Citation
Danielle Levin
À Trystan Dee - Cette question est sérieuse et j’espère que vous voudrez bien y répondre : Si vous aviez le pouvoir magique de changer et d’organiser notre société comme vous le souhaiteriez, quelles places assigneriez-vous aux femmes ? (Dans le désordre - liste non exhaustive : espace public ; espace privé ; vie publique ; vie domestique ; instruction ; éducation ; travail ; métiers ; vêture ; vie politique ; vie matrimoniale ; sexualité ; homosexualité ; etc.).
Au risque de me faire lyncher, je remettrais surtout en cause le vote des femmes, et avec d'autant plus de facilité que c'est une conquête récente, faiblement inscrite dans notre tradition. Cela pour trois raisons :
1) L'état-providence, ce monstre
Les femmes, surtout quand elles sont célibataires ou divorcées (ce qui est de plus en plus fréquent), ou prévoient de l'être (car c'est de plus en plus probable), votent assez naturellement, en l'absence d'un homme pourvoyeur, pour davantage d'état-providence. Réciproquement, l'état-providence, qui promet de se substituer financièrement à un homme, incite davantage au divorce, c'est-à-dire à l'éclatement de la famille. Cela ne fait aussi que creuser une dette qu'on ne remboursera jamais et qui ressemble de plus en plus à un tombeau. Etat-providence, divorce facile, atomisation de la société : voilà le cocktail mortel que boit, chaque jours, la civilisation occidentale.
Le vote des femmes, par la même occasion, ne cesse de “gauchiser” la politique — la raison pour laquelle il n'y a plus guère de “droite” nulle part en Europe. On dirait une Révolution française qui ne s'arrête plus, et qui pour cela n'a même pas besoin de Terreur, puisqu'elle a les femmes.
Le vote féminin fait ainsi grossir toujours plus le gouvernement et, par conséquent, son intervention dans la vie privée des citoyens. Voilà pourquoi les pays vainqueurs de la Guerre froide glissent vers une espèce de collectivisme qui ne dit pas son nom, et pourquoi leurs habitants voient leurs libertés individuelles diminuer.
Ce n'est pas un hasard si ceux qui ont voulu, au début du XXème siècle aux Etats-Unis, créer un état-providence fort, ont milité de toutes leurs forces pour que les femmes obtiennent le droit de vote. Ce qu'ils obtinrent. Il leur fallait cet électorat-là.
Si je crois que le vote des femmes n'est pas souhaitable, ce n'est donc pas parce que je suis “misogyne” (par pitié...), mais parce que je suis — très classiquement — partisan d'une implication minimale de l'Etat dans la vie des individus.
Cela dit, ce n'est pas là mon argument principal.
2) La justice plutôt que le “care”
L'Etat démocratique est là pour assurer l'existence d'une justice faisant preuve, autant que possible, d'objectivité. Pourtant, les hommes et les femmes n'ont pas le même fonctionnement psychologique. Les femmes sont plus sensibles que les hommes aux malheurs des “faibles” et autres “victimes”, c'est-à-dire aux prétendus malheurs des... femmes et des étrangers, plutôt qu'à ceux des hommes et des indigènes. Une justice rendue par les femmes favorise essentiellement les femmes au détriment des hommes, et les étrangers au détriment des indigènes. Ce biais féminin se retrouve chez les femmes qui font de la politique et, naturellement, chez celles qui votent. Le résultat de tout cela, c'est que le vote féminin, même (et surtout ?) quand il prétend réduire les inégalités, accroît naturellement les injustices, en favorisant tel ou tel groupe ou membre d'un groupe. Pour ma part, je préfère largement les inégalités aux injustices. La vilaine concurrence victimaire qui régente notre vie politique vient de cet empire de la psyché féminine qui favorise injustement certains groupes perçus, le plus souvent à tort, comme “victimes” — au détriment des autres.
Justice, éducation, médias, culture, etc. — tous les domaines finissent par être touchés, et partout la mauvaise monnaie (victimaire) chasse la bonne. Bienvenue dans la société gynocentrée, cette tyrannie douce.
Si l'on souhaite un système qui envisage les individus en tant qu'individus et non pas en tant que membres d'un groupe d'experts en larmes de crocodile, alors il est préférable que les femmes ne votent pas. Idem si l'on tient, comme c'est mon cas, à une stricte méritocratie, qui ne saurait exister en société féminisée.
Bien sûr, un gouvernement d'hommes élus par les hommes peut être parfaitement injuste et biaisé, lui aussi, mais ce n'est qu'une possibilité — pas une certitude. Une gouvernement élu par les femmes laissera toujours davantage de place aux sentiments et à une pseudo-empathie mal comprise. Dans chaque jugement comme dans chaque décision pratique, les biais seront alors inévitables, et ce d'autant plus certainement que les femmes représentent un peu plus de la majorité du corps électoral.
Les hommes et les femmes ne “pensent” et ne réagissent pas de la même façon. La façon de penser féminine appliquée au gouvernement d'un pays me semble toujours grosse d'injustices.
Mais ce n'est pas là non plus le plus important.
3) Une question de responsabilité
Les femmes, en matière politique et étatique, ne sont guère responsables. Or il me semble que tout droit, tout pouvoir, entraîne réciproquement l'existence d'une responsabilité. En Occident, les femmes votent depuis une cinquantaine ou une centaine d'années, selon les pays. Pourtant, lors de conflits, on ne les envoie pas se faire tuer au combat, et c'est heureux. Les hommes, eux, y vont — c'est leur responsabilité. Il me paraît normal que ceux qui risquent leur vie pour leur patrie aient davantage le droit d'influencer les destinées de ladite patrie que celles qui n'auront jamais à mourir pour elle. Et qu'on ne me dise pas que l'effort de guerre féminin est l'équivalent, de près ou de loin, de celui des hommes.
Mais on ne verse pas que son sang. On verse aussi des impôts, guerres ou pas. Et si ce sont les hommes qui, en grande majorité, paient l'impôt (souvent à hauteur de 70%), ce sont les femmes qui, en majorité (deux fois plus que les hommes),
profitent de ces impôts, qui leur sont reversés par l'état-providence, pour lequel elles ont naturellement voté (cf. point 1).
Grâce au vote féminin, les hommes sont donc devenus des citoyens de seconde zone, qui (un peu) par leur sang et (beaucoup) par leur argent entretiennent une néo-aristocratie féminine dont le pire exemple est bien celui de la mère célibataire qui vit d'aides sociales. D'une certaine façon, les hommes n'ont jamais autant pris soin de leurs chères petites femmes. Droits et responsabilités sont complètement déséquilibrés. Il y a là une injustice profonde.
De nos jours, de nombreuses femmes — une majorité, sans doute — exigent bruyamment qu'on accueille toujours plus de “migrants”, sans jamais tenir compte des conséquences terribles de ce choix. Elles démontrent ainsi leur irresponsabilité. Mais bien sûr, elles continuent de voter. Elles représentent 51% de la population, et personne, évidemment, ne songerait à les vexer. Les traîtres irresponsables qui nous gouvernent ont trop besoin d'elles. Quant à la population, elle a été trop bien entraînée à exalter cette nouvelle vache sacrée qu'est le vote féminin pour le remettre, ne serait-ce qu'un seul instant, en question.
Mais ce disant je n'incrimine pas les femmes. J'incrimine les hommes qui ont laissé s'installer cet état de fait, et qui chaque jour défendent bêtement, souvent furieusement, leur propre asservissement. En fin de compte, ce sont des hommes qui oppressent d'autres hommes.