Sortir de l'euro ? L'horreur ! la ruine des petites gens ! le spectre d'un chômage endémique !

Le Figaro publie aujourd'hui le tableau du chômage dans l'UE à 28 et la zone euro à 19. Monsieur Macron, ministre de l'économie sortant d'un gouvernement qui peut s'enorgueillir d'être le seul dont les chiffres du chômage s'aggravent quand tous les autres montrent une amélioration en Europe, déclare qu'une sortie de l'euro serait une catastrophe pour les petites gens, et bien sûr pour le chômage, déclarations auxquelles font chorus, comment s'en étonner, tout le ban et l'arrière-ban des "experts" en économie pour plateaux TV et forums politiques en ligne. Jetons quand même un oeil sur ce tableau.

On y découvre non sans étonnement ceci : que sur les cinq pays européens montrant les meilleurs chiffres de l'emploi en mars 2017, très récemment donc, soit dans l'ordre des meilleurs élèves, comme disent les jounalistes,1. la République Tchèque (3,2% de chômeurs), 2. l'Allemagne (3,9%); 3. la Hongrie (4,3%); 4. le Royaume Uni (%); 5. les Pays-Bas (5,1%) seuls deux d'entre eux ont l'euro pour monnaie nationale !

Ce tableau, que l'on doit à Eurostat, office statistique tout ce qu'il y a de plus officiel de l'Union européenne, est particulièrement éloquent, et il est parfaitement accablant pour les partisans d'un maintien dans la zone euro, car il donne le chiffre de la moyenne du taux de chômage des pays de l'UE28, qui est de 8% et celui de la moyenne de la zone euro (ZE19) : 9,5%

Allez, circulez, y'a rien à voir qu'on vous dit. C'est un tableau lepéniste ! Faites confiance aux experts et répétez en coeur : l'euro, c'est bien, en sortir, c'est folie et c'est le Mal ! Et n'oubliez pas de voter pour le changement dans la continuité ce dimanche !

[www.lefigaro.fr]

Remettre le dentifrice dans le tube est un peu plus difficile que de le mettre sur la brosse à dents. Même les opposants à l'euro le soulignent et dénoncent le programme de MLP.

[www.huffingtonpost.fr]

Peut-être parce que notre opposant à l'Euro, Joseph Stiglitz en l'occurrence, idole de la gauche américaine et des alter-mondialistes, ne veut surtout pas être « associé à Marine Le Pen » ?

J'ai eu la chance de vivre dans un pays, le Cambodge, où j'ai vu des gens relativement heureux, où en huit ans, j'ai vu peu à peu la misère noire, la faim et la mendicité, et la criminalité reculer jusqu'à presque s'effacer. Ce pays connaît certes d'énormes problèmes dont nous n'ignorons rien des solutions (certains programmes sociaux qui nous sont familiers et un droit du travail, dans sa conjoncture, feraient sans doute merveille en la matière). Or ce pays, qui progresse, et où la joie de vivre est revenue et tend à s'installer dans toutes les couches de la société, a instauré le régime à deux monnaies que prône Marine Le Pen : il existe le dollar des Etats-Unis, qui sert au commerce, aux gros achats et qu'utilisent volontiers les résidents étrangers, et, parallèlement, la monnaie nationale, le Riel dont il faut quatre mille pour faire un dollar. Ca fonctionne très bien, il m'arrivait tous les jours de payer mes courses en dollars et d'obtenir, si je le souhaitais, des riels cambodgiens comme menue monnaie. Les automates des banques distribuent au choix, riels ou dollars. Aucun problème, et une croissance à 8% et pas de "chômeurs" de longue durée parmi la population en bonne santé. Et les locaux dépensent en riels l'argent de la paie, le budget du foyer et celui de leurs divertissements (sorties dans les guinguettes, etc.)

Bien des pays d'Afrique utilisent, conjointement à leur devise nationale (ou au FCFA), l'euro. Or l'Afrique ne semble pas, économiquement, s'en porter si mal que ça puisque le continent, dans sa quasi majorité, réalise des taux de croissance bien supérieurs à ceux des pays européens...

L'argument "du dentifrice qui ne peut être remis dans le tube" n'a strictement rien d'économique mais tout de politique et de ... philosophique : il s'agit pour ceux qui l'énoncent d'énoncer une forme d'inexorabilité historique, plus précisément une forme d'eschatologie mâtinée de faustisme : cela est puisqu'il faut que cela soit et "tout processus engagé ne saurait être retourné", tout regard vers l'arrière est banni une fois signé le pacte transcendant.

L'euro, et l'Union européenne sont articles de foi politique et religieuse et rien d'autre, on s'en rend compte très vite dans toute discussion avec ses tenants. C'est TINA et rien d'autre, toujours.

Merci pour ce témoignage.

Les Heures-sombres ne faisant plus vraiment recette La Caste s'attaque maintenant exclusivement à la "sortie de l'Euro" (sachant qu'en chaque Français sommeille un petit épargnant craintif).

Ainsi ce matin encore, D. de Villepin, invité de Jean-Jacques Bourdin sur BFMTV et RMC, a vivement critiqué le programme économique de la candidate FN à la présidentielle : "Le projet de Marine Le Pen, c'est la ruine collective, le déshonneur pour la France (…) Marine Le Pen va dilapider la richesse nationale", a affirmé l'ancien Premier ministre, appelant à voter pour Emmanuel Macron au second tour.

Anne-Marie Le Pourhiet, juriste spécialiste de droit constitutionnel, professeur de droit public à l’Université de Rennes I :

"Emmanuel Macron a sans doute parié avec lui-même qu’un Bel Ami pourrait devenir chef de l’État en se payant les électeurs et en se moquant de la République.
Jamais, de toute la Ve République, nous n’avons eu une candidature à l’élection présidentielle aussi parfaitement éloignée des valeurs républicaines que celle d’Emmanuel Macron.
Repentance coloniale allant jusqu’à accuser la République de Jules Ferry de « crime contre l’humanité », généralisation des discriminations positives, déni stupéfiant et répété de la culture française, négation de toute continuité, culte de l’évanescence, de la mobilité, éloge du mondialisme et du sans-frontiérisme, saupoudrage de « droits » distribués à toutes les communautés, et même un programme pour l’enseignement supérieur résumé à la « généralisation d’Erasmus », c’est-à-dire du bougisme jeuniste et du tourisme estudiantin inconsistants. Tout n’est que désaffiliation républicaine et brouillage des repères dans la bulle macroniste (...)"

Il y a trois jours encore, il fallait sortir de la zone euro, voire de l'UE.

Mais "Marine-a-dit-deux monnaies", franc et euro.

Alors soudainement, pour que la France retrouve sa souveraineté, il faut s'inspirer du système monétaire des pays du tiers monde, le Cambodge et l'Afrique. Réjouissant en effet.

En pratique, après le 7 mai, il y aura en France le franc-le-pen pour acheter la baguette de pain et l'euro pour acheter le pétrole et toutes les autres marchandises qu'on importe (comme l'ordinateur sur lequel j'écris).

Puisque l'objectif est de dévaluer pour relancer la production et d'augmenter le pouvoir d'achat, l'Etat français redevenu "souverain" donnera l'ordre à la Banque de France de lui prêter massivement des francs-le-pen pour répondre aux besoins des Français (entreprises, particuliers, retraités, dès 60 ans la retraite bien sûr, etc.).

Bien entendu, les autres pays de la zone euro, à commencer par l'Allemagne, garantiront qu'un franc-le-pen vaut un euro.

À nous la liberté de produire des francs-le-pen autant que nous le jugerons utile, à eux de garantir leur convertibilité en euros pour que nous puissions faire nos achats à l'étranger avec une monnaie forte. Tout simplement. Et le Grand Remplacement sera vaincu.

Cinglé, ça se dit comment en khmer ou en wolof ?

Mais après tout, bien sûr, ces questions ne sont que triviales, affaires de boutiquier.

« Mais après tout, bien sûr, ces questions ne sont que triviales, affaires de boutiquier. »

Maintenant que vous le dites...

On imagine très bien, de Gaulle, le 18 juin, appelant au sauvetage du franc (ou à sa dévaluation, peu importe ici) ou, comme l'a évoqué naguère Machin-Truc, Jeanne adjurant le Dauphin à Chinon de baisser la gabelle.

Dans les grands moments, la seule chose qu'on demande à l'intendance, c'est de suivre — ce qu'elle sait très bien faire si on lui fiche un peu la paix.

Mais la première boutiquière de France, c'est votre Marine-Jeanne-Le-Pen qui a fait campagne en adjurant le Peuple de France de dévaluer sa monnaie, pour relancer la production et l'exportation de laine ! Drôle de façon de bouter l'Anglois.

Mais la première boutiquière de France, c'est votre Marine-Grand-Charles-Le-Pen qui s'est réjouie de la rupture avec l'Angleterre, quand Charles de Gaulle proposait lui avec Churchill en juin 1940 une Union anglo-française. Drôle de façon pour votre cantinière de lutter contre l'impérialisme allemand.

Marine Le Pen n'est pas à nous, hélas ! Son programme serait très différent si elle l'était. Nous appelons à voter pour elle pour les raisons que nous avons précisément exprimées et qui sont dans une large mesure négatives. Cela dit, ne pas voter pour elle à présent constituerait un coup de grâce injustifiable à la patrie.

Cela dit, ne pas voter pour elle à présent constituerait un coup de grâce injustifiable à la patrie.

Jean-Marie Le Pen et Marine Le Pen, pour des raisons différentes mais complémentaires (anti-sémitisme criminel pour l'un, anti-européanisme aberrant pour l'autre, dont les effets se cumulent), portent la responsabilité d'avoir discrédité la résistance au désastre qu'ils prétendent combattre.

C'est indubitable pour le premier, plus discutable certainement pour la seconde ; cela n'atténue en rien le caractère probablement final du désastre que sera(it) l'élection de Macron.

Assurément. Mais le plus affreux, c'est que les Le Pen donnent le beau rôle aux "grandes consciences" du genre BHL et Plenel. C'est à pleurer.