Le site du parti de l'In-nocence

Javier Portella

Envoyé par Francis Marche 
18 août 2017, 20:23   Javier Portella
Ce n'est plus tous les jours, hélas, que l'on apprend de l'un de ses contemporains. Il s'appelle Javier Portella, il est journaliste espagnol, et ce matin, il écrit ceci sur Boulevard Voltaire :

« Non seulement ils accueillent l’ennemi les bras ouverts, mais voilà que lorsque celui-ci frappe, ils osent encore insister sur leur complicité coupable. Pas la moindre mise en question, pas l’ombre d’une interrogation sur l’impossibilité de la société "multiculturelle" qu’ils ont eu le rêve fou de vouloir bâtir. Et la bâtir en faisant majoritairement appel, en Catalogne, à l’immigration arabe et musulmane, de préférence aux immigrés provenant de l’Amérique espagnole, qui ont, eux, le tort de parler la langue que les séparatistes haïssent et qu’ils voudraient voir disparaître de leur territoire. »

Ce que l'on apprend dans cet entrefilet :

1. que la Catalogne, ou du moins les aventuriers politiques séparatistes qui la dirigent, faisant leur l'ancestral principe qui veut que l'étranger soit une arme potentielle contre son adversaire le plus proche (ici, l'Espagne) qui doit être mise à contribution en s'alliant avec lui, l'étranger par la distance et par la culture, afin de se démarquer de cet adversaire proche, de le décourager moralement ("si l'étranger scelle une alliance avec moi et non vous, il faut y voir le signe que je vaux plus que vous"),de le nullifier, de s'en éloigner, de quitter le lit que l'on partage avec lui à contre-coeur en s'en échappant par le haut (l'Europe), s'enhardit au point d'embrasser le risque de l'anéantissement, en ne préservant pour tous arrières que la seule caution morale du droitdel'hommisme post-moderne et européo-doxique;

2. que l'Empire Mol qui oeuvre à décourager et à briser les anciennes nations impériales que sont sur son flanc ouest l'Espagne, la France et le Royaume-Uni, engageant ainsi la Catalogne, l'Ecosse mais aussi et bientôt plus nettement, la Corse, veut une Catalogne accueillante à l'arabo-musulman au détriment des migrants d'Amérique latine qui parlent la langue historique de feu l'Empire espagnol;

3. que l'accueil de l'Autre dans ces territoires litigieux n'est pas ouvert, universel et relatif : il est intensif, stratégique et ciblé ; il vise à déstabiliser les nations et les peuples historiques de l'Europe de l'Ouest en favorisant un projet politique continental de refonte de l'existant historique -- projet impérial d'éclatement des nations au profit d'une matière humaine culturellement vierge et disponible à ses grands maîtres (ceux de l'Empire Mol) comme à ses petits maîtres, crétins utiles des plus grands, bien représentés cette semaine par ce misérable diablotin catalan qui a nom Carles Puigdemont, président sécessionniste de la Generalitat de Catalunya.

4. qu'il faut se pénétrer de l'idée que le terrorisme islamiste en Europe entre dans les vues du projet de l'Empire Mol, qui se nourrit de l'empoisonnement des peuples d'Europe et qui doit s'ériger et connaître son apothéose sur leur anéantissement, leur effacement historique, la mise à terme de leur histoire.

[www.bvoltaire.fr]
Utilisateur anonyme
18 août 2017, 23:20   Re : Javier Portella
4. qu'il faut se pénétrer de l'idée que le terrorisme islamiste en Europe entre dans les vues du projet de l'Empire Mol, qui se nourrit de l'empoisonnement des peuples d'Europe et qui doit s'ériger et connaître son apothéose sur leur anéantissement, leur effacement historique, la mise à terme de leur histoire.

Oui c'est vrai. Mais ce qu'il faut bien avoir en tête aujourd'hui c'est que le terrorisme révolutionnaire visant à abattre l’ordre politique et social existant, c'est terminé. Je pense aux nihilistes russes champions de la « table rase », aux militants de la Fraction armée rouge allemande d’Andreas Baader hostiles à « l’impérialisme », aux Brigades rouges déterminés à établir un « pouvoir ouvrier » : tous se reconnaissent dans leur volonté commune du recours à la violence sachant que celle-ci, selon la formule de Raymond Aron, obtiendra « des effets psychologiques hors de proportion avec ses résultats physiques. ». Cette violence terroriste devait intimider et faire peur afin de créer les conditions d’un chaos dont on espérait qu’il mobiliserait « les masses » en vue du triomphe de la Révolution, porteuse des éternels « lendemains qui chantent »...

Le terrorisme auquel nous sommes confrontés aujourd’hui est d’une nature radicalement différente. Il ne vise pas le triomphe d’une idéologie révolutionnaire telle que celles que nous avons connues depuis deux siècles, il ne revendique aucun territoire particulier. Il vise en revanche l’établissement d’un Dar al-Islam appelé à se confondre avec l’ensemble du monde. Ce qui va bien au delà, mon cher Francis, des vues du projet de l'Empire Mol.

Lire cette analyse qui rejoint la vôtre : [ripostelaique.com]
19 août 2017, 11:01   Re : Javier Portella
Les sécessionnistes catalans, nains ambitieux briguant leur accession à "la cour des grands" de Bruxelles, ont fait ce pari d'accueillir prioritairement des étrangers arabo-musulmans, plutôt que des travailleurs hispanophones d'Amérique latine, en faisant le calcul reptilien (automatique, réflexe) que ces derniers leur seraient des alliés dans leur rejet de l'Espagne, qu'ils apprendraient le catalan facilement puisque étant vierges de toute hispanité et que, il va de soi, ils "paieraient leurs retraites".

Ce qu'il faut retenir de cette affaire : que l'invasion arabo-musulmane et les stratégies de dissolution des corps historiques vestiges, ceux des grandes nations d'Europe de l'Ouest, volcans impériaux éteints (Espagne, Grande Bretagne, France), stratégies auxquelles s'applique l'Empire Mol dirigé par l'Allemagne de Merkel, cette dernière flanquée de son vizir luxembourgeois qui s'agite à Bruxelles, cette invasion, donc, et son cortège de maux divers dont le terrorisme sanglant qu'elle apporte en Europe de l'Ouest, est un tout politique qui chapeaute toutes les non-politiques économiques et migratoires qui caractérisent l'Europe d'aujourd'hui. L'Europe est sans politique migratoire véritable, semble ne savoir que faire de ces migrants où l'islam paraît majoritairement représenté, mais cette manière de "ne pas savoir ce qu'elle fait" (accueil à motif humanitaire ? accueil à motif économique ?) cache en fait une méga-stratégie de refonte politique et démographique du continent dans laquelle le terroriste ressort comme mal nécessaire.

Merkel feint de déplorer ce qui sert ses vues, l'instrument de sa vision continentale.
Utilisateur anonyme
19 août 2017, 11:41   Re : Javier Portella
le terroriste ressort comme mal nécessaire
///

J'ai presque envie de dire que le terrorisme est une punition nécessaire puisque nous, minables souchiens, racistes et bas du front, n'avons même pas été foutus de réaliser La Révolution dont rêvaient Badiou et ses amis. Je crois réellement que nos "élites", médiatiques, politiques, culturelles, jouissent à mort - sans le montrer évidemment - de nous voir nous faire déchiqueter de la sorte.
19 août 2017, 18:13   Re : Javier Portella
Que les Français, entre autres, se fassent terroriser au quotidien par une partie de moins en moins négligeable de l'immigration musulmane n'est pas pour déplaire à nos liquidateurs. En effet, ils espèrent que la crainte intériorisée que nous inspire cette immigration nous oblige à ravaler toute critique à son encontre et, du même coup, toute critique à l'encontre de ceux qui en sont responsables. Ceux-ci peuvent donc, à l'abri de ce silence qu'ils n'ont pas l'air d'avoir imposé, poursuivre leur projet mortifère avec, pour donner le change, quelques actions spectaculaires contre le terrorisme ''hard'' qu'ils ne peuvent d'ailleurs faire autrement que combattre sous peine de perdre la face, d'abord parce que ce terrorisme est trop visible, ensuite parce qu'il vise aussi autant, et peut-être plus, pour le moment, les bobos ''nomades et festifs'' que le reste du peuple et enfin parce qu'il risque de nuire à la principale activité économique du pays à savoir : le tourisme. Mais ils n'en combattent pas les causes puisque selon eux la faute en revient à on ne sait quelle exclusion sociale et, surtout, au méchant peuple français raciste : vous, moi ou madame Michu.
C'est pourquoi les médias complices donnent complaisamment la parole à ceux qui clament aux terroristes : '' vous n'aurez pas ma haine.'' Ces collabos préfèrent la garder entière et intacte seulement pour les patriotes de leur pays plutôt que pour de vulgaires assassins. Le système aggrave ainsi un phénomène qu'il est censé combattre. C'est à se demander si aux yeux de nos liquidateurs il ne s'agit pas de la part du feu à laquelle il convient de se résigner l'air de rien pourvu que leur projet aboutisse. Je pense, moi aussi, qu'ils sont désormais prêts à tout pour y arriver même, s'il le fallait, à se lier aux islamistes contre leur peuple.
Et quand le crime sera consommé et qu’il n’y aura plus personne pour se souvenir de la France d'Avant, il n’y aura plus personne pour leur demander des comptes ni pour trouver des justifications à une résistance quelconque. Il faut, donc, pour faire aboutir le projet de liquider la nation, prendre la colère toujours possible des Français de vitesse et atteindre le point de non retour en vue duquel les migrants sont les auxiliaires parfaits.
19 août 2017, 19:33   Re : Javier Portella
Merci, chère Madame. Personne ne parle aussi clair, aussi simple, aussi pertinent, aussi clairvoyant que vous. Le meilleur à vous-même ainsi qu'à ceux qui vous sont chers.
19 août 2017, 20:13   Re : Javier Portella
Personne ne parle aussi clair, aussi simple, aussi pertinent, aussi clairvoyant que vous. Le meilleur à vous-même ainsi qu'à ceux qui vous sont chers.

Même le loup s'y est cassé les dents.
 
19 août 2017, 20:14   Re : Javier Portella
Bruckner dans le Figaro :

-"À Barcelone, il y a quelques jours, des militants d'extrême gauche manifestaient aux cris de «Tourists, go home, refugees welcome!». Ils seront servis, l'affluence des touristes va dégringoler. Barcelone est un lieu de plaisir, la ville mythique d'Erasmus depuis le filmL'Auberge espagnole, une ville de fête et de tolérance, qui est insupportable non seulement aux djihadistes mais aux intégristes musulmans en général."

-"Rappelons que le gouvernement catalan s'est illustré par une politique anti-israélienne très virulente et pro-arabe. Il y a quelques années, il s'était distingué en invoquant une offensive à Gaza pour annuler la cérémonie de commémoration de la journée internationale de l'Holocauste.


L'immigration arabo-musulmane dans les pays d'Europe de l'Ouest (ceux de l'Europe de l'Est résistent encore, articulent les arguments politiques de leur dissidence, comme ils le faisaient autrefois sous le joug soviétique) n'est en rien "le fruit des événements", ou d'une politique migratoire tâtonnante de la part des pouvoirs nationaux et supranationaux, comme n’est pas non plus fruit des événements le terrorisme djihadiste qui l'escorte : il s’agit d’abattre et de dissoudre des entités nationale moribondes mais qui furent grandes, et impériales, porteuses de souvenirs ô combien malheureux pour l’Allemagne refondée en Eurogermanie en 1992.

Le terrorisme est un sous-produit de ce programme en même temps qu’un catalyseur : pour que l’Espagne saute, éclate, pour que s’en détache un Länder de plus (la Catalogne), la stratégie de la glace dans la pierre, qui veut une immigration extra-européenne dissolvante de ces grandes identités historiques de l’Europe, ne suffit pas : il y faut encore le sel des effusions de sang, qui permet de mesurer, par contrecoup, le degré de soumission, de fatalisme, des populations qu’elles touchent, mesure qui dira comment et jusqu’où l'on peut pousser le curseur encore plus à gauche (« Plus de migrants, vite ! »). Plus il y aura de tués par ces actes barbares, et plus on réclamera de barbares nouveaux que l’on suppose acquis d’avance, achetés d’avance, à la cause du Programme de grossissement de l’Empire Mol par ingestion de Länders nouvellement « indépendants ». Il y a un effet de fuite en avant et de course contre la montre : touristes, fuyez ! terroristes, arrivez ! Voilà le mot d’ordre de « l’extrême-gauche » catalane ou parisienne, agents fanatisés de l’Empire Mol qui emplissent les rues des territoires en chantant cela, et qui précipitent en Méditerranée le trafic transcontinental d’êtres humains au service du projet merkelo-junckerien de refonte politique du continent.

Tous ces actes terroristes, désormais quasi-quotidiens dans les pays de l’ouest et du nord de l’Union européenne, promeuvent par contrecoup un islam qui déclare s’en distinguer, le font tous les jours davantage aimer par ces populations ahuries. Plus elles se font massacrer, plus elles proclament le besoin de ne point « stigmatiser » leurs bourreaux, et plus elles se dressent contre ceux qui les désignent à leurs yeux. Pour les maîtres qui ambitionnent de les asservir, de les nier, les populations historiques de ces pays, malléables et molles, décérébrées comme guimauve et percluses de culpabilité diffuse, de mépris de soi, doivent être un vrai régal, un gâteau onctueux, le rêve gourmand de tout tyran ambitieux.

L’islam, qui va bientôt faire entrer ce programme « dans le dur » en le reprenant à son compte, aura eu le terrain bien préparé ; il trouvera en Europe un lit tout chaud pour l’accueillir, un continent rodé et politiquement pré-unifié pour sa domination.
19 août 2017, 22:56   Re : Javier Portella
"Ils seront servis, l'affluence des touristes va dégringoler."

Alors là... Si on en juge par Paris et Nice, c'est exactement le contraire qui s'est produit : l'attentat terroriste a eu nettement tendance à booster le tourisme. Le tourisme est une autre version de la "crise migratoire".
Utilisateur anonyme
19 août 2017, 23:00   Re : Javier Portella
Pour les maîtres qui ambitionnent de les asservir, de les nier, les populations historiques de ces pays, malléables et molles, décérébrées comme guimauve et percluses de culpabilité diffuse, de mépris de soi, doivent être un vrai régal, un gâteau onctueux, le rêve gourmand de tout tyran ambitieux.

Finalement, ces populations ne sont rien d'autre que la conséquence (la plus visible) du petit-embourgeoisement des valeurs - sociales et culturelles, c.a.d. de l'esprit marchand (esprit de calcul, esprit boutiquier), lequel entraîne le dépérissement des cultures, la domestication psychologique des peuples, un effondrement démographique à long terme, une crise morale collective.

L'addition des arrivistes, des calculateurs, des menteurs, des profiteurs, des naïfs et des imbéciles ne donnera jamais une force cohérente.
Utilisateur anonyme
19 août 2017, 23:05   Re : Javier Portella
@Cassandre


nos liquidateurs

Oui. C'est désormais comme cela qu'il faut les appeler.

Liquidateurs vs liquidés.
20 août 2017, 00:00   Re : Javier Portella
La Catalogne indépendantiste souffre d’hubris. Elle revendique haut et fort l’accueil de réfugiés et d’immigrés mais comme bien d’autres régions indépendantistes d’Europe, ce n’est que pour mieux tourner le dos orgueilleusement au pays avec lequel elle a destin lié.

Quand Barcelone abolit la corrida, c’est moins par souci du bien-être animal que par rejet de l’Espagne à qui elle signifie qu’elle est barbare et attardée. Désormais obsolète, la Plaza de Toros, la Monumental, est prête à être vendue à l’émir du Qatar qui en offre 2,2 milliards d’euros pour la transformer en mosquée monumentale. Lorsque les indépendantistes organisent un référendum sur l’indépendance de la Catalogne, ils se servent de ce projet à des fins électoralistes auprès des 100000 musulmans ayant le droit de vote : soutenez-nous et vous aurez votre méga-mosquée, marchandent-ils.


[ripostelaique.com]

Syndrome typique du collabo, qui, pour mieux trahir, mieux se défaire des siens et se pousser du col dans une sphère plus vaste (l'Europe), passe un pacte faustien avec le diable en l'embrassant sur la bouche.
20 août 2017, 08:46   Re : Javier Portella
Cher Eric Veron, c'est un plaisir de vous retrouver sur ce forum ainsi que monsieur Hergat.
Utilisateur anonyme
20 août 2017, 20:10   Re : Javier Portella
R. Millet :

Barcelone, capitale du soleil et de la fête.
18/08/2017

"En vérité, on s’étonnait que l’Espagne n’eût pas été frappée, depuis le terrible attenta de 2004, à Madrid. Tandis que l’indignation internationale bêle d’une même voix ses lieux communs post-attentats, il importe de rappeler, encore une fois, que l’État islamique est la conséquence de la destruction de l’État irakien par les États-Unis, à partir de 2003. Ceux qui honnissent Trump (parfois non sans raison) se laissent aveugler lorsqu’ils s’extasient sur les déclarations antiracistes de Bush, père et fils, oubliant aussi que c’est nous, les Européens, qui payons les conséquences de leurs mensonges et crimes d’État, par des attentats, bien sûr, mais surtout par un afflux de réfugiés qui ont ouvert les vannes migratoires par lesquelles arrivent toutes sortes de « migrants » que la mauvaise conscience occidentale accueille comme un messie collectif.
Ce qui frappe, dans le cas de Barcelone, c’est la rencontre entre le djihad et le mouvement anti-touristes qui s’était imposé ces derniers temps et qui faisait se demander pourquoi le djihad ne frappait pas Barcelone, Venise, Dubrovnik, Athènes, Lisbonne… On n’ironisera pas sur le fait que les djihadistes ont réalisé ce dont les anti-touristes rêvaient : rendre les Ramblas aux autochtones. La coïncidence est néanmoins troublante et, pour ceux qui n’y croient pas entièrement, elle se place sous le signe du Démon, grand maître de ce qu’on appellent aussi l’ironie du sort ou de l’histoire.
« Barcelone, ville symbole de la fête et du soleil », lit-on dans Le Figaro, ce matin : une capitale de l’idéologie festive, donc, et du tourisme de masse. J’avoue être plus sensible à la une du Times : « Evil strikes again ». Qu’est-ce que le Démon, en l’occurrence, pour ceux qui prononcent son nom sans y croire vraiment ? C’est l’individu né de l’immigration musulmane et élevé dans la haine de son pays d’accueil et converti par l’islamisme à l’exécration de l’Occident. Non que je ne comprenne la haine que suscite cet Occident décadent, aux mœurs souvent abjectes, et qui a fait du faux le régime du vrai ; je me trouvais, il y a quinze jours, à La Jonquera, première ville de Catalogne, après le Perthus, au sein d’une population mêlant des Arabes, des Gitans et des Européens de basse extraction – tous vulgaires, tatoués, hallucinés, parlant un sous-français presque incompréhensible, venus là acheter de l’alcool et du tabac, pour « faire la teuf » sous un soleil satanique. Les djihadistes de Barcelone et de Cambrils sont la réplique armée de ces beaufs quêtant leur quart d’heure de gloire – en vain, d’ailleurs, car quels que soient leurs noms, ils sont déjà oubliés dans l’anonymat des patronymes arabes et dans la sinistre monotonie d’un terrorisme qui rend aujourd’hui impossibles un Carlos ou un Ben Laden. Plus de destinées individuelles, donc ; mais, comme pour les victimes, hélas, l’innommable du nihilisme qui a trouvé son assomption dans la triple rencontre de l’immigration, du tourisme et du djihad."
21 août 2017, 16:18   Re : Javier Portella
« Qu’est-ce que le Démon, en l’occurrence, pour ceux qui prononcent son nom sans y croire vraiment ? »

Et qu'est-ce que le Démon, en l'occurrence, pour ceux qui y croient vraiment, comme Millet ? Eh bien il apparaît, et c'est remarquable, que c'est le même que celui qui fut désigné par les musulmans eux-mêmes comme le "Grand Satan", à savoir les États-Unis, véritables responsables donc, à en croire le croyant Millet, de la vague djihadiste déferlant aujourd'hui sur l'Occident.
Utilisateur anonyme
21 août 2017, 17:26   Re : Javier Portella
Images de touristes déambulant sur la Rambla avec ce sous-titre - très murayen - sur BFMTV :

"BARCELONE : LES TOURISTES FONT FACE."



(J'adore !...)
21 août 2017, 20:03   Re : Javier Portella
Il n'y a pas de lien et on ne trouve rien sous ce titre sur Bfm TV : peut-être l'ont-ils supprimée ?
Utilisateur anonyme
21 août 2017, 20:25   Re : Javier Portella
Citation
Marcel Meyer
Il n'y a pas de lien et on ne trouve rien sous ce titre sur Bfm TV : peut-être l'ont-ils supprimée ?

Vu hier. J'aurais dû prendre une photo. Dommage.
22 août 2017, 10:32   Re : Javier Portella
le même que celui qui fut désigné par les musulmans eux-mêmes comme le "Grand Satan", à savoir les États-Unis.

Cher Alain,

il faut quand même pouvoir trouver une explication à cette réalité qui consiste à imposer puis à transformer un google, instrument de recherche, en un google négroïde instrument d'une idéologie eugéniste. J'ai toujours dis que les folies meurtrières du nazisme n'étaient que les prémisses d'une folie meurtrière eugéniste.
Là, je trouve que c'est déjà bien parti.

(rions un peu)

american inventors : 17 noirs et 3 blancs dans les 20 premières réponses indiquées


european history people (du noir, du noir, du noir)


european people art (du noir, du noir, du noir, et Adolphe Hitler)

(source: Tv Libertés)

Il me semble que tout le monde oublie un peu trop facilement que Hitler était grand admirateur d'Henry Ford:

Hitler s'est notamment inspiré de l'eugénisme américain, notamment de The International Jew. The world's Foremost Problem de Henry Ford dans lequel étaient présentées de manière très explicite et radicale ses propres conceptions antisémites et eugénistes dans la mouvance d'un courant eugéniste américain illustré entre autres par Madison Grant. Hitler considérait ainsi en 1924 à propos des États-Unis qu'« il y a aujourd'hui un pays où l'on peut voir les débuts d'une meilleure conception de la citoyenneté » (wikipedia)
24 août 2017, 17:03   Re : Javier Portella
Cher Pierre, je crois que la question pourrait se poser en ces termes : est-ce que ce que vous rapportez dans votre message résume les États-Unis, en constitue la nature et le principe fondamentaux tels qu'ils se sont infailliblement exprimés dans les politiques menées par ce pays depuis sa fondation et en accord avec ses textes fondateurs, de la même façon du moins qu'on peut assez sûrement avancer que le nazisme, l'idéologie nazie, constituent le tout du Troisième Reich, et que celui-ci n'est que la mise en œuvre systématique de ceux-là ?
À mon avis, la réponse à cette question est manifestement : non, et ce serait même plutôt à mon sens le contraire, dans une large mesure... Sinon, des ingénieurs géniaux, des "penseurs" médiocres, et moins que ça, des obsédés idiots et mesquins, des brutes sincèrement racistes, dans ce que ce terme peut avoir de plus borné (et assez abject), je gage qu'on pourra en trouver absolument partout, même en Amérique, où l'"offre" humaine et idéologique est tout de même très variée justement, me semble-t-il, malgré ce qu'en peut dire Millet.

Au fait, je suis tombé tout à fait par hasard sur un article du regretté Bruno Chaouat (regretté dans ce forum, bien sûr), intitulé : L'Amérique, véritable ennemi de Richard Millet
24 août 2017, 20:46   Re : Javier Portella
L'Amérique, véritable ennemi de Richard Millet

L'américanisation de l'Europe ne s'est pourtant pas faite par hasard et le plan Marshall ne s'est pas arrêté à la frontière allemande. Ou alors, c'est tous les jours Tchernobyl. Dépenser 50 milliards de dollars en 20 ans pour installer la culture américaine en Europe fut aussi une sorte de plan Marshall. Et là, je dis installer comme j'aurais pu dire remplacer.
Les Allemands nous ont envahis en 40
La culture américaine nous a envahie en 50
Les magnétoscopes japonais nous ont aussi envahis en 70
Les produits chinois nous ont envahis en 80
Les populations arabes nous ont envahies en 90
Quel pays -- à plus forte raison, quel continent --, irait chercher à l'extérieur, tous les dix ans, un truc nouveau pour se faire envahir ?

Mais il y a peut-être une explication toute simple à cela: nous sommes envoûtés
Même leur statue de la Liberté parait être devenue une œuvre d’envoûtés.
Tout le monde y voit encore la statue de la Liberté alors qu'il ne s'agit plus que d'un moulin dont les bras tournent comme une éolienne, business oblige.
24 août 2017, 22:23   Re : Javier Portella
Le Plan Marshall, entreprise généreuse et intéressée, s'explique par le contexte de la guerre froide. Les Américains y furent en quelque sorte "poussés par les Russes". C'est l'avantage d'être un princesse convoitée : on met les prétendants en concurrence, et le mieux-disant emporte le morceau. L'Europe tira son épingle du jeu des rivalités américano-russes pendant toute cette période, tant sur le plan économique que politique et intellectuel (cf. la floraison des oeuvres de l'esprit en Allemagne avec l'Ecole de Francfort, en France avec les grandes figures intellectuelles de ces années-là, en art, et en philosophie dure une renaissance de l'oeuvre de Heidegger grâce à ses traductions en français). Ce n'est ni à l'Amérique ni à l'Urss que l'Europe dut pareille fécondité mais à leur rivalité neutralisante.

C'est Georges Bataille qui dut expliquer cela à un grand économiste français, François Perroux, qui fit l'apologie du plan Marshall dans un livre célèbre à cette époque, Le Plan Marshall ou l'Europe nécessaire au Monde, qui parut en 1948. Le numéro 44 de la revue l'Arc consacré à Bataille en mars 1971 (l'année où Gallimard entama la publication de ses oeuvres complète) reproduit une discussion passionnante entre Georges Bataille et Perroux sur ce thème. Bataille s'y montre remarquablement lucide. L'Amérique n'est ni bonne ni mauvaise pour l'Europe, ni son ennemie ni même son amie. La seule amie de l'Europe est l'intelligence politique du Kairos.
25 août 2017, 09:38   Re : Javier Portella
Cher Alain Eytan, je ne suis pas d'accord avec vous. Je pense que les USA ont toujours été et sont encore un pays fondamentalement raciste. Je passe sur la disparition des Indiens qui semblent ne remuer un poil à personne parmi tous ces antiracistes névrotiques, qu'ils soient noirs, blancs ou jaunes. Je passe sur la guerre de sécession : chacun sait ou devrait savoir que la lutte contre l'esclavage n'a été qu'un prétexte et que le racisme anti noirs n'a aucunement disparu après cette guerre, bien au contraire. Je passe sur le fait qu'il a fallu arriver aux années 70 pour que la ségrégation soit interdite. Je passe sur la discrimination positive, cette farce qui ne pénalise que les petits blancs. Je passe, enfin, sur tout ce qu'a écrit monsieur Hergat ( s'il n'y avait pas eu Pearl Harbour, il n'est pas dit que les USA n'eussent pas penché vers le nazisme) et j'en viens à aujourd'hui. Il me semble que l'antiracisme officiel affiché par les USA ne correspond pas à un sentiment sincère ni dans la classe politique ni dans la population du pays. S'agissant de la classe politique, je pense qu'il s'agit d'une posture et d'un calcul. En effet, en divisant la population d'une nation en communautés hostiles braquées uniquement sur la défense de leur identité, on la détourne de la lutte primordiale contre l'exploitation économique, la seule que redoute le monde des affaires. En somme on substitue à la lutte des classes, la lutte des races, des sexes et des genres victimisés à outrance, laquelle ne coûte pas un rond aux capitalistes. Ce n'est pas un hasard si cette façon de monter en épingle les minorités ethniques et sexuelles, totalement étrangère à notre culture, nous vient des USA. C'est, encore une fois, un leurre, une ruse du capitalisme. De plus la minorité noire, entre autres, est devenue si importante qu'elle constitue un électorat qu'il est indispensable de ménager, contrairement à l'indienne dont tout le monde se fiche.
S'agissant de la population, le racisme loin d'en avoir disparu, se manifeste quasi ouvertement chez les noirs à l'encontre des blancs et ce racisme est encouragé par le ''système'' US qui a, comme je l'ai dit plus haut, tout intérêt à diviser la population. Quant aux blancs, s'ils n'osent plus manifester ouvertement leur racisme anti-noirs, il semblerait que ce sentiment, chez eux ait loin d'avoir disparu, également pour les raisons déjà dites. D'autre part la mixité ethnique, que ce soit sur les lieux d'habitation ou par mariage est, semble-t-il, encore rarissime dans le pays, à commencer chez les ''antiracistes''eux-même. La vérité est que dans la classe dirigeante, comme chez nous désormais, qu'elle soit républicaine ou démocrate, l'antiracisme est devenu simplement le nouveau marqueur de classe censé la distinguer de l'affreux ''populo'', blanc de souche, et de lui seul, les autres, au fond, comptant pour du beurre.
26 août 2017, 18:23   Re : Javier Portella
En somme, l'Amérique serait tout, à peu près tout ce qu'on voudrait : raciste, esclavagiste, mélangiste, négroïsante, klaniste, redneck, ultraconservatrice, ultralibérale, enjuivée, affairiste, financière, nasdaquienne, performante, utilitariste, siliconée, consumériste à mort, surpuissante, conquérante, interventionniste, guerroyante, isolationniste, ultraviolente, estudiantine, contestatrice, berkleyenne, chomskienne, droit-de-l’hommiste dans l’âme et le Bill of Rights, à l'occasion géniale et absolument innovante dans tous les domaines, hollywoodienne, de carton-pâte, cartoonesque, élisant comme président un médiocre acteur mouchard, un Noir, un entrepreneur immobilier à fausse perruque qui fait des moues, etc., ça n'en finirait pas...
Et avec cela fondamentalement nazie, et même plus authentiquement nazie que les nazis ?
Bon sang, mais en régime nazi, on ne peut être que nazi, tous les jeux sont faits d'avance, le système est clos, on ne peut être que mû par des détermination bien antérieures à la volonté et la conscience : le sang, la race, le Volk, et le service inconditionné de leurs intérêts ; rien à voir avec l'effervescence anarchique, souvent contradictoire, imprévisible, à mon sens incontrôlablement complexe de l'Amérique...

Je suis toujours frappé par la facilité avec laquelle certaines opinions ou présupposés balayent d’un revers de main le réel, au prétexte que ces présupposés permettraient d’y voir plus clair et de connaître la vraie nature des choses et les motivations profondes des peuples, en deça de ce que manifeste factuellement l'histoire des nations, leur droit et les politiques y menées : l’esclavage a été légalement aboli en 1865 aux Etats-Unis ("Ni esclavage, ni aucune forme de servitude involontaire ne pourront exister aux États-Unis, ni en aucun lieu soumis à leur juridiction"), tout aussi légalement ma foi qu’en Allemagne nazie la "loi sur la protection du sang et de l'honneur allemand" a été promulguée ; la pure conjecture de Cassandre selon laquelle "s'il n'y avait pas eu Pearl Harbour, il n'est pas dit que les USA n'eussent pas penché vers le nazisme" veut totalement oblitérer le fait incontestable que les Etats-Unis ont engagé un combat à mort contre le régime nazi et l’ont effectivement mis à bas, ont libéré des camps de concentration et desserré la chape de plomb qui étouffait l'Europe.
Mais pourtant, l'esprit du Mal, Ford, Marshall, Coca Cola, les Bush, Lady Gaga, GAFA, bien...
Utilisateur anonyme
26 août 2017, 19:11   Re : Javier Portella
"Bon sang, mais en régime nazi, on ne peut être que nazi, tous les jeux sont faits d'avance, le système est clos, on ne peut être que mû par des détermination bien antérieures à la volonté et la conscience : le sang, la race, le Volk, et le service inconditionné de leurs intérêts ..."

////

D'accord​ avec vous mais c'est aller un peu vite, mon cher Alain. C'est oublier que le nazisme est avant tout l’aboutissement d'une évolution dont le point de départ est la Réforme ; le nazisme n’est donc pas un accident survenu au peuple allemand, mais doit être compris dans la logique de son histoire.
Quant à l’heideggérianisme (Heidegger ne fut-il que nazi ?), Il est, pour le dire très très vite, l’achèvement logique, porté à sa perfection, d’une dimension permanente de la mentalité allemande. On se gardera donc de deux lectures diamétralement opposées, mais qui ont en partage d’être réductrices : ou réduire le philosophique au politique et estimer que la philosophie de Heidegger est le nazisme ; ou proclamer l’autonomie totale du philosophique et la juger intemporelle, transcendant la réalité de l’époque.

NB : je me suis permis de citer Heidegger puisqu'à peine parle-t-on du nazisme...
26 août 2017, 19:28   Re : Javier Portella
Oui, cher Alain, l'Amérique c'est tout ça à la fois, et aussi : l'Amérique c'est nous avec un peu d'avance, et ça, depuis un certain temps. Et aussi : l'Amérique, c'est la même civilisation que nous, le même monde, le même camp si l'on veut. Mais aussi ceci : le mal qui nous ronge (pas le Mal, la maladie probablement mortelle dont nous sommes atteints) nous vient de là-bas, non, probablement, que ce soit à cause d'elle que nous l'avons attrapée, mais parce qu'elle a quelque chose comme une décennie d'avance.
26 août 2017, 19:43   Re : Javier Portella
"Bon sang, mais en régime nazi, on ne peut être que nazi, tous les jeux sont faits d'avance, le système est clos, on ne peut être que mû par des détermination bien antérieures à la volonté et la conscience : le sang, la race, le Volk, et le service inconditionné de leurs intérêts ..."

Ah bon ? Parce que le peuple juif, c'est différent ?
26 août 2017, 22:01   Re : Javier Portella
Mais comment l'entendez-vous ?
Le nazisme est une idéologie politique mise en œuvre par le régime nazi ; ce que vous appelez le "peuple juif" n'est pas un régime politique, que je sache ; d'autre part, le cadre politique ayant pour vocation d'être le pays des juifs, Israël, donc, ne partage en réalité pratiquement rien, en droit et en pratique, avec ce qu'a été la réalité de l'Allemagne nazie, on pourrait très facilement en faire la démonstration, ne serait-ce que par le fait que presque 25 pourcent des citoyens israéliens sont non-juifs et jouissent des mêmes droits que les pur jus ; se greffe par-dessus la question du judaïsme en tant que religion, dont les caractéristiques devraient assurer la cohérence pérenne de l'ensemble des personnes constituant le "peuple juif", question qui n'est pas la moins délicate, est très controversée et peut recevoir diverses interprétations.

Alors oui, pour répondre à votre curieuse question dans la même veine, le peuple juif, c'est très différent...
26 août 2017, 23:40   Re : Javier Portella
André Glucksmann, dans les années 80, quand la création du parc Eurodisney de Marne-la-Vallée faisait polémique, avait bien entendu pris la "défense de l'Amérique", en rappelant que cette invasion culturelle par les figures et des mythes de la culture populaire américaine n'est qu'une vague retour, que tous les personnages de Disney sont d'origine européenne (Blanche-Neige, Cendrillon, etc.). En fait, il y a navette entre eux et nous -- nous, Européens avons envahi l'Amérique, pour commencer, et les Américains, nous reviennent comme une cabine d'ascenseur et nous appartenons bien au même camp de civilisation (à défaut d'appartenir au même monde), qui débonde alternativement d'un continent vers l'autre.

Le débarquement amphibie des forces des Alliés en Normandie en juin 1944 fut vécu comme un "renvoi d'ascenseur" par les Américains (Lafayette, nous voilà !) et le tsunami de la sous-culture américaine qui en a résulté et dans lequel nous pataugeons encore 75 ans plus tard peut lui aussi être vu comme un reflux des injections culturelles de l'Europe en terre nord-américaine qui ont façonné ce pays, les Etats-Unis d'Amérique, pendant trois siècles; et puisque nous sommes à évoquer le Débarquement de juin 1944, rappelons que c'est aussi de Normandie que partirent les "envahisseurs" européens vers les îles britanniques en 1066, pour y implanter une culture et une langue dominantes (la langue d'oïl, le français). La navette des transferts de culture entre monde continental européen et monde anglo-saxon est, en l'espèce, repassé deux fois par le même point à près de 900 ans de distance (et s'agissant du seul volet culturel et linguistique, nous pouvons dire 900 ans extactement, si l'on retient pour date repère celle du concert des Beatles à l'Olympia en 1966, les Beatles ayant été les premiers agents de la propagation et de la promotion de l'anglais dans les échanges internationaux à partir des années 60, ce que les Anglais eux-mêmes reconnaissent).

Le phénomène laissé de côté dans ce débat qui a dévié sur l'Amérique est celui de l'intégration européenne, orchestrée par l'Allemagne de Merkel et consorts. Ce phénomène sort du cadre des emprunts culturels en forme de va-et-vient entre Amérique du Nord et Europe; il est "localisé" et reconstitue une geste particulière à l'Europe. La consolidation d'un IVe Reich -- que ceux qui se verraient tentés de me tomber dessus en me lançant au nez que l'Allemagne de Merkel n'utilise pas les chambres à gaz retiennent leur bras chargé de tomates pourries : j'écris "consolidation d'un IVe Reich" et non "reconstitution du IIIe Reich" ; les Reich se suivent et ne se ressemblent pas forcément --, et ses modalités particulières, non prussiennes, d'étalement de soi par un dynamitage politique des nations voisines, est le sujet, le lièvre soulevé à l'occasion de cet article de Javier Portella rapporté ici. Le sujet problématique de l'Europe n'est pas "la mondialisation" ou "l'impérialisme culturel américain", mais l'intégration d'une Eurogermanie qui désintègre l'existant en mobilisant toutes les armes politiques et idéologiques à sa disposition, y compris le ressort de l'invasion, la promotion de l'islam, le sécessionnisme, le génocide racialiste sous-tendu d'une injonction constante au métissage des Européens avec des populations d'origine extra-européenne, la propagande éhontée pour une refonte/réforme morale de l'homme européen et l'abolition de ses normes de civilisation, et le trafic d'êtres humains, trafic d'esclaves à travers la Méditerranée.

Voilà le sujet, dans lequel la place de l'Amérique n'est que très marginale.
27 août 2017, 09:54   Re : Javier Portella
Je suis d'accord mais parmi les armes utilisées par l'empire bruxellois il y a cette sous culture et ce communautarisme importés d'Amérique. Je pense, également, et il me semble que De Gaulle devait le penser aussi, que l'Amérique n'a jamais pu supporter que la France lui fasse de l'ombre. Or dans les années 6o et plus, elle lui en faisait sur tous les plans, culturel bien sûr, mais aussi social et même sociétal puisque le puritanisme de la culture anglo saxonne lui avait été épargné et que la question raciale y était réglée par l'assimilation. L' orgueilleux impérialisme ''yankee'' ne pouvait tolérer cette supériorité.
Quant à l'Allemagne proprement dite je trouve qu'elle joue un jeu un peu louche et inquiétant. Son encouragement adressé à des populations musulmanes majoritairement d'un antisémitisme virulent et qui vouent une admiration tenace à l'ancien reich, à venir s'installer en Europe au risque d'une ''dissolution finale'' des peuples européens, son attitude servile envers la Turquie (même si ponctuellement, elle est aujourd'hui en désaccord ) et arrogante à l'encontre des autres pays qui souffrent de l'euro-mark, me poussent à me demander si nous ne verrons pas à plus ou moins long terme naître une sorte de reich islamo-allemand qui dominera l'Europe.
27 août 2017, 10:36   Re : Javier Portella
Alors oui, pour répondre à votre curieuse question dans la même veine, le peuple juif, c'est très différent...

Cher Alain,

Pour ce qui est d'une définition du peuple juif, je vous renvoie à Shlomo Sand et à son ouvrage "Comment le peuple juif fut inventé".

Quant à votre remarque sur les différences, prenons la définition d'un topos.

Grothendieck aurait pu dire par exemple:
un espace (la Méditerranée) muni d'une logique particulière (le monothéisme) engendre des univers (le judaïsme, le christianisme, le fascisme, le nazisme) qui produisent leur propre réalité.
Ce n'est pas parce que le judaïsme est une religion et le nazisme une idéologie guerrière, ce n'est pas parce que l'un est aussi radicalement l'opposé de l'autre, qu'ils ne reposent pas sur la même logique.
Reprenons les mots qui étaient les vôtres:
{ système clos, déterminations antérieures, sang, race, Volk, service inconditionné }

ils composent ce qu'on appelle une catégorie et vous noterez que cette catégorie engendre une logique qui peut être attribuée à n'importe qui et mise en œuvre de bien des façons.

Alors, non, ce n'est pas très différent. Le peuple juif se croit très différent des autres. Il ne l'est en fait pas du tout.
D'ailleurs, c'est une caractéristique première des peuples peu nombreux, juifs, catalans, corses, luxembourgeois ..., de se croire très différent et de cultiver cette illusion.
A ce jour, je n'ai jamais rencontré de Catalan, mais tous les autres me les brisent un peu.
 
Utilisateur anonyme
27 août 2017, 10:36   Re : Javier Portella
une sorte de reich islamo-allemand qui dominera l'Europe.
////////////////



Je ne crois pas. Car à peine la population diversitaire et musulmane sera-t-elle devenue réellement majoritaire agissante en Allemagne qu'elle se débarrassera, sans trop de résistance à mon avis, des Allemands de souche (les plus "chanceux" seront partis avant).
Tel que l’Empire (ou le Reich, pour aller vite) est entendu couramment il désigne une entité politique dans laquelle se manifestent deux tendances : l’une à la domination (l’imperium) sur des populations réparties sur un vaste territoire ; l’autre à l’absolutisme dans l’exercice du pouvoir. Ainsi, aussi bien la domination que l’absolutisme, en tant qu’ils expriment un rapport de puissance, ne peuvent se partager (d'autant que par définition l'islam n'est pas partageur...). D’autre part domination et absolutisme peuvent parfaitement n’avoir aucun fondement juridique et néanmoins être une réalité de fait.
27 août 2017, 15:38   Re : Javier Portella
La perspective d'un Reich islamo-germanique est réelle. Et je suivrais volontiers Cassandre sur ce point.

Deux remarques :

1.L'Amérique des années 60, son antagonisme larvé avec la France gaulliste, etc., n'a plus court, presque plus personne, en Amérique, s'en souvient. S'il est un souvenir d'antagonisme, guéri par l'ère Obama, entre les USA et la France, c'est l'affaire Villepin-Chirac de 2003 à l'ONU (opposition à l'attaque de l'Irak), mais ce souvenir, en 2017, est lui-même déjà lointain.

2. Le souvenir de ce qui fut "la communauté économique européenne", qui avait été créée vingt-cinq ans avant la réunification de l'Allemagne, est lui aussi enterré, depuis le tournant de 1992 où la voie d'une intégration européenne politique fut ouvertement tracée dans la foulée de la réunification de l'Allemagne et de la chute de l'URSS. Ce tournant fut décisif, il tira un trait sur le passé "guerre froide" de l'Europe et du même coup ouvrit une ère nouvelle. A partir de ce jour de janvier 1992 où s'institua la première présidence de l'UE, dont le premier acte politique fut de se prononcer pour une dislocation de la Yougoslavie, le cours historique de l'Europe est constant et linéaire, comme régi par une loi simple: plus l'Allemagne s'unit, se renforce et reprend confiance en se donnant pour leadership de l'Empire Mol, et plus l'on voit ses pays voisins (à l'est d'abord, puis à l'ouest aujourd'hui avec la Catalogne et l'Ecosse), se désagréger peu à peu : avec des phénomènes sécessionnistes et surtout une zonation économique globale du continent qui défait et piétine les infrazonations des pays qui composent l'UE -- là où un pays comme la France, ou l'Espagne ou l'Italie, possèdaient (et possèdent encore) une spéciation régionale interne, l'UE entend superposer ses régions transnationales dotées de "vocations économiques" propres en sus d'une répartition des vocations nationales à l'échelle du continent (plus d'agriculture dans le sud de la France car l'agriculture maraîchère en tant que fonction du corps intégré a migré vers l'Espagne, réservant au midi de la France la fonction de bronze-cul, plus de productions de bovins ni d'élevage en Savoie qui doit se consacrer à l'or blanc, la production de viande de boucherie ayant "migré" vers la Pologne, etc.).

Il s'agit de constats irréfutables : la mondialisation est une toile de fond universelle (qui touche tous les pays de la terre); l'américanisation est partie à une oscillation pendulaire à cycle long entre les deux rivages d'Occident qui n'a rien en soi d'alarmant ni de définitirf, cependant que ce que vit l'Europe est inédit, aussi inédit et définitif que peut l'être le Grand Remplacement de sa population.

L'aventure sans retour va bon train, et les voix qui s'élèvent pour la freiner paraissent bien faibles et minoritaires, dans ces conditions la perspective d'un IVe Reich islamo-germanique n'a rien de fantasque.
Utilisateur anonyme
27 août 2017, 17:15   Re : Javier Portella
La perspective d'un Reich islamo-germanique est réelle
///

L'islam s'imposera tout seul :
par le GR,
par la séduction,
par la menace,
par la violence et par la force.
La dhimmitude des peuples européens fera le reste. Le Reich (concept germain-de-souche et vulgaire construction politique pour les kouffar) ne le concerne en rien.
27 août 2017, 17:57   Re : Javier Portella
Au fond le bruit de fond, qu'il s'appelle "mondialisation" ou "oumma", est le même : il concerne tout le monde. Le scientifique qui se pencherait sur le devenir des choses à une échelle moindre que celle du monde, regarderait ce que sont les forces locales dressées pour l'avenir, et la manière de faire à leur échelle, leurs traditions du faire, et conjuguerait les deux. Les causes externes agissent sur le plan local par le truchement des forces locales, disait un dialecticien qu'admire Alain Badiou et qui sut se montrer, ma foi, assez efficace par son action dans les territoires qu'il ambitionnait de transformer et d'assujettir à sa vision.

Donc, l'islam va s'emparer de l'Allemagne comme l'Allemagne aventurière continentale s'empare de l'islam. Que la vieille Germanie humaniste se fasse dévorer dans l'affaire... la belle affaire ! elle en a pris le pli il y a quelque temps, n'est-ce
pas ?

Le Reich ne concerne en rien la grande cavalcade planétaire de l'islam, évidemment, sauf que (comme dit le moderne), les forces mondiales ont besoin de petits leviers collabos locaux. L'Allemagne ambitieuse au plan continental et mondial, comme la Catalogne, vont faire ce qu'il faut. Font déjà ce qu'il faut pour aider les grandes causes qui les servent.
27 août 2017, 20:38   Re : Javier Portella
» C'est oublier que le nazisme est avant tout l’aboutissement d'une évolution dont le point de départ est la Réforme

Peut-être, Pascal, mais à mon sens ce qu'est le nazisme coïncide avec ce qu'il a réalisé en tant que régime politique en vertu d'un programme parfaitement défini et particulier ; ou si vous préférez, pour aller très vite, le nazisme est la mise en œuvre des moyens assurant la préservation et la promotion de ce qui a été érigé en valeur absolument prééminente, comme fondement ultime et pratiquement comme un axiome : le Volk défini biologiquement.

Quant à Heidegger, j'avoue que je ne l'ai jamais réellement considéré comme un nazi (malgré les Cahiers noirs), parce qu'il n'a (à ma connaissance) jamais adhéré à cela ; le fonds réel d'anti-judaïsme (éventuellement d'antisémitisme ?) qu'on peut trouver en lui constitue même plutôt à mon sens un argument à sa décharge : malgré donc certaines dispositions allant (très relativement) dans le sens du nazisme d'Etat, son espèce de flirt avec le régime n'aura duré en définitive que quelques mois, au tout début, après quoi se révéla toute l'étendue de l’incompatibilité entre lui et ce qu'était véritablement le nazisme, parfaitement incarné en l'occurrence par un cacique du type d'Ernst Krieck : Heidegger fut mis à l'écart, surveillé, pratiquement interdit de publication...
Utilisateur anonyme
28 août 2017, 16:48   Re : Javier Portella
"Quant à Heidegger, j'avoue que je ne l'ai jamais réellement considéré comme un nazi (malgré les Cahiers noirs), parce qu'il n'a (à ma connaissance) jamais adhéré à cela ; le fonds réel d'anti-judaïsme (éventuellement d'antisémitisme ?) qu'on peut trouver en lui constitue même plutôt à mon sens un argument à sa décharge : malgré donc certaines dispositions allant (très relativement) dans le sens du nazisme d'Etat, son espèce de flirt avec le régime n'aura duré en définitive que quelques mois, au tout début, après quoi se révéla toute l'étendue de l’incompatibilité entre lui et ce qu'était véritablement le nazisme, parfaitement incarné en l'occurrence par un cacique du type d'Ernst Krieck : Heidegger fut mis à l'écart, surveillé, pratiquement interdit de publication..."

..........................


Tout en finesse, Alain, comme d'hab... Comme quoi, sur ce forum, nous sommes loin des slogans et du maniement des slogans à l’ère du pépiement (twitter) comme forme de la communication planétaire instantanée.

Heidegger a pensé le nazisme, d’une manière qui n’est certes pas sans apories, mais dont je ne crois pas que nous puissions nous offrir le luxe de nous en dispenser – parce qu’elle apporte des éléments philosophiques essentiels pour se mettre en état de se poser sérieusement une question que Georges Bensoussan, par exemple, un des historiens de la Shoah, pose en ces termes dans son remarquable "Auschwitz en héritage ?" :

"Le monde totalitaire et la Shoah furent-ils un "dérapage" de notre siècle ou l’emblème même de notre temps?"
28 août 2017, 18:40   Logique des contraires
« Ce n'est pas parce que le judaïsme est une religion et le nazisme une idéologie guerrière, ce n'est pas parce que l'un est aussi radicalement l'opposé de l'autre, qu'ils ne reposent pas sur la même logique.
Reprenons les mots qui étaient les vôtres:
{ système clos, déterminations antérieures, sang, race, Volk, service inconditionné }

ils composent ce qu'on appelle une catégorie et vous noterez que cette catégorie engendre une logique qui peut être attribuée à n'importe qui et mise en œuvre de bien des façons. »

Cette histoire de "logique" m'a fait penser à la façon dont Levinas distinguait la vocation du judaïsme, on pourrait presque dire sa "logique", ou tout au moins ce qui la fonde : le trait le plus caractéristique en serait "l'étrangeté à l'être", c'est-à-dire l'inappartenance foncière au monde et l'exil, aussi bien historique et concret que métaphysique. Il cite pour cela deux versets bibliques : "Je suis étranger sur la terre, ne me cache pas tes commandements" (Psaumes), et "...car la terre est à moi, car vous n'êtes que des étrangers, domiciliés chez moi." (Lévitique (le "moi" en question est Dieu, est-il besoin de le préciser)) ; cette condition préalable, comme une prémisse, engendre donc selon Levinas une série d'actes, censément des obligations envers les autres, les "commandements", clé de voûte de la pratique de la foi juive, énonçant ces obligations : "...cette différence entre moi et le monde est prolongée par des obligations envers les autres." (Levinas, Humanisme de l'autre homme)
(Au passage, c'est précisément cette qualité inhérente d'étrangers qui aux yeux de Heidegger disqualifiait purement et simplement les juifs de l'insigne privilège de pouvoir jamais un jour recouvrer l'être (selon certains passages des Cahiers noirs.))

Alors qu'avons-nous là, en guise de logique ? Quelque chose qui apparaît d'emblée diamétralement opposé à tout "système clos", puisque en permanence, hors temps et hors sol, ouvert sur une altérité radicale, Dieu, et redevable de par ce fait aux autres hommes.
Au regard de quoi la nazisme fait bien figure de système parfaitement clos, aux antipodes de l'étrangèreté et de l'inappartenance, car se réclamant par nature de l'appartenance la plus aboutie, de l'identité la plus achevée et définie, celle qui veut réaliser et contraindre tout le destin de l'homme dans sa parfaite coïncidence avec son peuple et sa patrie, en dehors de quoi il n'y a rien qui vaille.
Le plus remarquable dans l'histoire, c'est que cette coïncidence identitaire revendiquée va de pair avec le plus total abandon de toute forme de reconnaissance d'obligations envers les autres, précisément, jusqu'à leur dénier quand même le simple droit de vivre, et à l'exact inverse de la "logique juive" esquissée par Levinas.

Pour ma part je me fierais davantage, s'agissant de la connaissance de la nature du judaïsme et de l'histoire du peuple juif, à Levinas qu'à Sand, pour des raisons évidentes, notamment parce qu'on ne peut réellement prétendre connaître ce qu'on répute ne pas exister du tout.
Ensuite, la virulence de la haine des "siens" qu'on peut observer chez Sand le rend tout de même assez suspect...
Utilisateur anonyme
28 août 2017, 20:18   Re : Logique des contraires
l'étrangeté à l'être", c'est-à-dire l'inappartenance foncière au monde et l'exil, aussi bien historique et concret que métaphysique
/////

Pourtant on retrouve bien "l'exil", dans une acception positive ou négative, à l'intérieur des trois grandes religions monothéistes - non ? En quoi serait-il l'un des signes distinctifs du judaïsme ?

Ainsi dans l'islam chiite nombre de savants (gnostiques) parlent de cette connaissance de l'âme, dans son état méprisable actuel, lorsqu'elle séjourne dans le lieu "où attérissent les bons à rien" - la "demeure de l'exil" (manzil al-ghurba).
D'autres encore nous parlent de "l'exil", loin de l'interprétation purement littéraliste du Coran, réservé à l'élite des croyants (de l'exoterique à l'ésotérique), etc.
Bref, le monde d'ici bas est le plus souvent regardé comme "mauvais", et le croyant doit s'exiler (alors peut-être que la spécificité du judaïsme c'est que c'est le peuple, tout entier, qui est condamné à l'exil... ?).
29 août 2017, 01:39   Re : Javier Portella
L'étrangèreté est comme le journalisme : elle mène à tout à condition d'en sortir.

Je ne sais pas (je ne demande qu'à apprendre) si le judaïsme possède une "vocation" vers telle ou telle destination comme l'affirme Alain. Les citations des Psaumes et du Lévitique ( "Je suis étranger sur la terre, ne me cache pas tes commandements", et "...car la terre est à moi, car vous n'êtes que des étrangers, domiciliés chez moi.") représentent le matériau veterotestamentaire qui a conduit à l'émergence de la Gnose et ultérieurement à ses manifestations les plus barbares et sacrées :

Rémi Brague dans La Sagesse du monde :

Pour les gnostiques, nous sommes par rapport au monde trop bons pour ne pas y être comme des étrangers. Cela vaut d'abord pour le Christ, qui le quitte pour cette raison. Mani se sent lui aussi, par rapport aux autres groupes religieux, étranger et solitaire (othneios kai monèrès) dans le monde, et cet isolement correspond bien à sa situation
ontologique : l'âme est dans le monde comme une étrangère. La révélation gnostique est souvent mise au compte d'un Étranger. Ainsi l'auteur supposé d'une apocalypse, Seth l'Allogène, et peut-être Elisha ben Abouya, le « Aher »
(« l'Autre ») du Talmud. La connaissance gnostique est essentiellement « connaissance étrangère » (xenè gnôsis). L'élection et son objet sont elles aussi étrangères, car elles sont supra-cosmiques : « "Je suis [l'âme du sage et du
gnostique] sur terre avec vous un résidant (paroikos) et un métèque (parepidèmos)" (Genèse, 23, 4 ; Psaume 38, 13). C'est de là que partit Basilide pour dire que l'élite du monde est étrangère (xenèn tèn eklogèn tou
kosmou), en tant qu'elle est par nature supracosmique (huperkosmion).


Barbare et sacrée, telle se présente cette idée que l'élite du monde est étrangère au monde, pour être l'introuvable source de la lumière qui, aussi faible soit-elle, baigne le monde. Le concept d'étrangèreté au monde est aussi dangereux que peut l'être le nazisme : il porte en lui le risque d'une soumission absolue à cette source supposée ou instituée (la tentation de soumettre les ténèbres du monde à cette lumière extérieure est constante). Le christianisme des premiers grands conciles s'attacha à la défaire pour replacer le siège localisé du divin, sa parcelle déléguée, au coeur de chaque chose : chaque manifestation de l'être devenant ardent foyer du divin. L'affaire ne fut pas mince, mais des résultats certains furent obtenus. La vie, entre autres singularités précieuses, en sortit gagnante.

Par ailleurs, Israël existe (Dieu soit loué!) qui n'est ni l'étrangèreté ni l'inappartenance, du moins telle ne paraît pas être sa vocation première, et à tout prendre tout porterait à penser que, pour le coup ce pays, comme d'autres en leur temps, se réclame par nature de l'appartenance la plus aboutie, de l'identité la plus achevée et définie, celle qui veut réaliser et contraindre tout le destin de l'homme dans sa parfaite coïncidence avec son peuple et sa patrie, en dehors de quoi il n'y a rien qui vaille. Qui songerait à le lui reprocher ?

L'inappartenance semble bien être un statut transitoire, aussi instable dans la durée que le suggère son titre.
Utilisateur anonyme
29 août 2017, 09:25   Re : Javier Portella
Ce mot profond de Simone Weil : "Le Dieu d'Israël est un Dieu naturel, seul le Dieu chrétien est surnaturel." Le Dieu des musulmans est lui aussi un Dieu naturel (il existe une liaison germinale entre le principe de la nature et celui de l'homme). Pour un musulman, qu'il le pense ou qu'il le sente, une affinité s'exerce entre le cosmique, le légal et sa propre impulsion. Or il me semble que pour l'Occidental, cette solidarité n'est pas ou n'est plus depuis les Grecs.

Mais c'est évidemment plus compliqué que ça... l'islam cumulant à la fois d'être un système naturaliste et transcendantaliste. - Comment s'accommoder de cela ? La parole est au théologien que je suis, ni ne veux être.
Utilisateur anonyme
29 août 2017, 09:32   Re : Javier Portella
@Francis

Par ailleurs, Israël existe (Dieu soit loué!) qui n'est ni l'étrangèreté ni l'inappartenance, du moins telle ne paraît pas être sa vocation première, et à tout prendre tout porterait à penser que, pour le coup ce pays, comme d'autres en leur temps, se réclame par nature de l'appartenance la plus aboutie, de l'identité la plus achevée et définie, celle qui veut réaliser et contraindre tout le destin de l'homme dans sa parfaite coïncidence avec son peuple et sa patrie, en dehors de quoi il n'y a rien qui vaille. Qui songerait à le lui reprocher ?

L'inappartenance semble bien être un statut transitoire, aussi instable dans la durée que le suggère son titre


..............
Et nous parlons ici du peuple le plus identique à lui-même de toute l'histoire... Or c'est un peuple qui a traversé de très longues périodes durant lesquelles il n'avait pas de territoire. Quel peuple "identitaire" pourtant ! Alors à quoi se référait-il ? A l'absence de territoire ? A un territoire promis ? Peut-être même se référait-il à la recherche d'une référence ? - C'est bien cela : l'identité peut se réduire à la recherche d'une référence, et à la fidélité vécue à une référence comme telle, quelle qu'elle soit.
29 août 2017, 18:29   Le cul entre deux chaises
Simone Weil, femme remarquable et absolument brillante, était aussi l'une des plus redoutables "anti-juive" (ou "antijudaïque") que je connaisse, à côté de qui du reste les quelques timides remarques de Heidegger paraissent vraiment de la bagatelle ; vous devez connaître ce passage, délectable, mais tenez-vous bien quand même, Pascal :

« Il n'est pas étonnant qu'un peuple d'esclaves fugitifs, conquérants d'une terre paradisiaque aménagée par des civilisations au labeur desquelles ils n'avaient eu aucune part et qu'ils détruisirent pas des massacres, qu'un tel peuple n'ait pu donner grand-chose de bon. Parler de "Dieu éducateur" au sujet de ce peuple est une atroce plaisanterie.
Rien d'étonnant qu'il y ait tant de mal dans une civilisation — la nôtre — viciée à sa base et dans son inspiration même par cet affreux mensonge. La malédiction d'Israël pése sur la chrétienté. Les atrocités, l'Inquisition, les exterminations d'hérétiques et d'infidéles, c'était Israël. Le capitalisme, c'était Israël (ce l'est encore dans une certaine mesure...) Le totalitarisme, c'est Israël, notamment chez ses pires ennemis. » (La Pesanteur et la Grâce)

Tout de suite après, ajoute-t-elle : « Il ne peut y avoir de contact personnel entre l'homme et Dieu que par la personne du Médiateur. En dehors du Médiateur, la présence de Dieu à l'homme ne peut être que collective, nationale. Israël a simultanément choisi le Dieu national et refusé le Médiateur ; »

Ce que Simone Weil a refusé de voir ou d'envisager (trop "chrétienne" pour cela ?), me semble-t-il, c'est qu'"Israël" a en effet refusé le Médiateur, mais en même temps a rejeté toute possibilité de "contact personnel" entre l'homme et Dieu, maintenant, jamais comblée, la distance infinie les séparant : Israël a ainsi élu domicile précisément dans cette distance, à la fois hors territoire, car toujours absolument redevable à Dieu et tourné vers lui — c'est la condition d'étranger au monde ("l'incondition d'étranger", dit Levinas) — et "hors Dieu", pour ainsi dire, dans un rapport de perpétuelle incommensurabilité entre l'homme et Dieu.
Dans cette sorte de no man's land, n'étant pas au monde mais ne pouvant participer directement de Dieu, seuls les commandements manifestent la présence divine, par ce qu'il est enjoint de faire au service de Dieu.

C'est ce que l'approche levinassienne résume parfaitement : l'étrangeté au monde a pour corrélatif nécessaire l'acceptation des commandements, autrement dit des obligations envers Dieu et les autres hommes.

Nul ne peut sérieusement nier le fait que l'histoire du peuple juif a parfaitement illustré cette situation "métaphysique", le judaïsme tel qu'on le connaît s'étant véritablement constitué en exil. Simone Weil elle-même ne peut pas ne pas le reconnaître, en se contredisant d'ailleurs un peu, puisqu'elle enfonce le clou :

« Les Juifs, cette poignée de déracinés a causé le déracinement de tout le globe terrestre. »
Utilisateur anonyme
29 août 2017, 19:40   Re : Le cul entre deux chaises
'L'étrangeté au monde a pour corrélatif nécessaire l'acceptation des commandements, autrement dit des obligations envers Dieu et les autres hommes
////

Je reviens sur l'importance des normes (commandements et obligations) communiquées par Dieu à l'homme ; des normes qui imposent à ce dernier une certaine exigence, par rapport à son envie de se prélasser ou de se divertir, et une certaine privation, par rapport à tout ce qu'il serait capable de faire et que ceux qui ne croient pas font autour de lui. Ainsi, il est certain que se lever à l'aube pour prier est quelque peu contraignant par rapport au fait de faire la grasse matinée. De même, jeûner est moins facile que de ne pas le faire. Pareillement, il est moins facile de se réserver pour le mariage que de vivre sa sexualité avec des petit(e)s ami(e)s. On pourrait multiplier les exemples.

Je crois qu'une des "faiblesses" du christianisme, par rapport au judaïsme et à l'islam (je les mets exprès dans le même sac), c'est justement l'absence, ou le peu de normes. D'aucuns me rétorqueront que c'est justement là tout son génie...

Il est vrai que j'en ai vraiment assez d'entendre ces pseudos chrétiens déclarer sans la moindre gêne " Je crois, mais je ne pratique pas..." - Ça veut dire quoi ça ?
Utilisateur anonyme
29 août 2017, 19:58   Re : Le cul entre deux chaises
Alain,

Je me souviens de l'un de vos messages sur l'importance et la nécessité des normes, et du rapport entre cette profusion de normes et la quête d'un Dieu absolument transcendant (je ne sais plus trop comment le formuler). Nous avions eu un bref échange sur le sujet.
Pourriez-vous retrouver cet échange... ?

Par avance merci.
» Quel peuple "identitaire" pourtant ! Alors à quoi se référait-il

La référence a été ce qui garantissait l'identité : le cadre de vie absolument singulier qu'impliquent les commandements, et ce cadre de vie a été collectivement accepté et maintenu jusqu'à la moitié de 19e siècle environ par la grande majorité de ce qui constituait le "peuple juif".
La référence a été ce qui garantissait l'identité : le cadre de vie absolument singulier qu'impliquent les commandements, et ce cadre de vie a été collectivement accepté et maintenu jusqu'à la moitié de 19e siècle environ par la grande majorité de ce qui constituait les "catholiques".

Pardonnez-moi l'artifice de ce détournement. La proposition ci-dessus est vraie. Si la vôtre est vraie aussi, elle tend à établir la triste ordinarité du "peuple juif", auquel rien n'a été épargné de ce que nous avons subi, et vécu dans le parcours des deux derniers siècles du millénaire écoulé, la Shoah en sus. Leur "étrangèreté" nonobstant, les juifs n'ont pas fait mieux ni autrement que nous face à la machine historique des anéantissements, jusqu'à la création de leur Etat souverain, qui brave la mort comme personne, on ne le dira jamais assez.

Ce qui fait les juifs si extraordinaires, si vous voulez bien entendre mon avis sur la question, Alain, ce n'est en rien le mythique et prétendu "fait juif" et tout le tralala de son étrangèreté, non, c'est l'Etat d'Israël, debout, et qui ne plie pas.
» et à tout prendre tout porterait à penser que, pour le coup ce pays, comme d'autres en leur temps, se réclame par nature de l'appartenance la plus aboutie, de l'identité la plus achevée et définie, celle qui veut réaliser et contraindre tout le destin de l'homme dans sa parfaite coïncidence avec son peuple et sa patrie, en dehors de quoi il n'y a rien qui vaille.

On vous aura mal informé Francis, il n'est pas question de cela, nombre d'Israéliens ne pourraient alors y vivre, sans parler des non-juifs, et de votre serviteur, qui ne s'y sent par moments un peu chez soi que parce que, manifestement, ça ne l'est pas, et qu'on peut être, à Jéru, nulle part...

D'ailleurs je doute fort si aucun pays, aucun État, pourrait jamais, aux yeux d'un Levinas ou d'autres juifs, héritiers de la tradition (je pense par exemple à Georges Steiner), combler le sentiment de l'incomplet de la destinée...

Mais non, c'est un petit pied-à-terre, un safe house, éventuellement, pas la Demeure, jamais de la vie...
Citation
Pascal Mavrakis
Alain,

Je me souviens de l'un de vos messages sur l'importance et la nécessité des normes, et du rapport entre cette profusion de normes et la quête d'un Dieu absolument transcendant (je ne sais plus trop comment le formuler). Nous avions eu un bref échange sur le sujet.
Pourriez-vous retrouver cet échange... ?

Par avance merci.

Ici, peut-être ?

« Le premier des monothéismes présentait une exigence claire, qui n'était pas matière à débattre, donc à "philosopher" : l'exigence de la Avodat Elohim, ce qui littéralement veut dire "Travail du Seigneur", autrement dit l'ensemble des pratiques cultuelles devant être rendues par les hommes à Dieu, comme un travail accompli strictement à Son service.
En réalité, c'est la totalité de l'existence humaine qui est conçue comme dévolue à cette tâche exclusive : le Service rendu au Créateur, comme office divin permanent.
La mise en œuvre de ce Service par l’observance des commandements réglementant tous les aspects de la vie sans exception constitue cet "ordre divin" ; l'islam s'est manifestement inspiré de cet esprit.
En l'occurrence il n'y a pas à proprement parler d'immanence, mais la conception d'une transcendance si absolue, instaurant entre les hommes et Dieu une distance si infranchissable, que c'est précisément pour cette raison que la seule façon de manifestation du divin réside dans la codification la plus concrète et détaillée possible de ce qui est impliqué par cette exigence du service inconditionnel rendu à Dieu. »

C'est aussi une réponse provisoire au dernier message de Francis : le cadre de vie catholique n'a jamais été, que je sache, aussi singulier que cela, parce qu'il ne constitue pas un programme, un mode de vie dans ce sens, codifiant dans le détail tous les aspects de la vie et obligeant tous les catholiques, il n'y a pas de Halakha catholique.
Or c'est justement parce que ce mode vie est si totalement et singulièrement contraignant, considérant véritablement toute la vie comme office divin, que le peuple qui l'appliquait à la lettre a pu perdurer comme tel sans État, en exil.
Utilisateur anonyme
30 août 2017, 09:38   Re : Le cul entre deux chaises
@Alain


"Or c'est justement parce que ce mode vie est si totalement et singulièrement contraignant, considérant véritablement toute la vie comme office divin, que le peuple qui l'appliquait à la lettre a pu perdurer comme tel sans État, en exil."
////

(Ancien fil) : "C'est une religion (l'islam) qui veut joindre l'acte à la parole, et à la foi, comme le judaïsme orthodoxe, du reste : la volonté d'instaurer un ordre divin sur terre n'est pas irréligieuse, me semble-t-il, et la nette séparation des ordres et des pouvoirs serait plutôt le fait d'une certaine modernité, pour dire les choses rapidement. Que cela nous plaise ou non ne change rien au caractère proprement, authentiquement religieux d'une telle conception"
//////

Tout ce que vous écrivez sur le judaïsme pourrait tout aussi bien s'appliquer à l'islam. Vos messages vont à mon avis tous dans ce sens.

Poursuivons : la Révélation étant la source première du savoir les normes morales se doivent d'être contraignantes, permanentes, stables (sinon tout fout l'camp ! Révélation itou), ce qui ne signifie pas que des adaptations ou des ajustements ne peuvent être apportés, mais cela doit se faire sans tomber dans l’excès d'innovation, le relativisme ou la facilité. D'autre part, la moralité, en islam (ce doit être pareil pour le judaïsme ?), s’applique dans l’amour et la crainte de Dieu, deux sentiments qui amènent l’homme à obéir aux commandements de Dieu sans contrainte extérieure, au moins en théorie.

NB : non Alain, ce n'est pas ce fil. Merci quand même.
Utilisateur anonyme
30 août 2017, 09:52   Re : Le cul entre deux chaises
C'est aussi une réponse provisoire au dernier message de Francis : le cadre de vie catholique n'a jamais été, que je sache, aussi singulier que cela, parce qu'il ne constitue pas un programme, un mode de vie dans ce sens, codifiant dans le détail tous les aspects de la vie et obligeant tous les catholiques, il n'y a pas de Halakha catholique
////

Orthopraxie or not orthopraxie, that's the question. Et c'est là toute la différence.
Seuls les utilisateurs enregistrés peuvent poster des messages dans ce forum.

Cliquer ici pour vous connecter