On retiendra surtout que par le passé les milieux d’affaires et les marchés financiers soutenaient le candidat qu’ils estimaient le plus apte à défendre leurs intérêts (Alain Juppé en début de campagne, par ex.). Lors de la dernière élection présidentielle, la caste a jugé plus simple, plus efficace, d’en présenter un elle-même... Certains n'ont pas eu tort, à cet égard, de parler de « putsch du CAC 40 ».
Ce que Guilluy a vu, et qu'il a magistralement analysé, c’est que cette coupure d’ordre sociologique (élite mondialisée/populace, autorisés de parole/spectateurs, représentants/représentés, remplacistes/remplacés), qui a toutes les allures d’un conflit de classe, se double desormais (mais n'était-ce pas le cas avant ?) d’une séparation géographique et spatiale.