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Egalité, liberté, fraternité

Envoyé par Thomas Rhotomago 
"Le Palais-Royal qui avait déjà, au mois de juin 1791, après le voyage de Varennes, échangé son nom contre celui de Palais d’Orléans, est aujourd’hui [1792] le Palais-de-l’Egalité (deux mots qui ne laissent pas de jurer ensemble). Le Jardin du Palais-Royal est le Jardin-de-l’Egalité, la place du Palais-Royal, la place-du Palais-de-l’Egalité et la fontaine, qui est dans le passage de Valois, la fontaine de l’Egalité. Le quai d’Orléans, qui descend du pont de la Tournelle à la pointe inférieure de l’Ile-Saint-Louis, est le quai de l’Egalité. La rue de Condé est devenue la rue de l’Egalité, la rue de Bourbon-Villeneuve la rue Neuve-de-l’Egalité, et le passage de la Reine-de-Hongrie le passage de l’Egalité.
La liberté ne semble pas être aussi en honneur que l’égalité auprès des citoyens membres de la Commune. Elle a dû se contenter de donner son nom à l’ancienne rue des Fossés-Monsieur-le-Prince et au ci-devant quai des Balcons ou du Dauphin, en l’Ile-Saint-Louis. De la rue Honoré-Chevalier on a fait la rue Honoré-liberté.
La rue Saint-Louis-en-l’Ile a reçu le nom de rue de la Fraternité."

Edmond Biré – Journal d’un bourgeois de Paris pendant la Terreur (1884)
Ainsi parlait Zarathoustra fut publié entre 1883 et 1885 !


DES TARENTULES


Regarde, voici le repaire de la tarentule ! Veux-tu voir la tarentule ? Voici la toile qu’elle a tissée : touche-la, pour qu’elle se mette à s’agiter.

Elle vient sans se faire prier, la voici : sois la bienvenue, tarentule ! Le signe qui est sur ton dos est triangulaire et noir ; et je sais aussi ce qu’il y a dans ton âme.

Il y a de la vengeance dans ton âme : partout où tu mords il se forme une croûte noire ; c’est le poison de ta vengeance qui fait tourner l’âme !

C’est ainsi que je vous parle en parabole, vous qui faites tourner l’âme, prédicateurs de l’égalité ! vous êtes pour moi des tarentules avides de vengeances secrètes !

Mais je finirai par révéler vos cachettes : c’est pourquoi je vous ris au visage, avec mon rire de hauteurs !

C’est pourquoi je déchire votre toile pour que votre colère vous fasse sortir de votre caverne de mensonge, et que votre vengeance jaillisse derrière vos paroles de « justice ».

Car il faut que l’homme soit sauvé de la vengeance : ceci est pour moi le pont qui mène aux plus hauts espoirs. C’est un arc-en-ciel après de longs orages.

Cependant les tarentules veulent qu’il en soit autrement. « C’est précisément ce que nous appelons justice, quand le monde se remplit des orages de notre vengeance » — ainsi parlent entre elles les tarentules.

« Nous voulons exercer notre vengeance sur tous ceux qui ne sont pas à notre mesure et les couvrir de nos outrages » — c’est ce que jurent en leurs cœurs les tarentules.

Et encore : « Volonté d’égalité — c’est ainsi que nous nommerons dorénavant la vertu ; et nous voulons élever nos cris contre tout ce qui est puissant ! »

Prêtres de l’égalité, la tyrannique folie de votre impuissance réclame à grands cris l’« égalité » : votre plus secrète concupiscence de tyrans se cache derrière des paroles de vertu !

Vanité aigrie, jalousie contenue, peut-être est-ce la vanité et la jalousie de vos pères, c’est de vous que sortent ces flammes et ces folies de vengeance.

Ce que le père a tu, le fils le proclame ; et souvent j’ai trouvé révélé par le fils le secret du père.

Ils ressemblent aux enthousiastes ; pourtant ce n’est pas le cœur qui les enflamme, — mais la vengeance. Et s’ils deviennent froids et subtils, ce n’est pas l’esprit, mais l’envie, qui les rend froids et subtils.

Leur jalousie les conduit aussi sur le chemin des penseurs ; et ceci est le signe de leur jalousie — ils vont toujours trop loin : si bien que leur fatigue finit par s’endormir dans la neige.

Chacune de leurs plaintes a des accents de vengeance et chacune de leurs louanges à l’air de vouloir faire mal ; pouvoir s’ériger en juges leur apparaît comme le comble du bonheur.

Voici cependant le conseil que je vous donne, mes amis, méfiez-vous de tous ceux dont l’instinct de punir est puissant !

C’est une mauvaise engeance et une mauvaise race ; ils ont sur leur visage les traits du bourreau et du ratier.

Méfiez-vous de tous ceux qui parlent beaucoup de leur justice ! En vérité, ce n’est pas seulement le miel qui manque à leurs âmes.

Et s’ils s’appellent eux-mêmes « les bons et les justes », n’oubliez pas qu’il ne leur manque que la puissance pour être des pharisiens !

Mes amis, je ne veux pas que l’on me mêle à d’autres et que l’on me confonde avec eux.

Il en a qui prêchent ma doctrine de la vie : mais ce sont en même temps des prédicateurs de l’égalité et des tarentules.

Elles parlent en faveur de la vie, ces araignées venimeuses : quoiqu’elles soient accroupies dans leurs cavernes et détournées de la vie, car c’est ainsi qu’elles veulent faire mal.

Elles veulent faire mal à ceux qui ont maintenant la puissance : car c’est à ceux-là que la prédication de la mort est le plus familière.

S’il en était autrement, les tarentules enseigneraient autrement : car c’est elles qui autrefois surent le mieux calomnier le monde et allumer les bûchers.

C’est avec ces prédicateurs de l’égalité que je ne veux pas être mêlé et confondu. Car ainsi me parle la justice : « Les hommes ne sont pas égaux. »

Il ne faut pas non plus qu’ils le deviennent. Que serait donc mon amour du Surhumain si je parlais autrement ?

C’est sur mille ponts et sur mille chemins qu’ils doivent se hâter vers l’avenir, et il faudra mettre entre eux toujours plus de guerres et d’inégalités : c’est ainsi que me fait parler mon grand amour !

Il faut qu’ils deviennent des inventeurs de statues et de fantômes par leurs inimitiés, et, avec leurs statues et leurs fantômes, ils combattront entre eux le plus grand combat !

Bon et mauvais, riche et pauvre, haut et bas et tous les noms de valeurs : autant d’armes et de symboles cliquetants pour indiquer que la vie doit toujours à nouveau se surmonter elle-même !

La vie veut elle-même s’élever dans les hauteurs avec des piliers et des degrés : elle veut scruter les horizons lointains et regarder au delà des beautés bienheureuses, — c’est pourquoi il lui faut des hauteurs !

Et puisqu’il faut des hauteurs, il lui faut des degrés et de l’opposition à ces degrés, l’opposition de ceux qui s’élèvent ! La vie veut s’élever et, en s’élevant, elle veut se surmonter elle-même.

Et voyez donc, mes amis ! voici la caverne de la tarentule, c’est ici que s’élèvent les ruines d’un vieux temple, — regardez donc avec des yeux illuminés !

En vérité Celui qui assembla jadis ses pensées en un édifice de pierre, dressé vers les hauteurs, connaissait le secret de la vie, comme le plus sage d’entre tous !

Il faut que dans la beauté, il y ait encore de la lutte et de l’inégalité et une guerre de puissance et de suprématie, c’est ce qu’Il nous enseigne ici dans le symbole le plus lumineux.

Ici les voûtes et les arceaux se brisent divinement dans la lutte : la lumière et l’ombre se combattent en un divin effort. —

De même, avec notre certitude et notre beauté, soyons ennemis, nous aussi, mes amis ! Assemblons divinement nos efforts les uns contre les autres ! —

Malheur ! voilà que j’ai été moi-même mordu par la tarentule, ma vieille ennemie ! Avec sa certitude et sa beauté divine elle m’a mordu au doigt !

« Il faut que l’on punisse, il faut que justice soit faite — ainsi pense-t-elle : ce n’est pas en vain que tu chantes ici des hymnes en l’honneur de l’inimitié ! »

Oui, elle s’est vengée ! Malheur ! elle va me faire tourner l’âme avec de la vengeance !

Mais, afin que je ne me tourne point, mes amis, liez-moi fortement à cette colonne ! J’aime encore mieux être un stylite qu’un tourbillon de vengeance !

En vérité, Zarathoustra n’est pas un tourbillon et une trombe ; et s’il est danseur, ce n’est pas un danseur de tarentelle ! —


Ainsi parlait Zarathoustra.
Oh il nous enquiquine, le vieux Zara, toujours aussi illuminé, avec sa foutue vie à la bouche, comme si on lui devait des comptes, comme s'il "fallait" ceci ou cela ; la vie est la pire des salopes, pedzouille, on ne lui doit rien, et il est de la plus haute dignité de l'homme de lui faire la nique et de lui rabattre son caquet, de la considérer du plus haut de sa propre hauteur.
« Je suis plus vieux que le Temps et l'Espace, parce que je suis conscient. C'est de moi que les choses dérivent ; et la Nature entière est la fille aînée de mes sensations. » (Pessoa - Le Livre de l'intranquillité)

Sinon Lycosa tarantula a un bon regard, aussi étonnant que cela paraisse, presque résigné et humble, un peu triste, aucune volonté de vengeance là, seulement le souci de s'acquitter le mieux possible de sa chienne de vie de grosse araignée répulsive, avec quelques bons moments quand même : souvent elle bouffe son mâle après l'accouplement, par gourmandise, point par méchanceté.







L'espérance de vie des Lycosa tarentula mâles serait donc inférieure encore à celle des deux Simone ?
19 juillet 2018, 18:06   La disparition des Simone
D'abord je ne comprenais absolument pas où vous vouliez en venir, cher Rémi, étant en été plus lent que d'habitude... Mais après vérification, vous avez raison : elles ont disparu !
Ah ben ça...
Tiens tiens
C’est le chien hippie de Didier Goux qui a fait peur à ces pauvres Simone
Plutôt que le chien, c’est le poisson que l’on noie
M'enfin, Monsieur Pellet, laissez donc ce pauvre Charlus tranquille ! À tout le moins, cessez, à son encontre, cette répugnante chasse au faciès, digne des heures, etc.
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