Le Ministre - n'importe lequel -, a entrepris de ramener de 90 km/h à 80 km/h la vitesse de circulation sur routes nationales et départementales.
Cette question, lancinante dans les médias depuis plusieurs mois, semble pourtant une affaire récurrente et prévisible tant elle se répète comme une sorte de
marronnier. Et le meilleur nous vient cette fois de Suisse, des Pays-Bas, de la Norvège ou de Finlande, selon la formule désormais bien établie:
La France reçoit le meilleur comme l'Inde reçoit la Mousson.
Bien entendu, au nom de la mort, il y a urgence.
Et l'arithmétique des nombres est sans pitié. Il faudra que nous fassions au moins aussi bien que nous voisins et pays amis.
Pourtant, une étude beaucoup moins connue faisait état de l'impact du prix des autoroutes sur le déport de la circulation au profit du réseau classique. Pour qui s'interroge un peu, la chose parait évidente: plus le prix de l'autoroute est élevé, plus les gens, les pauvres, les entreprises choisiront de rester sur les routes nationales.
Évidemment, un des secrets les mieux gardés et des plus couteux de ces dernières années, est l'accord secret entre l’État et les sociétés d’autoroutes signé par les ministres Emmanuel Macron et Ségolène Royal en 2014. Dans ces conditions, il ne viendrait à personne de dire que cette réduction de vitesse résulte d'un savant calcul de rentabilité: il ne faut pas que les flux trans-européens abandonnent le réseau autoroutier. Il ne faut pas non plus que les plus pauvres abandonnent le réseau autoroutier. Il ne faut pas non plus que les morts soient oubliés, même si tout le monde s'en fiche.
Les autoroutes accessibles et solidaires, une possibilité désormais envisageable à condition que le français soit un pauvre exilé-migrant de l'intérieur.
Pour rappel:
- en France, le salaire médian est de 1700€
- en Suisse, le salaire médian est de 5500€, avec des abonnements autoroutes moins chers, un réseau autoroutier plus dense, mieux entretenu, plus soucieux des questions écologiques.