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Le grand effacement

Envoyé par Pierre Hergat 
Les insectes aussi... Pour se consoler de ces pertes, on lira cette merveille, Le sens artistique des animaux, d'Etienne Souriau (philosophe singulier que respectait Martial Guéroult). La disparition des mondes animaux est une catastrophe aussi grande que les destructions de Palmyre, des Bouddhas de Bâmiyân et des manuscrits de Tombouctou.
20 mars 2018, 18:41   Re : Le grand effacement
La disparition des mondes animaux, c'est aussi la disparition de l'homme.
Et plus vite qu'il ne le croit.


Les oiseaux déclinent, les insectes déclinent. En fait, si tout décline, c'est que un seul phénomène est à l'oeuvre. Ce phénomène touche toutes les espèces, oiseaux, insectes, mammifères, ...
Ce phénomène c'est
la désertification


Un espace composé uniquement de sable est un désert de sable.
Un espace composé uniquement de glace est un désert de glace.
Un espace composé uniquement de maïs est un désert de maïs.
Un espace composé uniquement de/par/pour les hommes est un désert d'hommes.

L'Europe devient un désert.
20 mars 2018, 22:18   Les doléances occidentales
Il me semble que c'est un motif récurrent des doléances occidentales, que d'augurer que le désert croît...
21 mars 2018, 00:50   Huitain transhumain
Homo sapiens ce paltoquet
Dévore tout sur son passage
À force de n’être pas sage
Il figure un pâle toqué ;

Suivant un mode expéditif
Homo sapiens attend son dû
De vieux soldat en plomb fondu
Dans le creuset évolutif.
21 mars 2018, 21:17   Re : Le grand effacement
De moins en moins d’ oiseaux et d’insectes. On s’achemine vers une catastrophe écologique.
24 mars 2018, 20:00   L'écologie à l'envers
Cependant, ironie du sort ou remarquable coïncidence des couleurs, une espèce d'oiseaux prolifère fortement, dans les villes surtout, c'est la perruche verte, dont les premiers individus s'échappèrent de leurs volières dans les aéroports, paraît-il : volatile opportuniste et passablement sans-gêne, il fait son nid n'importe où, déloge sans vergogne les anciens habitants et se reproduit comme un chaud lapin.
Il y en a aussi à Jéru ! Toute une colonie très bavarde s'est installée dans les arbres autour de mon balcon, et, ma foi, quand elle ne crie pas, elle produit des sortes de gloussements étonnants, on les dirait affectueux, et bien des amateurs de lointains exotiques s'y laissent prendre...
La Nature à l’Homme

Dans tout l’enivrement d’un orgueil sans mesure,
Ébloui des lueurs de ton esprit borné,
Homme, tu m’as crié : « Repose-toi, Nature !
Ton œuvre est close : je suis né ! »

Quoi ! lorsqu’elle a l’espace et le temps devant elle,
Quand la matière est là sous son doigt créateur,
Elle s’arrêterait, l’ouvrière immortelle,
Dans l’ivresse de son labeur ?

Et c’est toi qui serais mes limites dernières ?
L’atome humain pourrait entraver mon essor ?
C’est à cet abrégé de toutes les misères
Qu’aurait tendu mon long effort ?

Non, tu n’es pas mon but, non, tu n’es pas ma borne
A te franchir déjà je songe en te créant ;
Je ne viens pas du fond de l’éternité morne.
Pour n’aboutir qu’à ton néant.


Toi-même qui te crois la couronne et le faîte
Du monument divin qui n’est point achevé,
Homme, qui n’es au fond que l’ébauche imparfaite
Du chef-d’œuvre que j’ai rêvé,

A ton tour, à ton heure, if faut que tu périsses.
Ah ! ton orgueil a beau s’indigner et souffrir,
Tu ne seras jamais dans mes mains créatrices
Que de l’argile à repétrir.

Nice, novembre 1867

Louise Ackermann, Poésies Philosophiques
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