Le site du parti de l'In-nocence
17 septembre 2017, 07:24   Mother !
Le dernier film de Darren Aronofsky raconte une histoire que chacun peut interpréter à sa façon (rêve, drogue, discours écologique, relation entre l'auteur et sa muse, comportement idolâtre du fan). En ce qui me concerne j'ai suivi toute la projection en traduisant chaque scène (hormis la première et la dernière qui sont esthétiquement soignées, plus apaisantes et qui permettent de quitter le "bruit et la fureur" plus facilement) comme le résumé foudroyant de ce qui est arrivé à l'Occident depuis cinquante ans.

Jennifer Lawrence et Javier Bardem (une américaine et un européen) symbolisent les peuples occidentaux et leur maison nos continents. Le petit remplacement instaurant notamment la suppression de la séparation espace privé et espace public, ainsi que les règles de savoir-vivre. Le grand remplacement est évidemment plus spectaculaire par son invasion massive. Lorsque l'héroïne conteste tel ou tel comportement à un intrus il lui est demandé "pourquoi ?", elle répond "c'est ma maison" provoquant chez son envahisseur un sourire méprisant et qui l'imitera en répétant "ah, bien sûr, MA maison...". On s'attend à ce qu'il ajoute "Vous ne seriez pas un peu fasciste ?". Le film décrit ainsi le résultat du "No borders, no nations" de tant de manifestations progressistes, et qui permet à tous ces invités, qui s'auto-invitent, de le faire sans rencontrer la moindre opposition.

Jennifer Lawrence est en fait le personnage principal, celui pour lequel le spectateur doit se sentir solidaire. Et Javier Bardem est l'occidental qui estime qu'il "faut les comprendre", qu'il faut leur pardonner leur violence, et qui ferme les yeux parce qu'il se sent flatté par cette masse dont il veut se convaincre que leur nuisance est en fait l'expression passionnée, une admiration débordante pour son œuvre de poète. Comme les migrants auraient tellement soif de la culture européenne, une si grande admiration pour notre civilisation, jusqu'à en forcer la porte.

Je ne crois pas que le cinéaste et les scénaristes aient imaginé cette histoire pour raconter celle de l'Europe contemporaine mais c'est tout de même troublant de suivre l'évolution d'un couple pour lequel la vie devient peut-être un peu routinière, un peu ennuyeuse dans leur grande maison confortable, et qui se dit : Et si on ouvrait grand les portes et que l'on passait outre nos règles de vie communes ancestrales pour voir ce que cela donnerait ?
Utilisateur anonyme
17 septembre 2017, 10:56   Re : Mother !
"c'est tout de même troublant de suivre l'évolution d'un couple pour lequel la vie devient peut-être un peu routinière, un peu ennuyeuse dans leur grande maison confortable, et qui se dit : Et si on ouvrait grand les portes et que l'on passait outre nos règles de vie communes ancestrales pour voir ce que cela donnerait ?"

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Ce qui distingue ce couple (comme tant d'autres) c'est qu'il n'y a plus de sens, le concernant, à parler d'aliénation. Et c'est cela qui est proprement terrifiant : ces gens en ont fini avec l'aliénation. Ils ne subissent pas. Ils sont les artisans permanents et enthousiastes de leur condition régressive, les acteurs satisfaits de leur propre liquidation.
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