C'est le monde à l'envers. L'expression n'a plus valeur d'image, c'est fini, puisque nous vivons à présent dans un monde, qui, ayant trouvé son rythme de croisière vers la mort, involue et régresse en se déplaçant, cul par-dessus tête, dans les contre-allées de l'histoire parallèle. Un tel constat n'exclut pas les sidérations que provoquent régulièrement d'authentiques découvertes, de celles, radicalement dépaysantes, à première vue inintelligibles, que faisaient les grands voyageurs du XIXe siècle, loin, très loin de chez eux.
La France n'était plus que l'ombre d'elle-même. Elle est devenue Absurdistan, un monde où un seul sens, le bon, a subi un dérèglement raisonné. Nous voilà projetés dans un univers cauchemardesque à la Lovecraft, à la K. Dick, où tout va dans le mauvais sens.
Ainsi apprenait-on le mois dernier, incrédules,
vraiment stupéfaits, que les téléphones portables ne sont pas interdits dans les classes des écoles, ou encore que l’Île-de-France compte, d'après la Présidente de cette région, "au moins une centaine de bidonvilles".
Là, je découvre que les prisons ne sont plus gardées par des matons mais par des poules mouillées désœuvrées. Dans ce microcosme qui n'échappe pas au renversement généralisé que sont les prisons, le rapport de force et de domination est à l'avantage absolu des prisonniers. Qui intimident, insultent, manipulent, terrifient et attaquent à l'arme blanche et à coups de poing leurs gardiens équipés de sifflets et de matraques en plastique. Bref, en prison ce sont donc bien les gardiens qui
subissent la peine que leur infligent les prisonniers.
Absurdistan, un monde dans lequel on en revient pas :
[
www.lefigaro.fr]