemand des années 30 surpris à écouter du Guershwin devait lui aussi se croire obligé de vilipender "les juifs" pour se faire pardonner des goûts musicaux déviants. Rien ne change...
Utilisateur anonyme
08 mai 2017, 19:04   Re : Millet vs Macron
vieille ordure anti-sémite

Je trouve ce coup de pied de l'âne assez lamentable..
/////

Oui. C'est du niveau de la "pensée antifa".

(Pour quelqu'un qui se disait horrifié ( j'exagère à peine) par les propos de M. Dee.)
08 mai 2017, 19:52   Re : Millet vs Macron
Si vous disiez de la shoah qu'elle est un "point de détail de l'Histoire", cela ne ferait pas de vous une "vieille ordure anti-sémite" ?

Et si, comme Renaud Camus, j'avais écrit que Jean-Marie Le Pen était "Pire que le mal", cela irait mieux à vos âmes sensibles ?

[www.in-nocence.org]
Utilisateur anonyme
08 mai 2017, 20:45   Re : Millet vs Macron
Disons que ce sont là d'anciens combats, et que boxer comme que vous le faites un vieux monstre de carton-pâte ne nécessite aucun courage, ni aucune clairvoyance... Ph. Muray, lors de la première quinzaine anti-Le Pen de 2002, comparait déjà Jean-Marie Le Pen à un petit diable sur ressort que le Système faisait ressurgir de sa boîte à chaque élection, pour faire peur aux enfants que nous sommes, nous qui adorons jouer à nous faire peur.

En 2017, tel un vulgaire électeur de Macron, et conformément à ce qu'exige la doxa, vous en êtes encore à insulter Jean-Marie Le Pen, à vous offusquer docilement de son vieil antisémitisme et de sa complaisance supposée envers la barbarie nazie, etc. Tout cela est bien vrai, mais aujourd'hui c'est l'antisémitisme afro-maghrébin des cités qui est le véritable péril ; et, autant et plus qu'à Oradour-sur-Glane, c'est à l'entrée du Bataclan qu'il convient de se recueillir. Parlez-nous de cela, plutôt, si tant est que ça vous inspire autant que vos chers Le Pen.

Pour le reste, la plupart des gens seront d'accord avec vous pour dire que ces Le Pen, père et fille, ont abusivement monopolisé le combat anti-remplaciste, et qu'avec leur défauts immarcescibles ils ont largement contribué, hier comme aujourd'hui, à l'échec de nos idées. On peut se contenter de le constater sans pour autant souhaiter les voir « rôtir en enfer » ou je ne sais quoi, comme vous l'écriviez assez comiquement ailleurs...
08 mai 2017, 21:17   Re : Millet vs Macron
Qu'il est drôle de recevoir des leçons de courage de qui se cache derrière un pseudonyme pour écrire ce que l'on sait.

Pour le reste, ce n'est plus la peine d'argumenter. Je vous laisse à vos manipulations et à vos certitudes.
Utilisateur anonyme
08 mai 2017, 21:27   Re : Millet vs Macron
Exception professorale, admise sur ce forum, où mon anonymat — cela ne vous aura pas échappé — est tout relatif (et c'est très bien ainsi).

Restons-en là en effet.
08 mai 2017, 22:04   Re : Millet vs Macron
Pour résumer, et afin de dissiper tout risque de malentendu sur ce que j'ai appelé le vice économique et qui aurait peut-être mérité d'être désigné comme vice économiste :

Le libéralisme économique, assorti de son petit frère dans la superstructure le libertarisme sociétal, ont beau se faire connaître, et se faire dénoncer par leurs opposants, comme loi du chaos, ou du désordre, ou force désorganisatrice de l'existant, cela n'est qu'apparence : dès lors que ces deux-là déployent leurs forces dans un espace borné et défini, contenu par des régles du jeu arrêtées (celles de l'UE), ils engendrent un ordre organique nouveau. Or cet ordre nouveau, aussi démuni de chef charismatique que dénué d'idéal, à tout le moins dénué d'idéal revendicable ouvertement par quelque empereur ou figure surplombante, piétine l'existant sans aucune contrepartie transcendante, sans "moins pour le plus" : le travailleur, le producteur de bovins, dont la raison d'être et parfois de vivre, a été détruite par le mobile économique qui sert à l'UE de moteur à sa cristallisation, se voit ainsi sacrifié pour rien, pour aucun "plus de gloire" comme cela avait été le cas quand le continent se voyait remanié par Rome, ou Napoléon 1er ou même par le projet soviétique. Dans ce processus de destruction-refondation (ou re-création) la mort des uns n'est aucunement rédimée par des lendemains qui chanteraient pour tous (cas du 1er Empire ou de l'Urss, voire de la vision hitlérienne de l'Europe) et ce par le fait même que l'UE n'a jamais eu d'autre idéal qu'économique.

C'est le saut d'échelle dans le déploiement des lois économiques du libéralisme, de la nation à l'espace européen, qui engendre cet ordre nouveau et non leur primauté "globale" (mondiale). L'affaire est étrange : un espace politique s'auto-forme sous l'impulsion d'un désir matérialiste d'efficience économique, ce qui ne serait en soi nullement dramatique ni déplorable mais qui le devient par le truchement de ce saut d'échelle : un corps politique total et totalement neuf s'impose à l'histoire sans désir d'idéal. Et sa structure territoriale est dévastatrice pour les territoires anciens et les vies humaines qui s'y étaient, au fil des siècles, elles-mêmes cristallisées.

Dépourvu d'homologue contemporain et privé de tout précédent historique, cet ornithorynque politique est sans concurrence. Il est un monstre aussi ectoplasmique qu'efficient et son idiotès le rend en même temps redoutable : comment l'abattre ? Par quelle révolution subtile et forte, à l'image de l'objet à la destruction duquel elle sera vouée, ce dragon sans tête sera-t-il terrassé ?

Pour l'heure, la voie est étroite et l'éventail des options fort maigre, à vrai dire, on n'en voit qu'une, logique à défaut d'être innovante : l'insurrection des nations et de leurs peuples contre la réorganisation totalitaire du continent. Mais cette insurrection doit être investie de sagesse. L'agitation anti-européiste ne mènera à rien, puisque comme on vient de le voir, le dragon est sans tête et possède dix mille pieds sur lequels le monstre est prêt à retomber quoi qu'on fasse contre lui et quoi qu'on dise de ses oeuvres. La bête immonde ne peut être attaquée frontalement : Jean-Claude Juncker n'est ni Napoléon III ni Bismark ni Brejnev. Le bougre plaide l'innocence. C'est sa force, et sa ruse. Résister d'abord, avec les vieilles pétoires du nationalisme têtu et non coopératif, comme le fait Victor Orban ; se faire sanglier des Ardennes, voter Le Pen, dire NON, voir la Bête s'impatienter, tenter les différentes formules et les divers stratagèmes à sa disposition : lui mettre des bâtons dans les roues, faire dérailler son train, comme du temps de l'Occupation en France, saboter ses plans, lui cracher au visage, lui faire savoir, Hymne à la Joie nonobstant, qu'elle ne nous séduit pas, qu'elle nous est rien, que nous ne voulons pas de ses oeuvres, manoeuvres et plans occultes. C'est ce par quoi il faut commencer. Ce monstre sympathique qu'est Emmanuel Macron doit le savoir : nous ne marchons pas et nous n'irons nulle part, il va falloir nous déloger ou nous éliminer sur place.
08 mai 2017, 22:35   Re : Millet vs Macron
par le fait même que l'UE n'a jamais eu d'autre idéal qu'économique.

Et pour cause, les "souverainistes", si mal nommés, lui ont toujours refusé toute ambition politique.

La Communauté économique européenne (CEE) fut créée parce que toutes les tentatives d'union politique ("par le haut") avaient antérieurement échoué.

Il fut décidé en 1957 de créer une unité matérielle, économique ("par le bas"), entre les pays, afin qu'ils n'aient plus jamais intérêt à se séparer.

Mais la guerre des monnaies entre pays de la CEE enrichissait l'Allemagne et risquait de ruiner la France et les pays du Sud.

Le SME fut créé pour tenter de limiter les crises mais régulièrement la France (et les autres pays les plus faibles) devaient concéder d'humiliantes dévaluations de leur monnaie ou réévaluations du deutschmark.

Au moment de sa réunification, l'Allemagne accepta d'abandonner sa domination monétaire pour permettre la création de l'euro, qui devait faire profiter la France et les pays du Sud des avantages d'une monnaie forte (avantage dont certains pays, dont la Grèce, abusèrent).

Il aurait fallu accompagner la création de la zone euro d'un véritable budget européen, doté de ressources fiscales propres qui auraient permis des investissements d'intérêt commun, par l'émission d'une dette publique proprement européenne.

Autrement dit, la création de l'euro appelait la création d'un pouvoir politique véritablement fédéral.

Malheureusement, l'Allemagne refusa et elle reçut le soutien .. des "souverainistes" de tous poils et de tous pays.

Et c'est ainsi que les libéraux allemands obtinrent, avec le soutien des "souverainistes nationalistes" français, la création d'une Banque centrale fédérale sans contre-pouvoir politique fédéral.

Le projet d'une "démocratisation de la zone euro", de Piketty et consorts, repris par Macron, vise à corriger cette aberration.

Bien évidemment, tous les souverainistes nationalistes sont opposés à ce projet et dénoncent l'impérialisme du libéralisme qu'il ont contribué à instaurer.

Ils préconisent le retour à la guerre des monnaies européennes, ce qui aurait pour effet immédiat de ruiner les Français et de détruire l'Union européenne.

Pour éviter la panique des électeurs, MLP a préconisé de créer une monnaie nationale, "le franc-Le-Pen", dévaluable à volonté pour favoriser les exportations, tandis que l'Allemagne garantirait sa convertibilité en euro, sur la base "un franc-Le Pen = un euro". Autrement dit : "l'Allemagne paiera !"

Et c'est pour ces pitres qu'il faudrait voter pour défendre la France ?

Ce serait très drôle, si ce n'était dramatiquement stupide.

il va falloir nous déloger ou nous éliminer sur place. : mais vous le faites très bien vous-même. Votre suicide est très réussi.

(vous l'aurez compris, aujourd'hui j'ai du temps à perdre)
Utilisateur anonyme
08 mai 2017, 22:57   Re : Millet vs Macron
@Francis "Pour l'heure, la voie est étroite et l'éventail des options fort maigre,"

//////
Il faudrait d'abord gagner le combat culturel, plus précisément sémantique.

Car nous avons vu qu'encore une fois, « Fasciste » continue d'être le dernier mot, et à peu près le condensé, de toute la pensée anti-patriote, laquelle n’a plus d’autre instrument d’analyse à sa disposition.
Le mécanisme est à chaque fois le même : quelqu’un, mettons Nicolas Dupont-Aignan, se risque à remettre en cause la doxa europeiste, en argumentant, en nuançant, en analysant les choses en détail. On ne lui répondra jamais, voire on l'insultera. Aucun de ses arguments ne sera sérieusement débattu, au nom du sacro-saint principe : « on ne débat pas avec ces gens-là ». L’iconoclaste sera tout de suite qualifié de fasciste et de nazi. Le point Godwin est atteint immédiatement. Ce n’est pas de la pensée, c’est un réflexe pavlovien.

Question : comment casser chez nos ennemis, et parfois chez nos faux amis, ce réflexe pavlovien ?
08 mai 2017, 23:01   Re : Millet vs Macron
« on ne débat pas avec ces gens-là ».

Mais moi, je débats avec les Dupont-Aignan, profitez-en, c'est ma tournée ce soir.

Dites-moi où je me trompe. Mais avant minuit parce qu'après je redeviens une citrouille.
09 mai 2017, 22:03   Re : Millet vs Macron
» Le libéralisme économique, assorti de son petit frère dans la superstructure le libertarisme sociétal, ont beau se faire connaître, et se faire dénoncer par leurs opposants, comme loi du chaos, ou du désordre, ou force désorganisatrice de l'existant

Mais, "loi du chaos" ne veut censément rien dire : soit un système obéit à des lois, est régulé, et dans ce cas ce n'est ni le désordre ni le chaos, soit il y a le chaos, auquel cas nous nous trouvons face à une réalité par définition absolument anomique, non ?...

Enfin, si je me souviens bien, le libéralisme économique (le "néo-classicisme") ne s'est jamais fait connaître comme "loi du chaos", mais exactement au contraire comme principe d'émergence d'un ordre optimal à partir d'un état initial posé comme anarchique ou totalement dérégulé, le plus libre cours de cet état étant conçu comme garant exclusif de l'émergence de cet ordre : c'est, à l'inverse "d'une force désorganisatrice de l'existant", la postulation d'une force spontanément organisatrice de l'existant à partir du désordre, ou, comme il se disait parmi les piqués du concept d'"auto-organisation" en sciences de l'information, la "complexité ordonnée par le bruit".
Au vrai, le postulat de base smitien n'a jamais cessé de servir de socle idéologique au libéralisme, me semble-t-il : "Le moteur de l'activité économique est la satisfaction de l'intérêt personnel, qui conduit chaque individu à servir l'intérêt de la communauté comme s'il était guidé par une main invisible" : le libre jeu des intérêts personnels, à ce niveau totalement anarchiques, incontrôlables et irrationnels, produit ainsi sur le plan de la communauté le meilleur ordre possible, de même que le libre jeu de la concurrence entre acteurs d'égale force au sein du marché constitue le principe régulateur (et non dérégulateur) d'un tel système.
09 mai 2017, 22:10   Nom savant
"La "complexité ordonnée par le bruit"" plus connue sous le nom de "bordel organisé".
09 mai 2017, 22:41   Re : Nom savant
En son principe, c'est la croyance en la meilleure organisation générale spontanément produite par le libre jeu des bordels particuliers.
10 mai 2017, 01:13   Re : Millet vs Macron
On le voit bien dans ces discussions: s'ériger contre le paradigme de l'intégration européenne est aujourd'hui devenu impensable au sens le plus littéral du terme, comme aurait pu l'être le parti pris anomique et "imbécile" de qui se serait déclaré anti-monarchique dans le siècle de Louis XIV. Le terme de doxa est bien trop faible pour nommer ce phénomène.

Ce qui m'apparaît remarquable: que les arguments de raison qui viennent fonder, étayer et justifier cette doxa soient tous d'ordre technique, et jamais moraux ni de philosophie politique pure, j'entends librement pensés (libres de la cage mentale forgée par les prétendus acquis historiques de la construction européenne).

L' imbécilite des Français était présentée par les nazis comme cause première des massacres de juin 44 perpétrés par ces derniers --- leurs victimes perissaient faute d'avoir compris où était leur intérêt. On retrouve aujourd'hui ce schéma : la raison technicienne est du côté des ecrabouilleurs européistes, la réticence mal raisonnante du côté des réfractaires.
10 mai 2017, 08:24   Re : Millet vs Macron
"Le moteur de l'activité économique est la satisfaction de l'intérêt personnel, qui conduit chaque individu à servir l'intérêt de la communauté comme s'il était guidé par une main invisible"

J'ai beau appartenir au camp des imbéciles, j'avais compris cela. Je vous disais donc dans les pages supra que ce moteur, celui de la recherche de la satisfaction de l'intérêt personnel, dès qu'il s'applique à un espace territorial et politique borné, favorise l'émergence d'une spécialisation par zones, qui en deviennent comme les organes d'un corps en ontogenèse : le territoire le mieux-disant dans tel ou tel secteur d'activité (agriculture, tourisme, industrie, secteur de services, etc.) endosse le rôle, prend en charge, comme les reins ou le foie dans l'embryon, la fonction vitale de l'organisme pour laquelle il affirme une vocation (ex. la Pologne pour la production laitière, la Ruhr pour l'industrie métallurgique, etc.). Quand la France était une nation autonome, un corps territorial efficient comme désire l'être aujourd'hui l'UE, elle avait sa Ruhr, son Andalousie, sa Toscane, sa Bavière etc., l'intégration européenne veut dire que le schéma de ces fonctions économiques territoriales est aboli, et qu'en ses frontières désormais caducs, la France se meuble d'espaces sans vocations, intersticiels, marginaux (la "France périphérique"), de territoires losers, ayant perdu leur raison d'être, et leur âme, si l'on veut. Le remaniement continental obtenu par l'action de ce "moteur" pourtant en soi sans direction particulière, sans "volonté" révolutionnaire (cf. la fameuse "main invisible"), vaut révolution, chambardement, mais ce chambardement sert un ordre nouveau, efficient, économiquement structuré à la macro-échelle d'un continent.

Cette évidence simple, qu'il m'est si difficile à faire entendre ou même à formuler ici de manière satisfaisante, est écrasante : elle rend compte de tout ce que la micro-politique -- la contestation de la "concurrence déloyale", par exemple, émanant des organes en voie de spécialisation et qui s'exerce au détriment de ceux qui sont en voie d'atrophie ou de perdition ---, ne parvient pas à décrire, à analyser correctement et bien entendu à freiner ou remettre en question de l'inexorabilité apparente des processus qui la portent.
10 mai 2017, 14:45   Re : Millet vs Macron
Sauf qu'au regard des principes admis du libéralisme, le moteur de l'activité économique de l'UE n'est pas "libéral" : l'Union est protectionniste, interventionniste, largement "subventionniste" et assurément, on le lui reproche assez, directive et normative : en fait je crois qu'aucun des quatre critères smithiens définissant fondamentalement le libéralisme économique ne s'applique à cette zone.
Le libéralisme économique ne s'appliquant tout simplement pas à l'UE in the first place, je ne vois pas comment les "vices" que vous y dénoncez pourraient à cette occasion être imputés au libéralisme au tant que tel, voilà tout...
10 mai 2017, 16:01   Re : Millet vs Macron
La suppression des barrières douanières, les libres circulation et installation des personnes, des entreprises et des biens ne seraient pas listés parmi les critères smithiens, ergo il est erroné de parler de libéralisme au sujet de l'UE. Est-ce la le coeur de votre propos, essentiellement technique et doctrinaire ? Produit comme d'habitude sur le mode du recadrage académique ?
10 mai 2017, 16:53   Re : Millet vs Macron
Voici les quatre principes qui constituent la base doctrinale du libéralisme économique :

— le moteur de l'activité économique est la satisfaction de l'intérêt personnel, qui conduit chaque individu à servir l'intérêt de la communauté comme s'il était guidé par une main invisible ;

— le mécanisme régulateur de ce système économique est la concurrence, celle que se font de nombreuses firmes dans chaque branche d'activité. Chaque firme se soumet aux prix tels qu'ils résultent du jeu naturel de l'offre et de la demande sur le marché libre et concurrentiel. Aucune ne peut influencer les prix du marché, cela reviendrait à contrôler le contrôleur ;

— le pouvoir régulateur de la concurrence exclut toute intervention de l’État. La seule intervention justifiable doit être limitée au respect de la loi et de l'ordre et à la défense nationale ;

— le marché et la concurrence tels que définis précédemment étant les garants du meilleur système possible, il faut les préserver à tout prix. Plus la zone d’échange sera vaste, plus vive sera la concurrence et plus puissant sera le marché.

Le "laisser passer" (la libre circulation des biens et des personnes) n'est que le pendant secondaire du "laisser faire", il en est une conséquence nécessaire, mais il ne constitue pas en soi et à lui seul le nerf du libéralisme, qui est le non-interventionnisme et le strict respect des conditions de la concurrence, qui excluent totalement une politique aussi dirigiste et interventionniste que celle que pratique l'UE.
Exciper des flux migratoires traversant l'Europe pour qualifier l'UE de "libérale", c'est à peu près du même tonneau que qualifier Macron de nouvel Hitler du seul fait de sa gestuelle oratoire parfois un peu emportée et de sa voix tirant en fin de phrase vers l'aigu.
Cela dit, s'il y a vraiment de l'hitlérisme rampant en lui, je ne jure plus de rien...
Ce n'est pas parce que l'Europe protège à peu près tous les citoyens des pays qui la composent, là où les Etats-Unis laissent crever sans merci des millions d'Américains inactifs ou handicapés sociaux, qu'elle n'est pas tout à fait libérable ! Les contrats zéro heure, les travailleurs pauvres allemands qui tueraient père et père pour toucher l'équivalent d'un SMIC français, pour ne citer que ces abominations, ne sont pas de effets pervers d'un libéralisme exercé comme on joue avec le feu ?
10 mai 2017, 18:56   Re : Millet vs Macron
cf le cas de ces agriculteurs français qui reçoivent "des aides" (de l'UE) alors que leur unique souhait est de pouvoir vivre de leur production. Ce que l'UE appelle "aide", et qui ne saurait être autre que temporaire, pallie chichement la perte d'avenir de ces hommes et femmes. Aides diverses, minimas sociaux (lesquels en France on ne doit pas à l'UE ou bien si ?) et emplois à temps partiel sont les adjuvants nécessaires à la cuisine de la restructuration sans effusion de sang, qui s'opère par la force du "moteur" dont on nous parle : tant que le régime du mieux-disant économique universel s'avère triomphant (parce que protégé, ce régime) et sans concurrence dans un espace donné, le remaniement territorial et le saccage de l'ordre séculaire auront lieu, pour le bénéfice de l'ordre nouveau qu'enfante ce régime économique.
(Les agriculteurs bien sûr ! dont la destruction a été savamment planifiée, j'en suis certain, par des technocrates sur-diplômés qui savaient très bien, après avoir lu Mendras et d'autres, que les taiseux du Béarn, morts de honte et de désespoir, se pendraient dans leur grange et ne se soulèveraient jamais.)
10 mai 2017, 21:24   Re : Millet vs Macron
» qu'elle n'est pas tout à fait libérable

"Libérable", peut-être, mais libérale, franchement... La PAC n'était-elle pas avant tout un projet tout à fait explicite de contrôle des prix et de subventionnement ? Écoutez, c'est quand même aux antipodes de l'essence même du libéralisme, enfin... Et ma foi, je doute si son évolution a réellement opéré une révolution dans le sens de ce que préconiseraient d'authentiques libéraux purs et durs (que je ne suis pas, est-il besoin de le préciser, mais là n'était pas la question)...
10 mai 2017, 22:11   Re : Millet vs Macron
Encore une fois il ne s'agit pas de faire le procès du libéralisme économique en soi ou au sens strict des critères académiques qui le définissent. Mais de reconnaître que l'application de ses principes et de ses normes dans un espace dynamique et économiquement "pre-architecture" produit un vice, ou des effets retors point nécessairement voulus par le politique (lequel n'a très vraisemblablement pas pré-trace ni complote le zonage économique nouveau qui s'opère sous nos yeux en lequel le mieux disant économique se spécialise le premier de manière en quelque sorte spontanée avec pour corollaire la déchéance économique, sociale et paysagère de ses concurrents malheureux impitoyablement sanctionnés par la "main invisible")
Citation
Alain Eytan
» qu'elle n'est pas tout à fait libérable

"Libérable", peut-être, mais libérale, franchement... La PAC n'était-elle pas avant tout un projet tout à fait explicite de contrôle des prix et de subventionnement ? Écoutez, c'est quand même aux antipodes de l'essence même du libéralisme, enfin... Et ma foi, je doute si son évolution a réellement opéré une révolution dans le sens de ce que préconiseraient d'authentiques libéraux purs et durs (que je ne suis pas, est-il besoin de le préciser, mais là n'était pas la question)...

Tiens, je ne corrigerai pas ce beau lapsus graphique.
Utilisateur anonyme
12 mai 2017, 08:26   Re : Millet vs Macron
Le paradoxe, c'est qu'il ne peut y avoir de politique libérale : il ne peut y avoir qu'une action libérale visant à nier la réalité du politique. C'est tellement vrai que les politiciens n'ont plus aucune idée de ce qu'est le politique, ou par ex de ce qu'est le bien commun. Et d'ailleurs, ça ne leur servirait à rien... Car pour eux, tout se ramène à des problèmes de strapontins et de carrière.

Ce qui nous menace le plus aujourd'hui c'est l'extinction du politique au profit d'une dissolution à l'intérieur d'une société liquide.
12 mai 2017, 16:51   Vivre sa vie
» Le paradoxe, c'est qu'il ne peut y avoir de politique libérale : il ne peut y avoir qu'une action libérale visant à nier la réalité du politique

En effet... Le libéralisme tend me semble-t-il à évacuer le politique, ou le réduire à un strict minimum et, pourrait-on dire, à désacraliser la chose publique pour refonder la société sur ses unités constitutives que sont les individus et la primauté de leurs centres d'intérêt : en somme, pour le dire vite, la conception libérale de la société est parfaitement en accord avec l'histoire de l'Occident et l'avènement de la modernité, entendue comme processus accru de "subjectivisation" du monde.
Il y aura donc d'un côté ceux qui seront prêts à s'accommoder même d'une junte militaire (catholique), pourvu qu'elle vise à une quelconque tentative de restauration d'un ordre où les valeurs prééminentes seront la nation (essentiellement définie)) et l'autorité en émanant, tant le salut et au reste toute forme de sens ne peuvent ressortir à leurs yeux qu' au collectif, et de l'autre des quidams "monadisés" aspirant en priorité à vivre leur vie, sous cloche, et qui assisteront à l'arrivée aux affaires de ladite junte (catholique) avec la nette impression d'avoir la berlue.
Rien là que de très banal...
Et entre les deux...
Utilisateur anonyme
12 mai 2017, 17:24   Re : Vivre sa vie
Alain,

Dérivons un peu... Votre message nous renvoie au terrorisme qui s’est déterritorialisé, et donc au terroriste devenu "citoyen du monde" (lui aussi !), "quidam "monadisé" aspirant en priorité à vivre sa vie (son idéal) sous cloche...", pour le dire vite. Un terroriste qui, bien souvent, n’opère plus à l’intérieur des frontières d’un seul Etat ; le terrorisme planétaire passant d’un pays à un autre, la Terre entière étant son champ d’action - idem pour l'homme attalien.
Pour le reste, il y a bien sûr une grande différence entre ces 2 types humains, le terroriste​ se revendiquant d'un engagement politique (et ou religieux) intensif, d'une légitimité s’opposant à angle droit à une légalité considérée comme injustice ou désordre institué, alors que pour l'homme attalien engagement politique, religion, légitimité, légalité, tout ça n'existe pas.
Utilisateur anonyme
13 mai 2017, 06:58   Re : Vivre sa vie
Juste en passant : la fille de Brigitte Macron-Trogneux a été désignée suppléante du candidat investi par La République en marche, dans la 4e circonscription du Pas-de-Calais.
Si certains crient au «népotisme», le responsable local de la communication, Quentin Herdier, vante les qualités du «tandem» désigné et argue qu'il y «aura toujours des gens pour critiquer».
Ben voyons… Le népotisme, c'est seulement bon pour le FN.

Bref, si l’on ne saurait transiger sur les "valeurs républicaines", il y a tout de même ces limites qu’impose le porte-monnaie.
Utilisateur anonyme
22 mai 2017, 13:42   Re : Millet vs Macron
Richard Millet
09/05/2017
Chronique n°133

Macron, président ready made

D’une certaine façon, Macron a toujours déjà été élu. L’unanimité extatique qui l’a porté au pouvoir s’est drapée d’une prétendue contestation à gauche (le bobo trotskiste Mélanchon) et de l’habituel épouvantail d’ «extrême-droite » : Marine Le Pen, dont les hystériques défenseurs des « valeurs républicaines », prétendument menacées par la « montée du fascisme », n’admettraient pour rien au monde qu’elles trouvent en Le Pen un ardent défenseur.
Macron n’a donc pas été élu, comme on le dit, sur les ruines des partis politiques (y compris le Front national) ; il l’a été par un système qui avait besoin de faire croire à sa propre décomposition pour présenter Macron comme l’homme « providentiel », principalement parce qu’il est jeune. L’argument du « jeunisme » est en effet puissant dans un pays qui tient encore aux apparences pour cacher la fatigue de l’enchantement démocratique. La démocratie, en l’occurrence, consiste à faire croire aux gens qu’ils peuvent décider d’un destin politique qui ne serait pas entièrement soumis à l’argument économique : on aurait ainsi le choix entre plusieurs candidats, puis deux ; et si Macron n’est pas Le Pen, Le Pen et Macron représentent bien les deux faces d’un même désastre : le candidat par défaut – conséquence de la « défection » de Dominique Strauss-Kahn, en 2012, qui a porté Hollande au pouvoir, et aujourd’hui, Fillon ayant conduit la « droite » au suicide, Macron, candidat secret de l’Élysée. Ce défaut marque la fin de l’apparatchik français, clientéliste, conservateur, qui vivait de l’indifférenciation entre la droite et la gauche. De ce « renouveau », le ready made Macron est la quintessence, comme Trudeau, Merkel, Obama, Blair, etc., noms génériques de la social-démocratie mondialiste. Tous s’enchantent de l’élection d’un homme dont on peut dire qu’il a été aussi porté au pouvoir pour que l’Europe ne connaisse pas un Trump français.
Macron a donc été élu non par le peuple français (quel « peuple » ? et qui est vraiment français, dans cet imbroglio post-démocratique ?) mais par les médias officiels - détenus par une poignée de business men post-gauchistes, qui ont fait voter les lois sur l’euthanasie, le mariage homosexuel, la procréation assistée, la gestation pour autrui, bientôt la libéralisation du cannabis, les manipulations génétiques, le vote des étrangers, et tous ces dispositifs nihilistes que le Système politico-médiatique présente comme l’unique version du progrès.
Et comme nous sommes en France, ancienne nation littéraire, la farce électorale a pris une dimension théâtrale, malgré l’absence de femmes, mais avec ses traitres, la lutte entre jeunes et vieux, ses rebondissements, et le grotesque qui tient lieu de débat ; car les vraies questions ont été soigneusement évitées, notamment celle de l’immigration de masse, principalement musulmane, Le Pen modérant son discours pour ne pas trop paraître Front national, Macron pour faire un peu oublier qu’il était le candidat déclaré des musulmans.
Observons pour finir les symboles de la victoire de Macron, cet homme qui a prétendu qu’il n’y a pas de culture française tout en se disant l’ami du philosophe Paul Ricœur : la cour du Louvre, la pyramide mondialiste de Pei, Bonaparte et Beethoven, l’hymne « européen », une foule « bigarrée », parfaitement sélectionnée ethniquement par les organisateurs du spectacle ; bref, le vieux rituel du mortifère Mitterrand au service d’un homme jeune mais en fin de compte très vieux : rien de neuf, donc, sous le soleil de la République médiatique ; les Français, qui ont fait semblant de réfléchir à leur avenir, sont passés de l’insignifiant Hollande au sémillant Macron ; ils peuvent continuer de dormir de leur sommeil d’esclaves consentants.


(Chronique d’abord parue en Italie dans La Verità)
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